«Cogne. Cogne toujours. Tu vas te fatiguer. Je n'attends que la fin, quand tu m'attraperas par la tignasse pour me balancer par terre et hurler va en enfer.»L'enfer promis par son père, Joseph Meyer y va tout droit. Parce que l'enfer existe, derrière les hauts murs des colonies pénitentiaires où les mineurs sont redressés comme des chiens dangereux. Mais nous sommes en 1933 et l'enfer, bientôt, va déborder de ces forteresses pour déferler sur l'Europe six années durant. Joseph Meyer est juif, né en Pologne, et survivre à l'enfer, il a appris, bien obligé...
David les a vus, son père et sa mère, leur valise à la main, entre deux policiers. Il les a attendus, longtemps, longtemps. Lui, il dormait chez les voisins depuis des mois. C'est pour cela qu'il n'avait pas été emmené. 1944... David a quinze ans, il est vivant. Il est rempli de douleur et de rage, et surtout habité par toutes ces voix contradictoires:«tu es juif, tu es comme tout le monde, tu es français, ils t'ont abandonné, il faut faire confiance, il ne faut jamais faire confiance. On est seul. On n'est jamais seul». Il écrit pour comprendre.
Qui a dit que les enfants n'avaient pas de soucis ? il y a les soucis de gourmandise, les soucis de coquetterie ou de court d'école...bref, des petits soucis de tous les jours !
Voilà quatre histoires qui font du bien là où ça fait mal !
David a maintenant quinze ans et n'a pas vu ses parents depuis leur arrestation il y a deux ans.
Réfugié sous une fausse identité, il échappe de justesse à une rafle qui le prive de ses compagnons. Commence alors une longue année d'errance, avec le maquis et la Résistance. David attend toujours, dans la violence, les rires et le désespoir, le retour de ses parents. Et un matin, il franchit le seuil de l'hôtel Lutétia, une photo à la main. Entre espoir et désir de vengeance, le parcours d'un adolescent durant la Seconde Guerre mondiale.
Un récit poignant, deuxième tome de la trilogie La Loi du retour.
La loi du retour reprend la trilogie parue en Folio junior, qui raconte la jeunesse de David, jeune juif dans les années 40. Dans La maison vide , David a miraculeusement échappé à la déportation grâce à la complicité des voisins de ses parents. Ces derniers n'ont pas eu cette chance et ont été arrêtés. En 1944, David a 15 ans, il est vivant et plein de rage. À qui peut-il vraiment se fier ? Qui sont donc ces Français qui ont à la fois cautionné l'arrestation de ses parents et lui ont permis de rester en vie ? Il écrit pour tenter de donner un sens à l'absurdité de sa situation. Avec L'hôtel du retour , David doit se battre pour survivre. Il change d'identité, perd ses compagnons au cours d'une rafle à laquelle il échappe de justesse. Il décide alors de prendre le maquis et rejoint la résistance. Il garde l'espoir, tenace, que ses parents soient en vie. Il franchit le seuil du Lutétia, une photo d'eux à la main. Avec Rue de Paris , David apprend le destin tragique de ses parents. Il embarque clandestinement sur un bateau pour rejoindre la Palestine. Confronté à la réalité des camps d'internements britanniques, il choisit de travailler dans un kibboutz. Mais David découvre qu'une autre guerre ne fait que commencer. Claude Gutman nous donne à voir à hauteur d'enfant puis d'adolescent, l'absurdité, l'horreur et la cruauté de la guerre. Il nous livre aussi le portrait d'un jeune homme en devenir, qui garde au plus profond de son être, cette fibre humaine si fragile et choisit de résister envers et contre tout.
Toufdepoil, c'est le chien de Bastien, le cadeau que sa maman, qui ne vit plus avec lui, lui a envoyé pour son anniversaire. Belle-Doche, c'est Céline, la nouvelle copine de son père, qui s'est installée à la maison. Entre Belle-Doche et Toufdepoil, ce n'est pas l'amour fou. Jusqu'au jour où. "C'est lui ou moi." Bastien prend peur. Son père est bien capable de céder au chantage et de se débarrasser de son Toufdepoil.
Antoine n'imagine pas ce qui l'attend dans son nouveau collège, loin de la tranquillité de sa province. Comment se faire accepter? Antoine se heurte à tous:professeurs, administration, copains qui n'en sont pas, qui le sont, qui ne le sont plus. Rien ne va, quoi qu'il fasse. Et quand Antoine se révolte, c'est pire encore. Au fil des rencontres, heureuses, malheureuses, tendres, drôles, il finira peut-être par trouver sa place...
«"Ton père, quand il a une idée quelque part, il ne l'a pas ailleurs", aurait pu dire Céline avec sa distinction coutumière. Mais l'idée, elle ne la connaît pas. Moi non plus. Mon père, depuis septembre, entre deux éclats, trois énervements, quatre silences haineux, pose en secret les jalons d'un coup fumant».
Le narrateur a quinze ans et vit au gré des humeurs de son père, qui les entraînent parfois dans des trajectoires insolites. Jusqu'à cette folle entreprise de quitter Paris, le 3 janvier 1962, pour rejoindre le seul kibboutz français installé dans le Haut-Languedoc.
Avec sa petite taille, ses vieux vêtements et ses piètres résultats scolaires, petit-pierre est devenu la brebis galeuse et le souffre-douleur de la 6e d.
Mais le jour où il débarque dans la classe, le visage tuméfié, plus personne ne rit. julien décide de l'aider. il réussit à gagner sa confiance et petit-pierre livre son terrible secret.
«Seul à la maison, le soir:je n'attendais que ce moment! J'étais tellement fier que j'ai sauté de joie devant la glace de la salle de bains. À moi de jouer!»
« Seul Grand-Père ne jouait pas les assimilés d'opérette. Il était juif, sans tambour ni trompette. Juif, tout simplement. J'étais à son image. Juif né en Palestine britannique, ni fier ni embarrassé. J'étais loin de me douter que le passé camouflé de ma famille me sauterait à la gueule, que la cendre des camps noircirait en partie ma vie, que leurs peurs, ils me les refileraient en douce, qu'ils parlent ou qu'ils se taisent. J'étais semblable en cela à toute cette génération d'enfants nés après-guerre, biberonnés aux histoires des arrestations, des faux papiers, des caches, des rafles, de Drancy, des départs, des crématoires et au lait Nestlé concentré sucré. »Claude Gutman a vécu ses premières années au kibboutz Sdot-Yam jusqu'au divorce de ses parents. Arraché à sa mère, à sa langue, il suit son père en France où il traverse des années difficiles entre maisons d'enfants et belles-mères successives. Heureusement, l'enfant maltraité qui fait beaucoup penser au petit Doinel des Quatre cents coups, sera aussi tendrement aimé, en particulier par ce grand-père auquel il rend aujourd'hui un si bel hommage avec son écriture unique, pleine d'humour mais toujours à fleur de peau.
«Le voisin d'en dessous sonne à la porte. Il n'a pas l'air content.
" Si tu savais comme je suis content pour toi ", " je le fais pour ton bien", tels sont les propos du père à son fils, presque 15 ans.
L'enfant est né en Palestine britannique, dans un kibboutz. Lors du divorce de ses parents, le père a emmené l'enfant avec lui, en France, à Paris. Ils vivent avec Céline, une pingre marâtre, un tout petit appartement qui abrite les machines à coudre de l'atelier de confection. Le père est violent, emporté, la vie se délite comme le couple. Mais le père offre à son fils des livres, les aventures de Pardaillan, romans de cape et d'épée de Michel Zevaco.
Pardaillan, c'est presque le nom d'un village situé près de Béziers. Pardailhan abrite le premier et dernier kibboutz installé en France. Du rêve à la réalité, de la fiction au réel, les chemins sont douloureux.
" a croire que la vie n'est qu'une longue suite de réparations ", dit le petit garçon du roman.
Mais il n'en peut plus de ce rafistolage perpétuel. Abandonné par sa mère, confié aux maisons d'enfants juifs d'après-guerre, brinquebalé par son père de belle-mère en belle-mère, il n'a pour toute chaleur que celle d'une grand-mère qui tient la comptabilité des déportés de l'Amicale Israélite de Montreuil. Un regard sur cette enfance peu banale. Regard étrange, doux-amer. Et l'ironie, la malice qui n'arrangent rien.
Elles ne font qu'accentuer le malaise d'un adulte qui s'arroge enfin le droit de dire à ses parents : " vous n'avez jamais pensé qu'à vous. Et moi ? mon histoire ? ". elle est là. Il fallait la raconter pour en sortir, peut-être " réparé ".
Stéphane en a vraiment assez. Ses parents le harcèlent de questions et le surveillent sans cesse. Et quand il s'aperçoit que sa mère a lu son carnet secret, Stéphane voit rouge : il va faire comprendre à ses parents que ses affaires, c'est sacré !
Quant à Lucie, si sa maman l'appelle « ma fouine », c'est qu'elle a de bonnes raisons de le faire...
C'est pas juste, c'est pas juste. La maîtresse peut bien m'expliquer gentiment, à voix basse, qu'il n'y aura pas d'exception pour moi, puis prendre son air méchant de pitbull, m'envoyer au dernier rang : la punition collective, je ne la ferai pas !
Juif par ses origines, chrétien par contrainte, athée par conviction, Josué Karillo a perdu son identité.
Mais il garde en lui un souvenir et un secret. Le souvenir, c'est celui de deux enfants errant dans les ruines d'un village de Galicie dévasté par les Cosaques. Le secret, c'est son amour pour Esther, cette femme qu'il a dû abandonner à Smyrne, en 1666, au temps où sévissait Shabtaï Zvi le Messie, qui embrasait les foules, prêchant l'avènement du Royaume. Vingt ans plus tard, Josué Karillo est à l'hospice d'Amsterdam, médecin municipal, appointé par la vielle.
Il a choisi d'affronter, en pénitence, le monde souterrain des aliénés. Au soir de sa vie, enfin, il se met à parler.
Prix du roman de la Société des Gens de Lettres, 1988.
"Mes parents, ils se croient les meilleurs parents du monde. Mes copains aussi n'arrêtent pas de me le répéter. Ils voudraient tous avoir des parents comme les miens: riches. Mais mes parents, ce n'est pas ce qu'ils imaginent tous. Mes parents, c'est l'enfer à la maison. Ils savent tout, ils prévoient tout, ils surveillent tout. En fait, ils s'occupent de tout, et surtout de ce qui ne les regarde pas!"