Dans le monde antique, la guerre est la vie même des Etats.
Elle ne se contente pas d'assurer leur survie. Elle les approvisionne en richesses, en force de travail - l'esclave est un prisonnier. Elle démontre leur puissance. Elle est un savoir-faire qui met en oeuvre de multiples techniques. Elle est même, pour les citoyens, puis pour les engagés, un métier, et, pour les politiques, l'apprentissage obligé de la responsabilité et du commandement. En elle se construisent les valeurs de référence, et par elle se bâtissent les empires.
Encore faut-il qu'ils durent. Le triomphe historique de Rome aura été la durée. Jamais, dans notre mémoire, nous ne rencontrons un édifice aussi durablement solide, aussi large, aussi lourd. C'est par la guerre que Rome a fait sienne la Méditerranée, puis l'Europe jusqu'à la Baltique, le nord de l'Afrique, les confins de l'Asie. Entreprise incroyable dans son extension géographique comme dans sa continuité historique : ce n'est pas l'oeuvre éphémère d'un homme, mais le triomphe d'un peuple, d'une culture politique et militaire.
Des guerriers du légendaire Romulus aux légions dispersées aux quatre coins de l'empire, c'est par ses armées que Rome façonne son monde. C'est au coeur des légions qu'au fil des siècles se brassent cultures et religions, c'est autour des bivouacs que la langue latine se transformera.
En métamorphosant un royaume affaibli du nord de la Grèce en empire planétaire, Philippe et Alexandre de Macédoine ( - 359/ - 323) ont bouleversé le cours de l'Histoire.
À la fin de sa brève existence, à 32 ans, Alexandre le Grand avait éclipsé la grande puissance perse, traversé l'Hindou Kouch et pénétré dans ce qui est aujourd'hui le Pakistan : son empire s'étendait de la mer Adriatique au sous-continent indien. Mais son succès n'était pas seulement le produit de son génie personnel et d'une énergie inépuisable. Il résultait aussi de plusieurs décennies d'efforts réalisés par son père. L'Histoire nous a présenté Philippe II de Macédoine comme un vieil homme dont l'assassinat, fort commode, a permis l'arrivée au pouvoir de son fils génial. Erreur et mensonge. Des dizaines d'années de combats acharnés et d'indéniables talents de diplomate l'ont conduit à unifier le pays et conquérir la Grèce tout en bâtissant une armée invincible. Tout cela, il l'a transmis en héritage à son fils, au bon moment et à l'âge idéal pour pouvoir s'auréoler d'une gloire encore plus grande et bâtir le premier grand empire de l'Antiquité. Philippe et Alexandre ont tous deux joué un rôle essentiel dans la très large diffusion de la langue et de la culture hellènes, aux répercussions nombreuses et profondes, comme l'écriture du Nouveau Testament en grec et un empire romain hellénophone qui survécut pendant mille ans à l'est de la Méditerranée après la disparition du dernier empereur régnant en Italie.
L'oeuvre d'un maître de l'histoire au sommet de son art.
Un ouvrage palpitant, à la hauteur de ses ambitions, comme Philippe durant son règne, et aussi fondamental que les conquêtes d'Alexandre. Tom Holland En un seul volume, Adrian Goldsworthy nous donne à lire le récit des exploits d'un duo de conquérants - père et fils - le plus brillant de tous les temps. L'auteur met en lumière à la fois leur caractère dramatique et violent et leurs répercussions au cours des siècles. Le résultat est un travail d'expert, fluide et vivant. Barry S. Strauss
Looks at Rome's greatest generals, describes their victories, and provides information on Roman warfare.