Filtrer
Support
Éditeurs
Langues
Prix
Fayard
-
L'ascension des ducs de Bourgogne de la Maison de Valois, à l'automne du Moyen Age, constitue l'un des moments les plus fascinants de l'histoire de l'Europe occidentale. Et aussi l'un des moments les plus inquiétants pour l'avenir du royaume de France. Après avoir plongé solidement les racines de leur pouvoir dans la riche terre de Bourgogne, ces princes français étendirent leur puissance aux opulentes contrées du nord de la Somme, aux bassins de l'Escaut et de la Meuse, puis, par la recherche de débouchés économiques vers les voies commerciales du Rhin et du Rhône, s'aventurèrent jusqu'au rêve d'une nouvelle Lotharingie. Ce rêve s'effondra en 1477, par la défaite et la mort de Charles le Téméraire devant les murs de Nancy.
L'héritage bourguignon passe alors à une jeune fille qui n'a pas vingt ans, Marie, à la grande joie de Louis XI, qui l'a tenue sur les fonts baptismaux en la chapelle du Coudenberg. Sous-estimant la force de caractère de sa filleule, le roi de France croit n'en faire qu'une bouchée.
Or, Marie de Bourgogne, qui n'a rien d'une Iphigénie soumise au destin, saura affronter à la fois les attaques et les intrigues de Louis XI et les rancoeurs accumulées des peuples de Flandre et de Brabant. Par son courage physique, son entendement, son aptitude à s'adapter aux situations les plus diverses, elle désarme les oppositions et conquiert l'amour de ses sujets. Par son mariage avec Maximilien d'Autriche _ qu'elle impose aux Etats généraux _ elle limite le rétrécissement de ses Etats, désormais privés du duché de Bourgogne.
Un grand règne paraissait commencer. Une stupide chute de cheval y mit brutalement fin, un matin de mars 1482, au cours d'une chasse à l'oiseau dans les bois et marécages de Wijnendale. Mais un petit-fils de Marie de Bourgogne s'appellera Charles Quint...
Conservateur honoraire aux Musées royaux d'Art et d'Histoire de Belgique, professeur d'histoire économique et sociale à l'ICHEC, Georges-Henri Dumont a été le directeur de Cabinet de plusieurs ministres belges de la Culture française. Il est à présent membre du Conseil Exécutif de l'UNESCO. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages d'histoire dont La vie quotidienne en Belgique sous le règne de Léopold II, une Histoire de la Belgique et une biographie d'Elisabeth de Belgique (Fayard, 1986).
-
Forte personnalité s'il en est, le roi des Belges Léopold II (1835-1865-1909) a pu être critiqué par ses contemporains _ et encore pas par tous _, mais il apparaît sans aucun doute, avec le recul, comme le plus grand des souverains que la Belgique ait connus depuis sa création en 1830. Le chroniqueur français de la Revue des Deux Mondes voyait juste en écrivant lors de sa mort: Ce n'est pas assez de vanter son intelligence [...], mais il a été un homme d'action, ce qui est moins commun, et on est obligé de remonter assez haut dans l'histoire pour retrouver l'exemple d'une imagination aussi hardie, d'une volonté aussi forte, d'une persévérance aussi tenace. Doté, de par la Constitution, de pouvoirs peu étendus, il a pourtant joué, par des voies détournées, un rôle capital dans l'essor économique, colonial (créateur de l'Etat indépendant du Congo dont il était souverain à titre personnel, il légua ce territoire à ses compatriotes), diplomatique (ses alliances faisaient de lui un familier de toutes les Cours d'Europe: il était le cousin de Victoria et aussi du Kaiser), politique (sous son règne, les institutions se sont affermies) et même militaire (après 1890, voyant venir les périls, il usa de son prestige pour que le gouvernement institue une loi sur le service militaire personnel) de la Belgique.Passionné et ardent, cultivé et aimant la vie sous toutes ses formes, il figure à juste titre dans la galerie des personnalités de premier plan de l'Europe du XIXe siècle et du début du XXe.Membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, Georges-Henri Dumont a été professeur d'histoire économique et sociale et d'histoire de l'art à l'ICHEC. Auteur de Marie de Bourgogne (Fayard, 1982), d'Elisabeth de Belgique (Fayard, 1987) et de plusieurs autres ouvrages sur l'histoire de la Belgique, dont La Vie quotidienne en Belgique sous le règne de Léopold II, il est aujourd'hui secrétaire général de la Commission nationale belge de l'UNESCO.