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Littérature
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Lieu sans cesse prolonge le singulier projet que Fabienne Courtade a entrepris ces dernières années et qui consiste (entre autres) à réintroduire la narration dans l'écriture poétique:aussi a-t-on moins affaire ici à une suite de poèmes, au sens courant du terme, qu'à un «récit en vers», plus elliptique bien sûr et plus lacunaire que celui de la prose ordinaire:les traces ici déposées s'interrompent, bifurquent, se reprennent, de grands blancs viennent trouer les ébauches narratives que les strophes recomposent ensuite, selon leur logique propre... Une histoire se déroule pourtant, plus resserrée que dans ses précédents ouvrages:plus soucieuse aussi du «monde du dehors» qui transparaît souvent «derrière les vitres» et vers lequel se risque la narratrice - à le toucher... Nouvelle étape d'une oeuvre qui s'édifie sans hâte, dans une forme d'ascèse, Lieu sans cesse confirme l'exigence et l'importance de Fabienne Courtade dans le paysage poétique actuel.
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Corps tranquille étendu
Fabienne Courtade
- Flammarion
- Poesie Flammarion
- 15 Novembre 2017
- 9782081415508
Dès l'origine l'écriture de Fabienne Courtade tend au plus extrême dépouillement, par le biais d'une méditation qui n'oublie jamais le monde extérieur, ni le travail matériel propre à la poésie contemporaine. Dans ce nouveau chant contrarié - tourné plutôt vers une impossible lumière - la narration s'est encore resserrée, le lexique et l'anecdote se voient ramenés à l'essentiel. Une femme marche dans la ville et se parle à elle-même ou s'adresse à une ombre, évoquant des instants enfuis, une présence obsédante, des paysages estompés. Aucune nostalgie néanmoins ni mélancolie dans ces pages : il s'agit au contraire de capter dans le déroulement des gestes, des trajets, des décors les plus ordinaires, une grâce moins apparente que le temps décidément n'abolit pas. Et que le poème parvient à fixer avec ses outils de langage, dans l'évidence et le mystère qui lui sont propres.
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Premier pas les plaies sont ouvertes sur le côté les fleurs sont autour : septembre 2005 je regarde le bassin les morceaux de verre dans le noir quelqu'un porte des entrailles à pleine main je repars en arrière
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maintenant dans les allées, avec les arbres, et la foule autour les pierres, la terre jetée seul bruit du vent rouler cette pierre, d'un point à l'autre ne se dissout pas mais nous est utile à force d'être dispersé sur toutes les surfaces et tous les coins de la terre sans direction