Une famille n'est jamais autant une famille qu'en vacances. En vacances on voit sa peau.Durant leur congé estival à Royan, les Legendre sont très performants : la mère excelle en communication de crise, la petite en piano, et le père en running. Sa montre GPS compte ses pas. Chaque jour davantage de pas. Cette famille de la bourgeoisie parisienne est en croissance.Seul le petit dernier tarde à performer. Tarde à apprendre à lire. Ou refuse d'apprendre. Il fait peut-être de la résistance passive. Sur une plage, il creuse un trou pour l'évasion.
Non, en politique, les extrêmes ne se rejoignent pas. Ce livre démontre pourquoi.
« Après un débat, il y a toujours un débat. C'est ce qui arrive à Lyon à François Bégaudeau, écrivain, essayiste et réalisateur. Des admirateurs, du moins se présentent-ils ainsi, lui proposent de prolonger autour d'une bière. Après les premiers échanges, l'auteur se rend vite compte qu'il a affaire au camp d'en face. » Ouest-France
«Ne rien dire, ne pas s'envoler dans le commentaire, rester à la confluence du savoir et de l'ignorance, au pied du mur. Montrer comment c'est, comment ça se passe, comment ça marche, comment ça ne marche pas. Diviser les discours par des faits, les idées par des gestes. Juste documenter la quotidienneté laborieuse.» Entre les murs s'inspire de l'ordinaire tragi-comique d'un professeur de français. Dans ce roman écrit au plus près du réel, François Bégaudeau révèle et investit l'état brut d'une langue vivante, la nôtre, dont le collège est la plus fidèle chambre d'échos.
S'adressant à l'électeur d'Emmanuel Macron, François Bégaudeau fait la somme des aveuglements qui le font se prendre pour un progressiste de pointe là où il n'est qu'un conservateur de base.
Tu es un bourgeois. Mais le propre du bourgeois, c'est de ne jamais se reconnaître comme tel.
Petit test : tu votes toujours au second tour des élections quand l'extrême droite y est qualifiée, pour lui faire barrage. Par conséquent, l'abstention te paraît à la fois indigne et incompréhensible. Tu redoutes les populismes, dont tu parles le plus souvent au pluriel. Tu es bien convaincu qu'au fond les extrêmes se touchent. L'élection de Donald Trump et le Brexit t'ont inspiré une sainte horreur, mais depuis lors tu ne suis que d'assez loin ce qui se passe aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Naturellement tu dénonces les conflits d'intérêts, mais tu penses qu'en voir partout relève du complotisme. Tu utilises parfois (souvent ?) dans une même phrase les mots racisme, nationalisme, xénophobie et repli sur soi. Tu leur préfères définitivement le mot ouverture.
Si tu as répondu oui au moins une fois, ce livre parle de toi. Prends le risque de l'ouvrir.
Dans une France contemporaine fracturée, un ouvrier, Cristiano Cunhal, est licencié par l'usine dans laquelle il travaillait depuis quinze ans. Peu après avoir découvert les échanges érotiques de sa compagne, Louisa, et de son amant, Romain, il décide de s'immoler par le feu. Dès lors, chacun s'interroge sur les causes réelles de son acte. Poussés par la mauvaise conscience, Louisa, la prolétaire kabyle, et Romain, le bobo trentenaire, vont chercher par tous les moyens à venger l'honneur déchu de l'ouvrier sacrifié. En guerre questionne avec une rigueur implacable les déterminismes socioculturels d'un scandale lié au monde du travail qu'on pourrait ranger dans un registre purement passionnel. François Bégaudeau propose une fresque documentée d'une France fracturée, en autopsiant l'histoire d'amour utopique entre deux êtres issus de mondes qui n'auraient pas dû se croiser.
«Depuis vingt ans à vrai dire je n'ai plus cessé de rire. C'en est troublant, presque inquiétant, une anomalie car il y aurait plutôt de quoi pleurer, tragédies, saloperies, maladies, labeur de vivre, effroi de ne plus.
Toujours j'ai donné le change, mais aujourd'hui me trouve las d'esquiver et pressé d'admettre qu'en effet il y a quelque chose qu'il ne faut plus tarder à raconter.
Le temps est venu quoi qu'il m'en coûte de remonter à la blessure.
De remonter à 86.
À l'été 86.»
Annecy, automne 1995. Jeanne Deligny, 44 ans, infirmière, est retrouvée morte sur le palier de son appartement, égorgée d'un coup de cutter.
Ce crime n'ayant aucun motif apparent, l'enquête piétine, jusqu'à la découverte d'une pièce à conviction qui permet de retrouver la trace d'un suspect.
S'inspirant de ce fait divers, François Bégaudeau n'en a conservé que les grandes lignes : la configuration du crime, son motif, et surtout l'ancrage des protagonistes dans un quotidien ordinaire. Au suspense qui sous-tend cette intrigue criminelle s'ajoute l'attention minutieuse portée à l'intériorité de personnages quelconques (enquêteurs, témoins, assassin, journalistes, proches de la victime, jurés), soudain révélés dans leur complexité moléculaire. Sans prétendre lever le mystère de leur passage à l'acte, ni distinguer le fautif de l'innocent, François Bégaudeau souligne le décor mental de ces années 90 ou les routines illogiques de l'appareil judiciaire.
Finale de la coupe d'europe de football.
A la fin de la deuxième mi-temps, juste avant les prolongations, un entraîneur livre d'ultimes conseils à ses joueurs et les exhorte à " jouer juste ". mais entre franc-parler et digressions métaphysiques, ce discours déborde son sujet, et vient bientôt s'immiscer le récit d'un amour passé avec une certaine julie. chorégraphies amoureuse et sportive sont liées plus qu'on ne le croit. dans ce premier roman atypique, françois bégaudeau a su habiter une parole à la fois artificieuse et fébrile, badine et hallucinée.
Le lecteur est emporté dans une logorrhée verbale, dont les à-côtés comiques redoublent le vertige mental, qui révèle les failles et les aveuglements de ce narrateur donquichottesque.
"La France des années 70 est un banquet gaulois où l'on boit et mange en parlant fort sous le regard magnanime de nos hommes politiques punaisés au mur comme on place un patriarche en bout de table.
Moi je suis à l'autre bout, disposé à imiter ce qui passe, à devenir un adulte comme ceux qui me nourrissent, me servent des grenadines, me reprennent si je jure, me déposent à l'école publique. Bientôt je prendrai leur place, puis celle du patriarche. Une vie se sera passée et dedans il y aura eu de la politique, dès le début et jusqu'à la fin.
Elle ne s'est pas passée comme ça." Ni manuel de conduite, ni texte prosélyte, ni justification complaisante, ni examen de conscience, ni autoportrait générationnel, Deux singes ou ma vie politique emprunte à l'ensemble de ces registres, tout en les détournant de leurs lieux communs.
" À trente-cinq ans il fut temps que je sois un homme.
Les hommes avaient des voitures, ils y transportaient des gens et des choses pour vivre. Les hommes avaient des enfants qui s'appelaient Léo. Une fois j'en avais entendu un demander comment volent les avions, le père avait dit avec des ailes. L'enfant s'en était contenté, le père n'avait pas besoin d'en dire plus pour asseoir sa légitimité, c'était un homme. " Ce roman à épisodes brouille les pistes de l'existence de Jules, amateur de conquêtes improbables et célibataire intermittent.
De malentendus jouissifs en gags à répétition, l'auteur tient la chronique de ses aventures et fiascos parmi une dizaine de trentenaires des deux sexes. À moins que ce jeu de rôles n'implose pour s'ouvrir à une fantaisie sentimentale, assumée dans toute sa douceur.
« La littérature ne forme pas une famille harmonieuse réunie par une mamie centenaire. Quand bien même on aurait tout le monde à table, y compris Cendrars toujours en vadrouille, ça grimace, ça se taquine, ça se frictionne, ça se frottouille. Bernanos insulte Diderot qui fait des oreilles de lapin à Mme de Staël qui drague Baudelaire qui a encore vomi.
T'as dit littérature, t'as rien dit. »
Un conflit familial vu à travers le regard incisif de l'auteur d'Entre les murs dans une courte pièce où l'action se déroule en temps réel. + Une interview exclusive de l'auteur en fin d'ouvrage !
Liberté, égalité, fraternité : notre devise n'est-elle pas la plus belle, la mieux rythmée, mais surtout la plus audacieuse, la plus moderne, celle qui montre la voie à l'humanité ?
Missionné par la République auprès des « jeunes » pour redonner sens à la légende nationale, un homme s'exerce à faire résonner son discours. Guidé par une coach hyper motivée, il s'interroge : Quel est le « socle moral » de notre République ? Justement en ces temps de crise civique, où en est-on ? La liberté, est-ce faire ce que l'on veut ? À quoi sert l'égalité ? Et la fraternité dans tout ça ?
Cette joute oratoire portée sur le discours politique nous rappelle surtout qu'en démocratie, c'est par la dispute que le sens se construit.
Au commencement était la grossesse, le ventre rond, empli de vie, gros de promesses. Mais aussi d'appréhensions, de réflexions, de souvenirs... Car l'attente de l'heureux événement engendre une foule de sentiments et de mouvements contradictoires et c'est pour les futurs parents l'occasion, souvent, de faire le point sur leur propre existence.
Avec Au début François Bégaudeau nous entraîne dans l'infini mystère de la gestation et signe un magnifique recueil de récits pleins de suspense, d'humour et d'amour sur la maternité.