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Amélie Plume
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Les aventures de Plumette et de son premier amant
Amélie Plume
- Zoé
- Zoe Poche
- 21 Mars 2009
- 9782881826375
Premier roman d'Amélie Plume, dont le style oral et rythmé fit découvrir une plume cocasse et totalement originale, Les Aventures de Plumette et de son premier amant raconte une histoire pourtant parfaitement banale, une aventure extraconjugale. Mais la fraîcheur et la drôlerie de cette écriture font d'Amélie Plume, dans ce roman, un grand auteur burlesque. Qualité rare dans la littérature contemporaine, encore plus rare chez les femmes écrivains.
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Amélie plume est l'auteur de nombreux romans dont oui emile pour la vie. ailleurs c'est mieux qu'ici et hélas nos chéris sont nos ennemis. elle a reçu le prix pittard de l'andelyn et le prix schiller pour l'ensemble de son oeuvre.
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Ce livre est une variation autour de la vieillesse. Avec une honnêteté qui fera s'y reconnaître plus d'un, Lily raconte le désarroi devant le temps qui s'o£ re soudain, le temps qu'elle a tant souhaité, et dont elle ne sait que faire. L'aplomb, la drôlerie, la franchise, le bon sens donnent à cette méditation sur la vieillesse et la mort une allégresse enjouée, mais aussi implacable, lucide. Le ton est vif, l'écriture rythmée, leste.
Lily a la mémoire qui fl anche. Et puis elle chasse le mieux qu'elle peut la nostalgie pour un temps révolu qui pourtant ne la satisfaisait pas. Ce livre raconte une ambivalence : un grand vide à gérer, et le calme tant convoité, bienfaisant, enfi n là.
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C'est un irrésistible appel vers la terre de l'enfance. Amélie Plume, alerte septuagénaire, visite avec une inlassable gourmandise ses petits villages et vastes campagnes jurassiennes qu'elle ne connaît plus. Le bonheur que lui procurent ces promenades est profond, elle en est troublée. Elle s'accroche à son bon sens, à son ironie cocasse pour ne pas sombrer dans le sentimentalisme. Son entrain l'amène pourtant à déterrer des souvenir enfouis « dans une purée de pois » qui finissent par la conduire à se mettre en chambre et regarder en face la relation à sa mère. Du cocon fusionnel mère-fille de la petite enfance à la grande déchirure lorsque Plume devient une féministe, la narratrice s'attache pour la première fois à regarder en face cette relation douce amère.
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Grincheux, mécontents et en colère, voilà comment ils se décrivent. " Ils ", ce sont Lily Petite, la soixantaine, chroniqueuse, féministe lucide et grand-mère; et Oscar Muller, la soixantaine également, licencié après une jolie carrière, doucement passif et surtout fils de sa mère. Les deux sont en fuite dans un train sans savoir vers où, chacun épie l'autre, se décide selon ce que l'autre décidera. L'équilibre est acrobatique, le jeu du hasard est rattrapé par celui de l'amour. Le train part direction les Alpes, puis s'engouffre dans des petites vallées exotiques. Amélie Plume déploie son art comique avec astuce, les dialogues croisés entre le français, le suisse allemand, l'allemand, et pourquoi pas un peu de romanche font exploser la forme. Le rire, dédramatise et allège les constats dévastateurs de Lily Petite sur le rôle de grand-mère.
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L'autofiction qui travaille le moi et le burlesque qui suscite le rire sont les deux pôles entre lesquels Amélie Plume tisse ses récits, faisant ainsi la satire de la "bonne société" contemporaine : égocentrisme à tout crin, la course plutôt que la réflexion, le plaisir comme but. Son sujet cependant détonne : les pannes et les impasses, allègrement décrites, symbolisées par CRAC POUF, tout ce qui casse et se brise, plutôt que tout ce qui exploserait : CRAC BOUM. Insistant sur les décalages et les paradoxes, Amélie Plume s'invente un double valeureux, Mademoiselle Petite, qui a le goût de la langue verte, des rêves intrépides, la passion d'écrire, mais qui travaille et refuse de publier dans un contexte ingrat, étroit, lilliputien comme le nom qu'elle porte. Le résultat de cette tension, c'est la rage, "bouffer son papier et boire son encre" comme seule issue, et pour le reste, jouer avec le temps, les mots, le cocasse du présent, relier des bribes et construire un texte, une vie, qui tiennent debout. Le temps des épopées et des fictions est bel et bien fini.
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Amélie, dite Am', dialogue pied à pied avec une voix intérieure, celle de son irritante moitié qu'elle a baptisée Mégère, très à cheval sur sa petite morale.
Am' décide de consacrer toute une année à regarder le temps qui passe. Mégère la reprend à chaque phrase : " Tu t'y entends en poésie comme une truie en épices " ou " Tu nous as brisé les nerfs avec cette obsession de devenir une femme ! ". Am' répond : " Vilaine merlette " ou " Que voulais-tu devenir d'autre, vieille coquecigrue ? " Mais elle ne dévie pas de son projet, observe les saisons et leurs couleurs, se souvient des enfants qui dessinaient librement dans ses cours et contemple sa petite-fille qui accroche les décorations de Noël à quelques centimètres du sol.
Elle est résolue à détecter dans le passé et le présent la beauté, le geste créateur et le rêve amoureux. Bref, à vivre, enfin. Les dialogues enlevés d'AMÉLIE PLUME ont été comparés aux traits de crayon de Claire Brétécher. Ses récits précédents - Oui Emile pour la vie, Hélas nos chéris sont nos ennemis parmi d'autres - la situaient dans la satire sociale, conjugale et familiale. Avec Toute une vie pour se déniaiser, son neuvième livre, elle met en scène avec humour les deux personnages qui l'habitent.
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" Ailleurs c'est mieux qu'ici.
Je l'ai toujours pressenti mais tôt ce matin, en attendant le bus dans un crachin glacial de novembre, alors qu'une voiture roulant agressivement vient d'éclabousser mon beau grand manteau noir, que je sens au fond de ma poche ma liste de corvées et que les grosses lettres noires d'une manchette de journal me sautent au visage : " JUSQU'OÙ ALLONS-NOUS TOLÉRER L'INTOLÉRABLE ? ", j'en ai l'intime conviction.
Qu'ailleurs c'est mieux qu'ici. Et une fois encore une irrésistible envie de fuir me saisit, de quitter ce crachin, ce trottoir, cette manchette de journal, de faire une boulette de ma liste de corvées et de l'expédier dans le caniveau. Puis de partir, de sauter dans ma voiture, dans un train, dans un avion. Oui dans un avion, de m'envoler et d'atterrir ailleurs. Ailleurs. "