Littérature
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Genres et avant gardes
Guillaume Bridet, Anne Tomiche
- L'HARMATTAN
- Itineraires ; Litterature, Textes, Cultures
- 26 Juillet 2012
- 9782296557765
Après avoir longtemps négligé la présence des femmes dans l'histoire littéraire et artistique, l'historiographie s'intéresse à elles depuis trois décennies, en particulier dans le cadre des études sur les avant-gardes de la première moitié du XXe siècle. De ce point de vue, ce volume poursuit et enrichit une recherche déjà engagée en réfléchissant aux façons dont s'articulent, dans les textes théoriques et les pratiques artistiques des avant-gardes européennes de la première moitié du XXe siècle, des questionnements sur les genres littéraires et artistiques et des questionnements liés au genre sexué.
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Métamorphoses du lyrisme : Philomèle, le rossignol et la modernité occidentale
Anne Tomiche
- Classiques Garnier
- Perspectives Comparatistes
- 4 Octobre 2010
- 9782812401732
Si le rossignol, dans sa relation à la fable mythologique de Philomèle, est une figure du chant poétique et un topos du lyrisme romantique occidental, il ne disparaît pas dans la poésie moderne, y compris dans une tradition qui a rejeté le rossignol, lui substituant coucou, colibri, pie ou corbeau comme figures du poète. Se démarquant du lyrisme romantique, ces avatars modernes du rossignol romantique se définissent «contre» lui, dans une relation qui est à la fois d'opposition et de proximité.
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Storytelling et contre-narration en litterature au prisme du genre et du fait colonial (xxe-xxie s.)
Anne Tomiche
- Peter Lang Ag
- 5 Juin 2003
- 9782807608924
On assiste depuis les années 1990 à l'expansion inédite, dans toutes les sphères d'activité étrangères au champ artistique (du marketing à la vie sociale promue par les réseaux en ligne), d'usages stratégiques du récit désormais regroupés sous le terme de « storytelling », ou « communication narrative ». Ce phénomène nouveau rend plus sensible la dimension « contre-narrative » - de résistance aux récits dominants dans le discours social - caractéristique de certaines pratiques littéraires qui se donnent pour tâche de remettre en cause les « identités » prescrites par les instances du pouvoir. Les études littéraires féministes d'une part, les études sur les littératures postcoloniales d'autre part, ont de longue date mis en évidence cette visée « contre-narrative » inhérente à certaines entreprises littéraires engagées dans la remise en cause des assignations genrées et des assignations identitaires en contexte (dé)colonial. Cet ouvrage se propose d'interroger à nouveaux frais ce potentiel de résistance, dans le contexte nouveau d'un storytelling néolibéral devenu hégémonique, en mettant en évidence la façon dont certaines oeuvres de fiction littéraire pensent l'intrication des différents facteurs de domination susceptibles de peser sur les destinées individuelles.
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Altérations, créations dans la langue : Les langages dépravés
Anne Tomiche
- Pu De Clermont Ferrand
- Cerhac
- 1 Janvier 2001
- 9782845161603
S'inscrivant dans une longue tradition qui remonte à l'Antiquité gréco-romaine et se poursuit au Moyen Âge, puis dans la littérature burlesque, les avant-gardes poétiques du 20e siècle ont mis à l'épreuve le langage en tant que système conventionnel et rationnel de communication. Ces pratiques, qui toutes refusent de réduire la langue à sa fonction instrumentale pour souligner la matérialité du mot, produisent l'effet d'un désinvestissement, d'un retrait, voire d'un évidement du sens. Valorisant une langue surgie du corps et qu'ainsi, selon Artaud, "tout le monde pouvait lire", les avant-gardes se retrouvent ainsi les héritières des Lumières et de leurs utopies de langues universelles. Les études réunies dans ce volume permettent d'esquisser une typologie des procédés d'altérations et de créations et de révéler combien la frontière est parfois mince entre la libération poétique revendiquée et l'aliénation, ce qui pose la question de la "folie de l'écriture". Altérités dans/de la langue qui témoignent d'une altérité constitutive du sujet énonciateur, pas tant parce qu'elles sont le signe d'une conscience altérée, mais parce que la subjectivité est à penser dans sa relation à l'altérité, à l'étrange et à l'étrangeté.
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La naissance des avant-gardes occidentales
Anne Tomiche
- Armand Colin
- U Lettres
- 4 Février 2015
- 9782200276065
Avant et pendant la Première Guerre mondiale, en Occident, ont fleuri des mouvements qui, parce qu'ils ont conjointement revendiqué un renouvellement radical des pratiques artistiques et une remise en question sociale plus large, ont a posteriori été appelés « avant-gardes ». Ce sont ces mouvements qui, du futurisme italien à dada en passant par le futurisme russe, l'imagisme et le vorticisme, sont au centre de cet ouvrage. Aucun, au moment de sa fondation, ne s'est pensé d'« avant-garde ». Tous ont en commun de s'être définis sur le mode de l'action collective, d'avoir été fondés en tant que groupes et de s'être pensés les uns par rapport aux autres. L'analyse fait émerger, dans le contexte de la modernité et du modernisme occidentaux du premier XXe siècle, la spécificité de ces mouvements autoproclamés, qui les distingue à la fois d'auteurs individuels d'« avant-garde » qui ne se sont jamais reconnus dans aucun mouvement et aussi d'autres groupes contemporains qui ne se sont pas autoproclamés tels le vorticisme vs Bloomsbury, le cubisme ou l'expressionnisme vs le futurisme ou le dadaïsme.
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Philomèle ; figures du rossignol dans la tradition littéraire et artistique
Véronique Gély, Jean-louis Haquette, Anne Tomiche
- Pu De Clermont Ferrand
- Litteratures
- 1 Avril 2006
- 9782845163218
Se souvient-on, en lisant The Nightingale de Coleridge, de la relation qu'entretient le rossignol avec la figure de Philomèle, dont l'histoire constitue l'une des métamorphoses ovidiennes ? Sait-on que le chant du rossignol, ce poncif de la poésie et de la chanson romantiques, a donné lieu à l'une des fables mythologiques les plus cruelles et les plus riches de sens sur la création artistique ? De l'Antiquité à T.S. Eliot, Christoph Ransmayr ou Ted Hughes en passant par Chrétien de Troyes, Chaucer, Shakespeare, La Fontaine, Florian, Keats et Lamartine pour ne citer qu'eux, la littérature occidentale a évoqué, écrit, récrit l'histoire de Philomèle métamorphosée en rossignol après avoir été violée et mutilée par le mari de sa soeur, pour qu'elle ne puisse pas le dénoncer. Tantôt joie de la vengeance, tantôt plainte et ressassement du souvenir douloureux, le chant des rossignols est investi de significations variées, voire contradictoires. Qui plus est, parce qu'elle réussit, au moyen d'une tapisserie, à "dire" son histoire alors même que sa langue a été coupée, Philomèle est devenue une figure de l'artiste créateur et son oeuvre l'emblème d'une "voix du silence" qui passe outre l'interdit de la communication.
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Modernités antiques ; la littérature occidentale et l'Antiquité gréco-romaine dans la première moitié du XXe siècle
Véronique Gély, Sylvie Parizet, Anne Tomiche
- PU de Paris Nanterre
- 26 Mars 2014
- 9782840161752
La première moitié du XXe siècle a vu un incontestable développement de réécritures de grands mythes grecs et romains et de reprises de figures de l'Antiquité, tant dans des oeuvres qualifiées de « néo-classiques » (Orphée de Cocteau, Oedipe de Gide par exemple) que dans des productions des avant-gardes qui s'affirment à cette époque (Les Mamelles de Tiresias d'Apollinaire, Ulysses de Joyce ou The Waste Land de T.S. Eliot, pour n'en citer que quelques-unes).
Les enjeux esthétiques de la réappropriation de ces mythes et figures de l'Antiquité gréco-romaine ne peuvent être pleinement mesurés que si sont prises en compte les implications idéologiques et philosophiques de ce même phénomène. La Grèce dans l'Allemagne nazie, Rome dans l'Italie fasciste, le « mythe » et le « sacré » dans la pensée de leurs théoriciens ne revêtent évidemment pas les mêmes significations que pour des défenseurs de l'humanisme et de la démocratie. Et on ne peut plus parler de la même façon de Dionysos, d'Apollon et d'Oedipe après Nietzsche et Freud.
Quelles idées de l'homme, de la cité et de l'art sont en cause et en jeu lorsque des « modernes » reviennent à la matière des mythes antiques ou utilisent des figures de l'Antiquité gréco-romaine ? -
L'intraduisible dont je suis fait
Anne Tomiche
- Le Manuscrit
- L'Esprit Des Lettres
- 5 Décembre 2012
- 9782304040708
Entre 1943 et 1944, alors qu'il est interné à Rodez, Antonin Artaud traduit Lewis Carroll et Edgar Poe. C'est à l'occasion de ces traductions qu'il se remet véritablement à écrire et reprend le fil d'un mouvement largement interrompu depuis 1937. La confrontation à la langue et au texte étrangers permet à Artaud d'élaborer une poétique de la voix, du rythme et de la scansion qui prend de plus en plus d'ampleur à la sortie de Rodez. L'étude des traductions de Rodez sert ici de point de départ pour éclairer toute la production - textuelle et graphique - de l'après-Rodez, des glossolalies aux dessins écrits, et pour penser la relation d'Artaud aux avant-gardes occidentales et la spécificité de sa pratique poétique au regard de celle d'autres poètes qui, des futuristes (Khlebnikov ou Marinetti) à certains dadaïstes (Ball, Tzara, Hausmann), ont également cherché, dans la première moitié du vingtième siècle, à renouveler la langue poétique.