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Prix
Barbara Cassin
-
L'Odyssée au Louvre : Un roman graphique
Barbara Cassin
- Flammarion
- Catalogue D'exposition
- 27 Novembre 2024
- 9782080462411
Ulysse aux mille tours est un héros contemporain, naufragé et inventif, nostalgique d'un ailleurs et nostalgique de chez lui. C'est un héros grec, bien sûr, qui choisit d'être mortel, d'avoir un nom, d'être un soi-même racontable, d'inventer un discours qui gagne, et d'être reconnu. Les mots de l'Odyssée sont mis devant nos yeux par les vases qui écrivent au Louvre, galerie Campana, un roman graphique. Nous comprenons alors ce qu'est un monde païen, et comment Homère, la Bible ou la science ne nous tyrannisent pas de la même manière. Au terme de ces conférences de la Chaire du Louvre, j'ai cru voir comment nous étions grecs. B. C.
-
Le bonheur, sa dent douce à la mort ; autobiographie philosophique
Barbara Cassin
- Le Livre de Poche
- Documents
- 12 Janvier 2022
- 9782253078487
« Vous avez les plus belles jambes du monde, vous serez ma femme ou ma maîtresse. Moi, épouser un Juif, jamais ! Vous prenez votre petit déjeuner à la table de ce nazi ! Comme c'est gentil de me reconnaître, Jacques Lacan. Madame ! J'ai compris l'étymologie de con-cierge. J'aime quand tu as le corps gai... ».
Des phrases qui font passer de l'anecdote à l'idée, qui sont comme des noms propres qui titrent les souvenirs. Elles fabriquent une autobiographie philosophique, racontée à mon fils Victor et écrite avec lui. En les disant, je comprends pourquoi et comment elles m'ont fait vivre-et-penser. Si dures soient-elles parfois, elles donnent accès à la tonalité du bonheur.
B. C.
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Postface inédite de l'autrice
-
Chacun naît dans la ou les langues qu'on parle autour de lui. Mais qu'est-ce qu'une langue maternelle ? Et qu'arrive-t-il quand on en apprend une autre ? Si chaque langue dessine un monde, qu'est-ce qui se dessine quand on en parle plusieurs ? Passer d'une langue à l'autre, en apprenant, en traduisant, c'est s'aventurer dans une autre manière de faire passer le sens. Toutes ces manières, quand on les frotte les unes aux autres, s'enrichissent : on comprend mieux ce que l'on essaie de dire quand on sait que cela se dit autrement, dans une autre langue, avec des mots qui ne disent peut-être pas tout à fait la même chose.Un texte fort et passionnant, par la récente académicienne.
-
Spécialiste des présocratiques, ces « philosophes » du Ve siècle avant J.-C. que Martin Heidegger désigne comme l'aurore de la pensée, Barbara Cassin raconte l'histoire de la philosophie en s'appuyant sur les sophistes, ces autres maîtres en culture et en démocratie.
Ce volume réunit des textes devenus souvent introuvables, des traductions - de Gorgias en particulier - et des ouvrages intégraux, parmi lesquels Parménide, la langue de l'être ?, Aristote, la décision du sens. Tous structurés autour d'une trame qui fait de cet ouvrage une oeuvre à part entière.
Sa rencontre avec René Char et Martin Heidegger a conduit Barbara Cassin à repenser le rapport entre philosophie et poésie. Que peut le langage, peut-on fabriquer le monde aussi avec des mots ? Et que nous apprend la diversité des langues à l'heure du mauvais anglais mondialisé qui raccourcit la pensée ?
L'Antiquité qu'explore Barbara Cassin est aussi d'une grande actualité. Elle ouvre sur le « peuple arc-en-ciel » et la commission Vérité et Réconciliation en Afrique du Sud, sur la psychanalyse ou le rapport entre sens et non-sens chez Freud et Lacan, sur la définition de la culture et de la démocratie avec Google-moi, sur l'hospitalité et la barbarie avec La Nostalgie. Elle livre les clefs du Dictionnaire des intraduisibles avec Plus d'une langue. Et partout, qu'il s'agisse de la toute première Initiation à l'explication de texte ou du récent Avec le plus petit et plus inapparent des corps, l'oeuvre de Barbara Cassin témoigne de cet amour du langage et de l'écriture qui ne requiert aucun savoir préalable et ne se laisse enfermer dans aucune discipline. -
Pour Barbara Cassin, la culture n'est pas réservée à une élite et n'est pas l'apanage d'une civilisation. Il y a différentes cultures, qu'il faut enseigner.
Un plaidoyer pour les humanités qui dépasse les arguments traditionnels et place la langue au coeur des enjeux.
Dans le sillage du Vocabulaire européen des philosophies, Dictionnaire des intraduisibles, paradoxalement traduit ou en cours de traduction dans une dizaine de langues, Barbara Cassin propose sur la traduction un point de vue peu banal.
Se méfiant de l'Un et de l'universel, elle se sert de l'outil sophistique pour faire l'éloge de ce que le logos appelle « barbarie », des intraduisibles, de l'homonymie. Pour combattre l'exclusion, cette pathologie de l'universel qui est toujours l'universel de quelqu'un, elle propose un relativisme conséquent - non pas le binaire du vrai/faux, mais le comparatif du « meilleur pour ». La traduction est un savoir-faire avec les différences, politique par excellence, à même de constituer le nouveau paradigme des sciences humaines.
Parce qu'elles compliquent l'universel - dont le globish, langue mondiale de communication et d'évaluation, est un triste avatar - les humanités sont aujourd'hui passées de la réaction à la résistance. -
À l'occasion de l'ouverture de la Cité internationale de la langue française au château de Villers-Cotterêts (Aisne), cet ouvrage témoigne d'une langue française foisonnante et variée, toujours en mouvement.
Dirigé par Barbara Cassin, cet ouvrage accompagne l'ouverture de la Cité internationale de la langue française au château de Villers-Cotterêts, lieu culturel et de vie restauré par le Centre des monuments nationaux, entièrement dédié au français et aux cultures francophones.
Le livre montre notamment les articulations intellectuelles et les oeuvres phares du parcours d'exposition qui illustre l'aventure du français depuis ses origines, parlé sur cinq continents et dans une trentaine de pays.
D'abord affaire d'État avec l'ordonnance de 1539 signée par François Ier et la volonté unificatrice de la Révolution, aujourd'hui langue de la République, le français s'avère être aussi une invention continue à travers ses nombreuses institutions, sa grammaire et ses jeux de langue. Grâce aux différents emprunts, à la francophonie et aux traductions, le français se révèle également une véritable langue-monde, affirmant toute sa capacité créatrice.
Par la diversité des contributions et à travers une riche iconographie, cet ouvrage témoigne ainsi d'une langue foisonnante et variée, toujours en mouvement. -
Ce livre part d'une question émouvante : pourquoi, se demande Barbara Cassin, suis-je en proie à la nostalgie dès que je pense à la Corse, alors que je n'y ai pas mes racines ? Peut-être parce que c'est une île de la Méditerranée, la mer de l'Odyssée et du retour suspendu. Ce court ouvrage interroge le rapport entre patrie, exil et langue maternelle. Naviguant entre les errances d'Ulysse, la quête d'Enée et l'exil de Hannah Arendt, cette enquête montre qu'on peut réinventer le foyer en termes de langue plutôt que de territoire. La philosophie contemporaine élargit les enjeux politiques de l'enracinement et du déracinement, nous aidant à penser nos relations aux autres dans un monde multilingue. Quand donc est-on chez soi? Quand on est accueilli.
Barbara Cassin, philologue et philosophe, est directrice de recherches au CNRS. Elle est notamment l'auteur d'un Éloge de la traduction (Fayard, 2016), et la commissaire de deux expositions Après Babel, traduire (catalogue Actes Sud, 2016) et Les Routes de la traduction, Babel à Genève (catalogue Gallimard, 2017). -
Une institution sans condition : Brève histoire du Collège international de philosophie
Julie Clarini
- Editions Mf
- 7 Mars 2024
- 9782378040741
Publié à l'occasion du quarantième anniversaire du Collège International de Philosophie, ce livre en retrace pour la première fois son histoire afin de rendre compte des conditions historiques d'où procède cette institution paradoxale, en décrire les principales mutations et en indiquer la situation actuelle. Cette histoire est retracée par Julie Clarini sur la base de nombreux documents et d'entretiens inédits avec, en particulier, des textes, des fondateurs François Châtelet, Jacques Derrida, Jean-Pierre Faye, Dominique Lecourt, ou encore d'Alain Badiou et Vladimir Jankélévitch. Il est accompagné d'une préface de Barbara Cassin et Michèle Gendreau-Massaloux, qui sont également à l'origine du projet, ainsi que d'une postface du directeur actuel Alain Patrick Olivier évoquant le moment présent en rapport à l'avenir, au passé.
Le Collège international de philosophie est né, il y a quarante ans, en 1983, pour répondre à une commande du Président de la République François Mitterrand et du ministre Jean-Pierre Chevènement. Ses missions sont définies dans le texte fondateur, dit Rapport Bleu. Sa fonction explicite est de développer la recherche philosophique dans un esprit d'ouverture, en dehors des systèmes cloisonnés ; de contribuer au rayonnement international de la philosophie ; de participer au développement des connaissances scientifiques comme des productions artistiques ; de réfléchir de façon critique sur les paradigmes scientifiques et d'assurer les transferts entre les sciences ; d'étendre l'étude de la philosophie au-delà de l'enseignement secondaire. Le Collège ignore les frontières, s'étend sur des terres inconnues, des domaines, ouvre un espace de liberté, trace des sillons pour reconfigurer le champ du pensable.
Le Collège se forme dans un moment politique singulier de l'histoire intellectuelle française. Il répond à une demande de l'État, mais il répond également à d'autres aspirations venues, en particulier, du monde enseignant et du monde étudiant contestataire. Le texte de Julie Clarini sur l'histoire du Collège montre combien celui-ci procède de l'esprit de résistance, issu des mouvements de pensée, des mouvements des corps, des tentatives et désirs d'institutionnalisation, contre et dans l'université, après l'événement Mai 1968.
Quarante ans après, rien n'est acquis, tout demeure à inventer semblablement aux premiers jours. -
Vocabulaire européen des philosophies ; le dictionnaire des intraduisibles
Collectif
- Seuil
- 3 Octobre 2019
- 9782021433265
L'un des problèmes que pose l'Europe est celui des langues. On peut choisir une langue dominante, l'anglais global ou globish, pour l'économie des échanges, ou bien jouer le maintien de la pluralité, en rendant manifestes le sens et l'intérêt des différences. Ce Vocabulaire s'inscrit dans la seconde optique.
Dirigé par Barbara Cassin, entourée d'une équipe de près de 150 chercheurs aux profils linguistiques et philosophiques les plus variés, le Vocabulaire européen des philosophies, publié en 2004, a fait date. Rédigé en français, ce « Dictionnaire des intraduisibles » est aujourd'hui traduit, c'est-à-dire réinventé dans une dizaine de langues.
En capitalisant le savoir des traducteurs, il constitue une cartographie des différences philosophiques européennes. Il explore le lien entre fait de langue et fait de pensée, et prend appui sur ces symptômes que sont les difficultés de passer d'une langue à l'autre - avec mind, entend-on la même chose qu'avec Geist ou qu'avec esprit ? Pravda, est-ce justice ou vérité ? Et que se passe-t-il quand on rend mimêsis par imitation ? Chaque entrée part ainsi d'un « intraduisible » - non pas ce qu'on ne traduit pas mais ce qu'on ne cesse pas de (ne pas) traduire -, et procède à la comparaison de réseaux, terminologiques et syntaxiques, dont la distorsion fait l'histoire et la géographie des langues et des cultures. C'est un instrument de travail d'un type nouveau, indispensable à la communauté scientifique, en même temps qu'un guide de l'Europe philosophique pour les curieux de leur langue et de celles des autres.
La présente édition se trouve augmentée d'un florilège d'entrées significatives ajoutées dans les différentes traductions dont il fait l'objet. On comprend ainsi qu'il s'agit d'un geste plutôt que d'une oeuvre close : il fait de la traduction, comme savoir-faire avec les différences, un nouveau paradigme des sciences humaines.
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La nostalgie ; quand donc est-on chez soi ?
Barbara Cassin
- Autrement
- Les Grands Mots
- 2 Mai 2018
- 9782746747647
Au départ, il y a une question, émouvante : pourquoi, se demande Barbara Cassin, suis-je en proie à la nostalgie dès que je mets les pieds en Corse, alors que je n'y ai pas mes racines? C'est peut-être que cette île appartient à la Méditerranée, mer de l'Odyssée et de l'impossible retour.
Dans cette enquête cheminant en compagnie d'Ulysse, d'Énée et de Hannah Arendt, la philosophe montre, avec une érudition polyglotte, que la nostalgie est moins une affaire de sol que de langue natale.
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Quand dire, c'est vraiment faire : comment fait-on des choses avec des mots, comment fait-on vraiment des choses rien qu'avec des mots ? Cet ouvrage produit un court-circuit entre l'une des inventions contemporaines les plus « révolutionnaires » en matière de langage à en croire Austin : le performatif, et la toute-puissance du logos grec.
Le premier épisode isole une généalogie païenne du performatif. Quand Ulysse dit à Nausicaa : « Je te prends les genoux » parce qu'il a trop peur de lui prendre les genoux, à quelles conditions est-ce là « un discours qui gagne » ? Le second temps part de la sophistique. Dans l'Éloge d'Hélène, Gorgias théorise le pouvoir du logos qui « avec le plus petit et le plus inapparent des corps performe les actes les plus divins ». Quel est alors le statut de ce que la philosophie appelle rhétorique ? Le troisième moment est contemporain. Desmond Tutu, qui préside la Commission Vérité et Réconciliation en Afrique du Sud, inventée pour éviter un bain de sang prévisible post-apartheid, dit : « On croit d'ordinaire que le langage dit les choses. La Commission n'est pas de cet avis. Le langage, discours et rhétorique, fait les choses. Il construit la réalité. » Qu'apprenons-nous ainsi sur la performance-performativité de la parole en politique ?
Que reste-t-il donc aujourd'hui, à l'ère des fake news, des deux fétiches dont Austin se joue : le fétiche vrai/faux et le fétiche valeur/fait ? A travers ces trois mises en scène poétique, rhétorique et politique de la performance langagière, Barbara Cassin, dans la suite de ses travaux sur l'évaluation, la psychanalyse ou la traduction, poursuit son exploration de ce que peuvent les mots.
Barbara Cassin, directrice de recherche au CNRS, est philologue et philosophe, spécialiste de philosophie grecque. Elle a été élue en mai 2018 à l'Académie française.
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Les maisons de la sagesse-traduire : une nouvelle aventure
Danièle Wozny
- Bayard
- 21 Avril 2021
- 9782227498570
Les maisons de la sagesse (dont le nom complet est Maisons de la sagesse-Traduire) n'ont ni portes ni fenêtres. Il s'agit d'un réseau de lieux et d'actions où circulent les langues, les cultures, les idées, les savoirs, les pratiques, les générations.
Dans cet ouvrage, Barbara Cassin et Danièle Wozny racontent ces « Maisons » qui sont aujourd'hui un lieu d'accueil où sont créés des glossaires bilingues pour l'administration française, où sont promues des Banques culturelles solidaires, où s'élabore le Dictionnaire des intraduisibles des trois monothéismes. Ces expériences sont déjà une manière de faire bouger la société, en s'appuyant, comme dans la traduction, sur les différences et les difficultés pour ouvrir un passage. Savoir-faire avec les différences, voilà justement ce dont nous avons besoin, y compris politiquement, et à présent plus que jamais ? -
Le catalogue de l'exposition «Après Babel, traduire» (MuCEM, du 13 décembre 2016 au 20 mars 2017) articule deux idées fortes. L'une renvoie à un fait d'histoire : la traduction est l'une des caractéristiques essentielles de la civilisation en Méditerranée. L'autre est un enjeu de politique contemporaine : la traduction, comme savoir-faire avec les différences, est un modèle pertinent pour appréhender la citoyenneté d'aujourd'hui. Ces idées seront instruites dans un «fil rouge» rédigé par la commissaire de l'exposition, Barbara Cassin, qui court tout au long de l'ouvrage, en regard ou en marge des différentes contributions.
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Dans le sillage du Vocabulaire européen des philosophies, Dictionnaire des intraduisibles, paradoxalement traduit ou en cours de traduction dans une dizaine de langues, Barbara Cassin propose sur la traduction un point de vue peu banal. Se méfiant de l'Un et de l'universel du Logos, elle se sert de l'outil sophistique pour faire l'éloge de ce que le logos appelle « barbarie », des intraduisibles, de l'homonymie. Pour combattre l'exclusion, cette pathologie de l'universel qui est toujours l'universel de quelqu'un, elle propose un relativisme conséquent non pas le binaire du vrai/faux, mais le comparatif du « meilleur pour ». Elle montre que la traduction est un savoir-faire avec les différences, politique par excellence, à même de constituer le nouveau paradigme des sciences humaines. Parce qu'elles compliquent l'universel, dont le globish, langue mondiale de communication et d'évaluation, est un triste avatar, les humanités sont aujourd'hui passées de la réaction à la résistance.
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Barbara Cassin et Alain Badiou s'interrogent, en échangeant et en argumentant, sur leur démarche intellectuelle : elle, femme et sophiste, lui, homme et platonicien.
Alain Badiou est platonicien (plutôt platonicien), Barbara Cassin est sophiste (plutôt sophiste).
Cela a-t-il quelque chose à voir avec le fait qu'il soit un homme et qu'elle soit une femme ?
Telle est la question que nous nous posons depuis longtemps.
Depuis que nous nous connaissons en somme, et que nous avons commencé à travailler ensemble comme directeurs de collection.
À un moment donné, nous avons pris cette question à bras-le-corps.
C'est venu, peut-être, d'une remarque à notre propos disant que, un platonicien avec un(e) sophiste, cet attelage qui ne laissait rien échapper devenait pour de bon dangereux. Nous avons ri, et réfléchi.
D'abord, nous avons échangé des lettres, jouant avec le plaisir d'une correspondance sporadique, parfois rauque, pendant trois ans. Au beau milieu de quoi nous avons décidé de faire un séminaire commun ailleurs, loin de nos bases : à Johns Hopkins. On nous a obligés à répondre sans arrière-monde, Alain Badiou en mathématicien-platonicien, Barbara Cassin en philologue-sophiste.
À bras-le-corps donc, mais encore latéralement comme on voit. Nous avons alors ressenti la nécessité d'exhiber les éléments clefs à quoi tiennent nos positions, ce qui philosophiquement nous tient. Puis nous avons déroulé les conséquences strictes de ces solidités quant à l'idée que nous nous faisons du rapport homme femme.
Au moment de conclure, nous nous sommes demandé ensemble pourquoi nous choisissions la Grèce.
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Discours de réception de Barbara Cassin à l'Académie française ; réponse de Jean-Luc Marion
Barbara Cassin
- Fayard
- 26 Août 2020
- 9782213716930
Le discours de réception de Barbara Cassin à l'Académie française, reçue le 17 octobre 2019, est un hommage à Philippe Beaussant.
« Je ne peux pas m'empêcher de penser, mais c'est sans doute encore un préjugé, qu'il est plus facile d'épouser la diversité, le pluriel et le temps quand on est une femme - je veux dire : avec le côté femme de nous-mêmes. Plus facile, de prendre ses distances avec l'Un, la Vérité, la Raison, la Pensée, l'Universel, plus facile de croire moins quand on est une femme. Nous avons été si longtemps privées de philosophie et de politique, depuis la Grèce jusqu'à la génération de ma mère qui, jeune, ne votait pas et n'avait pas de chéquier. C'est cela qui a changé. L'Académie, un monde d'hommes, fait par des hommes pour des hommes, s'ouvre. »
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Philosopher en langues ; les intraduisibles en traduction
Barbara Cassin
- Rue D'Ulm
- Etudes De Litterature Ancienne
- 19 Novembre 2014
- 9782728805235
Cet ouvrage, publié à l'occasion des dix ans du dictionnaire français, délibérément multilingue, est un ouvrage de traduction et sur la traduction. Il poursuit le geste du Vocabulaire européen et constitue un manifeste à la fois philosophique et politique pour la diversité des langues. La traduction, comme savoir-faire avec les différences, devient visiblement l'un des meilleurs paradigmes, sans doute aujourd'hui le plus fécond, pour les sciences humaines.
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Jacques le sophiste : Lacan ; logos et psychanalyse
Barbara Cassin
- Epel
- Essais
- 9 Mars 2012
- 9782354270254
"Le psychanalyste, c'est la présence du sophiste à notre époque, mais avec un autre statut", dit Lacan en 1965.
Est-ce cela qui le poussa à consulter Barbara Cassin sur la doxographie ? Dans le fil de cette rencontre, les outils de L'helléniste servent à montrer les similitudes entre parole analytique et discours sophistique et selon quelles voies Jacques le Sophiste fait passer du "sens dans le non-sens" (lapsus et mots d'esprit) au "foncier non-sens de tout usage du sens". Aristote est ici interpellé par un Lacan, sophiste moderne, qui pointe la "connerie" du Stagyrite à l'endroit du principe de non-contradiction.
Comment parle-t-on, comment pense-t-on la manière dont on parle, quand on place avec Lacan l'énoncé "Il n'y a pas de rapport sexuel" en lieu et place du premier principe aristotélicien ?
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Le plaisir de parler etudes de sophistique comparee
Barbara Cassin
- Éditions de Minuit
- 1 Octobre 1986
- 9782707311009
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La décision du sens : Le livre Gamma de la Métaphysique d'Aristote, introduction, texte, traduction et commentaire
Aristote, Michel Narcy
- Vrin
- Histoire Des Doctrines De L'antiquite Classique
- 3 Mai 2000
- 9782711609918
Nous n'avons pas choisi d'être aristotéliciens. Nous ne le sommes pas moins que les autres. Le livre Gamma de la Métaphysique accomplit la relégation de la sophistique qui n'a jamais été achevée par Platon, en instaurant un régime de discours qui fera loi pour toute l'histoire de la métaphysique. Régime que nous appelons sémantique, en référence au geste décisif d'Aristote qui fait équivaloir dire et signifier quelque chose.
Il faut et il suffit qu'un sophiste lui dise « Bonjour! » pour qu'Aristote démontre, que bon gré mal gré, il se place sous la juridiction de ce qu'on appelle depuis lors le principe de non-contradiction. La mise en demeure de parler fait office d'arme absolue, et la décision du sens est le foyer de la science de l'être en tant qu'être. Pas d'instauration du principe sans adversaire, donc sans statégie : cela suffit pour jeter le soupçon sur l'impression que donne Gamma d'une évidence définitive. -
Derrière les grilles ; sortons du tout-évaluation
Barbara Cassin
- Mille Et Une Nuits
- 12 Février 2014
- 9782755506020
Instrument indispensable à toute gouvernance, forgé sur le modèle des pratiques des agences de notation financière, l'évaluation a étendu son empire à tous les domaines, tous les métiers, tous les instants, tout, vraiment tout, de la naissance à la mort. Et elle n'a cessé de prouver, de toutes les manières possibles, son inopérante bêtise et sa dangerosité. Pourtant, elle n'est jamais démentie : elle promet encore plus, si l'on évalue encore... Pour comprendre ce qui ne va plus, ce qui ne doit pas continuer, il faut s'intéresser à l'outil universel de l'évaluation : les grilles. Nous, citoyens, administrés, professionnels, étouffons derrière les grilles. Il faut coûte que coûte entrer dans les cases. Il faut réduire chacun de nos actes à une série d'items pour qu'ils soient quantifiables, performants. Ce que nous faisons les uns et les autres n'a plus de sens : nous ne reconnaissons plus nos vies dans la représentation du monde ainsi formaté. Les grilles produisent un monde surveillé qui élimine toute inventivité, toute nouveauté, tout espace de liberté. Un monde mort... Ne restons pas plus longtemps enfermés derrière les grilles d'évaluation.
Avec les contributions de : Éric Alliez, Didier Bigo, Laura Bossi, Serge Bronstein, Fernanda Bruno, Catherine Caleca, Barbara Cassin, Julie Caupenne, Marie-José Del Volgo, Nathalie Georges-Lambrichs, Yves Gingras, Roland Gori, Jean-Jacques Gorog, Daphné Marnat, Christine Nicoulaud, Albert Ogien, Peter Osborne, Marie-Blanche Régnier, Claude Schauder, Christian Védie, Catherine Vidal.
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Ligne de risque : (1997-2005)
Gérard Guest, Bernard Sichère, Catherine Millot, Michel Cassé, Marc Dachy, Marcel Detienne
- GALLIMARD
- 28 Avril 2005
- 9782070774302
Ligne de risque a été fondée en janvier 1997. Depuis cette date, la revue pose la question du nihil qui détermine le nihilisme. D'un geste constant depuis Platon, la métaphysique occidentale évacue le rien. Selon la logique, une pensée tournée vers le néant agirait à l'encontre d'elle-même. Elle ferait exploser les principes d'identité et de non-contradiction. Comment, dès lors, penser le néant ? Le travail de Ligne de risque, durant huit ans, n'a pas eu d'autre objet. Cette longue et endurante méditation implique de convoquer simultanément plusieurs systèmes de références. Mais ce qui s'entreprend ici est plus proche du ravissement d'un non-savoir que du discours universitaire. Le but : rendre possible ce nouveau commencement en le laissant émettre des signes depuis toutes les traditions. C'est pourquoi nous interrogeons plusieurs spécialistes sur la pensée grecque, la pensée chinoise, le Veda ou l'oeuvre de Martin Heidegger. Nous faisons le pari qu'il est enfin possible de lire ENSEMBLE les textes les plus différents, de passer d'un poème orphique à un écrit taoïste, d'une méditation védique à des éclaircissements sur Rilke, Hofmannsthal, Blanchot ou Jean Genet, sans qu'il s'agisse d'un quelconque syncrétisme.
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Cette tude interroge l'image actuelle d'Aristote qui fait de lui un philosophe phnomnologiquement correct partir des inconsistances et des hiatus qu'Aristote, trop honnte, ne cherche jamais cacher. Dire le monde ? Mais on s'aperoit qu'il y a un saut entre la logique de la sensation et celle du langage.