La nuit, nos silhouettes se dressent mystérieusement, vous marchez dans les rues, vous hâtant vers des rendez-vous, rentrant d'un pas rapide en hiver, enlacés en été, vous attardant, assis aux terrasses des cafés, mais hiver ou été, toujours les yeux baissés ou le regard ailleurs, cherchant celui ou celle qui vous conviendra pour la nuit ou pour la vie, essayant de transformer le coeur de celui ou de celle qui vous refuse ou vous fuit, qui a peur, mais hiver ou été, vous nous ignorez ? vous ne pensez jamais à nous qui veillons sur la ville, du haut des socles et sur les toits, nous qui vous voyons, vous entendons, nous qui avons vu et entendu tant de choses. Nous sommes là pour des siècles.
Deux capitales, Paris et Berlin, inégalement touchées par les tragédies du siècle dernier. Et là, sur l'île aux musées, dans le jardin des Tuileries, l'histoire des lieux contée par des voix énigmatiques se mêle à celle de quatre personnages cherchant à fuir l'ennui des longs week-ends... Un roman étrange et troublant dans lequel Cécile Wajsbrot interroge nos revirements face à l'art et à l'amour.
rescapée d'une discrète blessure amoureuse, une femme trompe la monotonie solitaire de son existence en rassemblant la nuit ses souvenirs d'un compositeur de musique autrefois aimé en silence ou en participant à des forums de discussion sur internet...
usant d'une subtile polyphonie de pulsions secrètes et d'images, cécile wajsbrot nous plonge (d'une écriture aux douces lignes de fuite) dans l'intime enfer de la création musicale, seul art capable d'exprimer la symbolique des grandes catastrophes contemporaines...
Nous sommes des sans famille errant sur l'océan, nous nous lançons dans des mouvements ou des actions, ou simplement dans notre vie, puis les chaînes invisibles se matérialisent, les liens que nous avions eu tant de mal à défaire se refont, tout à coup, notre bateau se trouve lesté et tandis que les vagues gonflent et menacent, nous hésitons entre affronter la tempête et jeter l'ancre, nous ne savons plus où nous sommes, où est le port. Comment vivre avec un père qui perd la mémoire ? Comment supporter la dilution d'un monde qui vous a servi d'origine ? Confrontée à la maladie d'Alzheimer de son père, la narratrice remonte vers les traumatismes familiaux plus anciens, rafle du Vél'd'Hiv, exil, perte de la langue natale... Alors que les tâches quotidiennes menacent de l'engloutir, elle fait l'expérience d'un très profond déracinement où elle puise une acuité salvatrice.