«Ce n'est pas parce qu'un artiste est mort qu'il n'a plus rien à dire.J'en sais quelque chose, je suis mort.»Été 1970, Dino Buzzati apprend qu'il souffre de la maladie qui a emporté son père. Au lieu d'accueillir la nouvelle avec effroi, le grand écrivain italien, auteur du Désert des Tartares, jubile:il va enfin pouvoir affronter l'ennemi, le regarder en face.Au Corriere della Sera, le journal auquel il collabore depuis quarante ans, on lui propose d'enquêter sur un phénomène étrange survenu dans un petit village du sud de l'Italie:les habitants d'un immeuble misérable ont été découverts pétrifiés.Très vite, la dernière enquête de Buzzati devient une enquête sur Buzzati. Cheminant entre mémoire, rêve et réalité, l'écrivain fait le bilan de sa vie en un allègre requiem.
Juste avant la révolution d'Octobre, Dimitri Radzanov et Horowitz s'affrontent en duel au piano au conservatoire de Kiev. Chassés par les Bolcheviks, les deux jeunes gens doivent fuir l'Ukraine. Horowitz émigre aux Etats-Unis où il rencontre vite fortune et gloire. Radzanov, quant à lui, après avoir servi dans la garde blanche, échoue en banlieue parisienne avec sa mère. Il entre comme chimiste aux usines Pathé Marconi à Chatou où, ironie du sort, il va fabriquer des disques pour son vieux rival Horowitz qui fait vibrer les foules outre-Atlantique. Mais il n'a pas renoncé à la musique et les duels vont reprendre, à distance, pour le plus grand bonheur de son fils...
Dans un manoir isolé battu par la tempête, Hans Halms a élevé ses trois enfants, Andreas, Solveig et Franz, dans le respect des traditions, au nom desquelles Andreas doit signer le palimpseste qui fera de lui l'héritier du manoir et le servant du culte démoniaque voué aux objets et aux ancêtres qui les ont amassés. Mais Andreas est incapable de supporter la charge de ce pesant héritage autant que de s'en libérer. Un affrontement sauvage éclate entre le père et les enfants, saisis les uns et les autres par les convulsions d'un délire où se mêlent la réalité la plus nue et les fantasmes les plus terrifiants. La crise violente qui secoue le manoir n'aura son dénouement que douze ans plus tard lorsque Andreas, malgré les efforts de sa soeur pour le sauver et l'amour d'Adèle, mettra fin à sa vie irrémédiablement gâchée, après avoir obtenu de Franz qu'il signe le palimpseste. Les murs nus de l'austère demeure, les ombres ensorcelées des morts et des vivants, l'horloge aux besicles d'or (divinité tutélaire), le phare d'Herléance, la kermesse des saints Innocents, l'amour et la solitude qui déchirent touts les personnages provoquent autant de mouvements de libération, participant oniriquement à l'une des actions les plus violentes qu'ait osé mener un très jeune auteur.
De 1945 à 1950, Louis-Ferdinand Céline vit en exil au Danemark. Après avoir passé un an dans les geôles danoises, il loge dans un taudis, en résidence surveillée, sur les bords de la Baltique. C'est là que Marcel Aymé, porté par le succès de Clérambard représenté à Copenhague, vient retrouver son vieil ami. Marcel, le témoin muet des bons et des mauvais jours, celui qui n'a jamais lâché Louis malgré leur différend et les assauts de la meute, est le seul à lui arracher un semblant de repentir, tout là-bas, au coeur de la nuit nordique.
Céline est l'auteur français le plus lu et le plus commenté au monde. Comment expliquer ce mélange de fascination et de répulsion qu'il inspire encore aujourd'hui ? Cette amitié de trente ans entre Marcel et Louis est le prétexte pour explorer la vie de Céline, cerner sa personnalité dans toute sa complexité, bref tenter de percer son mystère, à travers une fiction inspirée des séquences les plus marquantes de sa vie.
Qui est cette petite fille habille en garon qui a des souvenirs d'avant sa naissance ? Comment expliquer sa prsence chez les Haviland, les clbres fabricants de porcelaine ? Quel lien l'unit Marc Dubreuil, l'un des meilleurs dcorateurs de porcelaine de son temps ? Dans les annes 1850, de New York Limoges, Royan ou Auteuil, elle nous entrane la recherche de ses origines.
" - Tu te racontes trop d'histoires ! me dit mon père.
J'avais cru apercevoir la chevelure d'une noyée dérivant au loin sur l'eau verte. Mais ce n'était qu'une méduse. En proie aux hallucinations, je vous prenais à témoin, Sir Alfred, j'en appelais à votre arbitrage : - Dans la vie de tous les jours, les choses ne se passent pas comme dans vos films, n'est-ce pas ? - Bien sûr que non, petite fille, dans la vie de tous les jours, c'est pire ! "
En créant une première ligne de métro à cherbourg, a.
Salatko revisite une fois de plus son territoire d'éveil, son " bled mémoire " comme il l'appelle et nous entraîne dans un voyage souterrain agrémenté d'escales de rêves dans huit quartiers emblématiques où présent, passé, futur s'imbriquent jusqu'à constituer une carte adn du tissu urbain. tubes éphémères, refrains dans le vent, ritournelles qui marquèrent une époque, c'est aussi cela que déroule, ainsi qu'un orgue des rues, cette rame chimérique et tout son tremblement.
Si sa musique est dans toutes les têtes, la vie du plus grand guitariste de jazz, Jean Reinhardt dit Django, elle, est moins connue. Rien ne prédisposait ce gamin né en 1910 dans une roulotte au lieu dit " la mare aux Corbeaux ", près de Charleroi, à devenir le roi du swing. Rien si ce n'est ce caractère hors norme, instinctif, enfantin, capricieux, inspiré. En un mot génial.
Parmi les rencontres qui lui ont permis de passer de l'ombre à la lumière, Alexis Salatko recrée trois anges gardiens aux noms de symphonies : Maggie l'Héroïque, Jenny la Pathétique et Dinah la Fantastique. Trois générations de femmes enragées de jazz, folles de Django, qui ont cru en lui et l'ont accompagné au long de sa flamboyante carrière.
Django doit à Maggie d'avoir cru en son talent dès leur première rencontre, dans un bal des fortifs à l'aube des Années folles. Elle lui ouvre les portes d'un nouveau monde et accompagne sa folle ascension vers la gloire jusqu'à ce que la guerre les sépare : la Résistance pour elle, les nuits de Saint-Germain-des-Prés pour lui. À la Libération, Jenny, la fille de Maggie, suit Django comme son ombre, des studios d'enregistrement parisiens jusqu'au fin fond du Kansas. Dinah, la fille de Jenny, n'a que huit ans à la mort de Django, mais elle a grandi dans son culte. Dépositaire des secrets de cette lignée de femmes, Dinah livre ses souvenirs, mais il faut faire vite car elle commence à perdre la mémoire.
Une nuit de Noël, je me suis allongé dans la neige au fond du Bois de Boulogne, décidé à me laisser mourir de froid. Mais une femme m'a sauvé et hébergé chez elle contre toute logique. Sur un ton où l'autorité le disputait à la douceur, comme en échange d'un service que je ne lui avais pas demandé, elle exigea que je lui raconte ma vie.
J'avais tout sacrifié à l'écriture. Mon père, lui, avait tout sacrifié au jeu. Durant mon enfance, il désertait notre maison du Cotentin à la moindre occasion pour assouvir son vice et il régla d'un coup les problèmes de mon adolescence en m'expédiant dans un collège irlandais.
Jeune homme, au moment précis où je crus ne plus devoir entendre parler de lui, au moment où je publiais mon premier roman avec éclat et rencontrais un célèbre cinéaste prêt à m'encourager dans la carrière artistique, mon père trouva le moyen de mourir assassiné.
Mon père, ma malédiction ! Ce dandy, ce flambeur, ce golfeur de génie avait laissé des dettes, dont ses anciens complices qui organisaient des paris sur ses parties truquées, me tenaient pour comptable ! Je dus troquer la plume contre un club de golf, et me laisser trimballer de green en green dans un camping-car déglingué pour effacer l'ardoise paternelle.
Voilà ce qui m'avait fait renoncer à l'écriture.
Tandis que je la racontais à une inconnue, je découvris que l'histoire de ce renoncement constituait la trame d'un étonnant roman noir...
Quand Marc Dubreuil arrive à Limoges en 1847, c'est un gamin misérable, prêt à tout. Mais il a un don. Et un jour il s'imposera comme le Rimbaud de la peinture sur porcelaine, le grand maître des arts du feu, au prix de sacrifices inouïs, de patience, d'entêtement.
La quête de la beauté et le talent suffisent-il à affronter le monde ?
Originaire de New York, un négociant du nom de Hollister a de grandes ambitions pour cette porcelaine d'une blancheur surnaturelle dont toute l'Amérique raffole. Sous son impulsion, les ateliers insalubres se transforment en usines. Des campagnes affluent de pauvres bougres en quête de travail. Les cheminées fument. Marc Dubreuil entre à la grande fabrique. Comment un génie ne se brûlerait-il pas les ailes dans la fournaise industrielle ?
C'est China, l'héritière de sa folie créatrice, le fruit de ses amours désespérées, qui raconte son histoire.
Attaché à Limoges et à sa porcelaine mondialement célèbre, Alexis Salatko était depuis longtemps hanté par l'envie de consacrer une vaste fresque à ce thème déjà évoqué dans son oeuvre. C'est chose faite avec ce roman magistral.
Flannery n'a pas vingt ans et déjà un recueil de nouvelles à son actif lorsqu'elle est frappée par la maladie qui a tué son père : le lupus érythémateux. Un mal incurable qui rend cette belle jeune fille si douée pour la littérature, invalide et effrayante. Croyante et combative, elle accepte l'épreuve et décide de composer avec sa lente agonie. Pour elle, le lupus n'est pas une malédiction mais une bénédiction déguisée, un moyen que Dieu a mis à sa disposition pour lui permettre d'accomplir son oeuvre. D'ailleurs, elle prie pour ne pas guérir et s'installe dans la maladie comme une oie dans la paille pour couver ses livres.
Partie pour faire carrière à New York, elle change de cap et va s'enterrer dans le vieux Sud où elle est née, où elle a grandi. Elle se réfugie chez sa mère, Regina, qui possède une ferme coincée entre un pénitencier et un asile de fous, à Milledgeville, en Géorgi. Là, sous un soleil implacable, vivent des Blancs, des Noirs, des poules et des paons. Le décor est planté, les personnages sont en place, il ne reste plus à l'artiste qu'à frapper les trois coups de ses béquilles d'aluminium et d'animer avec des mots cet opera mundi. Mais les jours de Flannery sont comptés et son oeuvre prend l'allure d'une course contre la montre.
Visionnaire et prophétique, Flannery O'Connor sort de plusieurs décennies de purgatoire et ses livres sont des miroirs tendus le long de notre route minée et chaotique. Sa rudesse de samouraï, son rejet de tout sentimentalisme, mais surtout son humour décapant en font une héroïne de notre temps.
Juste avant la révolution d'Octobre, Dimitri Radzanov et Horowitz s'affrontent en duel au piano au conservatoire de Kiev. Chassés par les Bolcheviks, les deux jeunes gens doivent fuir l'Ukraine. Horowitz émigre aux Etats-Unis où il rencontre vite fortune et gloire. Radzanov, quant à lui, après avoir servi dans la garde blanche, échoue en banlieue parisienne avec sa mère. Il entre comme chimiste aux usines Pathé Marconi à Chatou où, ironie du sort, il va fabriquer des disques pour son vieux rival Horowitz qui fait vibrer les foules outre-Atlantique. Mais il n'a pas renoncé à la musique et les duels vont reprendre, à distance, pour le plus grand bonheur de son fils...