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Christian Rudel
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Le Chili est un pays étrange : tout en longueur (4 300 km) et d une extrême « maigreur » (355 km en un seul endroit), il réunit tous les paysages et tous les climats du monde. D autre part, le Chili est une « île », séparé qu il est de ses voisins par la haute chaîne des Andes et par l océan. Pour cette raison, longtemps le Chili fut le pays du bout du monde. Au début de la colonie espagnole, il fallait plusieurs mois pour l atteindre, et les marins, victimes de naufrages à répétition dans l extrême sud, lui avaient fait une déplorable réputation. D où un peuplement et un développement lents. Puis vint le temps, au XIXe siècle, de l indépendance et des découvertes des richesses naturelles : le nitrate d abord, puis le cuivre dont le Chili allait devenir, en quelques décennies, le premier producteur mondial. Les grandes compagnies et les banques de l Occident industrialisé les anglaises d abord, puis les états-uniennes s abattirent sur le pays. Le Chili, sa population, ses travailleurs et ses gouvernements vécurent en situation néo-coloniale. Les travailleurs, soumis aux dures contraintes des propriétaires de mines et de chantiers, s organisèrent, et de combats en combats, brutalement réprimés, finirent par porter au pouvoir, en 1970, Salvador Allende, un homme qui se proposait de faire passer la société et l économie chiliennes du capitalisme au socialisme par les voies légales et pacifiques. Aussitôt le Chili fit son entrée sur la scène internationale et ne l a plus quittée depuis lors. Car les grandes compagnies états-uniennes, avec la complicité active de Washington, préparèrent la voie au coup d Etat du général Augusto Pinochet Ugarte. Le 11 septembre 1973 inaugura une longue dictature de dix-sept ans, avec son cortège de privations des libertés, de répressions en tous genres, de tortures et d assassinats d opposants politiques. Débarrassé de la dictature en 1990, le Chili s est mis lentement en marche vers la démocratie, et déjà cinq présidents ont pris le pouvoir à la suite d élections normales. Mais le pays doit faire face à de criantes inégalités sociales et économiques, ainsi qu à la vieille « question mapuche » non résolue.
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Cahier photos de 16 pages.
Tiahuanaco, la "Porte du Soleil", témoins du premier grand empire des Andes (bien avant les Incas), Potosi, sa Montagne d'argent et les tonnes de métal précieux qui assurèrent la puissance de l'Espagne, l'étain, le "métal du diable" aux mains de quelques "barons", la coca, ses humbles travailleurs et ses narcotrafiquants milliardaires...
Images et clichés. Derrière, il y a la Bolivie. Un pays presque "cassé" en deux. D'un côté, à l'ouest, les Andes, l'Altiplano, La Paz : la Bolivie traditionnelle, indienne, celle des souvenirs d'un passé plusieurs fois millénaire, celle de la Pachamama, la Terre-Mère toujours vénérée ; celle des médecines ancestrales toujours pratiquées ; celle des carnavals. De l'autre côté, à l'est, l'Oriente et Santa Cruz, sa capitale effervescente, fière de s'être hissée au rang de plus grande ville bolivienne, fière aussi de sa puissance économique et dont les rêves et les demandes d'autonomie s'appuient sur les immenses réserves de gaz naturel et de minerai de fer.
Mais la Bolivie de tous les jours - un des pays les plus pauvres du monde - ce sont d'abord les "Indiens" - Aymaras, Quechuas, Guaranis et ethnies du bassin amazonien -, des peuples divers attachés à leurs traditions et dotés d'une incroyable capacité de résistance à l'adversité ; accrochés à leurs maigres champs, les paysans "indiens", ployant l'échine aussi longtemps que nécessaire, ont regardé passer, confiants en un prochain "pachakuti", les empires, leurs armées et leurs dieux.
Désormais ce monde indigène veut prendre en main son avenir en restant fidèle aux vieux idéaux communautaires des Andes. Pour la première fois de son histoire, il a élu un des siens, un Aymara, à la présidence de la République avec mission de bâtir une nouvelle Bolivie libre, juste et digne.
Grand reporter et spécialiste de l'Amérique latine, Christian RUDEL a publié sur ce continent de nombreux livres, reportages et études.
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La république dominicaine aime se présenter comme le pays " où tout a commencé ".
De fait, c'est bien à partir de l'île que christophe colomb baptisa " isla espanola " (ou hispaniola) qu'a commencé le grand chapitre de la découverte puis de la conquête du continent américain et de son rattachement à l'europe sous forme de colonies. c'est sur cette île - dont une partie au moins s'appelait quisqueya avant l'arrivée des conquérants ibériques - que s'éleva santo domingo, la première ville du nouveau monde avec tous les attributs d'une ville européenne du xvième siècle.
D'hispaniola s'élancèrent les premières expéditions de reconnaissance et de conquêtes du continent - le commencement de cet empire mondial sur lequel " le soleil ne se couchait jamais ". puis la colonie espagnole dut faire une place à la colonie française - devenue libre sous le nom de haïti - et, plus tard, conquérir son indépendance. la république dominicaine dut alors faire face aux agressions de son voisin, survivre à travers de nombreuses crises et révolutions, subir, de 1915 à 1924, l'occupation militaire nord-américaine, et, enfin, se plier pendant trente ans (1930-1961) à la dictature de trujillo.
Elle fut aussi pendant longtemps un des grands producteurs de sucre du monde. mais ce temps est terminé. depuis quelques décennies, la république dominicaine s'est résolument tournée vers le tourisme, servie par des atouts généreusement prodigués par la nature. mais ce pays, ce n'est pas seulement les plages ombragées de palmiers, le soleil et le merengue dont se satisfont les millions d'estivants, c'est aussi des paysages méconnus ou inconnus, une terre bien vivante et un peuple accueillant que ce livre aidera à mieux connaître.
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Le Costa Rica ? Inutile de traduire.
C'est Christophe Colomb lui-même, assure la légende, qui imposa le nom à la côte où il aborda en 1502 : il avait cru comprendre qu'elle recelait de nombreuses mines d'or. Mais le Costa Rica, on le vit bien vite, n'avait rien d'un Eldorado. Aussi cette toute petite province de l'empire espagnol, volcanique et tropicale, fut-elle presque oubliée par la lointaine métropole. Laissés à eux-mêmes, les Costariciens mirent plusieurs siècles pour faire coïncider la dénomination du pays et sa réalité économique ; encore eurent-ils la chance d'acclimater le caféier et le bananier...
De plus, ils construisirent, lentement et de manière pragmatique, une société imprégnée de démocratie et de volonté d'indépendance et si fermement attachée à la paix qu'en 1948 ils se permirent de renvoyer leur armée aux musées de l'Histoire. Ainsi, pendant longtemps, le Costa Rica, prospère et préservé des turbulences de ses voisins, fut-il appelé la Suisse de l'Amérique centrale. Pourtant, les crises économiques et leurs conséquences sociales ont frappé le Costa Rica.
Mais le tourisme est venu à son secours. Non pas celui des plages et des restes grandioses des grandes civilisations précolombiennes. Ici, pas de Tiahuanaco ou de Machu Picchu. Mais la nature, la luxuriante nature tropicale aux inépuisables manifestations végétales et animales, des fougères géantes aux minuscules grenouilles de moins de trois centimètres en passant par l'emblématique oiseau quetzal. Une nature - plaines, montagnes, mangroves, forêts primaires, rivières cascadantes...
- protégée par des parcs nationaux qui couvrent près du quart du territoire et largement ouverts aux touristes, promeneurs et scientifiques du monde entier.
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Les enfants de la lune - les indiens yanomami (amazonie)
Christian Rudel
- Gallimard Jeunesse
- 25 Novembre 1993
- 9782070582846
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Après avoir été la " province géante des Indes " des premiers temps de la Conquête, le Paraguay devient, pendant la première moitié du XVIIIème Siècle, le lieu de l'Utopie en train de se réaliser.
Les jésuites, en effet - à partir des Indiens guaranis - tentent d'y mettre sur pied une société communiste chrétienne. Ils sont près d'y réussir lorsqu'ils sont expulsés, mais Voltaire a eu le temps de leur tirer un coup de chapeau : " C'est le chef-d'oeuvre de la raison et de la justice ", fait-il dire à l'un de ses porte-parole.
Le Paraguay moderne mettra toutefois quelque temps à naître : encore aura-t-il besoin aux temps turbulents et incertains des indépendances, d'un " accoucheur " à la main ferme - dictatoriale diront ses détracteurs - José Gaspar Rodriguez de Francia.
Depuis, le pays a vécu de terribles drames, d'où son héroïsme l'a tiré : la " guerra grande " (1864-1870) et la guerre du Chaco (1932-1935), auxquels est venue s'ajouter, de 1954 à 1989, la " grande nuit " de la dictature du général Stroessner.
Aujourd'hui, le Paraguay peut enfin reprendre sa marche en avant. Avec, deux handicaps : il est un peu trop près du géant brésilien, et il ne possède pas de grandes ressources naturelles.
Mais il est riche de souvenirs historiques, de paysages multiples et contrastés, de fleuves majestueux, sans compter l'inépuisable sourire accueillant de son peuple.
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Les Açores ; un archipel au coeur de l'Atlantique
Christian Rudel
- Karthala
- Meridiens
- 1 Janvier 2002
- 9782845862548
Les Açores...
Sur les cartes ordinaires, on a quelque peine à apercevoir les neuf îles de cet archipel, au coeur de l'Atlantique nord, à quelque 1 440 kilomètres de Lisbonne et 2 000 de Terre Neuve. D'autant que, ensemble, elles ne recouvrent que 2 335 km2. Depuis toujours ignorées - sauf peut-être, avant notre ère, de quelques hardis marins phéniciens - ces îles étaient inhabitées lorsque les Portugais les découvrirent, une à une, au cours du deuxième quart du XVe, siècle, à l'aube des Grandes Découvertes auxquelles le célèbre prince portugais Henrique o Navegador est associé à jamais.
Surgi de l'océan au cours de cataclysmes telluriques, de temps à autre agité de tremblements de terre et d'éruptions volcaniques, l'archipel minuscule prit place, aussitôt que découvert, dans l'Histoire mondiale : il était sur les routes vers le Nouveau Monde, relais obligé des caravelles et des galions et aussi des corsaires, pirates et écumeurs de mer. Aujourd'hui, après avoir été relais des câbles transocéaniques et base des hydravions intercontinentaux, les plaisanciers des sept mers se doivent de faire escale à la marina de Horta, au centre de l'archipel.
Extrême avancée de l'Europe vers l'Ouest, les Açores, au doux climat subtropical, permettent au Vieux Continent d'être producteur... de thé et d'ananas. Pour l'anecdote, bien sûr ! Autrefois essentiellement agricoles - bien que des milliers de leurs enfants aient été habiles et intrépides chasseurs de baleine - les Açores se tournent désormais vers le touriste, mettant en avant leurs atouts climatiques, maritimes et paysagers.
Et les visiteurs, de plus en plus nombreux, sont sensibles à l'accueil simple et chaleureux que leur réservent les Açoriens, gens de terre, de mer et d'émigration, et au " parfum " des siècles passés toujours présent dans les grandes fêtes traditionnelles.
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Le 22 mai 1498 - il y a cinq siècles - après avoir doublé la pointe extrême de l'afrique, le premier marin d'europe arrivait à calicut, aux indes : c'était vasco da gama.
Il venait d'un petit pays qui n'aurait pas dû exister, le portugal - un pays qui n'avait que trois siècles et demi d'existence autonome et qui luttait depuis plus de cent ans pour établir outre-mer les bases de sa puissance et ainsi échapper définitivement à l'attraction de la castille, ambitieuse voisine.
Le grand projet réussit : il fut un temps, assez bref il est vrai, pendant lequel les océans furent portugais et lisbonne première place du commerce international.
Cette période assura au portugal un grand empire colonial. et, du labrador au tibet, en passant par le brésil, l'angola, les indes, sumatra, les moluques et le japon, marins, soldats et missionnaires portugais, devançant quelque peu les espagnols, furent les grands artisans de la première " mondialisation ".
Bien sûr, le temps est aujourd'hui révolu des aventures et des empires coloniaux : l'empire portugais a été le dernier à disparaître.
Et lisbonne qui, pendant des siècles, avait tourné le dos à l'europe est désormais membre à part entière de l'union européenne.
Est-ce pour " remercier " le portugal d'avoir " donné des mondes au monde " - ainsi que le chante son grand poète camoens - qu'on lui a laissé le soin d'organiser la dernière exposition mondiale du millénaire ? en tout cas, lisbonne, après bien des vicissitudes, entend faire de cette exposition le point de départ d'une nouvelle aventure, largement culturelle cette fois.
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Fascinant Mexique ! Olmèques, Toltèques, Zapotèques, Mixtèques, Aztèques : des peuples qui rythment de leur nom aux dures syllabes la lente marche vers la civilisation de la Méso-Amérique.
Palenque, Tzintzuntzan, Tula, Monte Alban, Malinalco, Tulum, Teotihuacan, Chichén Itzà, étapes sur les routes des civilisations ajourd'hui disparues. Partout des temples, des palais, des pyramides, des statues, des tombeaux, des puits sacrés, exhumés par des fouilles, arrachés aux forêts tropicales, restaurés après des siècles d'oubli. Témoins ineffaçables des efforts et des luttes des hommes pour dompter la nature, organiser la société, remercier les divinités protectrices.
Livres grands ouverts, mais encore en partie à déchiffrer, pour les historiens, et " trésors " pour les touristes de passage.
Sur ces terres pétries d'Histoire, il est permis de laisser courir l'imagination, de rêver. Mais l'histoire a tôt fait de rattraper le rêveur. Et l'Histoire, c'est la révolution de 1910, Emiliano Zapata et ses Indiens paysans-soldats arrachant une première réforme agraire. C'est le " sous-commandant " Marcos et ses néo-zapatistes du Chiapas décidés à mettre à genoux un système politique vieilli et profondément corrompu, c'est le Mexique devenu puissance économique confirmée avec des millions de miséreux, c'est l'entrée dans la grande zone de libre-échange nord-américaine, aux côtés des Etats-Unis et du Canada, c'est aussi la lente " reconquête " du sud et du sud-ouest étanusien par les vagues successives d'émigrants.
L'Histoire ne s'arrêtant pas, un nouveau Mexique serait-il là-bas en gestation ?
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Réveils amérindiens ; du Mexique à la Patagonie
Christian Rudel
- Karthala
- 1 Décembre 2008
- 9782811100391
Lorsque, le 18 décembre 2005, l'Indien aymara Juan Evo Morales Ayma remporta les élections boliviennes, tous les peuples indigènes de l'Amérique dite latine sentirent que cette victoire était aussi la leur, un couronnement de leurs longues luttes.
Mais il reste des combats à mener. Car les Indiens doivent faire face à une recrudescence du racisme, de la xénophobie, des réactions de défense des classes et des pouvoirs établis depuis la Conquête, ainsi qu'à un danger plus sournois, l'uniformisation culturelle et la perte des valeurs traditionnelles, fondements de leurs sociétés.
Plus de vingt ans après Les Amériques indiennes , Christian Rudel apporte une information et une réflexion renouvelées sur les réveils amérindiens en Amérique du Sud et du Centre.