Amanda Keeler, ravissante jeune femme de l'Ohio, est devenue une figure new-yorkaise grâce à son mariage avec le magnat de la presse Julian Evans. C'est avec empressement que Vicky Evans, encore sous le coup d'un échec sentimental, accepte l'invitation de son ancienne camarade de classe, et vient tenter sa chance à New York. Comment la candide petite provinciale pourrait-elle imaginer que son amie d'enfance va l'utiliser pour cacher sa double vie à son influent mari ? Et que tous les amis d'Amanda vont, tour à tour, se servir d'elle ?
New York, années 1930.
Le petit monde du spectacle et des médias, de la nuit et des scandales, s'agite aux lueurs d'une insouciance hystérique. Dans cette ambiance débridée, plusieurs êtres singuliers se débattent avec leur destinée. Parmi eux, Jefferson Abbott, jeune dramaturge intègre et taciturne de l'Ohio, débarqué dans la Grande Pomme pour monter sa pièce. Sa route croise bientôt celle de Prudence Bly, son amour de jeunesse, devenue vedette de cabaret, qui règne sur le tout-New York avec Jean Nelson, sa grande rivale.
Témoignage drôle et acerbe de la frénésie mondaine de l'époque, L'Ile joyeuse consacre son auteur comme une des plus grandes satiristes américaines. Dawn Powell offre un tableau résolument moderne, pour 1938, de la communauté homosexuelle de New York, faisant fi d'un puritanisme bien-pensant et défrichant le chemin vers une littérature de moeurs décomplexée.
Si on trouve son père trop banal, on peut toujours s'en choisir un autre. Jonathan Jameson quitte l'Ohio pour New York avec ce projet en tête. C'est un jeune homme aussi sympathique qu'amoral. Dans un passé qui correspond à peu près à sa date de naissance, sa mère a eu une brève liaison avec un habitué de Greenwich Village. Son véritable père? Sa mère l'a laissé entendre. Voilà Jonathan en quête d'un écrivain ou d'un peintre dans les bars. Mais, en identifiant éventuellement son père, on risque de découvrir la personnalité cachée de sa mère... et de noyer la sienne.
Toujours aussi lucide et pénétrante, Dawn Powell nous introduit dans l'univers du New York des années 50, parmi des personnages touchants et fragiles en dépit de leur apparente futilité.
Brasserie à la française, le Café Julien, à New York, est dans les années 40 un lieu incontournable. Certains ne font que s'y croiser, d'autres s'y retrouvent régulièrement pour se lamenter et rêver de gloire future en sirotant un brandy. Les uns sont riches, fréquentent le grand monde ; les autres sont miséreux, saisissent la moindre occasion de se faire payer un verre. Tous ont cependant le sentiment d'avoir une histoire commune et, lorsque le Café ne sera plus, ce seront autant de destins qui
disparaîtront : " Ceux qui avaient été liés par le Julien se dispersèrent comme des brins de paille lorsque la corde qui retient la botte est coupée, et se souvinrent du nom et du visage de chacun comme des éléments d'un rêve qu'ils ne referaient jamais. "
Dans ce roman à l'humour acide, Dawn Powell, souvent comparée à Dorothy Parker, montre tout son talent de satiriste. C'est un univers fitzgéraldien qu'elle dépeint : hypocrisie, souci de renommée, frivolité...