Filtrer
Rayons
Support
Éditeurs
-
Jak: soul blindness - fall into indescribable scenes
Andreas Baur
- Snoeck
- 10 Novembre 2017
- 9783864422225
AVEUGLEMENT DE L'ÂME - chute dans des scènes indescriptibles : Dans le hall de la Villa Merkel, une sculpture faite d'un vieux tronc d'arbre de sept mètres environ s'élève en hauteur, porté par une surface de résine époxy posée de guingois, d'un vert criard et réfléchissant ; là-dessus un paysage en nuées floues ;
Des objets en porcelaine qui flottent dans les airs - ce sont les décors tirés d'un scénario de film. Les oeuvres sont de JAK.
Mais qui est JAK ? S'est-il déjà, alors que nous lisons ces lignes, emparé de nos têtes ? Depuis 2013, JAK travaille au film SOUL BLINDNESS (Aveuglement de l'âme), mais le processus créatif n'est pas celui d'un projet de film « normal ». D'exposition en exposition, JAK poursuit l'écriture du scénario et utilise pour cela différents médias tels que le dessin, le texte, la vidéo, le son, la sculpture, la peinture, la photo et l'installation. Ce film au tournage perpétuel décrit son acteur principal aux prises avec l'agnosie, une anomalie psychique qui ne permet plus d'identifier formellement les objets ni de les classer et aussi appelée pour cette raison « cécité psychique », aveuglement de l'âme. Il est intéressant de noter que JAK, à la fois auteur du film et artiste, et l'agnosie en tant que rapport « perturbé » au monde ne peuvent être distingués clairement, de sorte que les participants et les niveaux se courtcircuitent réci proquement et se rendent mutuellement mécon - nais sables : JAK reste anonyme et l'agnosie reste du domaine de l'illusoire, ce qui correspond parfaitement à son statut de maladie.
Pendant ce temps, des gestes quotidiens du scénario de SOUL BLINDNESS sont transformés ou se concrétisent pour former les décors. Les diffé rentes expositions ont déjà été présentées à Stuttgart, Taipei et Leonberg avant ce projet complexe de JAK, tandis que celle de la Villa Merkel a été ouverte en mars 2017 à la représentation du Land Bade- Wurtemberg à Bruxelles.
Le livre qui l'accompagne donne un aperçu complet du travail de JAK, mais il ne donne vraiment aucune information permettant de savoir qui est JAK !
-
Ce livre présente pour la première fois une vaste sélection de peintures de Marcus Weber (*1965) qui vit à Berlin. Il est com posée d'images narratives ironiques, de portraits de groupes et paysages urbains allusifs aux reformulations grotesques des ordres sociaux, ainsi que de personnalités individuelles caricaturées et exagérées.
On y trouve des éclairs de sophistication picturale qui font que certaines oeuvres peuvent être lues comme des caprices, désolées et romantiques en même temps. L'un dans l'autre, c'est un mélange grotesque qui est ici créé, moquant toute hiérarchie, basé autant sur la transition productive vers l'univers des bandes dessinées de Georg Herriman que sur l'histoire de l'art. Weber est un peintre de genre dans la meilleure tradition qui peint des images de la société.
Il en fait une réaction subtile et à plusieurs degrés de la situation politique et sociale actuelle ; de sorte que le New York Times (Mai 2018) a confirmé à l'artiste à l'occasion de sa première exposition solo aux USA une approche étonnamment moderne dans son imitation de l'immuabilité de la vie réelle.
-
La pratique artistique de Hoël Duret associe des histoires imaginaires à des faits réels et développe, en s´appuyant sur la science-fiction, le cinéma post-apocalyptique ou les utopies de l´époque moderne, un langage pictural à l´aide duquel il traite des rapports entre nature et technologie sur fond de numérisation progressive. Son installation dans l´entrée de la Villa Merkel montre l´expression d´une jungle enserrée dans un réseau de câbles. Il donne l´impression d´enchevêtrer l´organisme technologico-végétal envahissant dans un échange d´informations - comme si l´homme ne pouvait s´empêcher de tout contrôler en permanence, jusqu´à la croissance des plantes. Hoël Duret pilote son écosystème artificiel à l´aide d´un algorithme basé sur des données climatiques publiées en ligne. Le tout confère à l´installation un accompagnement sonore lugubre, au caractère apocalyptique latent, tout en lui imprimant une profonde nostalgie de l´Arcadie.
-
Allan Kaprow (1927-2006) doit surtout sa renommée mondiale à ses performances artistiques. Mais il ne se contente pas d'être à l'origine du concept d'happening - une forme d'art qu'il a marquée à la fin des années 1950 à New York, ses Environments eux aussi - d'immenses installations variables de pneus de voitures, tonneaux ou blocs de glace - sont considérés comme des jalons essentiels de l'histoire de l'art récente. Pourtant, Allan Kaprow a commencé sa carrière artistique en tant que peintre, notamment dans le cadre de ses études auprès d'Hans Hofmann ; il a également étudié l'histoire de l'art chez Meyer Shapiro et la composition chez John Cage, et a donc affiché très tôt une ouverture à la théorie, mais aussi aux approches artistiques et interprétatives du monde les plus diverses. Il a alors évolué en permanence au coeur des ten - sions entre l'intuition, la forme ouverte et le rapport au temps d'une part, la pratique réfléchie du théoricien et historien de l'art d'autre part. L'exposition à la villa Merkel d'Esslingen est pour la première fois exclusivement consacrée aux premières oeuvres peintes de 1946 à 1957 et met en évidence les modèles qui ont guidé le jeune artiste et sur lesquels il a travaillé, tout particulièrement son intérêt pour les questions de l'espace et ses efforts pour faire se court-circuiter les prestations d'un Jackson Pollock et d'un John Cage. L'exposition couvre jusqu'aux créations du milieu des années 1950, qu'il appelait « collages actions » et auxquelles il a intégré petit à petit des matériaux du quotidien et des objets courants. L'exposition et le livre présentent abondamment des peintures de Kaprow qui n'avaient encore jamais été données à voir auparavant.