Découvrez la collection "Les grandes voix de la recherche" du CNRS.
Une collection de textes courts et accessibles où les plus grands chercheurs du CNRS, tous domaines confondus, reviennent sur leur parcours et leurs travaux.
Vivants ou fossiles, les oursins sont des animaux étranges à nos yeux. Sans queue ni tête, ils sont une clé pour comprendre les mystères de l'évolution. Chercheur acharné, Bruno David a poussé l'enquête sur les échinodermes des plaines du Bassin parisien jusque dans les abysses, en s'aidant des outils les plus inattendus.
On découvre ainsi, entre autres, que les oursins n'ont pas toujours un aspect de petites boules piquantes, qu'il existe des oursins kangourous, ou encore qu'il arrive aux crabes de maltraiter les oursins.
Un livre bref pour comprendre les enjeux des sciences du développement et de l'évolution, et pour s'instruire en s'émerveillant.
Qu'est-ce qu'un rapport social ? Y a-t-il une « essence » de l'homme ? Quels sont les différents systèmes de parenté ? Que nous apprend la mort sur la vie des hommes ? Quels sont, tout compte fait, aux yeux de l'anthropologue, les fondamentaux de la vie sociale ?
Abordant ces questions qui constituent à la fois l'objet des enquêtes de terrain et le coeur de la réfl exion des sciences sociales, Maurice Godelier identifi e notamment cinq préconditions de l'existence qui dessinent une « nature humaine », à laquelle s'ajoute toujours le caractère imprévisible et ouvert du devenir historique.
Soulignant les apports de sa discipline pour la compréhension des sociétés humaines dans leur diversité, Maurice Godelier revient de manière vivante sur les grands jalons de ses recherches, défend à la fois distanciation méthodologique et sens de l'engagement, et dresse, à rebours d'un certain discours post-moderne, un portrait de l'anthropologue en savant de l'humanité toute entière.
Considéré comme un des grands anthropologues français du XXe siècle, Philippe Descola réalise son premier terrain en Amazonie. En ethnographe, il vit des années durant au sein de la tribu des Jivaros Achuar, et observe les relations que ces Amérindiens entretiennent avec les êtres de la nature. En ethnologue, il montre que l'opposition traditionnellement établie en Occident entre nature et culture ne se vérifie pas chez les Achuar, qui attribuent des caractéristiques humaines à la nature. En anthropologue enfin, il définit quatre modes de rapport au monde que sont le totémisme, l'animisme, le naturalisme et l'analogisme permettant de rendre compte des relations de l'homme à son environnement.
En un texte clair et didactique, Philippe Descola nous restitue les grandes étapes de son parcours et nous introduit de manière vivante à la pratique de l'anthropologie et à une « écologie des relations ».
Retraçant un parcours de recherche qui l'a mené de l'Afrique du Sud au Maroc en passant par l'Éthiopie, François-Xavier Fauvelle fait ressortir les enseignements d'une histoire qu'il n'est plus permis de nier ou d'ignorer.
Il pointe les défi s d'une documentation fragmentaire qui suppose d'employer fouilles archéologiques et écrits anciens, traditions orales et usages contemporains du passé, tout en déconstruisant les représentations héritées des siècles de la traite des esclaves puis du colonialisme.
Apparaissent alors les richesses d'une histoire marquée par une singulière diversité d'économies, de langues, de croyances religieuses et de formations politiques.
Réinscrite dans ses interactions avec les mondes extérieurs, cette histoire renouvelle notre compréhension des mondes africains anciens et permet de repenser les phénomènes globaux, tels ceux du Moyen Âge, à partir de l'Afrique.
Pionnière du domaine, Françoise Combes est spécialiste de la dynamique des galaxies : mêlant observation et simulation numérique, elle cherche à comprendre la relation entre la forme des galaxies et leur histoire, et à décoder les différentes étapes de leur croissance. La physique des trous noirs est pour cela indispensable : les trous noirs supermassifs situés au centre des galaxies y jouent un rôle majeur.
Comment sont-ils alimentés ? Comment recrachent-ils de la matière ? Avec quelles conséquences sur la formation des étoiles au sein de la galaxie correspondante ? Que peut nous apprendre l'observation des quasars, ces galaxies dont le trou noir supermassif central est extrêmement actif, et qui émet une lumière mille fois plus forte que toutes les étoiles de la galaxie réunies ?
Les objets célestes les plus impressionnants de l'Univers sont ici décryptés par une pionnière de l'étude du cosmos.
En novembre 1915, Einstein finalise sa très révolutionnaire Théorie de la Relativité générale qui postule que l'espace est une structure élastique, déformée par la présence en son sein de masse ou d'énergie. Deux masses en mouvement l'une par rapport à l'autre vont engendrer une onde de déformation de l'espace, appelée « gravitationnelle ».
Une telle onde, arrivant sur Terre, cause une fluctuation de la distance entre les objets. Bien que l'effet soit très difficile à observer, des détecteurs ont pu être construits, dont les dimensions s'étendent sur plusieurs kilomètres. Le 14 septembre 2015, une onde gravitationnelle a enfin été observée. La comparaison entre cette observation et les prédictions tirées de la théorie d'Einstein a montré que cette première onde avait été émise par la coalescence de deux trous noirs, situés à 1 milliard d'années-lumière. Outre la considérable prouesse technique, fruit d'une collaboration internationale d'une rare ampleur, c'est une nouvelle fenêtre d'observation de l'Univers qui s'ouvre.
Sols contaminés, eaux souillées, rejets toxiques, etc.
Si la présence de polluants dans la biosphère remonte à la nuit des temps, l'augmentation de la population de la planète et l'accroissement des activités humaines ont provoqué une multiplication des cas de pollution depuis le début de l'ère industrielle. Que l'on parle de plastiques, d'hydrocarbures, de pesticides, d'arsenic... à chaque fois, le constat est le même : il est très difficile de décontaminer les sites pollués.
La bio-remédiation pourrait néanmoins constituer une réponse efficace et naturelle à ce problème environnemental. Cette pratique consiste à mobiliser les organismes vivants (micro-organismes ou plantes) pour réaliser ou accélérer la dégradation des polluants, et les transformer en substances inoffensives.
Jean Weissenbach nous introduit de manière claire au fonctionnement de la bio-remédiation, et à la façon dont elle permet d'inactiver naturellement des polluants.
La première révolution quantique qui naît notamment sous l'impulsion d'Einstein au début du XXe siècle, bouleverse notre vision du monde, fait émerger des concepts surprenants comme la dualité onde-particule, et conduit à des inventions majeures : le transistor, le laser, les circuits intégrés des ordinateurs.
Moins connu est le développement d'une deuxième révolution quantique initiée en 1935 par le débat entre Albert Einstein et Niels Bohr, et rendue possible à partir de la fin des années 1960 par l'expérimentation sur des particules individuelles. Cette révolution, qui se déroule encore sous nos yeux, repose sur la notion étrange de particules intriquées qui se comportent de manière extraordinairement similaire même lorsqu'elles sont éloignées. Cette notion a été vérifiée en particulier dans les expériences d'Alain Aspect au début des années 1980 et connaît déjà des applications concrètes, notamment en matière de cryptographie. Elle pourrait déboucher à terme sur des technologies nouvelles comme l'informatique quantique.
Tourné vers une physique d'avenir, cet ouvrage raconte une magnifi que histoire de science, dans laquelle l'expérimentation a permis de trancher des débats philosophiques.
C'est en linguiste de terrain que Claude Hagège a abordé le champ des langues. Son intérêt pour leur réalité vécue, leur chair vive et le terreau d'origine de la parole humaine en font un adepte d'une approche empiricoinductive, aboutissant ainsi à des conclusions d'ordre général à partir d'une matière concrète.
Les contributions apportées par Claude Hagège en linguistique se fondent sur l'étude de langues sémitiques, africaines, amérindiennes, austronésiennes puis sinotibétaines. Des formes sagittales et du logophorique à la théorie des trois points de vue et l'anthropologie casuelle, c'est toute la richesse et la complexité des langues qui sont ici creusées et révélées. À travers ces travaux, la linguistique s'incarne comme une science humaine à part entière.
Qu'est-ce que le savoir mathématique ? À quoi sert une théorie mathématique ? Et qu'est-ce que faire des mathématiques ? La nature et l'objet des mathématiques restent mystérieux, et celles-ci apparaissent souvent comme très abstraites.
Les mathématiques ont pourtant une notion bien définie du vrai : est vrai ce qui est démontré. Pour les besoins de la démonstration, précisément, les mathématiques usent d'outils. Le langage, d'abord, joue un rôle fondamental dans l'élaboration de la définition, l'hypothèse, la démonstration et le théorème. Les mathématiques entretiennent également un lien étroit avec la logique, à tel point que l'on peut se demander s'il faut les distinguer. De façon diamétralement opposée, on peut s'interroger sur la place de la géométrie dans la recherche moderne en mathématiques.
Dans cet essai court, Claire Voisin raconte, de l'intérieur, comment se font les mathématiques, et nous montre que l'abstraction n'est pas complexification mais qu'elle naît au contraire du souci constant de simplification et d'économie de pensée qui caractérise les mathématiques.
En 1637, Descartes révolutionne la manière que l'on a de faire de la géométrie : en associant à chaque point de l'espace trois coordonnées, il pose les bases de la géométrie algébrique. Cette géométrie est dite « commutative » : le produit de deux quantités ne dépend pas de l'ordre des termes, et A × B = B × A. Cette propriété est fondamentale, l'ensemble de l'édifice mathématique en dépend.
Mais au début du XXe siècle, la découverte du monde quantique vient tout bouleverser. L'espace géométrique des états d'un système microscopique, un atome par exemple, s'enrichit de nouvelles propriétés, qui ne commutent plus. Il faut donc adapter l'ensemble des outils mathématiques. Cette nouvelle géométrie, dite « non commutative », devenue essentielle à la recherche en physique, a été développée par Alain Connes.
En un texte court, vif et fascinant, ce grand mathématicien nous introduit à la poésie de sa discipline.