Sublime roman [...] Harlem Shuffle est un page turner comme Colson Whitehead sait si bien en faire. Livres HebdoPetites arnaques, embrouilles et lutte des classes... La fresque irrésistible du Harlem des années 1960.Époux aimant, père de famille attentionné et fils d'un homme de main lié à la pègre locale, Ray Carney, vendeur de meubles et d'électroménager à New York sur la 125e Rue, « n'est pas un voyou, tout juste un peu filou ». Jusqu'à ce que son cousin lui propose de cambrioler le célèbre Hôtel Theresa, surnommé le Waldorf de Harlem...Chink Montague, habile à manier le coupe-chou, Pepper, vétéran de la Seconde Guerre mondiale, Miami Joe, gangster tout de violet vêtu, et autres flics véreux ou pornographes pyromanes composent le paysage de ce roman féroce et drôle. Mais son personnage principal est Harlem, haut lieu de la lutte pour les droits civiques, où la mort d'un adolescent noir, abattu par un policier blanc, déclencha en 1964 des émeutes préfigurant celles qui ont eu lieu à la mort de George Floyd.Avec Harlem Shuffle, qui revendique l'héritage de Chester Himes et Donald Westlake, Colson Whitehead se réinvente une fois encore en détournant les codes du roman noir. C'est vivant, bruyant, caracolant. C'est Whitehead. L'Obs Un réjouissant tourbillon [...] Une belle leçon d'histoire et d'humanité en mode thriller. Les Echos
Nés sous deux étoiles différentes, Mungo le protestant et James le catholique vivent dans un monde hyper-violent où les gangs se livrent une bataille territoriale sans merci au nom d'une idée de la réputation ultra-virile à défendre. Pour être considérés comme des hommes, « des vrais », Mungo et James devraient être des ennemis jurés. Pourtant, les deux garçons s'aiment voyant l'un chez l'autre l'espoir d'un ailleurs.
Mungo doit alors travailler dur pour cacher cet amour interdit, en particulier à son frère aîné Hamish, un chef de gang local, prêt à tout pour défendre son honneur.
Lorsque Mo-maw, la mère de Mungo, l'envoie pour une partie de pêche sur le loch avec deux hommes, « des vrais », qui ont promis à Mo-Maw de faire de lui un homme, un vrai, c'est toute sa vie qui va basculer.
Servi par une écriture nerveuse et étincelante, Mungo brosse le portrait d'un jeune homme qui tente de faire entendre sa vérité dans un lieu et une époque qui exigent une stricte conformité aux normes de classe et de genre.
« Elle sort de la forêt seule sur son cheval. Âgée de dix-sept ans, dans la froide bruine de mars, Marie, qui vient de France ».
Que disent les livres d'histoire sur Marie de France ? Qu'elle est la première femme de lettres à écrire en français. Pourtant, sa vie reste un mystère. Matrix lève le voile sur ce destin hors du commun.
Expulsée de la cour par Aliénor d'Aquitaine, la « bâtarde au sang royal » est contrainte à l'exil dans une abbaye d'Angleterre. Loin de la détruire, cette mise à l'écart suscite chez elle une révélation : elle se vouera dès lors à la poursuite de ses idéaux, à sa passion du texte et des mots. Dans un monde abîmé par la violence, elle incarne la pureté, transcendant les obstacles grâce à la sororité.
Moderne, frondeuse et habitée par une grande puissance créative, Marie de France devient l'héroïne absolue, le symbole des luttes d'émancipation bien avant que le mot « féminisme » existe.
Dans sa classe de onze enfants, Hannah se sent exclue de tout : ses parents, fondamentalistes protestants, ne l'autorisent à se rendre ni au cinéma, ni aux fêtes d'anniversaire et pas non plus à la sortie de fin d'année. Ce 25 juin 1993 est le dernier jour d'école et, malgré les Troubles qui semblent ne jamais vouloir finir, tous rêvent d'un été insouciant.
Mais une inquiétude d'une autre espèce s'installe à Ballylack, localité imaginaire d'Irlande du Nord qui n'est pas sans rappeler Ballymena, où est née l'auteure : Ross, un condisciple d'Hannah, meurt d'un mal inconnu et mystérieux, bientôt suivi par Kathleen. Parce que les deux premières victimes étaient de faible constitution, la communauté tente de se rassurer. Mais, quand les camarades d'Hannah disparaissent les uns après les autres, la panique s'installe. Ballylack est envahie par des équipes scientifiques chargées de découvrir l'origine de cette épidémie ne frappant que les enfants, devenue une affaire nationale. Et, bien sûr, des hordes de journalistes leur emboîtent le pas.
Hannah n'est atteinte d'aucun symptôme. Mais elle vit une expérience qu'il lui est impossible de confier à quiconque : un à un, les fantômes de ses amis viennent la hanter.
Si Jan Carson, grande amatrice de réalisme magique, embarque son lecteur dans des situations où tout peut arriver, c'est avec une scrupuleuse précision et une ironie mordante qu'elle scrute les effets de la crise sur les habitants du bourg. Maîtresse dans l'art du récit, elle met à nu ses personnages, notamment les parents des petites victimes, dont elle construit des portraits formidables de véracité et d'énergie.
1977. Californie du Nord. Rich est de ces bûcherons qui travaillent au sommet des arbres. C'est un métier dangereux, dont son père et son grand-père sont morts. Il veut une vie meilleure pour sa femme Colleen et son fils Chub. Pour cela, il a investi en secret toutes leurs économies dans un lot de séquoias pluricentenaires. Mais lorsque Colleen, qui veut avoir un deuxième enfant malgré de précédentes fausses couches, se met à dénoncer la compagnie d'abattage pour l'usage d'herbicides responsable selon elle de nombreuses malformations chez les enfants, le conflit s'invite au coeur de leur couple. Un premier roman âpre et dense.
En 1984, Vladimir est convoqué dans les bureaux de la police soviétique pour une banale affaire de marché noir. Il pensait en ressortir quelques minutes plus tard, son amende acquittée, mais c'était compter sans les mystérieuses méthodes du KGB. Quelques années plus tard, cette affaire qu'il croit derrière lui le rattrape de façon inattendue, bouleversant sa vie à jamais.Vladimir n'est pourtant pas au bout de ses surprises. En 2018, il est contacté par un certain David Kapovitch, New-Yorkais d'origine russe. La ressemblance entre les deux hommes est troublante. Pourraient-ils avoir un lien de parenté ? Leurs destins vont en tout cas se mêler, pour le meilleur comme pour le pire.Empruntant aux codes du thriller, Le numéro un tend un redoutable miroir à la société russe contemporaine qui n'a rien à envier à celle de l'ère soviétique. Le nouveau roman de Mikhaïl Chevelev mêle enquête politique et interrogation sur la filiation, tenant en haleine jusqu'à la toute dernière page.
Si vous aimez Elena Ferrante, vous aimerez Donnatella di Pietrantonio. Alix Girod de l'Ain - ElleAdriana est comme un torrent, elle surgit toujours dans la vie de sa soeur avec la puissance d'une révélation, attisant la nuit des souvenirs. Elles ont été des enfants rebelles et complices, unies par le manque d'amour d'une mère aujourd'hui sur le déclin. Elles sont désormais des femmes, éloignées l'une de l'autre, lourdes d'un héritage de non-dits. Et pour qui ignore le langage de l'affection, il est difficile d'ouvrir son coeur. C'est à Borgo Sud, le quartier des pêcheurs de Pescara, ville des Abruzzes où les hommes forment une seule et même famille autour de la mer, que les deux soeurs parviendront peut-être à réparer le passé.Après La Revenue, couronné par le prestigieux prix Campiello, la grande romancière italienne Donatella Di Pietrantonio poursuit une oeuvre subtile et profonde sur le temps et le mystère des sentiments. Une ode magnifique à la sororité par une autrice de grand talent. La Croix
En septembre 2016, l'inénarrable Jerry Stahl touche le fond. La dépression qui le ronge depuis toujours est au plus haut, sa carrière et sa vie personnelle au plus bas. Lorsqu'il découvre au détour d'une improbable alerte Google « Holocauste » que des tours opérateurs organisent des voyages en car à travers l'Allemagne et la Pologne sur les lieux de la tragédie, il décide de s'inscrire. S'il ne peut soigner sa dépression, il ira la nourrir en compagnie de ces étranges « touristes des camps de la mort ». Roadtrip collectif dément, entre introspection récalcitrante et expérience post-gonzo, « Nein, Nein, Nein ! » se présente comme une enquête corrosive et hilarante sur le rapport disneylandisé aux lieux de mémoire, où Jerry déploie toutes les nuances de son humour tordu absolument unique.
« La liste des trucs que Majella trouvait vraiment intéressants était beaucoup plus courte:1. manger2. Dallas3. la chaîne payante Gold4. Papa5. Mémé6. la Smithwick's7. les antidouleurs8. nettoyer9. le sexe10. les sèche-cheveuxParfois, Majella pensait qu'elle devrait condenser la liste complète des trucs qu'elle n'aimait pas trop en la réduisant à un seul:- les autres.»Majella, jeune fille un peu forte, vit avec sa mère dans la petite bourgade d'Aghybogey, en Irlande du Nord, où elle travaille dans une baraque à frites.Des thématiques profondes, aussi bien qu'intimes - la disparition d'un père, la mort d'un frère, la jalousie familiale, le sort des femmes, la période des Troubles irlandais -, servies par un humour ravageur, argotique et poétique.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Pierre Brévignon Pour Lucy Barton, le coeur de William, son ex-mari, a toujours été un mystère. Pourtant, malgré les années, ils sont restés intimement liés. Lucy n'est donc pas étonnée lorsque William lui demande de l'accompagner pour enquêter sur un secret de famille. En route vers le Maine, les anciens amants évoquent leurs souvenirs et dressent le bilan d'une existence partagée, de l'université jusqu'à la vie avec de nouveaux conjoints, en passant par la naissance de leurs filles.
Elizabeth Strout dépeint de sa plume exquise les peurs et les incertitudes, les joies simples et les gestes tendres de ses personnages. Oh, William ! signe le retour de son héroïne fétiche, Lucy Barton, pour une méditation magistrale sur la famille.
« Une humanité si intime, fragile et désespérée se dégage de ces lignes, c'est à couper le souffle. Presque chaque déclaration porte la force d'une révélation. » The Washington Post
Archy naît dans une tanière au milieu de la forêt, au sein d'une portée de fouines. Son père a été tué par l'homme, et sa mère se démène pour nourrir ses petits au coeur de l'hiver. Très vite, Archy comprend qu'il doit lui aussi chasser s'il veut garder sa place dans la famille.Mais à peine s'est-il essayé à piller un nid qu'il se blesse. Son destin prend alors un sombre tour:devenu inutile à sa mère, il est vendu à un vieux renard cruel, Solomon le prêteur sur gages, qui en fait son esclave puis son apprenti avant de lui révéler son secret:il connaît l'existence de l'écriture, de Dieu et de la mort... Solomon lègue à Archy ce testament qui l'accompagnera toute sa vie dans son exploration de la forêt. Mais est-ce un trésor ou un fardeau que ce secret de l'homme?À mi-chemin entre fable et roman d'initiation, Mes désirs futiles mêle aventure et philosophie pour mieux interroger la nature humaine et la force de nos désirs.
Bobby, 14 ans, s'amuse à lancer des cailloux sur des voitures. L'un d'eux touche une conductrice qui perd le contrôle de son véhicule et meurt dans l'accident. Elle avait 18 ans et était la fille de Jack, un redresseur de torts mandaté par les gens modestes de son quartier pour intimider les escrocs et autres sales types. Quelques années plus tard, Jack s'inscrit à un atelier d'écriture dans l'espoir d'exorciser sa douleur et noue avec la jeune femme qui l'anime, Lily, une relation quasi filiale. Mais il se trouve que le hasard des familles recomposées fait d'elle l'ex-belle-soeur d'un Bobby qui n'a rien perdu de sa capacité à s'attirer des ennuis.
Les personnages de Boyle, tous liés entre eux par un destin aveugle, dessinent à la manière d'un Balzac américain le portrait de Brooklyn.
Un voyage irrésistible au coeur du Sri Lanka d'aujourd'hui, de sa violence et de ses beautés, en compagnie d'une jeunesse partagée entre son désir de vivre et son devoir de mémoire.
De retour à Colombo, au Sri Lanka, après avoir étudié à New Delhi, le jeune Krishan tente d'aider les habitants de son pays traumatisé par la guerre civile en travaillant pour une ONG locale. Conscient des effets limités de son action, il décide de se rendre tout au nord de l'île pour rendre hommage à Rani, la femme qui prenait soin de sa grand-mère depuis deux ans et que l'on vient de retrouver morte au fond d'un puits. Une fin tragique et énigmatique pour celle qui ne s'était jamais remise de la disparition brutale de ses deux fils. Hanté par ce personnage, Krishan est également poursuivi par le souvenir d'Anjum, la jeune femme avec laquelle il a vécu un amour passionné, et qui a repris contact avec lui le jour de l'annonce de la mort de Rani. Dans un phrasé ample qui agence à la perfection considérations sensibles et philosophiques, Anuk Arudpragasam brosse le portrait d'une jeunesse tiraillée entre son désir de vivre, son devoir de mémoire et la nécessité de la révolte.
Dans la ville de Boston, la clinique de Mercy Street offre un nouveau départ aux femmes désireuses d'avorter. C'est là que Claudia travaille depuis des années. Chaque jour, elle affronte la peur et la détresse de nombreuses patientes aux destinées bouleversées. À cela s'ajoute la détermination des militants anti-avortement dont la présence quotidienne aux alentours de la clinique rend l'ambiance tendue, sinon dangereuse. Pour faire face à cette pression constante, Claudia fréquente un sympathique dealer d'herbe, Timmy, qui compte parmi ses clients un jeune homme introverti et solitaire. Sur une plateforme en ligne, ce dernier se met au service d'un gourou pro-vie qui commence peu à peu à développer une fixation sur Claudia.
Poignant, juste et d'une actualité brûlante, Mercy Street, le nouveau roman de Jennifer Haigh explore les ambiguïtés et les failles d'une société au bord de l'explosion.
Été 1936. Janna, dix-huit ans, est envoyée en Allemagne près d'Aix-la-Chapelle.
Un ami de son père, Egon von Bötticher, doit l'aider à se perfectionner au fleuret. Grand maître d'escrime, von Bötticher réside dans une belle propriété, le Raeren, où il organise, malgré leur interdiction, des combats de Mensur avec armes réelles. Janna cherche à percer le mystère unissant cet homme avec son père et tombe inévitablement sous le charme de son maître charismatique.
Bien plus que l'histoire d'un premier amour délicieusement rendue, La Vierge néerlandaise explore l'initiation de Janna au monde adulte comme une expérience contradictoire et troublante. Et, ainsi que Janna le formule lorsqu'elle rentre aux Pays-Bas : « Je ne pouvais pas revenir en arrière. C'était un aller sans retour. »