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Gérard Cartier
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Librement inspiré par Le Tour de France de deux enfants - mais aussi par Le Dépaysement de Jean-Christophe Bailly - Le Voyage intérieur propose un fascinant périple à travers la France d'aujourd'hui : un itinéraire région par région dont les poèmes sont autant d'étapes et où les échos littéraires et historiques se mêlent aux éclats de la vie quotidienne, aux paysages urbains, aux mutations discernables comme aux données immuables du présent. Ces documentaires relèvent pourtant moins du strict reportage que d'une plongée attentive dans la mémoire plus secrète des lieux qu'ils traversent et dont ils ramènent des images à la fois tangibles et souvent plus insaisissables - comme à la croisée de chemins invisibles, dans les strates du temps : poème inscrit dans l'Histoire, mais troublé de bout en bout par la vertu d'un sentiment géographique qui en est la source lumineuse et cachée.
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Dans ce texte divisé en soixante-trois chapitres, soit le nombre de cases d'un jeu de l'oie dont il s'inspire, l'auteur jongle avec le temps en voyageant entre le Vercors et Turin.
Dans un double cheminement littéraire et historique, la prose subtile et limpide sert une structure audacieuse. Un ensemble de récits enchâssés transporte dans le passé le protagoniste pour des (en)quêtes sur des personnages emblématiques : Mireille Provence, dite « l'Espionne du Vercors », dont les exactions sont reconstituées par une investigation inédite; un oncle maquisard mort dans la tragédie du Vercors en 1944; également, la cavale d'un mystérieux collaborateur et de son épouse à travers l'Italie de l'après-guerre.
Quant au présent, il se situe dans le Val de Suse où doit être percé un tunnel de la ligne LGV Lyon-Turin en butte à une opposition violente. Il est aussi constitué des amours tourmentées du chroniqueur et de sa recherche obsessionnelle et passionnée de l'oie noire d'un jeu, véritable mystère et figure centrale du roman dans une subtile mise en abyme. Le goût de l'intrigue conduit à des incursions dans le monde de la cryptographie.
Le narrateur se meut à l'intérieur de son texte tel un pion du jeu, déplacé et balloté au gré des coups du sort. Cet aspect hasardeux, complètement maîtrisé, est à mettre au crédit de l'intérêt sans cesse renouvelé d'un ouvrage qui progresse par « sauts et gambades ». -
Après le Supplément de Diderot, Gérard Cartier revient à Bougainville et à son voyage d'exploration scientifique autour du monde.
Il nous invite à un voyage à travers la création vers la vérité pratique, ce but de l'esprit qui était aussi celui de la poésie pour Éluard via Lautréamont. Dans cette confrontation à la géographie, à l'histoire, aux sciences, il s'y dit beaucoup de notre temps.
Poésie aux vers démaillés qu'un souffle épique traverse et porte - mais sans emphase - avec juste ce qu'il faut de savoir, de références et d'espoirs.
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« Ces impromptus, fruits de peu d'années, il y a vingt ans, ou hier peut-être, sont tirés d'un carnet où dorment des notes de voyages, de la Baltique à l'Italie, et des bribes de poèmes. Aussi bien, comme le dit le titre, des promenades fréquentes dans Avignon...Ces instants précaires, saisis dans l'embarras des formes brèves, n'en sont pas moins chers à celui qu'ils font revivre - qu'ils inventent. Ce personnage secret, ce voyageur imprévisible, appelez-le Gérard Cartier si vous voulez. » G. Cartier
Cette suite poétique fait, d'une certaine manière, pendant au Voyage intérieur (2023) qui arpentait, en France, Les lieux privilégiés de l'auteur. Ici, c'est au tour du monde (Laos, Irlande, Italie...) qu'une certaine errance intérieure vagabonde par et dans le poème, toujours portée par la singulière métrique de Cartier...
A noter que les photographies d'Emmanuel Moses montrent toutes des affiches lacérées du métro -
Revue Europe n.1127 : Jude Stephan / Maurice Chappaz
Gérard Cartier
- Revue Europe
- Revue Europe
- 2 Mars 2023
- 9782351501276
En poésie d'abord, mais en prose aussi, Jude Stéfan (19302020) est l'auteur d'une oeuvre à la fois très singulière et riche d'affinités avec des voix anciennes et toujours vives, de Catulle à François Villon, de Maurice Scève et Louise Labé aux poètes de l'âge baroque.
Autant dire que la langue de ce poète, d'une extraordinaire invention, rebrasse dans sa modernité toute une tradition lyrique, Grecs et Latins compris. L'écriture était pour Jude Stéfan le seul recours contre le vertige de notre impermanence. Si le registre thématique de son oeuvre se déploie pour une large part autour de l'amour et de la mort, c'est avec des accents neufs, un phrasé unique, des arabesques d'accords et de dissonances. Le « festoyant français » de ce poète explore le côté noir du lyrisme. N'ignorant rien de la mort charnelle, il glorifie l'éros qui lutte contre la mort par caresses et plaisirs.
Car l'amour est pour Stéfan une vertu active, un instinct de vie désespéré, une ardeur indissociable des gestes qui l'accomplissent. La galerie d'amantes qui jalonne son oeuvre, réelles et nommées, ou cachées sous une image, ou feintes, est impressionnante. Elles sont une source inépuisable d'inventions, irriguant tous ses livres jusqu'au dernier, en un immense blason du corps féminin, avant que l'âge le saisisse et qu'un destin malicieux le fasse mourir à Saint-Désir...
Encouragé à ses débuts par Charles-Ferdinand Ramuz et Gustave Roud, bientôt salué par Paul Éluard, Maurice Chappaz (19162009) est l'un des grands auteurs suisses de notre temps. Autant dans sa vie cet écrivain valaisan a déambulé, nomadisé, marché par monts et par vaux ; autant il est resté fidèle à la poésie et aux écritures de soi. Il n'a écrit ni roman, ni nouvelle, préférant le réel à la fiction, avec comme boussole l'attention au monde. Lire Chappaz, c'est aller à la rencontre d'une langue inouïe par la savoureuse étendue de ses registres, du murmure à l'imprécation, des accents carnavalesques à une ampleur lyrique célébrant la vie jusque dans ses désillusions.
Comme l'a remarqué Philippe Jaccottet, Chappaz n'en demeure pas moins un poète de la contemplation chez qui « l'émerveillement, la tendresse, l'attente suscitent un ruissellement d'images aussi vif, aussi frais qu'un jeune torrent. » Dans le dernier quart du siècle dernier, Maurice Chappaz, amoureux des montagnes, des ascensions vers les cimes, en vint à incarner la figure d'un lanceur d'alerte en dénonçant avec une rare vigueur pamphlétaire la spéculation sauvage qui défigurait les vallées alpines. -
Si passe au milieu du printemps - une beauté
en hâte - malgré ce qu'en disent les livres
& l'âge - comment - pour ne l'étreindre pas
n'avoir l'âme obscurcie - un grand ciel vert
entre les arbres noirs - fuit - déjà est passée
à bicyclette - la beauté -
Un triptyque dont les volets latéraux sont inspirés l'un de L'Art d'aimer, l'autre des Remèdes à l'amour d'Ovide, encadrant une série de poèmes fugitifs : Les amours de Loris. Ceux-ci forment la "partie du dessous" d'un échange amoureux, dont la partie du dessus (Les amours d'Ornel) est laissée à l'imagination du lecteur. / Les adaptations d'Ovide sont extrêmement libres. Elles jouent sur les faux sens suggérés par la vieille langue et sont parfois fortement extrapolées. / Des extraits ont été publiés en revues sous le nom d'Ornel Colomb, le narrateur de L'Oca nera (La Thébaïde, 2019 [En aparté. Cela contribuera-t-il à renforcer le processus d'identification personnage /auteur ?] ; les impromptus des Amours de Lorissont nés dans le temps et les circonstances du roman. Ils sont voués à Livia, son héroïne - ou à la Loris qu'on voudra. » Jouant discrètement avec la typographie et la mise en page, afin de marquer différents modes de respiration, et ainsi renforcer le souffle (épique ?) qui l'anime, ces « poèmes fugitifs » se déploient tout au long de deux fois quatre saisons... -
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Ce livre, comme l'indique son titre, est une manière de roman : celui d'une enfant qui grandit, découvre le monde et s'émancipe ; c'est aussi le roman de son père, qui l'élève seul et à qui elle échappe peu à peu. Deux vies mêlées (et même trois, car c'est en creux le roman de "l'absente", la mère de Mara, disparue peu après la naissance de sa fille), où la fiction sert une autre vérité que celle des événements, et que l'on se gardera de réduire à une composante autobiographique. S'il s'agit d'un roman quant au récit, c'est bien un livre de poésie, affranchi de tout prosaïsme, multipliant les formes et les rythmes, aux vers souvent troués par des blancs, comme autant de pauses pour la voix et de suspension du sens.
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Dessin de Gérard Titus-Carmel.
Ces métamorphoses ne doivent rien à Ovide. Ce sont celles de l'auteur à l'approche de l'âge : déloger de soi, éprouver tous les sentiments, toutes les passions tour à tour, ou conjointement, avant qu'il soit trop tard. Autoportrait en faune...
Que le vent longtemps me porte à l'aventure/ À faire ici et là de tout ma fortune/ Quelques morts en hâte et de nombreuses vies/ Ne mendiant rien qui ne me soit donné/ En songe ou en vérité ......... le fleuve Amour/ Et la beauté instantanée/ Ces métamorphoses sont aussi celles du livre, dont la forme change selon le point de vue, à la manière des anamorphoses, et un hommage aux poètes, évoqués de façon parfois détournée. C'est enfin un hommage à la langue - à l'instrument du goût : un menu ironique dont les services colorent discrètement les pages.
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Du franglais au volapuk ou le perroquet aztèque
Gérard Cartier
- Obsidiane
- Les Placets Invectifs
- 22 Novembre 2019
- 9782916447957
J'avais écrit pour me décharger de la bile accumulée après une longue fréquentation de la presse et des radios, simple saignée verbale pour combattre une lente intoxication à l'anglais.
Ma guillotine ayant reçu bon accueil, l'éditeur d'Obsidiane m'a demandé de l'amplifier pour cette collection de « placets invectifs ». Placet dit sa nature : « écrit adressé à une personne détenant un pouvoir pour lui demander justice ». Invectif dit son humeur. Quant à sa méthode, elle doit presque tout au hasard. Ayant glané durant quelques mois ce qui se présentait touchant mon sujet - enseignes et affiches des rues, propos entendus à la radio, diatribes sur les réseaux sociaux, citations prélevées durant mes lectures -, et ayant rappelé à moi, du fond de mon Monomotapa, quelques leçons tirées de mon expérience professionnelle, j'ai vu les idées naître spontanément : je me suis contenté de les organiser aussi clairement et distinctement que possible, selon les recommandations de l'école. Pour n'être ni sociologue (mais quand on a appris à lire dans Jules Verne et à penser dans Engels, n'en sait-on pas assez ?), ni linguiste, hélas (ce vieux rêve qui me poursuit : gravir l'escalier en spirale de la tour de Babel et posséder toutes les langues...), pour n'être ni Bruno Latour ni Claude Hagège, doit-on se priver de raisonner de la société et de la grammaire, comme tout un chacun ?
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Le livre (dont on trouve les premières traces dans Le Hasard, publié en 2004 par Obsidiane) transporte la légende de Tristan à la fin du dernier siècle, au milieu de la crise irlandaise qui secoue alors le Royaume-Uni. Mais seul importe l'amour sauvage et désespéré unissant les amants, qui ne peut se résoudre que dans la mort :
Ils veulent subir cette passion qui les blesse Et que toute leur raison condamne...
Le poème interprète librement le récit, restituant l'ambigüité que les altérations du temps donnent aux anciens manuscrits.
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Dans cet ouvrage, nous trouvons Les Ursulines, Al Jazaïr, Le Norois, Le hasard, Nora et La solitude.
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Je suis un pâle enfant du vieux Paris... anthologie
François Coppée, Gérard Cartier
- Le Temps Des Cerises
- Vivre En Poesie
- 10 Novembre 2010
- 9782841098415
Le lecteur d'aujourd'hui connaît François Coppée surtout par le biais des constantes querelles littéraires qui l'opposaient aux grands poètes de son époque. Il est vrai que Rimbaud, Verlaine ou Charles Cros ne se privaient pas dans leurs vers de villipender celui qu'ils considéraient comme un poète convenu et prosaïque.
Néanmoins, l'auteur des textes réunis dans cette anthologie était un observateur infatigable de ceux qu'il aimait à appeler « les petites gens » et son oeuvre reflète, avec talent, une certaine vérité poétique de la vie quotidienne d'un XIXème siècle que nous ne connaissons, finalement, pas si bien que cela...
Les poèmes de l'anthologie sont accompagnés d'un dossier, Les Vieux Coppées, réunissant des textes de Rimbaud, Verlaine ou d'autres, parodiant le poète des « petites gens ».
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«L'Oca nera», premier roman labyrinthique placé sous le signe du jeu de l'oie, entrelaçait époques, lieux et personnages pour la plus grande joie du lecteur. Avec Ex Machina, l'auteur donne son carnet de bord avec ses notes, ses réflexions, ses doutes sur son oeuvre en devenir.Si on osait : un «work in progress» dans le «scriptorium».Extraits :4 nov. 2012. J'avance sans ordre, tout au plaisir de me dilapider. L'auteur est fantasque, le lecteur raisonnable : comment ces récits pourraient-ils les réconcilier? Les grands livres, ce sont peut-être ceux où chacun cède assez au désir de l'autre pour que tous deux y trouvent leur plaisir.11 nov. 2012. Vu hier au Musée des Beaux-arts de Chambéry, dans l'exposition consacrée à Laurent Pécheux (l'un de ces petits maîtres du XVIIIe que l'on oublie dans les rétrospectives, qui fut pourtant un peintre délicat et l'inventeur du néo-classicisme), une toile représentant Minerve voilée, la taille prise dans une draperie mauve, assise au chevet d'un lit où une jeune femme nue, allongée dans la pose de la Vénus d'Urbino, nous regarde en rêvant, indifférente aux leçons de sa demi-soeur, effleurant d'une main une couronne de roses et froissant de l'autre un coin de drap entre ses cuisses, tandis qu'une bande d'amours chasse au filet des colombes égarées dans les courtines. Voilà : le lecteur est Minerve, la vierge sage, et l'auteur cette courtisane abandonnée aux plaisirs de l'instant, et d'abord à celui de l'imagination, le premier des péchés.
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On écrit avec ce qu'on a lu. pour ou contre, sans doute, mais jamais sans. Ni roman ni essai, Cabinet de société est une sorte d'épopée avec, comme héroïne principale, la littérature.
Jean Le Boël Et longtemps j'ai vécu ce que vous fûtes Epousant tour à tour vos passions bigarrées Car pour les vivants je n'en ai aucun goût Ne cherchant plus la joie ni la vérité Mais l'oubli seulementl'oubli et rêver Votre vie dans la mienne moi qui de moi Ne sais me satisfaire
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L'ultime Thulé ; jeu de l'oie
Gérard Cartier
- Flammarion
- Poesie Flammarion
- 21 Mars 2018
- 9782081421165
L'ultime Thulé s'inspire du voyage légendaire de saint Brendan, parti à la recherche des îles les plus reculées, et entraîne son lecteur dans une traversée géographique et temporelle qui témoigne aussi d'une enquête plus inquiète au plus profond de soi. L'invention formelle accompagne et amplifie la rigueur de cette méditation, l'émergence de paysages intérieurs qui sont autant de terres de langage, entre modernité et tradition. En filigrane, l'auteur propose aussi un jeu de l'oie où l'on peut naviguer à sa guise, sans contredire la visée plus secrète de son périple : la quête d'un graal arctique dont ce poème du XXIe siècle vient prendre le relais dans une langue sans âge, superbement réinventée.
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Notre-Dame de Paris
Jean-pierre Cartier, Joseph Doré, Patrick Jacquin, Gérard Pelletier, Dany Sandron, André Vingt-trois
- Place Des Victoires / La Nuee Bleue
- La Grace D'une Cathedrale
- 4 Octobre 2012
- 9782809907988
Notre-Dame de Paris est le livre officiel du diocèse de Paris pour les 850 ans de Notre Dame. Il est le livre le plus complet et le mieux illustré parmi les livres parus sur Notre-Dame. Ses auteurs sont les plus éminents spécialistes de la cathédrale parisienne. Le livre documente notamment la voûte, qui a brûlé lors de l'incendie de 2019.
- Cet ouvrage est une coédition LA NUÉE BLEUE / PLACE DES VICTOIRES, dans la collection à succès La Grâce d'une Cathédrale.
Notre Dame de Paris a été et reste certainement la cathédrale la plus célèbre du monde.
De Saint-Denis, premier évêque de Paris, à l'abbé Suger qui l'a bâtie au XIIe siècle, jusqu'aux cardinaux Lustiger et Vingt-Trois, les prélats à qui elle a été confiée ont marqué l'histoire de l'Église et de la Cité.
Notre-Dame de Paris se distingue par son architecture structurée et les masses équilibrées de sa façade.
Mais la cathédrale parisienne est également connue pour son spendide choeur baroque, la délicatesse de ses sculptures et la luxuriance de ses vitraux.
Projet dirigé par le cardinal Mgr André Vingt-Trois, Notre-Dame de Paris est un livre exceptionnel d'art, d'histoire et de foi, qui présente la somme des connaissances actuelles sur Notre-Dame de Paris.
- Rédigé par 50 auteurs : historiens, historiens de l'art, théologiens, architectes...
- Un livre monumental : 4 kg, 500 pages, 600 illustrations. -
L'imaginaire d'après nature
Henri Cartier-Bresson, Martine Franck
- Fata Morgana
- 1 Janvier 1996
- 9782851944238
Par l'un des plus grands reporter et photographe de ce siècle, ce livre rassemble des réflexions sur son art, des souvenirs de voyage (en Chine, URSS, Cuba...) ou évoque ses amis artistes, écrivains et photographes (Giacometti, Breton, Jean Renoir, Doisneau, Cana...). C'est toujours un art bref, une improvisation réussie grâce à ce sens de l'instant décisif, aussi saisissant dans l'écriture que dans la photographie.