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UNES
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Quelque chose s'égare, dans la disparition, au bord de l'abîme. Quelques pas, une avancée, un peu de neige, des souffles suspendus. Tremblements, distance, et ce qui nous sépare de celui qui a disparu. Lignes aveugles, posées entre deux nuits. Dans le silence, dans l'immobilité impossible. La voix en transparence vers l'autre se disperse dans l'air, dans son vol. On aperçoit des corps mêlés, des séparations, des gouffres. Eléments d'un monde qui cherche à apparaître, des pierres, un fleuve, une terre. Des nuits glacées, quand « le soleil fut au milieu » dit Fabienne Courtade en soulevant le vide de ce qui est perdu.
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Fabienne Courtade pénètre à l'intérieur des jours et y déploie tout l'espace du poème. Dans une perception ralentie du temps, par les déplacements de l'ombre sur les corps, les bruits dispersés, une sensualité muette en bascule permanente d'ombre et de lumière. On s'arrime à cette clarté du temps, on s'allonge là, dans son corps. Dans les oscillations infinies des lignes, de l'air, de la lumière. Les jours revenant portent dans leur similitude leurs propres citations. Ce qu'on en retient, ou tient ou tenait dans la main, comme on tient à l'autre. Poème en suspension du temps, en attente, en effondrement face aux disparitions des abords de la nuit, Fabienne Courtade tisse par légères variations de cendres et de fleurs « un jour entièrement jour ».
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