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Cahiers D'Etudes Levinassiennes
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Cahiers d'études lévinassiennes n.15 : la révolution
Cahiers D'Etudes Levinassiennes
- Verdier
- Cahiers D'etudes Levinassiennes
- 7 Décembre 2017
- 9782864329510
« Il faut que le Bien soit le Bien et le Mal le Mal.
N'est-ce pas là la vraie définition de l'idéal révo- lutionnaire ? » E. Lévinas, Du sacré au saint.
Rupture brutale, bouleversement, la révolu- tion vise à mettre fin à un état des choses pour en instaurer un autre, plus juste. Elle rejette le monde dans lequel les valeurs s'intriquent jusqu'à se confondre. Au coeur de l'obscurité de l'injustice érigée en norme, elle s'efforce de produire un trait de lumière. Mue par un idéal de justice, la révolution se caractérise ainsi par sa radicalité, opposée aux compromis qui toujours prolongent l'inacceptable. De celui-ci, elle propose de faire table rase, pour refaire un monde humain, pour recommencer. Métaphy- sique autant que politique, elle prétend détruire pour rebâtir tout depuis les fondements.
Mais toujours la révolution se heurte à la forme imparfaite qu'elle veut annihiler. Doit-elle la détruire et courir le risque de s'éloigner de l'idéal de justice qui la meut ? Peut-elle s'épar- gner le recours à la violence ? Par ailleurs, cher- chant à rétablir le bien et le mal comme tels, ne peut-elle céder à un certain manichéisme et à la tentation d'imposer aux hommes sa défini- tion des valeurs qu'elle prône ? Enfin, peut-elle échapper à sa propre glaciation, selon l'expres- sion de Saint-Just, éviter de substituer à l'ordre injuste un autre ordre figé ? Telles sont les ques- tions que nous voudrions examiner dans ce numéro.
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Cahiers d'études lévinassiennes n.8 : Lévinas - Rosenzweig
Cahiers D'Etudes Levinassiennes
- Verdier
- Cahiers D'etudes Levinassiennes
- 2 Avril 2009
- 9782864325550
« Il y a peut-être une ouverture dans mon histoire, mais tout ce qui doit être trouvé là n'a pas encore été mis en valeur, il faut se méfier souvent des gens qui répètent ce qu'on leur ouvre, qui n'entrent pas là où l'ouverture doit se faire1. » Oui, cette ouverture seule permet l'imprévu des rencontres - celle, par exemple, qui a donné lieu à la fondation de l'Institut d'Études Lévinassiennes. Jamais Alain Finkielkraut, Bernard-Henri Lévy et moi-même, si différents, n'aurions pu nous allier dans la répétition ; nous n'étions pas - plus -, chacun à sa manière, devant le texte de Lévinas, fascinés mais reconnaissants. Condition de la fécondité. La phénoménologie - qui fut l'histoire de la pensée -, Lévinas, son judaïsme, conduisent simplement à l'ouverture. d'où il faut penser.
Il n'est pas étonnant que la décision qui « fera ouvrir nos livres fermés et nos yeux2 » se prenne d'abord à Jérusalem.
Benny Lévy
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Cahiers d'études lévinassiennes n.12 : la nature
Cahiers D'Etudes Levinassiennes
- Verdier
- Cahiers D'etudes Levinassiennes
- 25 Novembre 2013
- 9782864327431
La notion de nature apparaît si rarement dans les textes de Lévinas qu'on pourrait l'en croire absente. Il n'en est cependant rien. On l'y trouve en réalité sous d'autres noms. Étymologiquement, "nature" renvoie au fait de la naissance, que Lévinas pense en termes de filialité, de fécondité ou de "créaturialité". La créature est-elle un être "naturel" ? De quelle naissance s'agit-il le cas échéant ? Comment l'être né, ou créé, se rapporte-t-il au monde qui l'entoure et le précède ? Dans l'horizon de la philosophie politique, c'est la question de l'anthropologie : quelle est la nature de l'homme ? Sur quoi l'ordre collectif se fonde-t-il ? Quelles sont les structures lui permettant d'exister ? Qu'en est-il, en d'autres termes, du "droit naturel" ? Par extension, nature désigne également l'ensemble de ce qui existe indépendamment de l'action humaine, quelque chose comme un donné.
En ce sens, elle renvoie à ce que Lévinas appelle l'élémental dont nous vivons et jouissons en-deçà de toute représentation. Mais celui-ci n'est pas encore nature : il ne le devient selon Lévinas que pour le sujet qui l'aborde comme matériau s'offrant à sa prise, à son travail. En ce sens, la nature offre à l'homme l'occasion d'éprouver, par le travail et la technique, sa puissance sur ce qui l'entoure et de transformer la nature en monde humain.
Comment penser cette activité de transformation ? Faut-il concevoir la nature comme un pur matériau s'offrant à la prise de l'homme ou bien importe-t-il de la penser positivement ? C'est l'ensemble de ces questions (nature du sujet, nature de la société, rapport de l'homme au monde qui l'entoure) que soulève ce numéro des Cahiers d'études Iévinassiennes.
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Cahiers d'études lévinassiennes n.13 : l'Etat de César
Cahiers D'Etudes Levinassiennes
- Verdier
- Cahiers D'etudes Levinassiennes
- 8 Octobre 2015
- 9782864327783
L'État constitue la forme la plus accomplie de la rationalité politique. C'est toujours ainsi du moins qu'il se présente, comme le lieu d'un possible partage de la raison, fondant la paix et permettant de ce fait de soustraire les relations interindividuelles à la violence naturelle. Lévinas reconnaît partiellement la pertinence de cette description. Sans l'État, « les hommes s'avaleraient les uns les autres tout vivants » écrit-il citant les Pirké Avot. Ainsi faut-il prier pour le bien du pouvoir, de l'État, ce qui équivaut apparemment à la reconnaissance de son rôle positif dans la vie des hommes.
Dans le même temps, Lévinas ne cesse d'interroger, tant dans ses textes philosophiques que dans ses lectures talmudiques, la rationalité qui en constitue le principe.
Il décrit par exemple la façon dont la rationalité des lois peut se transformer en raison impersonnelle s'imposant désormais à ceux-là mêmes qui l'avaient pourtant voulue.
Ce risque toujours présent de la bureaucratie, d'un pouvoir souverain oubliant ce pour quoi il fut institué, d'un État cherchant à déployer sa puissance impériale, Lévinas le pointe dans les lectures talmudiques sous le nom « d'État de César » :
« [...] l'État de César, malgré sa participation à l'essence pure de l'État, est aussi le lieu de la corruption par excellence et, peut-être, l'ultime refuge de l'idolâtrie. » Le passage du plan politique au plan métaphysique modifie profondément le visage de l'État. Peut-être faut-il penser que la justice qu'il impose contre la force brute n'est pas encore justice véritable ? Peut-être son pouvoir, susceptible de se changer en oppression, fait-il en vérité obstacle aux accomplissements véritables ?
C'est précisément cette duplicité de l'État, cette ambiguïté de la rationalité politique que nous souhaiterions interroger cette année.