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Albert Memmi
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Portrait du colonisé ; portrait du colonisateur
Albert Memmi
- Folio
- Folio Actuel
- 20 Novembre 2002
- 9782070419203
«J'ai entrepris cet inventaire de la condition du Colonisé d'abord pour me comprendre moi-même et identifier ma place au milieu des autres hommes... Ce que j'avais décrit était le lot d'une multitude d'hommes à travers le monde. Je découvrais du même coup, en somme, que tous les colonisés se ressemblaient ; je devais constater par la suite que tous les opprimés se ressemblaient en quelque mesure.» Et Sartre d'écrire : «Cet ouvrage sobre et clair se range parmi les géométries passionnées : son objectivité calme, c'est de la souffrance et de la colère dépassée.» Cet essai est devenu un classique, dès sa parution en 1957 : il soulignait combien les conduites du colonisateur et du colonisé créent une relation fondamentale qui les conditionne l'un et l'autre.
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Dans ce livre initialement publié en 1985 chez Grasset dans l'emblématique collection « Ce que je crois », le grand intellectuel franco-tunisien Albert Memmi, auteur du célèbre Portrait du colonisé plonge au coeur des sujets les plus fondamentaux de la condition humaine : l'identité, le travail, la famille, l'amour, la politique, la religion, l'art.
Plutôt qu'un traité méthodique, l'ouvrage est une méditation libre, qui explore les idéaux et les hypothèses formant la vision du monde de l'auteur. Penseur du postcolonialisme, Albert Memmi y expose ses convictions sur les questions de racisme et d'exclusion, sur les tensions culturelles et sociales d'un monde structuré par les inégalités. Plus que jamais d'actualité, il s'interroge sur la question de l'identité et de la validité du moi comme unicité.
Essai, sans doute, et important, mais aussi mémoire intime, où Albert Memmi parsème son texte d'évocations nostalgiques et de souvenirs vivaces sur sa Tunisie natale. Une autobiographie intellectuelle majeure, par l'une des grandes voix de la littérature que l'on n'appelait pas encore postcoloniale. -
«Voici un écrivain français de Tunisie qui n'est ni français ni tunisien... Il est juif (de mère berbère, ce qui ne simplifie rien) et sujet tunisien... Cependant, il n'est pas réellement tunisien, le premier pogromme où les Arabes massacrent les juifs le lui démontre. Sa culture est française... Cependant, la France de Vichy le livre aux Allemands, et la France libre, le jour où il veut se battre pour elle, lui demande de changer la consonance judaïque de son nom. Il ne lui resterait plus que d'être vraiment juif si, pour l'être, il ne fallait partager une foi qu'il n'a pas et des traditions qui lui paraissent ridicules. Que sera-t-il donc pour finir ? On serait tenté de dire un écrivain.» Albert Camus.
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Portrait du décolonisé arabo-musulman et de quelques autres
Albert Memmi
- Folio
- Folio Actuel
- 27 Avril 2007
- 9782070342013
Cinquante ans après les indépendances, qu'est devenu l'ex-colonisé ? C'est pour répondre à cette interrogation que l'auteur du célèbre Portrait du colonisé propose ce Portrait du décolonisé. Cet ouvrage tente une peinture aussi fidèle que possible d'un homme nouveau apparu sur la scène de l'histoire. On verra qu'il s'agit d'un triptyque : le nouveau citoyen, demeuré dans son pays natal, l'immigré vivant dorénavant à l'étranger et le fils de l'immigré, né dans le pays d'accueil, chacune de ces figures possédant sa cohérence, les trois étant cohérentes entre elles. Sont aussi passés en revue la plupart des problèmes qui, à la suite de l'interdépendance inédite du monde contemporain, nous assaillent tous. À l'intérieur des jeunes nations, la liaison inexorable entre la pauvreté, la corruption et la tyrannie. Entre les nations, les mouvements de populations, les collisions entre les cultures et le probable métissage. D'où les tentations passéistes, le recours aux mythes, politiques ou religieux, aux intégrismes et à la violence. L'auteur conclut, par-delà les singularités religieuses ou ethniques, à la nécessité de l'union des démocrates et à un humanisme généralisé. Notre salut commun est à ce prix.
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Albert Memmi esquisse le portrait de l'homme dominé - le Noir, le Colonisé, le prolétaire, le Juif, la femme, le domestique. L'ouvrage paraît en 1968, année où nombre de par le monde se soulevèrent pour obtenir leur émancipation. La méthode est la même que dans les portraits antérieurs du Colonisé et du Colonisateur ou du Juif dressés par l'auteur : dans un va-et-vient entre une expérience individuelle et un effort de systématisation, le lecteur croisera donc les souvenirs d'Albert Memmi mais aussi les thèses de Simone de Beauvoir ou bien The Servant de Losey. En somme, le lecteur découvre ici une réflexion qui entend être une étape importante dans l'émancipation sociale et morale des femmes et des hommes, mais plus singulièrement aussi une phase dans l'itinéraire d'Albert Memmi vers «ce livre plus général sur l'oppression, que j'annonce sans cesse, que je n'achèverai peut-être jamais, mais vers lequel j'avance tous les jours un peu».
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Le racisme ; description, définition, traitement
Albert Memmi
- Folio
- Folio Actuel
- 15 Novembre 1994
- 9782070328543
«Le racisme est la dévalorisation profitable d'une différence» ou, plus techniquement, «le racisme est la valorisation, généralisée et définitive, de différences réelles ou imaginaires, au profit de l'accusateur et au détriment de sa victime, afin de légitimer une agression.» Il y a une trentaine d'années, Albert Memmi proposait cette définition du racisme, largement utilisée depuis par les chercheurs et les enseignants. Il n'a cessé d'enrichir et de préciser sa réflexion sur le racisme, au fil de nombreux textes. On retrouvera dans ce livre, outre la place centrale du racisme dans la pensée de l'auteur, les deux pôles de cette définition : la liaison étroite entre le racisme et la notion de différence («le raciste, écrit-il, prétend toujours utiliser quelque différence pour en tirer profit»), et, d'autre part, la parenté entre le racisme et l'oppression («le racisme est le symbole et le résumé de toute oppression»). L'auteur développe enfin, avec de nouveaux arguments, sa distinction entre le racisme, qu'il propose de limiter strictement au sens biologique, et l'hétérophobie, refus agressif d'autrui, et dont le racisme ne serait qu'un cas particulier.
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Capturé en 1400 par Tamerlan, le Grand Conquérant du Royaume-du-Dedans, le prince Jubaïr lui fait le récit de sa vie. Exilé à la mort de son père, il va obstinément chercher à reconquérir son trône. Il passe des années à errer du désert d'Alger à Tlemcen puis à Tunis et au Caire où il entame sa carrière politique. Toujours en compagnie de son fidèle Younous, on le retrouve à Fez, en Castille, parmi les Faces Brûlées - de redoutables guerriers africains - ou avec les brigands Méharbines. Quand il retrouve enfin son royaume, celui-ci est aux mains de nouveaux conquérants. Chaque épisode de la vie de Jubaïr offre à Tamerlan une leçon de sagesse. «Vous aimeriez savoir si Tamerlan a suivi les conseils de mon ancêtre ?» écrit Albert Memmi. La réponse est... dans Le désert.
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Le Scorpion est d'abord un roman : l'histoire de Bina, la vie de l'oncle Makhlouf, les confessions d'Imilio, les démêlés quotidiens de Marcel dans un pays en voie de décolonisation. Mais il pose aussi les questions les plus graves : Qui sommes-nous ? Comment arrivons-nous à vivre ? Quelle part de vérité pouvons-nous supporter ? Quelle part de rêve ? ou d'illusion ? Cette confession imaginaire, à la structure insolite, témoigne des préoccupations d'Albert Memmi aussi bien dans le domaine romanesque que dans celui de l'écriture.
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Proclamation du statut des Juifs en 1940, occupation italoallemande en 1942 et 1943, théâtre de l'affrontement entre les forces de l'Axe et celles des Alliés : la Tunisie a été mêlée de près aux convulsions de la Seconde Guerre mondiale.
Le Journal de guerre d'Albert Memmi nous parle, au jour le jour, de ces événements, commentant le conflit, la défaite française, les lois antisémites de Vichy, la société coloniale contemporaine et la montée des discriminations en Tunisie. « Apprenti-philosophe » âgé d'à peine vingt ans et farouchement pacifiste, l'auteur se trouve d'abord affecté dans un bureau de recrutement de la main-d'oeuvre juive, puis s'engage volontairement dans un camp de travail forcé, pour vivre au contact « des souffrances physiques et des détresses morales » infligées à sa communauté. Né d'une rude épreuve personnelle, le Journal d'un travailleur forcé constitue un témoignage rare sur les camps de travail sous tutelle italienne ou allemande, mais c'est aussi un texte littéraire dans lequel bien des engagements de l'oeuvre future d'Albert Memmi trouvent leur origine.
Pour ce jeune auteur, c'est dans cette écriture expérimentale du réel, à la première personne et sans compromis, que s'est jouée l'expérience fondatrice : celle de sa future vocation d'écrivain.
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La réédition, en un seul volume, des grands textes d'Albert Memmi.
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Né en Tunisie dans une modeste famille juive de langue maternelle arabe, formé dans les écoles de l'Alliance israélite universelle puis au lycée Carnot de Tunis, enfin à l'université d'Alger pendant la guerre et en Sorbonne à la Libération, Albert Memmi (1920-2020) se situe au carrefour de trois cultures et a construit une oeuvre abondante d'essayiste, mais aussi de romancier, sur la difficulté pour un minoritaire né en pays colonisé de trouver son propre équilibre entre Orient et Occident. De l'âge de 16 ans à sa disparition, il a tenu un journal, où il a recueilli ses rêves et ses cauchemars, ses doutes et ses illuminations, ses espoirs et ses désillusions, ses joies et ses frustrations?: une somme de réflexions au jour le jour qui éclairent d'une lumière crue un «?siècle épouvantable?» mais qui constituent aussi les fondations d'une oeuvre universelle.
Qui est le jeune homme que nous suivrons pas à pas, de ses 16 ans à la quarantaine, dans ce premier volume du Journal?? Un minoritaire en pays dominé, né pauvre et honteux de ses origines, mais avide de culture et désireux d'en faire son destin?? Un enfant qui ne possède d'autre langue que «?le pauvre patois du ghetto?», mais rêve de maîtriser celle de Rousseau et de Gide, d'égaler - qui sait... - son maître Jean Amrouche, ou même le monumental François Mauriac?? Cet adolescent pacifiste, un peu dandy, brutalement confronté à la guerre et à la nécessité de prendre parti, ou ce Juif acculturé qui fait peu à peu l'expérience de sa condition, découvre les ostracismes dont il est de tous bords entouré, et qui apprend à s'en défendre??
Que cherche-t-il?? Vivre à Tunis, en se calfeutrant dans les «?valeurs-refuge?» et les traditions de sa communauté, ou s'enfuir à Paris pour se mesurer à la modernité occidentale?? Étudier la médecine, la philosophie ou les sciences humaines?? S'étourdir dans les divertissements ou affronter le monde et ses contradictions, au risque de s'y brûler??
Quelles sont ses ambitions, enfin?? Lutter parmi les siens au sein de mouvements de jeunesse ou se tenir à distance de tout militantisme pour mieux analyser les situations?? Défendre ses convictions par la plume ou s'inventer un monde de fiction capable de transcender ses déchirures intimes??
L'âge d'homme arrivé, ce jeune inconnu déchiré, devenu Albert Memmi, s'est clairement défini comme colonisé à travers le Portrait du colonisé et comme Juif par le Portrait d'un Juif. Pendant la guerre, il a fait l'expérience de la souffrance physique et de l'engagement?; plus tard, s'éloignant des siens sans les renier, il a appris - sans jamais se compromettre - à en découdre avec l'Occident et avec l'altérité. Par l'écriture de deux romans autobiographiques, il s'impose comme écrivain de langue française?; comme enseignant-chercheur en philosophie et sociologie, il collabore avec Aimé Patri, Daniel Lagache et Georges Gurvitch à l'élaboration d'une pensée humaniste aux prises avec les défis de «?ce siècle de sciences, de progrès et d'effroyable bêtise?».
L'extraordinaire itinéraire individuel que révèle ce Journal 1936-1962 possède sa moralité. Il prouve avec une exemplarité éblouissante que rien n'est jamais joué d'avance, que tout se conquiert?: en dépit de ses origines, au-delà de sa condition et malgré l'état cataclysmique du monde, le jeune homme parvient à percevoir, loin des «?vérités absolues?», la promesse effective de tous les possibles, les hypothèses infinies que nous offre l'existence.
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Ce recueil de l'essayiste et sociologue Albert Memmi, auteur du Portrait du colonisé (ouvrage publié en 1957 avec une préface de Jean-Paul Sartre) rassemble une quarantaine de textes courts, de diverses sources (articles parus dans la presse, en revue, communications lors de congrès, entretiens, textes inédits...).
Sa finalité est double : rendre à nouveau disponibles à qui s'intéresse à cette oeuvre des textes difficiles d'accès. Il s'avère donc être un complément indispensable aux différents ouvrages, puisqu'il couvre les différentes problématiques abordées par Memmi durant sa vie intellectuelle : colonisation/décolonisation, judaïsme et judéité, identité culturelle, dépendance, racisme, laïcité. D'autre part, cet ensemble démontre à quel point cette pensée n'a rien perdu de sa pertinence, ni de son actualité. Un entretien entre Hervé Sanson et Albert Memmi en préambule permet de tracer des parallèles entre les textes et ce que pense Memmi aujourd'hui.
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Ces entretiens sont les fragments d'une mémoire, d'une histoire où l'on croise Sartre, Beauvoir, Camus et Aragon, les puissants de ce temps ainsi que les déshérités.
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Written in 1957, when North African independence movements were gaining momentum, The Colonizer and the Colonized studies the enduring legacy, political as much as psychological, of colonisation throughout the world. Albert Memmi depicts colonialism as a disease of the European but crucially he demonstrates that colonialism destroys both the colonizer and the colonized, providing penetrating insights into colonial inheritance and resistance that remain as relevant today. One of the great works of twentieth-century political thought , The Colonizer and the Colonized speaks to experiences in the Global South as well as European countries such as Britain and France, who are still struggling with their imperial pasts. In revealing the mechanisms of colonial oppression, it also highlights the origins of all oppression of one group by another. This edition includes introductions by two of the greatest writers of the twentieth-century: South African novelist and Nobel laureate Nadine Gordimer, and Jean-Paul Sartre.
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Suivi d'une Lettre de Vercors
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Portrait d'un juif - ii - la liberation du juif
Albert Memmi
- GALLIMARD
- 21 Septembre 1966
- 9782070243815
«Il est rare qu'un opprimé accepte son oppression. Il s'y résigne plus ou moins, il s'y organise de son mieux, il ruse avec son oppresseur et avec lui-même, il invente ou écoute des idéologies qui le divertissent; le dupent ou l'aident à vivre. Mais la libération est en somme inscrite dans toute situation oppressive. De sorte que les efforts, les tâtonnements de l'opprimé, ses différentes parades à son destin, ses échecs et ses espoirs jamais éteints font encore partie de lui-même. Au fond, le portrait du Juif n'est pas achevé avec la description de son malheur, des mythes qui l'accusent et des carences qu'il subit. Il faut y ajouter les réponses, plus ou moins courageuses, plus ou moins efficaces, qu'il donne lui-même à ce malheur. C'est alors seulement que le tableau est achevé, et c'est ce que je tente ici.» Albert Memmi.
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Dictionnaire critique à l'usage des incrédules
Albert Memmi
- Felin
- Le Felin Poche
- 18 Mai 2017
- 9782866458577
Constatant que « la sottise, l'ignorance, mais aussi l'hypocrisie et la malhonnêteté n'ont que peu reculé » depuis l'époque de Voltaire, Albert Memmi nous propose un Dictionnaire critique à la manière du célèbre Dictionnaire philosophique de l'écrivain des Lumières. Un livre à feuilleter, à consulter au gré des humeurs, qui traite en une soixantaine d'entrées de personnages et de sujets clés de notre époque : FREUD, MARX, SPINOZA ou VOLTAIRE ;
ABSOLU, BLASPHÈMES, DÉSIR, PSYCHANALYSTES, ISLAM, RACISME, SECTES, SEXE ou TRANSCENDANCE.
Il le fait avec la rigueur dans la raisonnement et l'humour qu'on lui connaît, s'en prenant comme Voltaire aux « respects de tous genres qui étouffent la pensée ».
Albert Memmi plaide quant à lui pour le respect « de ce qui est respectable, pas davantage » et dénonce les religions, sectes, croyances ou sornettes qui se présentent comme des Vérités, les mutilations, peurs ou violences qui font injure à la vie. « De quelles horreurs l'homme est-il capable dès qu'il cesse de considérer l'homme comme le centre et la mesure de tout ! » Voilà le credo de cet incroyant que la raison a mené à un lucide scepticisme mais aussi à cultiver tous les bonheurs possibles, comme on cultive son jardin.
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Tunisie 1955-1956 : de retour au pays après de longues études à Alger puis à Paris, Albert Memmi assiste à la révolution nationale qui aboutit à l'Indépendance. Il en décrit au jour le jour le déroulement dans un récit minutieux, journal d'une libération collective et d'une émancipation personnelle. Témoin des doutes d'un jeune intellectuel aux identités multiples, ce journal intime montre aussi la naissance d'une ambition littéraire qui veut se faire connaître bien au-delà de son pays natal. Le jeune écrivain qui espérait partager les destinées de la nouvelle nation doit se résoudre à l'exil, mais au fil de l'Histoire qui avance, son journal, fourmillant de témoignages inédits, nous offre - de Bourguiba à Mendès France - les portraits, pris sur le vif, de ceux qui ont fait l'actualité, mais aussi de belles figures de second plan qui font revivre cette société tunisienne à la recherche d'elle-même.
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Et cette fois...
Ils parleront de femmes, de leur amour, de leur présence dans leurs vies. Ils les évoqueront lors de ce dîner annuel, entre anciens camarades de lycée, en toute liberté... Chacun retissera le fil d'un moment amoureux, d'une rencontre, d'un souvenir tendre ou parfois amer. Une série de portraits aux contours multiples, une variation sur ce qui pourrait être l'éternel féminin, tel que les hommes l'imaginent ou le vivent dans la diversité de leurs amours.
Ainsi surgit le visage de cette jeune femme sauvée malgré elle du désespoir, pour peu de temps. Celui de Nathalie qui voudrait vivre toujours le printemps d'extase de Mai 68. La vie étrange de cette femme qui, chaque jour, attend son mari et son fils, dans un couloir de métro, en vain. La brève rencontre d'un homme mûr avec une jeune étudiante qui, d'un regard, lui fait percevoir le monde sous les couleurs du bonheur.
L'amour haletant d'une femme passionnée qui ne poursuit que le rêve de vivre, un peu de temps, encore. L'amour de la demoiselle et du barbon... et bien d'autres. Et tous les récits, comme des fleurs de kaléidoscope, changeantes, animées, forment le bouquet d'une tentative, peut-être imaginaire, de saisir l'image de la féminité, proche et insaisissable. Un hommage aux femmes comme seul un homme qui les aime pouvait leur offrir.
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Né en 1920, dans les quartiers pauvres de Tunis, " juif arabe ", immigré, Albert Memmi a ressenti, avant de les théoriser, les rapports de domination et de dépendance qui parcourent toute son oeuvre.
Dans ce livre d'entretiens, il part du principe que, de la naissance à la vieillesse, nous sommes tous dépendants et trouvons, pour satisfaire nos dépendances, un certain nombre de ressources ou pourvoyances. La dépendance peut devenir pathologique lorsqu'elle prend une forme excessive et se fixe sur des objets définis (le tabac, l'alcool, mais aussi l'amour, le travail, etc.) dont le besoin devient obsessionnel.
A cela une raison simple : la dépendance a partie liée avec le plaisir. Albert Memmi traite ici, de façon nuancée et personnelle, un sujet qu'il élève à un niveau de sagesse pratique.
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Egyptologue, il aimait à penser qu'il avait construit sa vie comme une pyramide.
Professeur, archéologue estimé de ses pairs, fidèle à sa femme et à ses amis, père aimant, il croyait avoir définitivement organisé sa vie selon des rites immuables. Que lui est-il arrivé pour qu'il abandonne brusquement l'Egypte, dont il savait tout, pour se lancer dans la reconstitution du petit royaume de Gourara, en Afrique du Sud, dont il ignorait tout ? Que lui est-il arrivé pour qu'au soir de sa vie il tombe amoureux d'une jeune femme qui pourrait être sa fille, et qui lui rend son amour d'une manière quasi incestueuse ? Lui qui a toujours regardé les êtres et les événements avec un détachement ironique se jette dans la bataille politique, dans celte Tunisie de 1950, en pleines convulsions coloniales, où le terrorisme et l'antiterrorisme sont quotidiens.
Le Pharaon est le roman le plus passionnant d'Albert Memmi. Le plaisir de conter, le goût du picaresque, l'entrecroisement des destins individuels ou collectifs - par l'intervention de personnages historiques réels, tels Habib Bourguiba ou Pierre Mendès France contribuent à cette réussite.
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Le bonheur individuel n'est pas une valeur mineure ou annexe dans la conduite de l'existence, ni scandaleuse et illégitime.
Il en est un ingrédient essentiel. "La recherche du bonheur ne mène nulle part", écrit un publiciste mélancolique. Il a un peu raison: elle ne mènerait qu'au bonheur, mais est-ce donc rien?
Il arrive que l'on nous demande, avec quelque ironie: "Que proposez-vous de positif, vous, les humanistes, à la crise qui secoue les esprits?" C'est simple: nous rappelons que l'homme doit revenir le but de la pédagogie et de la politique; que rien, ni les groupes, ni les idéaux, sans les mésestimer dans nos existences, ne sauraient le surpasser dans nos préoccupations.
Est-ce donc ne rien proposer? Qui prétend à mieux?.
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Que le bonheur soit la quête et l'ambition de la plupart des hommes, nous sommes sans doute nombreux à le penser.
Et c'est de bonheur qu'il est question ici, dans ses manifestations les plus quotidiennes, les plus humbles, mais aussi les plus subtiles. Albert Memmi, qui nous a montré à quel point la recherche du bonheur était une de ses obsessions les plus constantes, nous livre ici soixante-six Petits Bonheurs, brossés d'un trait vif et lumineux, à la manière des trente-trois Plaisirs de Jin Shengtan, écrivain chinois du XVIIe siècle, dont on trouvera également dans ce livre la traduction.
Après Bonheurs, après L'Exercice du bonheur, Albert Memmi referme la boucle, nous prouvant que la quête et la pratique de ce bien considérable sont vraiment à notre portée.