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Hélène Sanguinetti
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Après plusieurs années de silence - ou de retrait - Hélène Sanguinetti nous revient avec Jadis, Poïena (une poème), qui laisse à nouveau place à la lumière après la douleur et le deuil : les voix et les enfants s'éparpillent, les décors et les rues resurgissent, ceux de la vie ordinaire - présente ou passée - mais aussi d'un monde moins tangible, éclairé par l'écriture, que le chant d'Hélène Sanguinetti convoque en une série d'adresses poignantes. À ce poème splendide, polyphonique et brillant comme un sou neuf, vient s'ajouter en miroir le plus ancien texte de l'auteure, cette Fille de Jeanne-Félicie saluée en son temps par René Char et qui compose aujourd'hui avec Jadis, Poïena une sorte de diptyque - ou de pont suspendu d'un bout à l'autre d'une vie.
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Cargo Bleu sur fond rouge rassemble à son bord les extraits de 6 livres publiés par Hélène Sanguinetti. Puissant et remuant attelage. La raison ou la belle « faute » en revient à l'écriture de l'auteure, faite d'emprunts à la tradition orale, à l'épopée, la chanson, le conte ...qu'elle mêle et associe à tous les désordres du présent, les noirceurs comme les rutilances du Monde.
C'est alors que s'invente un poème affamé de tout, servi par une langue particulière qui fait se côtoyer douceur, dérision, gravité, violence, cris, murmures, brouhahas, humour, invectives et transgressions de toutes sortes. Car il s'agit de vivre. Les « personnages » comme les « voix » du poème invitent ainsi à se rallier au combat de l'exister, pleurer et rire, ne pas s'endormir, filer, battre le fer, danser, résister par la joie. Une joie lucide, obstinée. -
Mêlant récit, conte, geste héroïque, "Alaregho, Pareil-à-rien" est avant tout un long poème polyphonique, dont la voix principale, qui donne son titre à l'oeuvre, sort de la bouche d'un être étrange, étranger ou exilé, souffrant et renaissant à la fois, doutant toujours et croyant encore. Cet Alparegho (nom inventé), pareil-à-rien - donc différent de tout, ou, inversement, semblable à n'importe quoi -, est un "rafistolé", fait de bribes et d'éclats d'univers. Suspendu au fil du vivre, comme nous, il est la figure même d'exister, coûte que coûte.
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Dans cette Chanson l'oreille voit et l'oeil entend. La recherche visuelle / sonore, l'inventivité De l'écriture donnent naissance à une polyphonie de voix émiettées en séries de lancers, à un éclatement de la parole, parfois jusqu'à sa mise en poudre. Rester en vie, exister ici et maintenant, même dans l'insensé, voilà la chanson de Et voici la chanson avec ses voltes, ses intrications, ses élans, ses ruptures.
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Tous les livres sont morts sur les étagères et d'être morts ils tombent, sur le gravier, la Petite Soeur elle avale la poussière venue de là ce jour, elle arrache le flacon, la colline, la pioche tout à côté comme on les garde dans les yeux la main râpeuse, on les garde des pierres et des pierres Ce fut leur territoire avec raison, (et de tout laisser grande joie avec des danses), la montagne la mer sont sans tristesse elles sont, sans dents un sourire qui arrondit la bouche le vieux baiser passe sur leurs joues en pleurs le cercle pleure, du soleil revient du soleil s'en va À l'époque où j'étais, Chef de rien j'étais, comme hier et demain
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Une naissance peut-être aurait eu lieu, dans un pays sans nom : sur ce berceau des fées se seraient penchées, à l'ouverture, et des voix se seraient élevées, vagabondes magiciennes, archaïques intemporelles - voix de soeurs, de passantes, de marmots, d'amants, d'ancêtres... Tour à tour aérienne et scandée, chuchotante ou criée - à l'image de ses strophes qui s'élancent et refluent à l'assaut de la page - la partition d'Hélène Sanguinetti fait alterner une série d'adresses dont la parole monte on ne sait d'où, apostrophant des êtres lumineux et sombres, les yeux tournés sur une mer ou vers un ciel seuls susceptibles de les absoudre, à défaut de les sauver.
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Domaine des englués ; six réponses à Jean-Baptiste Para
Hélène Sanguinetti
- Lettre Volee
- 13 Octobre 2017
- 9782873174897
Cela ressemble à la lettre-journal d'un être enfermé et libre, parcourant des espaces divers à la fois réels et imaginés, un temps qui s'écoule fatalement rythmé comme nos vies. Qu'est-ce que vivre, qu'est-ce que vieillir ? Dans cette voix narrative d'un masculin usé s'immisce par trois fois la voix du poème, trois « chants ». Comme dans toute l'oeuvre d'Hélène Sanguinetti, il s'agit toujours d'affirmer qu'au milieu du désastre - et le désastre désigne autant notre difficulté à nous tenir parmi les autres qu'à nous porter nous-mêmes - un chant est possible. Chant cassé, aussi lucide que têtu. Englués, mortels et vivants, nous sommes : à nous de chanter jusqu'à la fin. La poésie d'Hélène Sanguinetti suit une trajectoire où s'affirment des oeuvres polymorphes, habitées par toute les expériences littéraires (depuis les contes et les légendes jusqu'aux proses et aux poésies les plus contemporaines), témoin des expériences de vie comme des expériences du corps. L'entretien mené par Jean-Baptiste Para en clôture du livre permet de découvrir comme de l'intérieur le travail qui est mené ici sur ce qu'elle appelle « du » poème, une langue visuelle et sonore, chargée de tout un peuple et de ses voix, « une sorte de matière faite de tout, où on taille, qui sonne, veut danser ».
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Après un poème vocatif, composé de strophes brèves sur la fille de Jeanne Félicie, l'auteur livre un récit où les destins s'entrecroisent dans des arrière-pays ou des déserts énigmatiques.