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Fabienne Courtade
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Animal : Hiver 2023
Jean-claude Schneider, Vincent Tholomé, Fabienne Courtade
- Lettres Verticales
- 27 Novembre 2023
- 9782958102623
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Lieu sans cesse prolonge le singulier projet que Fabienne Courtade a entrepris ces dernières années et qui consiste (entre autres) à réintroduire la narration dans l'écriture poétique:aussi a-t-on moins affaire ici à une suite de poèmes, au sens courant du terme, qu'à un «récit en vers», plus elliptique bien sûr et plus lacunaire que celui de la prose ordinaire:les traces ici déposées s'interrompent, bifurquent, se reprennent, de grands blancs viennent trouer les ébauches narratives que les strophes recomposent ensuite, selon leur logique propre... Une histoire se déroule pourtant, plus resserrée que dans ses précédents ouvrages:plus soucieuse aussi du «monde du dehors» qui transparaît souvent «derrière les vitres» et vers lequel se risque la narratrice - à le toucher... Nouvelle étape d'une oeuvre qui s'édifie sans hâte, dans une forme d'ascèse, Lieu sans cesse confirme l'exigence et l'importance de Fabienne Courtade dans le paysage poétique actuel.
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Quelque chose s'égare, dans la disparition, au bord de l'abîme. Quelques pas, une avancée, un peu de neige, des souffles suspendus. Tremblements, distance, et ce qui nous sépare de celui qui a disparu. Lignes aveugles, posées entre deux nuits. Dans le silence, dans l'immobilité impossible. La voix en transparence vers l'autre se disperse dans l'air, dans son vol. On aperçoit des corps mêlés, des séparations, des gouffres. Eléments d'un monde qui cherche à apparaître, des pierres, un fleuve, une terre. Des nuits glacées, quand « le soleil fut au milieu » dit Fabienne Courtade en soulevant le vide de ce qui est perdu.
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Fabienne Courtade pénètre à l'intérieur des jours et y déploie tout l'espace du poème. Dans une perception ralentie du temps, par les déplacements de l'ombre sur les corps, les bruits dispersés, une sensualité muette en bascule permanente d'ombre et de lumière. On s'arrime à cette clarté du temps, on s'allonge là, dans son corps. Dans les oscillations infinies des lignes, de l'air, de la lumière. Les jours revenant portent dans leur similitude leurs propres citations. Ce qu'on en retient, ou tient ou tenait dans la main, comme on tient à l'autre. Poème en suspension du temps, en attente, en effondrement face aux disparitions des abords de la nuit, Fabienne Courtade tisse par légères variations de cendres et de fleurs « un jour entièrement jour ».
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Corps tranquille étendu
Fabienne Courtade
- Flammarion
- Poesie Flammarion
- 15 Novembre 2017
- 9782081415508
Dès l'origine l'écriture de Fabienne Courtade tend au plus extrême dépouillement, par le biais d'une méditation qui n'oublie jamais le monde extérieur, ni le travail matériel propre à la poésie contemporaine. Dans ce nouveau chant contrarié - tourné plutôt vers une impossible lumière - la narration s'est encore resserrée, le lexique et l'anecdote se voient ramenés à l'essentiel. Une femme marche dans la ville et se parle à elle-même ou s'adresse à une ombre, évoquant des instants enfuis, une présence obsédante, des paysages estompés. Aucune nostalgie néanmoins ni mélancolie dans ces pages : il s'agit au contraire de capter dans le déroulement des gestes, des trajets, des décors les plus ordinaires, une grâce moins apparente que le temps décidément n'abolit pas. Et que le poème parvient à fixer avec ses outils de langage, dans l'évidence et le mystère qui lui sont propres.
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Premier pas les plaies sont ouvertes sur le côté les fleurs sont autour : septembre 2005 je regarde le bassin les morceaux de verre dans le noir quelqu'un porte des entrailles à pleine main je repars en arrière
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maintenant dans les allées, avec les arbres, et la foule autour les pierres, la terre jetée seul bruit du vent rouler cette pierre, d'un point à l'autre ne se dissout pas mais nous est utile à force d'être dispersé sur toutes les surfaces et tous les coins de la terre sans direction
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