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Cesare Pavese
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De l'amour, Pavese ne retient que la sexualité, liée au sang et à la mort. Les femmes jouent avec les hommes qui les aiment ; elles les manipulent, les trompent, les rejettent... Une violence à peine contenue, mise en valeur par le style nerveux et l'intensité de l'écriture. Trois nouvelles, trois variations sur l'impossibilité du couple.
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Dans les collines du Piémont, les hivers sont rudes et les étés brûlants. Les enfants y grandissent librement au milieu de vignes. Ils découvrent l'amitié et l'amour, mais aussi la solitude et la mort. Dans ces quelques nouvelles lumineuses, Pavese nous guide à travers les paysages de sa jeunesse.
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«Un homme seul, dans une baraque, qui mange le gras et la sauce d'une marmite. Certains jours il la racle avec un vieux couteau ; certains autres avec ses ongles ; il y a longtemps la marmite était pleine et bonne, maintenant elle est aigre et, pour en sentir le goût, l'homme ronge ses ongles cassés. Et il continuera demain et après. Il me ressemble à moi qui cherche du travail dans mon coeur.» Le métier de vivre, c'est d'abord, pour Cesare Pavese, celui d'écrire. Et c'est pourquoi son «journal intime» fait partie des oeuvres majeures du XX? siècle sur la création. Mais le lecteur trouvera dans ces pages d'autres sources d'émotion et de réflexion. Car Pavese se met à nu. Jour après jour, il s'interroge sur le sexe, les femmes, l'amour, l'amitié : la finitude et la mort aussi. Ses mots vibrants et sans concession font écho à nos peurs et à nos combats. À notre métier - celui de vivre.
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Je n'y comprends rien : lettres d une adolescence littéraire
Cesare Pavese
- L'Orma
- Les Plis
- 7 Avril 2023
- 9791254760345
« Mon caractère était timide et réservé : eh quoi ! j'ai su le contraindre à la vie moderne et j'en apprends chaque jour davantage puisque je baigne en plein dedans, toujours tendu au fond de moi, jouissant de ma personnalité qui est sensible, compréhensive et qui sait recueillir. »
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«À cette époque-là, c'était toujours fête. Il suffisait de sortir et de traverser la rue pour devenir comme folles, et tout était si beau, spécialement la nuit, que, lorsqu'on rentrait, mortes de fatigue, on espérait encore que quelque chose allait se passer, qu'un incendie allait éclater, qu'un enfant allait naître dans la maison ou, même, que le jour allait venir soudain et que tout le monde sortirait dans la rue et que l'on pourrait marcher, marcher jusqu'aux champs et jusque de l'autre côté des collines.» «Le bel été est celui de Ginia, une jeune ouvrière de Turin qui vit son adolescence comme une "fête" - elle se promène avec ses amies, va danser dans les collines, se mire dans les vitrines pour se voir femme. Amelia, plus mûre et plus délurée, l'introduit dans un milieu de peintres où elle pose nue pour Guido. Le bel été n'est pas le récit de l'innocence mais celui de sa perte - celle qui se "sent seule et nue" pensera au suicide : "On se tue parce qu'un amour, n'importe quel amour, nous révèle dans notre nudité, dans notre misère, dans notre état désarmé, dans notre néant" (Cesare Pavese, Le métier de vivre, 25 mars 1950). Ginia se perd une dernière fois en suivant Amelia l'initiatrice sombre, la lesbienne syphilitique dont elle embrasse la poitrine malade.» Martin Rueff.
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Travailler fatigue ; la mort viendra et elle aura tes yeux
Cesare Pavese
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 13 Mars 1979
- 9782070321803
«Plus connu comme romancier et comme auteur d'un noir et bouleversant journal intime (Le métier de vivre), Pavese s'est voulu d'abord poète. Le premier livre qu'il publie, en 1936, est un recueil de poèmes:Travailler fatigue. Recueil de poèmes, encore, le dernier texte qu'il laisse sur sa table avant de se tuer, en 1950:La mort viendra et elle aura tes yeux. Si le reste de son oeuvre est narratif ou critique, le travail poétique occupe les deux pôles extrêmes de son activité littéraire. [...] Il est dommage que l'éclat du suicide ait illuminé rétrospectivement des oeuvres mineures, intéressantes surtout comme témoignages d'une crise sentimentale suivie d'une dépression nerveuse; et que le vrai travail poétique de Pavese soit resté un peu dans l'ombre. Travailler fatigue était un des livres auxquels il tenait le plus:à juste titre, car les beautés altières qu'on y découvre à chaque page, le stoïcisme viril qui l'imprègne de bout en bout, la manière si pleine de représenter le vide, l'art si intense des silences et des pauses, assurent à ce recueil une place unique dans la poésie italienne et européenne, à mi-chemin entre l'hermétisme des uns et le populisme des autres:oeuvre suspendue entre le réel et l'irréel, rêve éveillé, mélange de feu et de glace, exemple inimité de stupeur extatique et de hiératisme passionné.» Dominique Fernandez.
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«Autrefois on disait déjà la colline comme on aurait dit la mer ou la forêt. J'y allais le soir, quittant la ville qui s'obscurcissait, et, pour moi, ce n'était pas un endroit comme un autre, mais un aspect des choses, une façon de vivre. [...] J'y montais le soir pour éviter le sursaut des alertes : les chemins fourmillaient de gens, de pauvres gens que l'on évacuait pour qu'ils dorment au besoin dans les prés, en emportant un matelas sur leur vélo ou sur leur dos, criaillant et discutant, indociles, crédules, amusés.» Cesare Pavese, La Maison des collines, 1948.
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Travailler use
Cesare Pavese
- Rivages
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 27 Janvier 2021
- 9782743651985
Cesare Pavese (1908-1950) est l'une des figures les plus importantes de la littérature italienne du XXe siècle. S'il est d'abord connu, notamment en France, pour son oeuvre romanesque «(Le bel été, La lune et les Feux)» ainsi que son célèbre journal «(Le Métier de vivre)» son ambition fut d'abord d'être poète. Le premier ouvrage qu'il publia en 1936 fut ainsi un recueil de poésie, «Lavorare stanca (Travailler use)», que lui-même considéra rétrospectivement comme l'une de ses oeuvres les plus abouties. Il conserva, parallèlement à sa production en prose, une activité poétique tout au long de sa vie.
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Texte précédemment paru dans la collection «Folio Bilingue»
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Cesare Pavese : le carnet secret
Cesare Pavese
- Bord De L'Eau
- Documents Bord De L'eau
- 16 Août 2024
- 9782385190026
Cette édition en langue française du Carnet secret fournit des interprétations inédites sur la biographie intellectuelle de Pavese - un Céline italien?? Un mythe déchu de l'intelligentsia communiste??... - mais elle révèle aussi une pièce secrète manquante de l'histoire culturelle du fascisme dont l'ombre plane sur la politique italienne la plus récente. Ce carnet, laissé trop longtemps dans les oubliettes, nous livre finalement les doutes et les errements de toute une génération d'intellectuels. Sa lecture est absolument nécessaire car elle nous permet de réfléchir au présent sur le sens et la portée de l'engagement antifasciste.
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Trois nouvelles, trois lumières, trois douleurs. De la première phrase du recueil : "À cette époque-là c'était toujours fête", aux derniers mots recouvrant d'un calme linceul le corps d'une suicidée, l'écriture fouille le plein jour de l'activité humaine jusqu'à y toucher le néant et la mort. Un peu comme un oeil fasciné passe et repasse sur la blessure d'un beau visage. C'est la fêlure d'angoisse qui accompagne une pâle amoureuse dans tous ses trajets (Le Bel Été). Puis c'est l'acharnement incertain de trois jeunes gens à suivre autour de la ville les doubles traces de viveurs fatigués et de la nature pléthorique (Le Diable sur les collines). C'est enfin la fièvre vaine qui fait s'agiter quelques femmes volées à elles-mêmes et dissipées en paroles de pure perte (Femmes entre elles).
L'art de Pavese est de travailler une matière tout en éclats, les éclats douloureux de l'unité mythique à jamais perdue. Mais ce deuil est en suspension dans une lumière tendre. Mais cette poussière d'instants a été pulvérisée par un virtuose de la pudeur. Le désarroi est immergé dans les plaisirs, on s'offre nu au soleil, on se soûle d'odeurs, on travaille à sa vie. La souffrance parle au discours indirect, on dirait que sa voix est assourdie par une fatigue heueuse.
Un an après la parution de ce livre, Pavese mettait, comme on dit, fin à ses jours. C'était le 27 août 1950, un bel été.» Ludovic Janvier.
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Les Dialogues avec Leuko ont été publiés en Italie en 1947. L'oeuvre est constituée de vingt-sept dialogues courts, principalement entre des figures divines ou héroïques du fond mythologique grec. Chaque dialogue progresse à la recherche d'une définition du destin, de la vie et de la mort, du sacrifice, de la souffrance, de la mémoire et du désir, du temps et des lieux. "Pavese s'est rappelé l'époque où il allait à l'école et ce qu'il y lisait : il s'est rappelé les livres qu'il lit tous les jours, les seuls livres qu'il lit vraiment. Il a cessé pour un moment de croire que son totem et tabou, ses sauvages, ses esprits de la végétation, l'assassinat rituel, la sphère mythique et le culte des morts sont des bizarreries inutiles et il a voulu y trouver le secret de quelque chose que tout le monde se rappelle, que tout le monde admire un peu à bout de force et qui nous arrache un sourire. Ces Dialogues en sont nés".
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«Clelia avait une façon extatique de jouir du soleil, étendue sur les rochers, de se fondre avec ceux-ci et de s'aplatir contre le ciel, répondant à peine d'un chuchotement, d'un soupir ou d'un geste brusque du genou ou du coude aux brèves paroles de la personnes qui était à côté d'elle. Je m'aperçus bientôt que, lorsqu'elle était étendue ainsi, Clélia n'écoutait vraiment rien. Doro, qui le savait, ne lui parlait jamais.»
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Dans le microcosme social que constitue une plage pendant la saison balnéaire, le narrateur observe jalousement un couple ami. En attendant, en souhaitant même peut-être obscurément une rupture, il décrit en contrepoint sa solitude sans espoir, telle que fut celle de Pavese. Dans La Lune et les feux, un ancien pupille de l'Assistance publique, revient, après avoir émigré, au pays qui lui tient lieu de pays natal. C'est pour l'auteur un retour aux sources et son testament spirituel.
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Ce volume recueille un ensemble de textes critiques de Cesare Pavese écrits entre 1932 et 1941 consacrés à l'auteur de Moby Dick, Herman Melville. Jusqu'à aujourd'hui, l'ensemble des textes de Pavese consacrés à la littérature américaine, qui occupent pourtant un tiers de la production critique de l'auteur italien, restent encore à découvrir pour les lecteurs francophones. Les essais rassemblés dans ce volume constituent une introduction idéale à l'oeuvre de Melville ainsi qu'une invitation à (re)lire Moby Dick. Les textes de Pavese sont accompagnés d'une préface, « Traduire, un art politique : Pavese, Melville et la littérature américaine ».
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«Elle, impitoyable et adorée, revenait de temps en temps chez moi. Elle me traitait tendrement, inflexible seulement si je lui demandais de m'épouser. Devenu lâche, j'hésitais à lui montrer dans quel état j'étais et à la supplier encore. J'étais atterré à l'idée de ces yeux durs et des mots hostiles : "Si tu m'aimes, comprends-moi."» Cesare Pavese, l'un des plus grands écrivains italiens du XX? siècle, évoque dans ces trois nouvelles ses thèmes de prédilection : la fin de l'enfance, l'éducation, le douloureux apprentissage de la maturité et de l'affirmation de soi.
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Avant que le coq chante réunit trois nouvelles, presque trois courts romans : Par chez nous, La prison et La maison sur les collines. D'abord, il y a Talino, mécanicien, qui, revenu de prison, trouve un emploi dans une ferme lointaine et commet l'irréparable. Ensuite, Stefano, Italien du Nord, assigné à résidence dans une région méridionale : son inadaptation à ce nouveau milieu l'enferme dans une solitude infinie. Enfin, c'est un professeur isolé pendant les bombardements sur Turin qui n'aspire finalement qu'à retrouver sa maison natale afin de s'y réfugier.
Cesare Pavese observe des paysans, des ouvriers, des midinettes, des femmes du monde, des intellectuels, et chacun avec le langage, la mentalité, les vices, les petitesses de son groupe, mais c'est toujours fondamentalement le même personnage : l'individu dans sa subjectivité, dans sa vie intérieure, passionnelle et morale, dans son rapport affectif à l'autre, dans son rapport à la nature.
À travers ces trois nouvelles, Cesare Pavese enchante le lecteur grâce à un langage des plus authentique et une prose italienne d'une vie et d'un naturel absolus que le traducteur, Nino Frank, a su retranscrire avec finesse.
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Livre surprenant, livre singulier : écrit en 1926, c'est le premier récit en date qu'ait composé Cesare Pavese et qui fut trouvé parmi ses papiers au lendemain de sa mort.
On y suit, par récits alternés, les destins de Masino, jeune journaliste à la recherche de lui-même, et de Masin, ancien mécano chez Fiat, qui s'exile dans les Langhe chères à Pavese, pour en revenir mué en mari bientôt homicide.
Pourquoi ces vies parallèles, sortes de petits voyages au bout de la nuit, scandés par des poèmes?
À travers Masino comme à travers Masin, Pavese s'avoue et se révèle, dans sa faiblesse et sa candeur, mais aussi s'affirme dans un humour du plus beau noir.
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Dans les collines du Piémont, les hivers sont rudes et les étés brûlants. Les enfants y grandissent librement au milieu de vignes. Ils découvrent l'amitié et l'amour, mais aussi la solitude et la mort. Dans ces quelques nouvelles lumineuses, Pavese nous guide à travers les paysages de sa jeunesse, lieux et moments magiques qui ont profondément marqué toute son oeuvre.
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Poète, nouvelliste et romancier, Cesare Pavese fut aussi un critique et un infatigable organisateur culturel. À l'époque fasciste, il rappela par ses nombreuses traductions et ses articles l'importance d'une confrontation de la vieille Europe avec une culture jeune et vitale comme la culture américaine. Ce volume regroupe une bonne part de ses écrits critiques et témoigne de son parcours politique qui le conduisit, à la Libération, à adhérer au Parti communiste et à collaborer au quotidien du Parti, L'Unita. Dans ses articles, il tente de définir le rôle de l'écrivain dans une société démocratique, en rappelant que l'écrivain écrit pour tout homme, quelle que soit sa classe, et qu'il ne peut renoncer à l'inspiration qu'aucune idéologie ne commande. Cette conception généreuse mais exigeante de la culture est encore actuelle. Dans la deuxième partie du livre, c'est le travail de Pavese sur le mythe qui nous conduit au coeur de son expérience de poète et de romancier : pour lui, le mythe est la trace des expériences les plus fondamentales de tout individu, mais seuls certains peuvent les transformer en langage et les amener à la clarté. Sa réflexion, puisée à de nombreuses sources, sur ce qui fait la voix d'un grand écrivain, est à la fois unique, inimitable et passionnante.
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Ces lettres intéressent un quart de siècle, années pendant lesquelles, y compris à travers la régression fasciste, se prépare dans la douleur l'Italie nouvelle. La dictature a ses prisons, ses déportés. Elle ne parvient pas à réduire les exigences de la pensée. La correspondance de Pavese en est l'un des témoignages les plus purs. On chercherait en vain dans ces lettres l'«homme de lettres» qui se regarde écrire. Être vrai, n'être que soi, fût-ce au prix du dénuement, sans écran culturel, dans la spontanéité, voire la brutalité du moment, telle est la seule discipline à laquelle se soumette rigoureusement cette correspondance, où Pavese ne craint jamais d'écrire au plus près de la langue parlée, et dans son rythme. D'où le surcroît de présence vivante, dans ces pages, du poète mal apprivoisé qu'il fut, ombrageux Piémontais qui ne peut tolérer davantage la pose dans les échanges intellectuels que l'hypocrisie dans les rapports humains. Ce provincial amoureux de sa ville de Turin, cet homme tranquille, ce travailleur acharné qui déteste l'aventure, a vécu aussi tragiquement, on le sait, le conflit entre l'art et la vie. Ayant conquis la solitude «virile» où il voyait la condition de la poésie, Pavese n'en a pas moins cherché de toutes ses forces à y échapper par l'amour. Cette lutte se lit d'un bout à l'autre de ce recueil de lettres qui, en cela aussi, peuvent être vues comme une affirmation quotidienne de «pavésisme».
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