Partez à la découverte de l'une des collections de littérature française et étrangère préférée de vos libraires
La présentation de Stefan Zweig s'ouvre sur un Tourgueniev moribond qui, du fond de sa couche, rédige quelques mots à l'attention de Tolstoï pour le supplier de reprendre la plume (« Revenez à la littérature ! C'est votre don véritable. Grand écrivain de la terre russe, entendez ma prière ! »). Avec cette scène inaugurale, Zweig amène aussitôt le lecteur au moment clé de la biographie de Tolstoï : vers sa cinquantième année, l'écrivain russe est victime d'un ébranlement intérieur qui va le pousser à rechercher sans fin, chez les philosophes d'abord, puis dans la religion, le sens caché de la vie. Zweig ne cache pas son admiration pour celui qui s'est alors donné pour mission de se sauver lui-même, et toute l'humanité avec.
« Tout homme d'état, tout sociologue découvrira dans sa critique approfondie de notre époque des vues prophétiques, tout artiste se sentira enflammé par l'exemple de ce poète puissant qui se tortura l'âme parce qu'il voulait penser pour tous et combattre par la force de sa parole l'injustice de la terre. »
Un adolescent rend visite à son oncle qui vit cloîtré sur une île entourée de montagnes. Le vieux célibataire, en cet étrange domaine, parle peu, n'a rien de commode et porte pourtant en lui les forces et les failles de toute une existence. À la fin du séjour, et sans que rien entre eux ne soit clairement formulé, le vieil homme aura légué au garçon son bien le plus précieux...
Janina Doucheyko vit seule dans un petit hameau au coeur des Sudètes. Ingénieure à la retraite, elle se passionne pour la nature, l'astrologie et l'oeuvre du poète et peintre William Blake. Un matin, elle retrouve un voisin mort dans sa cuisine, étouffé par un petit os. C'est le début d'une série de crimes mystérieux sur les lieux desquels on retrouve des traces animales.
La police mène l'enquête. Les victimes avaient toutes pour point commun une passion dévorante pour la chasse...
À sept kilomètres de Smiljevo, haut dans les montagnes, dans un hameau à l'abandon, vivent Jozo Aspic et ses quatre fils. Leur petite communauté aux habitudes sanitaires, alimentaires et sociologiques discutables n'admet ni l'État ni les fondements de la civilisation, jusqu'à ce que le fils aîné, Krešimir, en vienne à l'idée saugrenue de se trouver une femme.
Bientôt, il devient clair que la recherche d'une épouse est encore plus difficile et hasardeuse que la lutte quotidienne des Aspic pour la sauvegarde de leur autarcie.
La quête amoureuse du fils aîné des Aspic fait de ce road movie littéraire une comédie hilarante, où les coups de théâtre s'associent pour accomplir un miracle à la combe aux Aspics.
« Vérification de la porte opposée : j'aime cet ordre que le chef de cabine lance à son personnel au moment de l'atterrissage.
C'est la première chose que l'on entend avant de découvrir un nouveau pays... L'expression pourrait constituer un beau principe philosophique : il faut toujours explorer les chemins qui s'offrent à soi et même ceux qui semblent aux antipodes de ses élans. ».
Vérification de la porte opposée regroupe deux recueils de nouvelles de Sylvain Tesson parus chez Phébus en 2002 et 2004 sous les titres Nouvelles de l'Est et Les Jardins d'Allah, mais augmenté de façon significative d'un texte inédit.
Dans cette vingtaine de nouvelles, qu'il décrive la Russie postsoviétique ou les ravages du fanatisme islamique, l'auteur nous parle toujours, avec indulgence, mélancolie et humour, de l'incompréhension entre l'Orient et l'Occident, et plus largement, entre les cultures. La nouvelle inédite, Les Naufragés de l'E19, conte de Noël grinçant, dévoile le cynisme de notre monde. Comme si Sylvain Tesson voulait nous rappeler, sans trop s'en donner l'air, que vivre, où que l'on soit, c'est toujours tomber de haut.
Bella en a assez. Bien que discrète, elle ne supporte plus le voyeurisme de son voisin, la main baladeuse de son épicier de quartier. Elle ne supporte pas davantage les comportements malsains que génère la promiscuité de son train de banlieue aux heures de pointe.
C'est alors qu'elle décide par un beau matin, elle si discrète, de mettre un terme à ces conduites de la manière la plus radicale qui soit : l'élimination de tous ces mâles déviants. Devenue tueuse en série, Bella y prendra un plaisir jusque-là insoupçonné... Les rôles seront dès lors inversés. Roman d'une violence rare sur les rapports de domination, il sera le dernier livre de littérature à faire l'objet d'une demande d'interdiction pour immoralisme à la Chambre des Lords lors de sa parution en 1991.
Un homme tombe amoureux fou d'un visage, ou plutôt du mystère que celui-ci révèle ou dissimule, c'est selon. Récit de la fureur qu'engendre le désir, cette quête ne peut avoir d'autre issue que tragique. Si le plaisir se partage, le désir, comme la folie, est voué à la solitude. Et cette boîte en os dont on rêve ici de forcer la serrure n'est autre que le crâne humain qui ne laisse échapper aucun de ses secrets.
Ce livre paru en 1941 est longtemps resté dans l'ombre. En 1984, Phébus le remet en lumière. La presse de l'époque déclare, déjà, son émerveillement.
Guerre civile espagnole sur une île des Baléares.
Après le décès de sa mère, Maria, la narratrice, est confiée à sa grand-mère. Le père de Maria est absent : il se bat sur le front au côté de ce qui est alors désigné comme « l'ennemi rouge ».
Bientôt Maria est rejointe par Borja et sa mère Emilia dont le mari est lui aussi engagé dans cette terrible guerre mais du côté nationaliste. La grand-mère de Maria règne d'une main de fer sur ce petit monde tout comme elle règne en partie sur cette île écrasée de chaleur. Les deux adolescents élaborent un univers hors du temps qui leur permet d'échapper à la toute-puissance de la grand-mère.
Non, la retraite ce n´est pas le début de la fin ! Au contraire c´est le début d´une vie enfin libre. Elle est dans le mouvement, l´action, la plénitude. L´occasion rêvée de réaliser des projets longtemps différés, d´être créatif et citoyen.
La Vie commence à soixante ans est une invitation à suivre le chemin du temps retrouvé, pour soi, et pour les autres.
Le livre Sise au fin fond de la forêt, une cabane en rondins abrite deux êtres hallucinés : un colosse marqué par la folie et son fils. Orphelin de mère livré à lui-même, nourri dans ses premiers jours avec le lait d´une hérissonne trouvée morte, ce dernier se retrouve adulte devant un juge silencieux pour avouer des actes inqualifiables. Son témoignage l´amènera à révéler peu à peu, en toute ingénuité et dans une langue unique, l´incroyable histoire de sa vie comme le destin tragique de son père.
L'auteur Né en 1960 à Drummondville, au Québec, Jean-François Beauchemin travaille d´abord comme rédacteur puis comme réalisateur à Radio-Canada, avant de publier des romans. En 2004 paraît Le Jour des corneilles, récompensé par le prix France-Québec. La même année, il est terrassé par une violente maladie qui le plonge dans le coma. À la suite de ce face-à-face avec la mort, il écrit La Fabrication de l´aube (prix des Libraires 2007 au Québec), récit autobiographique dans lequel il raconte ce qu´il considère comme une résurrection et sa conversion spirituelle.
LE LIVRE :
Hiver 1941. Concevoir l'impossible. Refuser que d'autres choisissent pour vous une mort lente et fuir, fuir, en dépit de toute raison, poussé par une volonté farouche de reprendre sa liberté. Après avoir parcouru plus de 4 000 kilomètres en wagon plombé et à pied, à crever de froid pour rejoindre un camp au fin fond de la Sibérie glacée, un petit groupe de prisonniers décide de s'évader et de faire le chemin dans l'autre sens. Pour ces hommes venus de tous les horizons (un ingénieur américain, un droit commun russe, un officier de la cavalerie polonaise, un comptable...), s'échapper de cet enfer de glace ne sera que le début d'une aventure tout aussi extrême.
Souvent affamés, potentiellement la cible des locaux qui touchent l'équivalent d'un an de salaire pour la capture d'un fugitif, ils vont parcourir ensemble plus de 10 000 kilomètres en près d'un an, à travers la toundra, traversant les plaines de Mongolie, les fournaises du désert de Gobi, les sommets de l'Himalaya jusqu'à la Grande Muraille de Chine. Certains n'y survivront pas.
" Ce n'est pas de la littérature, c'est peut-être mieux que ça. " NICOLAS BOUVIER AUTEUR :
Polonais né à Prinsk, officier de cavalerie en 1939, Slawomir Rawicz est fait prisonnier par les Soviétiques dès les premiers jours de la Seconde Guerre mondiale et sera envoyé dans l'un des camps les plus durs d'URSS. Fort de sa propre expérience, il a voulu qu'il reste une trace du courage de ces bagnards perdus au bout du monde et il a relayé, dans son roman, aidé par un jeune journaliste, des récits d'évadés qu'il avait entendu. Il est décédé en Angleterre en 2004.
Suspense, pièges diaboliques, terreurs intimes, secrètes inconvenances : le chef-d'oeuvre de Wilkie Collins a toujours su accorder les intellectuels les plus exigeants et le large public affamé d'histoires à faire dresser les cheveux sur la tête.
Depuis sa publication discrète en 1983, Le Cheval rouge est devenu en Italie un véritable phénomène littéraire avec trente et une rééditions à ce jour. Inspirée par l'expérience personnelle de l'auteur, cette épopée couvre près de quatre décennies de l'histoire européenne. De la campagne de Russie à la barbarie nazie, de la découverte du Goulag aux épisodes de la résistance en Italie du Nord, Le Cheval rouge a souvent été comparé à des oeuvres aussi universelles que Guerre et Paix.
Ce monde fourmillant de personnages, de drames et de récits d'amour, de grandioses scènes collectives, est avant tout le roman des petites gens appelées à bâtir l'Histoire. Ambrogio, Manno, Michele, davantage que les protagonistes de ce chefd'oeuvre inspiré, sont des figures vivantes qui rayonneront à jamais dans l'âme des lecteurs.
Depuis sa publication discrète en 1983, Le Cheval rouge est devenu en Italie un véritable phénomène littéraire avec trente et une rééditions à ce jour. Inspirée par l'expérience personnelle de l'auteur, cette épopée couvre près de quatre décennies de l'histoire européenne. De la campagne de Russie à la barbarie nazie, de la découverte du Goulag aux épisodes de la résistance en Italie du Nord, Le Cheval rouge a souvent été comparé à des oeuvres aussi universelles que Guerre et Paix.
Ce monde fourmillant de personnages, de drames et de récits d'amour, de grandioses scènes collectives, est avant tout le roman des petites gens appelées à bâtir l'Histoire. Ambrogio, Manno, Michele, davantage que les protagonistes de ce chefd'oeuvre inspiré, sont des figures vivantes qui rayonneront à jamais dans l'âme des lecteurs.
Tatarstan, Russie, années 1930. À l'âge de quinze ans, Zouleikha est mariée à un homme bien plus âgé qu'elle. Ils ont eu quatre filles, mais toutes sont mortes en bas âge. Pour son mari et sa belle-mère presque centenaire, très autoritaire, Zouleikha n'est bonne qu'à travailler. Un nouveau malheur survient : pendant la dékoulakisation menée par Staline, le mari est assassiné et la famille expropriée. Zouleikha est alors déportée en Sibérie, destination qu'elle atteindra après un voyage en train de plusieurs mois au cours duquel elle découvre qu'elle est enceinte.
Avec ses compagnons d'exil, paysans et intellectuels, chrétiens, musulmans ou athées, elle participe à l'établissement d'une colonie sur la rivière Angara, loin de toute civilisation : c'est là qu'elle donnera naissance à son fils et trouvera l'amour. Mais son éducation et ses valeurs musulmanes l'empêcheront longtemps de reconnaître cet amour, et de commencer une nouvelle vie.
Le temps d'un été sur la côte atlantique des États-Unis, on suit Michael, adolescent de quinze ans. Lui et ses parents, comme chaque année, quittent leur grand appartement de ville pour prendre leurs quartiers dans la demeure héritée du grand-père maternel située sur la presqu'île. Passionnés par la navigation et par la mer, Michael et son père passent beaucoup de temps sur leur voiler, l'Angela.
Mais les événements vont se compliquer avec l'arrivée dans le pavillon voisin de la fantasque Madame Mertz et de sa fille, Zina, âgée de vingt ans, apprentie photographe et, surtout, d'une éblouissante beauté. Michael, foudroyé par cette belle jeune femme, découvre en cet été 1968 l'amour, ses rêves, sa réalité, ses douleurs.
Sous l'apparente gaieté de ce roman solaire coulent en filigrane une note mélancolique et une certaine amertume.
Charles Simmons aborde dans la plus grande des libertés les grands thèmes qui composent la vie : l'amour, le désir, le mariage, la recherche de soi, le temps qui passe et les illusions qui tombent... Il traite son sujet en y apportant toutes les nuances et la profondeur qu'exigent ses personnages et leurs sentiments.
À lire ce roman, on songe inévitablement à Tourgueniev et à son Premier Amour, dont ce livre se veut une réécriture, mais le lecteur pensera aussi aux nouvelles de Francis Scott Fitzgerald et bien entendu à L'Attrape-coeur de Salinger ou encore à Carson McCullers par la grande liberté de ton.
Dans l'Europe orientale au début du XVIIIe siècle, aux confins de la Prusse et de la Pologne, le jeune roi Charles XII de Suède rêve de se tailler un empire qui irait de la Baltique à la mer Noire. et y réussit presque. Un jeune officier de ses troupes, déserteur et pourchassé, prend la place d'un voleur de grand chemin pour échapper à la potence - lequel voleur prend sa place dans la vie. Et c'est l'histoire de ce dernier qui nous est contée : poursuite endiablée d'un bonheur qui toujours échappe, jusqu'à la chute finale, attendue et d'autant mieux pathétique, où la Mort reprend ironiquement ses droits. Perutz considérait Le Cavalier suédois - où il traite avec un sens très cinématographique du « suspense » le thème angoissant entre tous de la substitution d'identité - comme son roman le plus inspiré. Le fait est qu'avec le recul du temps ce récit mouvementé gouverné de bout en bout par l'Ange du Bizarre apparaît à nos yeux comme l'une des plus singulières réussites de la littérature allemande de l'époque. Surtout nous bouleverse ici l'aventure d'un homme qui joue systématiquement les meilleures cartes de l'existence. pour marcher finalement, libéré de tout (sauf de l'amour), vers le supplice ultime qui depuis toujours l'attendait. Peu de textes à ce point parviennent à impliquer leur lecteur dans le réseau charnel d'une destinée vécue pour le meilleur et pour le pire - si ces deux mots, au bout du compte, ont encore un sens. Reprise en collection « Libretto » du Cavalier suédois de Leo Perutz, l'un des plus grands romanciers de langue allemande de ce siècle (« Un Kafka picaresque »). Un récit de pure angoisse sur le thème de la substitution d'identité, qui ne pouvait pas ne pas inspirer un jour un film.
« ... je partage l'humanité en deux catégories fondamentalement différentes : une poignée de gens qui savent ce qu'il en est des réalités et l'énorme majorité qui ne sait pas. » Retranché dans sa citadelle dominant la plaine, le grand maître Hassan Ibn Sabbâh mène, à la fin du XIe siècle, une guerre sainte en Iran. Il n´a que peu de soldats et seuls ses proches le connaissent intimement. Parti de presque rien, sans armée, sans terre et sans guère d´appuis à la cour, il dominera le monde. Des hommes seront prêts à mourir pour lui avec le sourire aux lèvres. Des foules entières se prosterneront sans combattre. Un millénaire plus tard, la manipulation des masses, telle qu´il la pratiqua, continue d´ébranler les empires modernes. Mélange d´aventures et de philosophie politique, Alamut n´évoque la violence des complots d´alors que pour mieux renvoyer aux problèmes cruciaux des civilisations modernes.
Martin Eden (1909), l'un des plus romanesques parmi les romans de London, peut se lire entre les lignes comme une sorte d'autobiographie. Martin, ouvrier devenu écrivain, n'arrive plus à se reconnaître dans le prolétariat dont il est issu, mais vomit la bourgeoisie qui lui tend les bras. Amoureux d'une jeune fille riche, il comprend que sa place ne sera jamais auprès d'elle, refuse les compromissions qui lui permettraient de la conquérir. Se devinant voué à la solitude et à l'échec, il décide de précipiter sa fin.Martin Eden, le chef-d'oeuvre de Jack London : dans une traduction pour la première fois fidèle à l'original.
Pour les aficionados de Melville et de Guerne, la traduction que ce dernier a donnée de Moby Dick (en 1954 aux éditions du Sagittaire) est un monument indépassable: le traducteur-poète est allé jusqu'à s'initier au parler «salé» des matelots américains du XIXe siècle, et surtout jusqu'à s'inventer un français hautement «melvillien». Cette traduction, malgré un bref passage en collection de poche (1980), est restée la plupart du temps introuvable au cours du dernier demi-siècle. Quant au livre lui-même. il n'aura vraiment été découvert qu'au XXe siècle, où sa violente modernité paraissait enfin accordée à la période de tempêtes qu'inaugurait alors l'histoire - jusqu'à passer aujourd'hui aux yeux de beaucoup comme le plus grand roman de la littérature américaine. Moby Dick, qui peut se lire comme le plus formidable des récits d'aventures, est en effet autre chose et bien plus que cela. Car par-delà les tribulations du capitaine Achab lancé a la poursuite de la Baleine blanche se profile une autre quête: celle d'une humanité embarquée de force à bord d'une histoire qui reste pour elle un mystère.