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François Salvaing
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Inondation soudaine. La rivière s'affole, déborde, déferle, dévaste. Un homme juché sur son toit, voit passer dans le flux furieux, des voitures, des animaux, d'entières maisonnées, jusqu'à des tombes. Soudain il aperçoit, emporté comme le reste, le cercueil en bois de rose de sa mère. Sans réfléchir il plonge, s'accroche, se débat, dérive avec lui. Et le texte avec, on ne sait vers où, la narrateur non plus. L'écriture lui devient ce flot impérieux et imprévisible, la mémoire s'embrouille comme les eaux tumultueuses et fait revivre cette mère trop aimée qu'un vieil orphelin ne veut pas abandonner.
Plongée fantastique et remontée aux origines, ce texte inspiré raconte une vie comme le cours incertain d'un fleuve qui finit dans l'océan inconnu. -
Premier roman d'un auteur qui en aligna une belle série en quarante ans et qui écrit avec toujours autant de fougue et de joie, Mon poing sur la gueule marqua de façon puissante l'irruption sur la scène littéraire d'un franc combattant de la plume. 1880, petit bourg des USA, ennui assuré jusqu'à l'arrivée impromptue dans le saloon d'un gros monsieur bien habillé qui vient faire une proposition singulière :
L'organisation d'un combat de boxe entre deux jeunes Noirs. Le promoteur est noir lui aussi, pas si rassuré que ça mais convaincu que les petits Blancs vont se régaler du spectacle. C'est sans compter sur les ignobles petites mesquineries des vermines du coin qui vont profiter de l'occasion pour transformer l'événement en explosion de violence incontrôlée. Soufflant !
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Deux pèlerins en route pour Compostelle se présentent un jour, avec un cheval efflanqué, chez Misayre, forgeron du village de Fouïch. En règlement du fer à cheval, Misayre se voit accorder trois voeux. Les deux pèlerins étant Jésus et Pierre - campé par Salvaing en braillard colérique et mal élevé -, le forgeron est par trois fois exaucé. La Mort, trois fois repoussée, le décrète immortel. Cette chance s'avère vite une calamité. Misayre va dès lors jouer avec la Mort une partie de cache-cache qui le mènera des Pyrénées en Enfer, du Paradis à Venise et Byzance, du temps des Croisades jusqu'à nos jours.Faux mystère médiéval traité sur le mode comique et dans un style parodique, le récit jongle avec les mots, le temps, l'histoire. Un régal.
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Voici des soldats, franchissant inlassablement les frontières. Celle aussi d'entre le réel et le fantastique. En quelques lignes ou en quelques pages, soixante-quatre histoires qui peuvent se lire comme une seule. Fantaisies, fantasias au grand galop d'une écriture à la fois limpide et énigmatique, assassine et joyeuse.
Des soldats hétéroclites, innombrables. Armés de frondes, de fusées. Conquérant, traversant des continents, des siècles, s'enlisant inlassablement. Se raccrochant à fantasmes et femmes. Dont, récurrente, à peinte rejointe que perdue, Deborah. On croit reconnaître l'époque, la bataille, le général... Et puis, d'une touche, le paysage qui paraissait familier (hiérarchies, casernes, bivouacs, bordels) se décale et ouvre sur de féroces vertiges ou sur des folies douces.
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Deux enfants. L'un recevra le foie de l'autre lors d'une transplantation.Jegu est péruvien. Ludovic français. Jegu naît dans un village des Andes, grandira à Lima. Ludovic, à Cahors, est d'une famille de moyenne bourgeoisie. La mère de Jegu, Immaculada, rêve d'un fils qui sache lire et dispose du tout-à-l'égoût. Georges et Janine Beynac, les parents de Ludovic, espèrent une greffe, seule chance de survie pour leur enfant.Le récit va de l'un à l'autre, rebondit de la guerre du Sentier lumineux aux querelles que la maladie n'éteint pas dans les familles, des couloirs de l'hôpital Bicêtre aux ruelles des bidonvilles du tiers monde, de la trace des Incas et des conquistadors aux filières de trafic d'organes.En chemin on rencontre cent personnages:paysans indiens et médecins parisiens ou new-yorkais, soldats et rebelles, musiciens de village, présentateur de télévision, policiers, sponsors de loteries, infirmière douteuse, avocat marron, négociant en reins...Fable moderne, l'histoire de cette annonce faite à une mère va vers son but, inexorable.
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818 jours d'exil furent imposés par la France au Sultan du Maroc, du 20 août 1953 au 16 novembre 1955. Sidi Mohammed Ben Youssef s'étant avéré moins malléable qu'on ne l'avait pensé en le choisissant pour succéder à son père, est déposé par le « Protecteur » et aussitôt éloigné avec sa famille proche, en Corse puis à Madagascar. Le roman suit jour après jour les tribulations d'un souverain qui doute de jamais revenir dans son pays et au pouvoir. Pourtant, son refus opiniâtre d'abdiquer, sa lointaine relégation et le nationalisme grandissant dans son pays lui confèrent bientôt une popularité accrue. Mêlant imaginaire et Histoire, l'auteur part sur les traces de l'exilé, ce « Mohammed » qu'on lui a appris, enfant, à considérer comme un ennemi, et d'un regard nouveau dessine un portrait inédit de l'homme derrière le souverain. Il fait vivre en même temps au lecteur, sur fond de Quatrième République française en bout de course, la chronique haletante de ces jours qui sonnent la fin du régime du Protectorat au Maroc.
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H.S comme Hors service. Fin 70-début 80 ce sont des dizaines de milliers d'hommes et de femmes, une industrie, une région, qui ont été ainsi exclus du jeu social par les autorités économiques et politiques, nationales et européennes.
Des années plus tard, l'écrivain narrateur a décidé de retourner voir ceux qu'ils a croisé, journaliste alors que la lutte s'organisait. Il s'appuie sur les réseaux militants d'une organisation politique alors importante, aujourd'hui marginale, pour en retrouver plusieurs, se réapproprie le fil de leurs existences sciemment brisées en même temps que leur outil de travail.
Au fil des rencontres l'écrivain décide de raconter l'histoire d'une famille particulière, mettre à nue ses profondes lézardes, entrer par son biais dans les débats et les dégâts collectifs et intimes dont trente ans plus tard la Lorraine reste marquée.
François Salvaing signe là un superbe roman sur la casse de la sidérurgie, le drame de cette classe ouvrière devenue invisible dans une société qui n'est plus intéressée que par la finance. Le récit se fait tour à tour reportage, histoire d'amour et enquête.
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«Dans la ville d'Orlac, les filles lancèrent sur nos chars lys et arums, des fleurs têtues. Il s'en prit dans les chenilles. Le temps pour les mécaniciens de réparer, nous conviâmes les lanceuses dans l'étroitesse de nos tourelles. L'inconfort des positions produisit, prétendra-t-on, des bâtards hélicoïdaux.» Voici des soldats. Hétéroclites, innombrables. Armés de frondes, de fusées. Traversant des continents, des siècles. Franchissant inlassablement les frontières. Celle aussi d'entre le réel et le fantastique. on croit reconnaître telle époque, telle bataille, tel général. Et puis... touche par touche le paysage qui paraissait familier (hiérarchies, casernes, bivouacs, bordels) se décale, et ouvre sur de féroces vertiges, ou sur des folies douces. En quelques lignes ou en quelques pages, quarante-cinq histoires qui peuvent aussi se lire comme une seule. Quarante-cinq fantaisies, quarante-cinq fantasias, au grand galop d'une écriture à la fois limpide et énigmatique, assassine et joyeuse.
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La nuit où Israël (à la suite d'une cascade d'événements trop connus du lecteur pour qu'il soit besoin de les rappeler ici) se résolut à accomplir ce qu'il tramait depuis sa naissance, envahissant les territoires qu'il n'avait pas encore colonisés, cette nuit-là Soeur Sylvie de l'Annonciation rêva qu'un canon de char, fracassant les volets, entrait dans sa chambre.
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8 novembre 1942. Les Américains bombardent le port de Casablanca et débarquent au Maroc alors sous protectorat français. Ce même jour, Armand Rouby, employé d?assurances, demande en mariage Agathe Blanc-Bléville, secrétaire à la Compagnie Florale, société de plantes à parfums.
Dix ans plus tard, Armand est administrateur de la Compagnie, et Agathe fière d?avoir donné le jour à trois garçons. Leur ascension sociale, symbolisée par l?édification d?une villa dans un quartier résidentiel, se fera sans accroc.
Mais les fondations de cette famille et de cette maison sont profondément lézardées. Agathe suffoque au foyer entre un mari autoritaire et une mère envahissante, et Armand, que son travail emmène souvent dans l?Atlas ou en France, a le sentiment de plus en plus poignant de devenir un étranger pour les siens. Et surtout la peur, peu à peu, imprègne leurs pensées, les restreint et les assèche. Peur de cette Casa, leur ville dont pourtant ils ignorent presque tout des habitants, sauf de la minorité européenne. Peur de tout perdre, statut et confort, si le Maroc recouvre son indépendance comme le réclament les mouvements nationalistes et le Sultan lui-même. Peur, vertigineuse, de la violence qu?ils voient grandir, en eux aussi, dont se colore l?éducation de leurs enfants et qui ensanglante bientôt les rues, des bidonvilles au marché central. -
Je l'ai pour ainsi dire traqué. Pendant des mois et des mois. Je voulais, pour reprendre une de ses expressions, lui faire cracher le morceau. Comment, parti de rien, il était arrivé jusqu'aux plus hautes fonctions de l'État - ou presque. Comment il avait dirigé une police parallèle puis l'officielle. Comment, plus qu'aucun autre, il avait contribué à la création de casinos et à l'expulsion de migrants. Et cetera. L'ancien ministre n'avait rien perdu de son bagout. Ni de ses ruses. Et m'oblige à raconter comment il me fit, in extremis, faux bond
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Été 1989. Ils ont vingt ans, se croisent dans une forêt d'Autriche. Renate est comédienne et fuit l'Allemagne de l'Est. Vincent, musicien, lui offre son amour et de l'accueillir à Fontenay-sous-Bois, en banlieue parisienne.
Seul problème : ses parents, Gilbert et Nuria, militants communistes, ne seront pas forcément ravis d'héberger ce qu'on appelle encore une dissidente.
Renate, libre de pensée comme de moeurs, sème vite bien des troubles chez ses hôtes. Et tandis qu'à Berlin le Mur tombe enfin, à Fontenay tous les repères vacillent et une famille se disloque.
Vif et tendu, grave mais non sans humour, Un amour au pied du Mur raconte, des quatre points de vue divergents de Renate, Vincent, Gilbert et Nuria, un séisme qui n'a pas fini de livrer ses répliques.
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« Raoul Salvaing (1925-1987), mon père, entama, à l'âge de la retraite, plusieurs cahiers d'écolier, entreprenant tantôt d'y raconter l'histoire de ses parents ou de sa vie professionnelle, tantôt d'y exposer ses vues sur la démocratie, la femme au foyer, les syndicats, les immigrés, Dieu ou l'administration. La plupart de ces textes renoncent à eux-mêmes. J'en ai tiré cependant un élan d'où sont venus, jumeaux sans l'être, deux livres. Un roman, paru il y a peu, Casa. Et ce récit, où reprenant les pas zigzagants des miens de la Belle Époque à la nôtre, de la lointaine création de l'école publique à Larcat (Ariège) à la récente fermeture de la mine de charbon de Gardanne (Bouches-du-Rhône), j'éclaire à la fois et je creuse mon vertige. Vertige devant ces quelques destinées, à la fois banales et uniques. Vertige devant l'entrelacs d'événements et de rêves, d'horreurs et de routines, d'inventions et de ruines, où elles sont prises et qu'elles contribuent à tisser ce qu'on a coutume d'appeler l'Histoire. » François Salvaing
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Lyon la confluence ; mémoires en mutation Tome 3
François Salvaing, Jacques Damez
- Textuel
- Beaux Livres Textuel
- 19 Novembre 2011
- 9782845974371
Ce troisième et dernier volume des Mémoires en mutation dévoile les prémices de la vie qui s'installe à La Confluence, nouveau coeur de ville de Lyon.
Un quartier immergé dans la nature, ouvert sur les grands paysages et façonné par les architectures les plus contemporaines.Après le départ des grues, c'est le quotidien des habitants, salariés ou promeneurs que capte le photographe Jacques Damez : les signes discrets de cette vie qui prend ses marques, aux balcons des nouveaux appartements, au bord de l'eau ou lors d'événements populaires organisés dans cet environnement en mouvement.
Il tisse des liens entre l'architecture, le paysage et les nouveaux habitants de La Confluence. L'écrivain François Salvaing, imprégné des lieux et de ces images, nous livre ici une fiction inspirée par ces multiples scènes de vie.
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De janvier à décembre 1995, je me suis rendu le vendredi aux audiences de la treizième chambre correctionnelle du tribunal de Paris. On y juge abus de confiance et escroqueries, faux et usage de faux, usurpation de titre ou d'identité... Chambre donc des artifices, qui, chacun sait, confient de précieuses vérités. Mon désir était de décrire le monde tel qu'il paraît et comparaît dans cette lucarne aux modestes dimensions.J'ai vu, j'ai entendu. Le catalogue des voies, moyens et motifs par et pour lesquels les lois sont contournées, bafouées, niées. L'inventaire des réponses que les magistrats cherchent dans les Codes et n'y trouvent pas forcément. Le cortège, enfin, d'innombrables figures et postures humaines.Dans la stupéfiante diversité des origines, des cultures, des conditions, des tempéraments, j'ai rencontré plus encore que je n'imaginais de reflets et d'échos de notre temps. Mais j'ai par-dessus tout tâché de restituer ce que chaque être, chaque histoire contenait _ comique ou tragique, dérangeant ou bouleversant _ d'absolument, d'irréductiblement unique.François SalvaingFrançois Salvaing est né en 1943 à Casablanca. Il a fait paraître, depuis 1974, sept livres de fiction dont Misayre! Misayre! (prix du Livre Inter 1988), De purs désastres, Une vie de rechange et La Nuda.
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« Et quand la parole fut au camarade Frédéric Sans, je fus frappé de ses traits tirés, de son teint plâtreux. Je n'avais jamais vu le trac lui altérer autant le visage, il avait un air qui ne lui appartenait pas mais que je reconnaissais, un air que je me rappelai avoir vu à d'autres camarades au moment où ils allaient prendre la parole, Garaudy sur les images du congrès de Nanterre avait cet air, Henri avait eu cet air un jour où il avait passé la tête dans mon bureau pour demander à voir Georges, d'urgence, Charles à un certain Comité central d'après 84, et bien d'autres, en y repensant, tout au long de ma vie militante et à tous les niveaux où elle s'était déroulée, Comité central, comité fédéral, comité de section, cellule, j'avais vu cet air à des hommes et à des femmes, cet air que peut-être j'aurai moi aussi un jour, le masque semble-t-il qui s'imprime sur vous juste avant que vous n'alliez jeter dans la mare le pavé que vous vous êtes lié au cou. Et cela n'avait rien à voir avec votre place dans la hiérarchie, votre éventuelle importance pour l'extérieur, ce masque était le vôtre quand vous vous apprêtiez à vous arracher à l'image de vous jusque-là construite et partagée avec les vôtres pour eu dévoiler une autre que, peu à peu, sans eux, malgré eux, contre eux, vous vous étiez mis à nourrir et viser. » François Salvaing est né en 1943. Parti est son dixième livre de fiction.
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Et si je étais beaucoup d'autres? J'ai écrit ces dix nouvelles comme on essaie des masques, prenant avec le même plaisir des identités inaccessibles ou de très familières. Tour à tour employée de supermarché tramant une virée, coureur cycliste nanti d'un frère promoteur et encombrant, syndicaliste au lendemain d'un accident du travail, bibliothécaire inquiète sur le chemin de Valmy, chef d'orchestre à la retraite, amoureux à Florence, rescapé de la route luttant contre la convalescence, jouranliste interviewant son sosie, étudiant tiré de sa douche par Brigitte B., star nationale...Je. Jeux. J'eux. Si c'était à revivre, je serais toujours plus nombreux.François Salvaing est né en 1943 à Casablanca. Il a fait paraître, depuis 1974, sept livres de fiction dont Misayre! Misayre! (prix du Livre Inter 1988), De purs désastres, Une vie de rechange et La Nuda. En 1996, il a publié chez Fayard, Vendredi treizième chambre.
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"Quelle est votre idée d'une carrière ? demanda William Lévêque - c'était le nouveau DRH, sorti de l'été, venu de l'automobile.
- Trois ans par poste.
- Pourquoi ?
- Plus, on s'encroûte et les autres vous pensent encalminé. Moins, on ne va pas au fond des choses, on ne connaît pas la mer, seulement la vague.
- Décrivez ces trois années.
- La première, on fait ses armes, quelques erreurs. La deuxième, on trouve son rythme de croisière. La troisième, on donne et on tire le maximum, de soi, des autres.
- La troisième année seulement ? Moi, je dirais : la première semaine de la première année, le premier jour de la première semaine, la première heure, la première minute, la première seconde du premier jour."F.S. -
La politique
François Salvaing
- La découverte
- Francais Peints Par Eux-memes
- 20 Mars 2003
- 9782707135964
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Rouge gorge, rue du faubourg-du-temple
François Salvaing
- Autrement
- Noir Urbain
- 20 Mai 2005
- 9782746707047
Atteinte d'un cancer en phase terminale, Laure remonte la rue du Faubourg du Temple et passe devant le n° 43. Un camion rempli de vitres est arrêté au feu rouge et dans ses reflets, Laure voit une femme égorger un homme. L'image fugitive lui a permis de distinguer un bras décharné d'où descend un filet rouge. Seule à avoir vu ce crime, Laure, confrontée à sa conscience, raconte sa vision à l'accueil où une personne lui indique qu'elle est peut-être due aux médicaments qu'elle absorbe. Persuadée que cette femme n'a pas tué par plaisir, Laure se met en quête de la retrouver.
Dans une pharmacie, elle l'identifie à cause de son bras blessé. Les deux femmes, Laure & Madeleine sympathisent. Cette dernière court les marabouts pour soigner sa copine qui, au bout de deux semaines, retrouve sa peau rose et sort bien plus souvent avec son mari Gérard. Alors qu'ils sont allés danser dans une boîte, Madeleine les retrouve et met Laure dans l'obligation de la
présenter. Plusieurs semaines passent sans qu'elles ne se voient. Un après-midi, Laure se repose dans sa chambre lorsque Madeleine sonne à sa porte et entre. Quelques heures après, en se réveillant, Laure pressent le drame. Gérard en rentrant, a voulu téléphoner. Croyant qu'il allait la
dénoncer, Madeleine l'a tué avant de découper son corps en morceaux répartis ensuite dans des sacs poubelle. Laure reste prostrée dans son appartement jusqu'à ce qu'un des fils de Gérard enfonce la porte. Puis en quelques lignes, suit la narration de l'entrevue entre Laure et la juge où
déjà les accusations d'hallucinée fusent sur son compte car Madeleine reste introuvable. Pourtant, Laure est sûre de son existence et pour preuve, elle cite un dialogue qui porte autour d'un couteau à pain. Mais est-ce si évident oe
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Le gouverneur et sa gouvernante
Jacques Carol, François Salvaing
- Le Pas D'Oiseau
- 1 Mai 2015
- 9782917971475
Émile Pinet-Laprade (1822-1869) est né à Mirepoix (Ariège), Marie Assar on ne sait où, au Sénégal. Lorsqu'ils se rencontrent à Gorée, en 1849, Émile, 27 ans, est capitaine du Génie dans l'armée française ; Marie, près de dix de moins, est une esclave fraîchement libérée par la loi Schoelcher. Leur liaison durera vingt ans, jusqu'à la mort, par le choléra, d'Émile devenu gouverneur de la colonie par la grâce de l'empereur Napoléon III.
Le Gouverneur et sa gouvernante, s'appuyant sur un demi-siècle de correspondance (plus de mille lettres échangées entre la France et le Sénégal), reconstitue l'évolution des pensées et de la carrière d'un officier dans ces premiers temps de la conquête coloniale, l'histoire du long amour entre un Blanc et une Noire, scandaleux pour l'époque. L'histoire aussi, encore plus improbable, d'une Africaine venue, après la mort de son compagnon, protester de ses droits devant un tribunal français au tout début de la IIIe République.
Né à Casablanca d'une mère antillo-calaisienne et d'un père ariégeois, François Salvaing a écrit une vingtaine de romans, dont Misayre ! Misayre !, prix du Livre Inter en 1988, et Parti, grand prix de la Société des Gens de lettres en 2000.
Jacques Carol, ancien consultant international, a longtemps vécu au Sénégal. Il s'est plongé avec passion dans la riche correspondance que lui ont confiée les héritiers d'Émile Pinet-Laprade, ce bâtisseur et visionnaire à l'origine de Dakar et de son port.
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Gilles fait la connaissance de Maud. Quelques mois plus tard, par hasard, il rencontre Matilda qu'il n'a pas vue depuis sept ans. Très vite, il lui parle de Maud, des confidences que lui fait Maud, des questions qu'il se pose sur Maud. Matilda fronce les sourcils : « Pardonne-moi,mais tu devrais éviter cette fille. D'après ce que tu racontes, elle a tout d'une... » Matilda a l'air préoccupé. Alors Gilles ment.
Cinéaste, Gilles titube entre les scénarios qu'il écrit et les échecs qu'il accumule, l'envie de créer et la tentation de renoncer, la construction amoureuse et d'éphémères dépenses sexuelles. Mais surtout entre Maud et Matilda, qui ne se connaissent pas mais savent l'existence l'une de l'autre, et cherchent confusément à se rencontrer à travers l'homme que chacune, lumineuse à sa façon, aime, soutient et domine.
En équilibre sur sa pointe, le triangle va basculer.
Cruel roman d'amour. Et d'amours multiples, vécues ou rêvées : nos vies ne sont-elles pas souterrainement irriguées, aussi, par les liaisons à côté desquelles nous passons ?
François Salvaing a publié plus de vingt livres depuis 1974. Parmi ses romans, Misayre ! Misayre ! a obtenu le Prix Livre Inter et Parti celui de la SGDL. Chez Fayard, il a publié, entre autres, Le Coeur trouble (2005) et Jourdain (2006)