«Cela, le jardin ne le sait pas. De but en blanc, tous les soins cesseront. La nature redeviendra l'unique force en présence, le dialogue entre l'homme et le paysage, exprimé dans le jardin, cet art éphémère entre tous, s'interrompra».
Une passion, un chef-d'oeuvre, un jardin en Toscane. Pia Pera y a consacré son temps et son amour. Mais une maladie incurable l'emporte à petit feu et ses forces la quittent. Face à la dégradation de son corps, contrainte peu à peu à l'immobilité d'une plante, le jardin - ce lieu où se manifeste la vie et où se succèdent les «résurrections» - devient son havre de paix et son ultime refuge. En le contemplant, elle tisse un nouveau lien avec la nature et offre une réflexion sensible et émouvante face à la mort.
Déclaration d'amour d'une autrice à son jardin, journal d'un combat contre la maladie, les mots de Pia Pera nous bouleversent. Tout comme Dickinson à qui elle emprunte son titre : loin d'être un repli, le jardin devient une ouverture sur le monde.
Archy naît dans une tanière au milieu de la forêt, au sein d'une portée de fouines. Son père a été tué par l'homme, et sa mère se démène pour nourrir ses petits au coeur de l'hiver. Très vite, Archy comprend qu'il doit lui aussi chasser s'il veut garder sa place dans la famille.Mais à peine s'est-il essayé à piller un nid qu'il se blesse. Son destin prend alors un sombre tour:devenu inutile à sa mère, il est vendu à un vieux renard cruel, Solomon le prêteur sur gages, qui en fait son esclave puis son apprenti avant de lui révéler son secret:il connaît l'existence de l'écriture, de Dieu et de la mort... Solomon lègue à Archy ce testament qui l'accompagnera toute sa vie dans son exploration de la forêt. Mais est-ce un trésor ou un fardeau que ce secret de l'homme?À mi-chemin entre fable et roman d'initiation, Mes désirs futiles mêle aventure et philosophie pour mieux interroger la nature humaine et la force de nos désirs.
A travers l'histoire d'Archy, jeune fouine déboussolée, Zannoni interroge le sens de la connaissance et de sa transmission comme un désir futile mais universel d'échapper à l'oubli. Une fable cruelle, malicieuse et addictive.
Né à l'aube du XX? siècle, Andreas mène une vie humble au coeur des Alpes autrichiennes. Il prend part à l'aventure des téléphériques qui vont ouvrir sa vallée à la modernité, avant d'être envoyé sur le front de l'Est dans les montagnes du Caucase. À son retour, «à la place des croix gammées les géraniums ornent les fenêtres des maisons». Le saisissant portrait d'un homme ordinaire qui ne se donne jamais d'autre choix que d'avancer.
Une vie entière fait partie de ces livres que l'on regrette de refermer et dont on envie et jalouse les futurs lecteurs. Une plume sublime, d'une beauté renversante !
La vie poème est une célébration de la parole poétique, à la fois quête de lumière, d'amour et de silence. Le poème cultive le champ des possibles.
" Il y a quelque chose, chez la femme et l'homme, une vacuité sidérale, une forme de vide phénoménale, une part manquante, une absence abyssale, une vacance à être qui ne peut être comblée que par la poésie."
«La vie se gagne et se regagne sans cesse, à condition de se convaincre qu'un salut est toujours possible, et de se dire que rien n'advient qui ne prend racine en nous-mêmes.»Italie, la Basilicate, été 2005. Alors que le village de Ravina est en fête, Chiara, quinze ans, se volatilise. Les villageois se lancent à sa recherche; les jours passent, l'enquête piétine:l'adolescente est introuvable. Une horde de journalistes s'installe dans une ferme voisine, filmant le calvaire de l'entourage. Le drame de ces petites gens devient le feuilleton national.Des années après les faits, Sandro, un proche de la disparue, revient sur ces quelques mois qui ont changé à jamais le cours de son destin.Roman au suspense implacable, L'été sans retour est l'histoire d'une famille maudite vivant aux marges du monde, confrontée à des secrets enfouis et à la cruauté obscène du cirque médiatique.
Un petit village italien voit son quotidien bouleversé par une brutale disparition. Guiseppe SANTOLIQUIDO joue avec ses personnages tel un virtuose et c'est terriblement ADDICTIF !
Dans une supérette de quartier, quatre femmes d'âges divers se retrouvent pour de petits travaux et de bons après-midi de papotage. Toutes s'ennuient auprès de maris qui rivalisent de paresse et de machisme. Quand un exhibitionniste sévit dans le quartier, elles décident d'enquêter pour le faire arrêter. Et y parviennent. Un peu plus tard, dans leur résidence, un serial killer reprend ses activités après quelques années de pause. Sa spécialité:laisser près du corps de ses victimes un badge représentant un smiley.Ensemble, pour gagner la prime qui paiera le divorce de l'une d'elles, bravant mille dangers, les quatre Sherlock Holmes de la supérette vont se lancer aux trousses de l'assassin...
Un humour décapent, une enquête prenante et un quatuor d'enquêtrices inoubliable font de ce polar une superbe découverte !
Dans ce livre, tout se passe pour la première fois. Marin découvre le monde et le monde découvre Marin. Marin ou une partie de Marin peut se dissoudre dans l'eau et s'élever dans l'air. Marin est hypnotisé par un chat. Marin oblige la mer à s'aplatir. Marin mange du poisson et Marin mange de la terre. Le riz fait rire Marin. Marin ou une partie de Marin s'enfuit en carrousel. Qui est Marin et de quoi est-il fait ? À ces deux questions, il n'existe qu'une réponse. Mais l'auteur préfère donner sa langue au crapaud-buffle.
Marin mon coeur est tout entier dédié à Marin, le fils aîné d'Eugène Savitzkaya. Avec la tendresse d'un entomologiste, l'écrivain observe la capture de son éléphanteau dans les rêts du monde. Nain parmi les géants, innocent qui ne hait personne et que personne ne hait, Marin reconstitue peu à peu son corps, apprivoise l'espace et le réorganise à sa mesure.
Antoine de Gaudemar, Libération Il faut entrer dans ce livre avec le coeur frais et l'haleine pure, puis se laisser aller au rythme du doux babillage qui berce comme si Marin racontait lui-même, parce que le narrateur a donné à l'écrivain le sens d'une langue qui se mâche autant qu'elle se lit. On s'y frotte, parfois elle râpe un peu sur la joue, souvent elle caresse le front, toujours elle va son chemin sans rien demander à personne qu'un peu de temps pour écouter encore ce qui va venir ensuite.
Marin mon coeur est une bouffée de vie qui donne du souffle au lecteur patient et attentif.
Pierre Maury, Le Soir
Une véritable ode à la paternité. Lisez ce chef d'oeuvre emblématique des éditions de Minuit. Plus qu'un coup de coeur, une évidence !
Depuis l'Antiquité, le mythe de Pygmalion et Galatée n'a de cesse de fasciner et d'inspirer des artistes. Mais ce récit millénaire du sculpteur misanthrope, épris de la statue qu'il vient de réaliser, demeure inachevé : lorsque Galatée est transformée en être vivant par les dieux, elle est réduite au silence par les hommes. Enfin, il est temps pour elle de devenir la narratrice de sa propre histoire et ainsi de choisir elle-même son destin.
Une courte nouvelle pour un grand récit mythologique porté par la voix puissante d'une femme : Madeline Miller à son meilleur.
Depuis quelque temps, il se passe des choses étranges dans la petite ville sans histoires de Bayport... Qui donc est cet homme à la perruque rousse qui a manqué d'écraser Frank et Joe Hardy ? Pourrait-il être également impliqué dans le vol de la voiture de leur meilleur ami, ainsi que dans le cambriolage du manoir de la tour ? C'est parti pour une enquête haletante, menée par deux héros cultes de la littérature jeunesse américaine... les Hardy Boys !
Découvrez le livre dont Selena Gomez est fan dans 'Only Murders in the Building', un livre qui compte plus de 70 millions de fans dans le monde, et qui a inspiré une série TV primée, diffusée sur Disney plus et sur Netflix dans de nombreux pays.
Cette série d'enquêtes, parmi les plus populaires de tous les temps aux États-Unis, révolutionna la littérature enfantine quand le premier tome parut en 1926 : en effet, ce fut lui qui inventa le roman policier pour enfants. Le succès intergénérationnel des Hardy Boys s'explique surtout par son style résolumment moderne. 2 millions d'exemplaires continuent à se vendre chaque année ! C'est dans le monde entier que les jeunes lecteurs ne peuvent se passer des aventures de Frank et Joe Hardy, qui mènent l'enquête dans leur petite ville de Bayport, aux Etats-Unis. Il serait temps que les petits Français d'aujourd'hui découvrent eux aussi cette série culte !
'Des icônes de la culture populaire' - The New York Times.
'Des romans jeunesse au succès fulgurant' - The Washington Post.
Les éditions Novel se sont donné pour mission de faire connaître au public français des classiques de la littérature jeunesse américaine. Le premier tome des Hardy Boys, polar bourré d'action à partir de 10 ans, est une belle entrée en matière. C'est à suivre !
1977. Californie du Nord. Rich est de ces bûcherons qui travaillent au sommet des arbres. C'est un métier dangereux, dont son père et son grand-père sont morts. Il veut une vie meilleure pour sa femme Colleen et son fils Chub. Pour cela, il a investi en secret toutes leurs économies dans un lot de séquoias pluricentenaires. Mais lorsque Colleen, qui veut avoir un deuxième enfant malgré de précédentes fausses couches, se met à dénoncer la compagnie d'abattage pour l'usage d'herbicides responsable selon elle de nombreuses malformations chez les enfants, le conflit s'invite au coeur de leur couple. Un premier roman âpre et dense.
En 1984, Vladimir est convoqué dans les bureaux de la police soviétique pour une banale affaire de marché noir. Il pensait en ressortir quelques minutes plus tard, son amende acquittée, mais c'était compter sans les mystérieuses méthodes du KGB. Quelques années plus tard, cette affaire qu'il croit derrière lui le rattrape de façon inattendue, bouleversant sa vie à jamais.Vladimir n'est pourtant pas au bout de ses surprises. En 2018, il est contacté par un certain David Kapovitch, New-Yorkais d'origine russe. La ressemblance entre les deux hommes est troublante. Pourraient-ils avoir un lien de parenté? Leurs destins vont en tout cas se mêler, pour le meilleur comme pour le pire.Empruntant aux codes du thriller, Le numéro un tend un redoutable miroir à la société russe contemporaine qui n'a rien à envier à celle de l'ère soviétique. Le nouveau roman de Mikhaïl Chevelev mêle enquête politique et interrogation sur la filiation, tenant en haleine jusqu'à la toute dernière page.
Journaliste d'opposition en Russie, Chevelev nous entraine ici avec brio dans les rouages du pouvoir et de la corruption dans un thriller journalistique haletant, reflet d'une société contemporaine russe encore hantée par son passé soviétique.
Boubou, c'est le petit chien d'Antonin. Avec leur copine Zoé et leur copain Raoul, ils passent leur temps à imaginer des mondes peuplés de lutins, de clés magiques et d'objets vivants. Mais... et si tout cela existait vraiment ? Dans cette bande dessinée farfelue et fantastique de Yoon-Sun Park, on suivra la joyeuse bande d'amis et le fameux Boubou dans cinq aventures désopilantes où l'on naviguera à travers le regard des enfants et celui du chien !
Boubou est un sacré petit chien ! Il vit avec ses humains et les accompagne dans des aventures étonnantes et amusantes !! FOU RIRE ASSURE Dès 6 ans
La série aux six millions de vues sur Webtoon !
Jade, fille d'une famille aristocratique, est obligée de suivre le plan de vie que lui imposent ses parents. Entre ses études dans un prestigieux lycée et sa participation à de luxueuses soirées mondaines, tout est fait pour qu'elle trouve le galant idéal et sauve sa famille de la ruine. Seul problème, Jade n'a qu'une obsession : la musculation ! Une passion qu'elle tente.
Jade est une aristocrate qui a du caractère et cherche à s'éloigner de ce milieu qui lui ressemble si peu. Sa passion ? C'est un secret... Enfin, plus pour longtemps... Quel plaisir de découvrir un récit féministe, hilarant et bienveillant, qui aborde notre rapport au corps, les passions qui nous animent et qui nous voulons devenir. UN VRAI COUP DE COEUR Dès 12 ans
On ne naît pas féministe, alors comment le devient-on ? Précurseure de l'histoire des femmes, Michelle Perrot, 94 ans, livre ici un magnifique texte à la fois intime et théorique, livre d'histoire et autobiographie. Celle à qui son père conseillait de ne pas se mettre trop tôt un homme sur le dos, qui se rappelle avoir toujours voulu être comme les autres, abolir les différences avec les hommes, aborde son cheminement, de l'engagement chrétien au féminisme en passant par le communisme. Son itinéraire intellectuel, depuis sa thèse où elle voit rétrospectivement un regard presque masculin sur les femmes, donne à voir un siècle de changements sociétaux et la profondeur historique des luttes qui agitent aujourd'hui nos sociétés.
Première historienne à enseigner l'histoire des femmes en France, en 1973, Michelle Perrot nous emmène dans une épopée au féminin en explorant toutes ses ramifications : l'histoire de l'accession à l'égalité, l'histoire du patriarcat, l'histoire du mouvement féministe et des grands débats qui l'ont parcouru et structuré, sur le corps, le genre, l'universalisme contre le différentialisme, la sororité, MeToo. Dans ces pages, la grande histoire se mêle au destin des femmes qui ont porté leur cause et l'on voisine avec Artemisia Gentileschi, Olympe de Gouges, Lucie Baud, Christine Bard, Hubertine Auclert ; l'on dialogue avec Monique Wittig, Arlette Farge, Yvette Roudy, Antoinette Fouque...
La pensée lumineuse de Michelle Perrot, sans rien omettre des sujets les plus épineux, permet de déconstruire et parfois même de dépasser les clivages du féminisme contemporain. Le livre essentiel d'une pionnière, témoin d'un siècle de féminisme, dont l'engagement n'a d'égal que sa hauteur de vue.
Pionnière française des études historiques sur les femmes, Michelle Perrot nous livre un récit des luttes féministes à travers son parcours et ses recherches. Un bref ouvrage en forme de bilan, touchant par son humilité et sa justesse.
Un mariage politique force In-yo, jeune femme de sang royal, à s'exiler au sud, dans l'empire Anh. Ses frères sont morts, ses armées et leurs mammouths de guerre vaincus de longue date restent reclus derrière leurs frontières.
Seule et humiliée, elle doit choisir ses alliés avec circonspection.
Lapin, une jeune servante vendue au palais par ses parents en réparation de l'absence de cinq paniers de pigments se prend d'amitié pour la nouvelle épouse esseulée de l'empereur et en voit son existence bouleversée.
Chih interroge la domestique au crépuscule de sa vie sur les divers objets peuplant sa maison. Leurs origines forment une histoire que les archives officielles ignorent et qui pourrait déstabiliser l'empire.
Tant récit de fantasy féministe que critique virulente de la monarchie, ce premier livre de Nghi Vo met en scène l'ascension d'In-yo, qui compte peu de ressources et encore moins d'amis. Fille du Nord exilée dans un éternel été magique, L'Impératrice du sel et de la fortune façonnera l'histoire selon sa volonté.
Un imaginaire de toute beauté au service de cette histoire que l'on peut lire comme un conte. LA lecture qui va vous emporter par sa narration fine et poétique. À lire à tout âge.
S'il fallait définir, d'un trait, la littérature de Homère jusqu'à Faulkner, on pourrait dire que c'est le monde vu par des écrivains. Les faits, qui ont été vécus par des guerriers, de rudes marins, des chevaliers hallucinés, ne furent jamais livrés comme ils s'étaient produits, dans l'instant, pour les intéressés mais tels que les imaginèrent des lettrés assis à l'écart, plus ou moins longtemps après.
«Le passage de l'initiative aux mains de la classe ouvrière», les années trente, sont un pivot capital des visions historiques de Pierre Bergounioux. William Faulkner en est l'incarnation, il marque la rupture : désormais l'écrivain sera immergé dans le monde. D'une prose sans graisse, Pierre Bergounioux articule autour de cette idée un monde cohérent aux perspectives surprenantes sur l'acte d'écriture. On peut ne pas adhérer à ces partis pris, l'essentiel est ailleurs : il s'agit pour lui, à propos de Faulkner qu'il revendique comme une figure tutélaire, de montrer comment la parole s'enlève sur un fond de silence millénaire.
Ce livre n'était plus disponible depuis près de dix ans.
Dans ce sublime essai Pierre Bergougnioux considère que, depuis Homère, la littérature s'est faite dans un cadre identique et immuable qui dénature le réel. Le génie de William Faulkner est de faire voler en éclat ce carcan. Il rétrocède la conduite du récit aux acteurs de celui-ci. Brillantissime !
Il y avait eu la guerre de Cent Ans et la guerre de Trente Ans et la guerre de Sept Ans. Il y avait eu les guerres de Religion, celles de Louis XIV et celles de la Révolution. Mais, après 1815, un moment insolite avait commencé pour l'Europe:une paix de cent ans. Des guerres de la Révolution et de l'Empire à la Première Guerre mondiale, il y eut bien quelques batailles - Sébastopol, Solferino, Sadowa, Sedan -, mais rien qui n'égalât ce qui se passait en d'autres lieux du monde, de la guerre de Sécession aux États-Unis à cette révolte des Taiping qui fit en Chine peut-être vingt millions de morts. Pendant un siècle, la plupart des hommes et des femmes qui vécurent sur le sol de l'Europe ne connurent pas la guerre. Le XIX? siècle à leurs yeux passait pour un siècle de paix.Pour les historiens, il est devenu pourtant difficile de le considérer comme tel. Les guerres étaient lointaines, mais elles étaient bien là. Les Espagnols en Amérique du Sud, au Maroc, à Cuba, aux Philippines; les Hollandais en Indonésie; les Britanniques aux Indes, en Afghanistan, en Birmanie, en Afrique du Sud, en Chine, en Nouvelle-Zélande, sur les côtes occidentales de l'Afrique, dans le golfe Arabo-Persique, en Abyssinie, en Égypte, au Soudan; les Français en Algérie, en Afrique de l'Ouest, au Mexique, en Indochine, en Tunisie, à Madagascar, au Maroc; les Portugais en Angola et au Mozambique; les Allemands au Togo, au Cameroun, dans le Sud-Ouest africain, au Tanganyika; les Italiens dans la corne de l'Afrique et en Tripolitaine.Ces guerres lointaines d'une Europe en paix donnèrent lieu, dès leur époque, à de très vifs débats. L'avènement des journaux quotidiens, l'apparition des correspondants de guerre, la mise en place du réseau télégraphique, l'invention de l'illustration et de la photographie, le triomphe du roman, l'immense succès du théâtre et des expositions universelles bouleversèrent leurs représentations. Elles ont fait de nous, bien avant les guerres mondiales du XX? siècle, les spectateurs fascinés et velléitaires des souffrances des autres.
Au XIXe siècle l'Europe se bat sur tous les continents. Elle exporte ses stratégies militaires, ses armes à feu, ses soldats, sa violence. Aussi la paix et le calme que connaît le Vieux continent n'est-il que relatif ; on se bat effectivement, mais ailleurs. Sylvain Venayre dresse un état des lieux très complet de ces conflits lointains. Il montre comment ils affectèrent les Européens et bouleversèrent parfois leur société de manière profonde et durable. Un très, très beau livre.
Ce livre est l'accomplissement d'une réflexion engagée depuis une dizaine d'années sur les effets du changement climatique:changement de la discipline historique elle-même, du rapport de l'homme au temps et au monde, et finalement de la condition humaine.Chakrabarty a bien compris que le «global» (autrement dit ce que nous appelons «mondial») de la mondialisation et le «global» du changement climatique ne sont pas des notions homogènes. Rendre compte du second suppose une approche nouvelle et particulière:rien de moins que l'élaboration d'une anthropologie philosophique.Le problème est que, dès les Temps modernes, nous avons appris à distinguer deux ordres de globalité:le premier relève du temps régi par l'histoire, le deuxième du temps réglé par la nature. Or, nous avons compris depuis une vingtaine d'années que le temps humain agissait sur le temps naturel. Nous savons notamment que notre action sur la Terre a déjà modifié le climat pour peut-être cent mille ans. C'est ce que l'on a nommé «l'Anthropocène», et que Chakrabarty appelle «l'entrée dans l'âge planétaire».La difficulté est évidente:nous avons affaire à deux échelles de temps radicalement différentes et qui pourtant, à partir de maintenant, s'entremêlent.L'auteur ne propose pas de solution toute faite; il se contente d'éclairer la question. En bon humaniste, il ne peut que souhaiter en conclusion qu'Homo sapiens se transforme en Homo prudens.
Un travail d'une originalité ahurissante ! La réflexion de Dipesh Chakrabarty sur la notion de temps en sciences humaines et sociales renouvelle admirablement la manière d'appréhender de très nombreux objets d'études. Elle permet d'ouvrir de nouvelles perspectives de recherche en soulevant des questions jusque là inabordées par l'histoire, l'anthropologie, la sociologie... Un ouvrgae qui fera date sans aucun doute.
L'Europe n'est plus au centre du monde, l'histoire européenne n'incarne plus « l'histoire universelle », mais ses catégories de pensée et ses concepts politiques continuent de régir les sciences sociales, la discipline historique et nos représentations politiques.
Avoir pour projet de provincialiser l'Europe n'équivaut pas à rejeter la pensée européenne, il ne s'agit pas de prôner une « revanche postcoloniale ». Mais la pensée européenne, aussi indispensable soit-elle, est inadéquate pour appréhender l'expérience de la modernité politique dans les nations non occidentales.
Comment s'affranchir de son « historicisme » ? Comment interpréter les faits sociaux sans les contraindre à se conformer au modèle, limité et exclusif, de l'accession progressive de tous, au cours de l'histoire, à une certaine conception de la « modernité » ? L'enjeu est de parvenir à renouveler les sciences sociales, à partir des marges, pour sortir d'une vision qui réduit les nations non européennes à des exemples de manque et d'incomplétude, et penser au contraire la diversité des futurs qui se construisent aujourd'hui.
Ce livre s'y essaie, en décrivant diverses manières d'être dans le monde, qui sont autant d'histoires singulières et fragmentaires, autant de réinterprétations, de traductions et de transformations pratiques des catégories universelles et abstraites de la pensée européenne.
Provincialiser l'Europe est un ouvrage rare, érudit et bouleversant, une oeuvre majeure de la pensée postcoloniale anglo-américaine. Réflexion riche et passionante sur la manière dont s'écrit l'histoire de l'Asie, ce livre enchantera tous les amateurs et les curieux d'histoire. Une merveille !
Depuis que le météorologue et prix Nobel de Chimie Paul Crutzen a proposé le terme en l'an 2000, le concept d'« anthropocène » est devenu incontournable dans les débats scientifiques, médiatiques et citoyens sur le réchauffement climatique et la « crise environnementale ». Le postulat en est simple, et son effet édifiant : la Terre est entrée dans une nouvelle époque géologique, l'anthropocène succédant à l'holocène, où l'Homme est une force tellurique, ses activités ayant un impact global significatif sur l'écosystème terrestre.
Dans cet essai, Andreas Malm revient d'abord sur la fortune de ce concept et s'interroge sur sa validité. En associant les dérèglements climatiques actuels aux activités de l'humanité dans son ensemble, à l'espèce humaine, ou à une « nature humaine » irrémédiablement portée vers le progrès, les tenants de l'anthropocène proposent une vision déformée de la situation. En premier lieu, ils restent aveugles aux écarts immenses qui subsistent dans la consommation énergétique des humains (entre par exemple un Australien moyen et un habitant de l'Afrique subsaharienne). Ensuite, ils fabriquent un récit linéaire, et faux, de l'histoire énergétique, qui présente l'économie fossile - responsable des émissions de gaz à effet de serre - comme l'aboutissement preneurs d'accroître leur contrôle sur la production et sur les travailleurs. L'histoire se poursuit en Inde où l'agenda de l'impérialisme anglais se trouve intimement lié à la nécessité d'extraire du charbon, puis du pétrole, à grande échelle. Si la Terre entre alors dans une nouvelle ère géologique, nous dit Malm, c'est celle du Capital. Le 3e chapitre fait un pas de côté en évoquant les représentations littéraires de l'économie fossile, écrites bien avant l'avènement de la science climatologique, et dont les images cataclysmiques « nous aident à établir une compréhension critique de notre présent ». Le dernier chapitre est une réflexion sur les moyens et les perspectives qui s'imposent devant l'urgence climatique. Plutôt que de rêver une humanité unie face à sa propre nature, Malm invite à penser le rassemblement politique de celles et ceux qui sont et seront les premières victimes de la catastrophe à venir. Entérinant l'impuissance des États, soucieux de préserver les conditions de l'accumulation capitaliste qui nous mènent au désastre, il rappelle que seuls des mouvements populaires de grande envergure - déjà en germe dans les zones les plus menacées - seront à même de changer la donne.
Un livre passionnant et nécessaire qui fournit aux révolutionnaires la maxime définitive de notre siècle :
Il n'y aura pas de révolution climatique sans révolution sociale, et vice versa.
Plongez dans l'histoire passionante de la révolution industrielle britanique. Vous découvrirez, par exemple, que l'exploitation de la houille fut motivée afin de contrôler la main d'oeuvre ouvrière, que les villes et la campagne anglaises en furent transformés à jamais et que le capitalisme apparaît comme le seul responsable de la catastrophe écologique actuelle. Un ouvrage remarquable !
« Eugene Sledge était un rescapé. À quiconque trouverait le terme galvaudé, il suffirait de rappeler ceci : à l'âge de vingt-deux ans, le jeune Américain avait traversé deux des batailles les plus meurtrières de la guerre du Pacifique : Peleliu, à l'automne 1944, et Okinawa, au printemps 1945. [...] Revenu physiquement indemne, Sledge souffre cependant de blessures psychologiques, qui l'accompagnent jusqu'à la fin de sa vie. Sous l'apparence d'un homme discret et affable se cache un ancien combattant agité de cauchemars, vivant dans la compagnie des morts. Le livre qu'on va lire est un monument écrit à leur mémoire. » Ainsi présenté par Bruno Cabanes, préfacier, ce témoignage prenant est un incontournable de l'histoire de la guerre du Pacifique.
Ce témoignage est le plus juste, le plus émouvant et le plus puissant qui ait été écrit sur la guerre dans le Pacifique ! Quel livre !
Lorsque deux étudiants de l'Académie Niveus, Devon et Chiamaka, sont sélectionnés pour faire partie des préfets de terminale, il semble que leur année débute de manière incroyable. Non seulement cela aura fière allure sur leurs candidatures universitaires, mais ils se retrouvent ainsi en lice pour devenir major de promotion.
Cependant, peu de temps après l'annonce, quelqu'un qui se fait appeler As commence à faire circuler des messages pour révéler des secrets sur les deux préfets. Des rumeurs troublantes qui bouleversent leurs vies et menacent tout ce qu'ils avaient soigneusement planifié.
Ce qui ressemblait au début à une mauvaise farce se transforme rapidement en un jeu dangereux aux terribles conséquences. Devon et Chiamaka pourront-ils arrêter l'inquiétant As avant que les évènements ne prennent une tournure mortelle ?
Quand "Gossip Girl" rencontre "Get Out" ! "As de Pique" est un concentré de terreur, de manipulations et de mystères. D'une efficacité totale ! Dès 15 ans.
Qui peut dire ce qu'il s'est vraiment passé cette nuit où Paul-Marie, employé de mairie bien sous tous rapports, a recueilli chez lui Enzo, jeune adulte atteint de déficience intellectuelle ?
Dans ce village reculé de Provence où les préjugés sont rois et où l'on condamne toute forme de différence, la vérité importe peu. Et Paul-Marie est contraint de se cacher dans le grenier de Claude, sa mère, pour échapper à la vindicte populaire.
Mickael Brun-Arnaud impressionne avec ses "vallées closes", roman noir à l'américaine qui gratte sous les apparences jusqu'à atteindre l'os. L'écriture ciselée, sans fards, ne laissera personne indifférent. C'est un coup de coeur !
Dans le quartier hétéroclite et vibrant du Queens, à New York, des jeunes femmes tentent de conjuguer leurs origines métissées avec la culture américaine dans laquelle elles ont grandi. C'est ici qu'elles se jurent d'être meilleures amies pour la vie.
Débordantes d'énergie, ces filles arpentent New York, chantent Mariah Carey à tue-tête, s'éprennent de garçons désintéressés et brisent des coeurs tout en essayant d'honorer l'image lisse de filles obéissantes que leur imposent leurs mères. Mais en grandissant, un fossé se creuse : là où certaines restent fidèles à leurs racines, d'autres s'évertuent à toucher les étoiles.
Premier roman embrasé par un choeur de voix inoubliables, Les Filles comme nous raconte la découverte de l'âge adulte, l'amitié féminine et la quête poignante de femmes qui tentent de se forger une place dans le monde d'aujourd'hui.
Au coeur du Queens les filles grandissent, apprennent et s'imposent mais surtout se soutiennent et s'élèvent ensemble. Un premier roman comme un hit entêtant et universel !