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Le 26 septembre 1936, dix-sept jeunes filles s'échappent d'une maison de redressement de la banlieue parisienne. Trois personnes impliquées dans ce fait divers sont évoquées tour à tour par la narratrice, Evelyne Forest, quarante ans plus tard : une jeune « fille perdue », la comédienne Marcelle Géniat et le chef de file de l'avant-garde surréaliste, André Breton, vont se rencontrer sans se connaître autour de cette révolte qui a défrayé la chronique. En plein essor du Front populaire, alors que sur les écrans est projeté Ils étaient trois, un film de William Wyler inspiré de la pièce à scandale de Lillian Hellman Les Innocentes, et que le tabou sur l'homosexualité féminine est vivace, ce récit met en lumière les problèmes de la justice des mineurs et le rôle des médias. Tout en restant très proche de la réalité historique, Éric Rondepierre introduit des zones de fiction, des ellipses, qui permettent une intelligence sensible de ces trois parcours. Ce récit redonne une place aux « oublié(e)s » de l'Histoire.
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Après la disparition de son père, Camille Morelli découvre dans ses papiers un manuscrit à deux voix. Fabrice Morelli y dépeint la liaison qu'il entretient avec Laura, disparue sans laisser de trace. Sa narration est entrecoupée par les interventions plus ou moins délirantes d'un réalisateur, Vincent Niével, auteur d'un film avec Laura... Tour à tour poétique, érotique, ce roman est une expérience littéraire d'une rare intensité.
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Dans son acception courante, le mot « fiction » renvoie à deux champs sémantiques bien distincts. L'un définit un espace de représentation avec sa réserve de figures équilibrées, construites sur des situations, des évènements dont le modèle vraisemblable correspond à ce qu'on nomme communément la « réalité ». Par ailleurs, le registre du fictif caractérise un manque, un déficit ontologique au coeur de notre expérience du réel :
Est fictif ce qui n'existe pas. On peut faire résonner cette absence de consistance avec la notion d'« imaginaire » et l'on notera avec raison qu'il existe des points de rencontre entre ces deux champs.
C'est à cette zone commune que l'auteur de « Double feinte - Territoire des fictions secondes » s'attache en choisissant de courtes séquences qui montrent des actions fictives incrustées comme des pierres précieuses à l'intérieur d'oeuvres fictionnelles. Par exemple : boire un verre sans verre, jouer aux cartes sans cartes, etc. Ces gestes exécutés pour de faux sont issus de l'histoire de l'art lointaine ou rapprochée : du monde de l'image (photo, cinéma) et de l'écrit (littérature, théâtre) considéré dans ses relation avec la théâtralité, matrice de tous les simulacres, lieu privilégié du « comme si ».
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Ce livre, fruit d'une enquête menée par l'auteur, retrace les premières années de la vie d'Éric Rondepierre, artiste, né en 1950 à Orléans. « Placé » par l'État français à l'âge de 11 ans dans un établissement de la banlieue parisienne.
Le narrateur se souvient d'une enfance étrange et solitaire, ballottée entre une maison familiale à Neuilly et des chambres d'hôtel, autour de laquelle se dessine en filigrane un Paris disparu, celui des promenades en fiacre, des jeux d'enfants dans les jardins des Champs-Élysées, des cinémas permanents. Il décrit aussi, sobrement, les années de pensionnat, la pression des éducateurs, les voyages « organisés », les amitiés passagères, la résistance passive, les premières lectures. Une vie austère, sans ouverture sur l'extérieur - excepté les salles obscures où l'enfant et sa mère, lors des rares sorties, cherchent un divertissement. Et un jour, à 18 ans, partir.
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Cela se passe dans les Balkans, sur fond de guerre en ex-Yougoslavie.
Enfermé dans un sous-sol, un homme se souvient et se raconte : l'expérience du théâtre ; sa fascination pour le cinéma ; un divorce qui le conduit à vivre dans une cave. Jusqu'au jour où il rencontre R.V., le chef énigmatique d'une organisation (le CIRC) dévolue à la préservation du patrimoine filmique menacé de disparition dans cette région. Il va se laisser recruter, pour mener en guerrier halluciné les opérations de sauvegarde et de catalogage qui lui sont confiées.
Semblable à ces espions " dormeurs " placés en terre ennemie, il se fond d'abord avec ce qu'il y a autour de lui comme un photogramme suivant aveuglément le peuple des images d'un film. Il y a donc des caves, des sous-sols, une guerre, des frontières, tout un va-et-vient d'activités et de réfugiés. Des personnages passent, disparaissent, dont l'insaisissable Eva, l'aventurière, l'amante. Mais en se mettant à découper des photogrammes dans les pellicules qui passent entre ses mains, le narrateur se place bientôt en rupture avec les missions du CIRC.
L'issue ne peut être que fatale... Avec La Nuit Cinéma, Éric Rondepierre nous dévoile les coulisses de son oeuvre photographique. Récit initiatique, autofiction et réflexions esthétiques se mêlent dans un roman épuré où la guerre - conjurée par le jeu, la fantaisie et l'humour - est le décor d'une traversée de la nuit suivie d'un hypothétique retour à la lumière : celle d'après le cinéma ?
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