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Fayard
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Un ambassadeur russe à Paris ; mémoires
Renaud Girard, Alexandre Orlov
- Fayard
- 21 Octobre 2020
- 9782213713083
Les Mémoires d'un grand diplomate russe qui est né et a tracé sa carrière diplomatique pendant l'ère soviétique pour devenir durant la décennie 2010 ambassadeur de France durant neuf ans.
Voici les Mémoires d'un homme né à Moscou en 1948, qui a commencé sa carrière diplomatique en France sous Pompidou et l'a terminée sous la présidence Macron.
Dans son pays, Alexandre Orlov a débuté son parcours dans l'Union soviétique de Leonid Brejnev pour l'achever dans la Russie de Vladimir Poutine. Sous Gorbatchev, il observe de près la succession rapide des événements qui transforment l'URSS jusqu'à la faire disparaître.
Après son passage au Conseil de l'Europe à Strasbourg, il parvient à la consécration de ce long itinéraire français et de sa passion pour la France en devenant ambassadeur à Paris durant neuf ans.
Parmi ses réussites, la construction de la nouvelle cathédrale russe à Paris sur le quai Branly, associée à un centre culturel. En 2017, Alexandre Orlov organise la rencontre de Versailles entre les présidents Macron et Poutine, qui a donné naissance au Dialogue de Trianon, forum des sociétés civiles russes et françaises, auquel il participe activement aujourd'hui.
Ces Mémoires sont pour nous, Français, l'occasion de connaître le cheminement d'un citoyen soviétique qui témoigne que l'on pouvait aussi être un Soviétique heureux. Il est vrai qu'Alexandre Orlov a appartenu à une partie de la société que les tragédies du système soviétique ont épargnée. On est, comme le dit Hélène Carrère d'Encausse dans sa préface, devant un « témoignage qui revendique le monde qui l'a formé et qui permet de mieux comprendre le désarroi de nombreux Russes ou Soviétiques devant la disparition d'un pays et d'un système auxquels ils entendent rester fidèles ».
En faisant revivre les cinquante dernières années de la Russie et de la France, Alexandre Orlov nous fait comprendre tout ce qu'elles ont en commun.
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Histoire de la Birmanie contemporaine ; le pays des prétoriens
Renaud Egreteau
- Fayard
- 22 Septembre 2010
- 9782213655529
Née par les armes voilà soixante ans, la Birmanie est aujourd'hui le plus ancien régime militaire du monde. Résultat : des forces armées omniprésentes asphyxient la vie politique, laissent trente millions de Birmans avec moins d'un euro par jour pour vivre et une dizaine d'ethnies en guerre civile plus ou moins continue. Grenier à riz de l'Asie et l'un des pays les plus alphabétisés du monde en 1948, la Birmanie marche au pas de l'oie vers le non-développement. Et les vicissitudes infligées à Aung San Suu Kyi, prix Nobel iconifiée qui incarne la seule opposition démocratique, laissent augurer un long purgatoire.
Sauf que la réalité, mesurée sur le terrain et étayée par les sources inédites rassemblées par Renaud Egreteau, se révèle beaucoup plus compliquée. La Birmanie ploie sous le poids d'un « passé qui ne passe pas » : l'influence japonaise des années 1930 et la colonisation britannique ; elle est hantée par la menace des deux Géants qui la bordent - la Chine et l'Inde - et par « l'invasion » redoutée des ONG, des Occidentaux et du capitalisme libéral. Sans complaisance ni concession, Renaud Egreteau déconstruit le paradoxe d'un pays qui tient ensemble sous la poigne des prétoriens : et si la démocratie et le développement comptaient moins que l'entre-soi ?Docteur de l'IEP de Paris, Renaud Egreteau est chercheur à l'université de Hong Kong. -
Demeures de l'esprit ; Italie du Nord
Renaud Camus
- Fayard
- Litterature Francaise Fayard
- 31 Octobre 2012
- 9782213663135
Le neuvième volume de la collection Demeures de l'esprit est le premier qui soit consacré à l'Italie, en l'occurrence à l'Italie du Nord, Lombardie, Vénétie, Frioul-Vénétie julienne, Ligurie, Émilie-Romagne, etc. Les compositeurs y sont fortement représentés, notamment Verdi, bien entendu, par sa maison natale, celle de son âge mûr et celle de son protecteur et beau-père Antonio Barezzi ; mais aussi Donizetti, Ponchielli, et, plus inattendu, Mahler, pour sa maison de vacances de Dobbiaco, dans les Dolomites - de son temps Toblach, alors en territoire autrichien. Les peintres sont quatre : Titien dans les Dolomites également ; Cima da Coneglianio dans la petite ville qui lui a donné son nom ; Mariano Fortuny dans son fameux palais de Venise ; et Giorgio Morandi dans ses deux résidences austères et quasiment cénobitiques, celle de Bologne et celle de Grizzana Morandi, dans les Apennins d'Émilie. On peut leur ajouter Canova, le sculpteur. Quant aux écrivains ils vont des plus illustres, tels Pétrarque, l'Arioste, Goldoni ou Manzoni aux moins connus hors d'Italie, et même peut-être en Italie, tels l'étrange Alfredo Oriani ou le crépusculaire poète Marino Moretti, sur les rivages de Romagne. Le plus excentrique et le plus fastueusement logé est certainement D'Annunzio, en son énorme Vittoriale, au-dessus du lac de Garde. Ajoutons à cette liste incomplète deux étrangers à la gloire assez différente : Alfred Nobel, le chimiste et fondateur de prix, déjà rencontré en Suède mais qui mourut dans sa riche maison de Gênes ; et Rainer Maria Rilke, qui écrivit à Duino, forteresse des La Tour et Taxis en surplomb de l'Adriatique, ses Élégies du même nom.
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L'inauguration de la salle des vents
Camus Renaud
- Fayard
- Litterature Francaise Fayard
- 20 Août 2003
- 9782213616643
Un voyageur arrive dans un château perdu. Quelques heures plus tard, il y fait une chute de sept mètres. La veille, dans le même édifice délabré, un artiste a installé une salle tout entière agencée autour d'une vaste composition de lui, la Carte des Vents. Victime d'une insolation, un chien tombe en catalepsie. Une sorte de régisseur, ou d'homme à tout faire, entretient avec le maître des lieux des relations bizarres, teintées de sado-masochisme. De l'autre bout de la terre arrive la nouvelle d'une mort. Dans la bibliothèque se réunit un atelier d'écriture, au bénéfice présumé d'une douzaine d'hommes et de femmes de tous âges et de toutes origines, en mal d'insertion ou de réinsertion sociales. Puis, comme on est à la Saint-Jean d'été, tout le monde se rend pour un dîner de pique-nique à la butte Sans-Nom, d'où l'on aperçoit tout le pays. Cependant on ne peut faire l'éloge d'un certain défunt, lors de son enterrement, parce que toute louange, ce jour-là, doit être réservée à D.
Chacun des événements qui se nouent en un site unique sur une période très courte - quelques jours à peine - traîne après lui une cohorte de résonances, d'associations d'idées, de souvenirs, d'incertitudes, de répliques en miroir et de complications éparpillés sur une trentaine d'années, en des lieux aussi divers que la Bosnie-Herzégovine, l'île de Naxos, Tolède, Paris, Rome, le temple de la Sibylle à Tivoli, le cimetière de Bagneux ou le fin fond du Brésil.
Douze lignes de récit. Onze styles. 12 fois 11, puis 11 fois 12 : 264 paragraphes. Chacun n'a qu'une seule phrase, de quelques mots ou de plusieurs pages. Dans chacune des deux parties, chaque combinaison d'un récit et d'un style ne se présente qu'une fois. Table des matières, avec titres.
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Avec cet énorme Journal de Travers, en deux volumes, le désormais fameux journal de Renaud Camus repart de trente ans en arrière. En effet ces pages, antérieures à toute l'oeuvre autobiographique de Camus publiée jusqu'à ce jour, et même à Tricks et au Journal d'un voyage en France, qu'elles évoquent assez étroitement, couvrent avec un grand souci (déçu) d'exhaustivité les quatre saisons d'une année entière, du 20 mars 1976 au 19 mars 1977. Elles n'étaient pas destinées directement à la publication, mais à servir de dépôt, de répertoire, de réserve de situations, de personnages et de mots, de noms, de « signifiants », comme on disait couramment alors, à la grande entreprise camusienne des Églogues, et particulièrement à la série des romans intitulés Travers, dont le troisième volume, L'Amour l'Automne, paraît aux éditions P.O.L en même temps que ce journal. N'ayant eu d'autre souci que de tout noter d'une plume égale, Camus présente en ces deux volumes, peut-être sans l'avoir voulu, le tableau le plus candide qui soit, non seulement de sa vie personnelle, de ses amours heureuses et malheureuses, de ses activités sexuelles plutôt intenses, de son travail, mais aussi des dernières années avant le sida, à Paris, à New York, à Milan, au sein d'une société où le narrateur impassible (pas toujours) passe sans transition d'Andy Warhol au Toilet (haut lieu d'orgies homosexuelles de Manhattan), des vapeurs des saunas parisiens à Roland Barthes, d'Aragon à de retentissantes scènes de ménage, de temples doriques en la lumière arcadienne à des salles obscures (très obscures) de Lombardie. Ces scènes prises sur le vif avec une crudité paisible rarement égalée, même par Camus lui-même, sertissent des annotations «techniques» de toute époque, certaines tout à fait récentes, placées ici entre crochets et en petites capitales, et destinées au travail « églogal » éternellement en cours : associations d'esprit et de termes, anagrammes, allusions littéraires, cinématographiques, artistiques, historiques, philosophiques de toute sorte. La course perpétuelle entre les phrases et la vie, au sein de cet intense « atelier d'écriture», donne lieu d'autre part à de curieux décrochements, emboîtements, retournements des causes et des effets, qui sont certainement une des sources essentielles de beaucoup des ouvrages ultérieurs de l'auteur.
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Demeures de l'esprit ; Grande-Bretagne Tome 2 ; Angleterre Nord, Ecosse et Irlande
Renaud Camus
- Fayard
- Litterature Francaise Fayard
- 10 Juin 2009
- 9782213637709
Ce volume est le troisième des Demeures de l'esprit, le deuxième (et le dernier) de ceux qui sont consacrés aux Iles britanniques : après le Sud et le Centre de l'Angleterre, plus le Pays de Galles, c'est cette fois le Nord de l'Angleterre, l'Ecosse et l'Irlande que nous parcourons en compagnie de Renaud Camus, auteur et photographe. Le dramatis personnae n'a rien à envier à celui du livre frère puisqu'il va des soeurs Brontë à Joyce, de Laurence Sterne à Yeats, de Sir Walter Scott à George Bernard Shaw en passant par Synge, Carlyle ou Barrie, le père assez ambigu de Peter Pan. William Wordsworth n'a pas moins de trois maisons aujourd'hui ouvertes au public tandis que Robert Burns, le poète national de l'Ecosse, en a quatre !
Mais les écrivains ne sont pas seuls représentés, non plus que les figures illustres : occasions de savoureuses découvertes, peut-être, voici en leurs demeures le gentleman architect Sir Thomas Robinson ou le photographe Edward Chambré Hardman, le peintre écossais Edward Atkinson Hornel ou son confrère anglais d'Irlande Derek Hill, les inventeurs Samuel Crompton ou George Stephenson, le publiciste Hugh Miller ou bien le voyageur John Muir, précurseur de l'écologie.
Du jardin de Beatrix Potter on passe en quelques pages à la chambre natale de David Livingstone. Le pari est que les portes ouvrent sur les oeuvres, les fenêtres sur les destins, les paysages sur les phrases, sur les images, les convictions, les idées.
Table détaillée des sites en fin de volume avec appréciations et renseignements pratiques -
Demeures de l'esprit ; France Tome 1 ; Sud-Ouest
Renaud Camus
- Fayard
- Littérature Française Fayard
- 13 Novembre 2008
- 9782213635842
Après un premier volume consacré à la moitié méridionale de la Grande-Bretagne, et avant un troisième, qui traitera du nord de l'Angleterre, de l'Ecosse et de l'Irlande, Renaud Camus, dans ce deuxième tome des Demeures de l'esprit, passe en revue les maisons d'écrivains, d'artistes, de savants ou de penseurs du quart sud-ouest de la France : régions d'Aquitaine, de Poitou-Charentes, Limousin, Auvergne, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées ; demeures de Loti, de Mauriac, de Montaigne, de Maillol, de Toulouse-Lautrec, Fénelon, Marguerite de Navarre, Bernart de Ventadour et bien d'autres.
Le critère essentiel est que ces demeures soient ouvertes au public. Leur intérêt et leur séduction ne sont pas envisagés ensuite selon leur beauté propre ou selon le mérite de leur hôte principal, mais selon leur qualité conservée ou perdue d'habitation, pour un créateur. Ainsi le magnifique Hautefort fait une très mauvaise demeure de l'esprit, pour Bertran de Born, tandis que le modeste Cayla parle en chacune de ses pierres, et à travers la moindre de ses fenêtres, de Maurice de Guérin et de sa soeur. Pierre Benoit a une bien meilleure maison d'écrivain que Jean Giraudoux. Abbadia, la folle résidence d'Antoine d'Abbadie d'Arrast au-dessus des vagues du golfe de Gascogne est mille fois plus éloquente que la maison natale de Champollion à Figeac, qui n'a plus rien d'une maison natale, et pas grand-chose d'une maison.
Table détaillée en fin de volume avec appréciations résumées et renseignements pratiques. -
Vue d´oeil, qui porte sur l´année 2012, conclut une série de dix-huit volumes du journal de Renaud Camus publiés aux éditions Fayard et couvrant la période s´étendant de 1994 à sa date de publication. L´année 2012 a dans la vie de l´auteur une coloration nettement politique, marquée qu´elle est par l´échec de sa candidature à l´élection présidentielle, par son appel très contesté à un ralliement de tous les adversaires de l´immigration de masse derrière la candidature de Marine Le Pen, par les poursuites du Mrap à la suite de son discours de 2010 sur Le Grand Remplacement ou par son "Discours d´Orange", prononcé à l´invitation de la Convention identitaire en novembre. Cette activité et les réactions qu´elle suscite ont de sérieuses répercussions sur la vie personnelle et professionnelle de l´écrivain, mais n´empêchent pas, à la campagne, le développement de la pratique photographique et picturale, ni surtout la production littéraire, pour une part transportée désormais sur la Toile.
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Demeures de l'esprit ; France Tome 4 ; Sud-Est
Renaud Camus
- Fayard
- Litterature Francaise Fayard
- 1 Février 2012
- 9782213662046
Le huitième volume des Demeures de l'esprit, le quatrième consacré à la France, est constitué des régions Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Voltaire et Rousseau sont presque voisins, entre Ferney et les Charmettes. Mme de Sévigné trône au sommet de la butte de Grignan, ce Versailles de la Provence. Cézanne n'était pas mal logé non plus, dans son joli Jas de Bouffan. Pourtant, quand Renoir vient y voir son ami, il s'enfuit rapidement car il trouve que l'avarice règne dans la demeure. La vie était sans doute plus gaie aux Collettes, sa propre maison de Cagnes-sur-Mer. Et Picasso menait grand train à Vauvenargues, derrière la montagne Sainte-Victoire. Ce ne sont là, avec Fragonard, que les plus fameux des peintres dont ce volume nous fait franchir le seuil, parmi lesquels Réattu, Ravier, Hébert, Utrillo, Mélik, etc.
Un seul compositeur, mais de taille : Berlioz, à La Côte-Saint-André. Des inventeurs : Montgolfier ou Aristide Bergès. On pourrait dire aussi un mot de Nostradamus, ou bien d'Ampère, de Claude Bernard ou de Ferdinand Fabre. Cependant nous sommes loin d'en avoir fini avec les écrivains et les poètes : Daudet n'a jamais habité le moulin de Fontvieille mais son ami Mistral demeurait à Maillane, Charles Forot à Saint-Félicien, dans l'Ardèche, Charles Maurras à Martigues et Giono à Manosque, bien sûr. Et si nous remontons dans le temps, voici Honoré d'Urfé en son beau La Bastie et son frère Anne en sa forteresse d'Urfé, sur la montagne. Quant au savant Théodore Reinach, il refaisait la Grèce dans sa villa Kérylos, à Beaulieu-sur-Mer.Table détaillée des sites en fin de volume avec appréciations et renseignements pratiques -
Découvrez Septembre absolu - Journal 2011, le livre de Renaud Camus. Mercredi 21 septembre. J'ai beau me saouler de travail et ne sortir pratiquement pas de cette bibliothèque, je bois à grandes lampées l'élixir de septembre, qui d'ailleurs n'est nulle part si enivrant qu'entre ces pans de livres. Les Pyrénées complaisantes, pour la première fois de la saison, sont apparues dans le soleil au-dessus de la canopée, comme en hiver.Pourtant nous sommes encore en été, je crois bien. Le matin semblait le penser aussi, sans y tenir plus que cela. C'est cela, l'enchantement de septembre : il n'y tient pas. Creusé qu'il est du temps qui fut (weather aussi bien que time), il habite avec nonchalance le pays des morts.Je regrette de m?être laissé influencer une ou deux fois déjà, jadis et naguère, par mon entourage qui a poussé les hauts cris à l'idée d'un volume de ce journal qui se serait appelé Septembre absolu. C'est pourtant bien de cela qu'il s'agit. Toute la journée s'est écoulée dans la splendeur discrète de ce mois détaché des choses, tranquillement revenu de tout, et qui n'en fait pas une affaire. Entré sans manières par les fenêtres, il prenait ses aises entre les rayonnages, dans les fauteuils, sur les tapis, jusqu'entre les dalles de notre carrelage décrié.Nous vivons sans doute les dernières heures de l'absolutisme. C'est aussi ce qui le rend irrésistible.
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Décilivilisation est le livre frère de La Grande Déculturation. Comme il faut espérer que tous les lecteurs du nouveau volume n'auront pas lu le précédent, il commence par le reprendre et le résumer, sous des angles nouveaux, avant de le prolonger, mais de le prolonger vers l'amont, si l'on peut dire, d'aller en deçà, de s'interroger sur des problèmes qui sont antérieurs et, si l'on veut, plus fondamentaux encore que ceux qui étaient abordés dans le premier de ces deux essais. Si La Grande Déculturation se penchait sur les questions relatives à l'école, Décivilisation, dès sa première phrase, fait porter la réflexion sur un amont de l'école, sur l'éternelle distinction entre instruction et éducation, sur les obstacles à la transmission - des connaissances, mais aussi des aptitudes à la vie en société - tels qu'ils se manifestent dans les nouveaux rapports entre les générations, à l'intérieur des familles, au sein d'une société où l'exigence d'égalité, s'étant imposée entre les sexes, prétend triompher aussi entre les âges, à présent, entre les niveaux d'expériences, entre ce qui surgit et ce qui est consacré par le temps (et du coup de l'est plus). Y a-t-il des limites à l'égalité, y a-t-il des champs où la démocratie soit hors-champ, et si oui lesquels : la famille, la culture, l'art, l'art de vivre ? et si non, quelle société nous est promise ?
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Une des exclamations favorites de ma mère, après les heureuses journées de voyage ou d'excursion dont elle vient d'énumérer les mérites et les plaisirs, c'est : « et puis alors : une chance pour le temps ! »
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Demeures de l'esprit ; Suède
Renaud Camus
- Fayard
- Litterature Francaise Fayard
- 15 Juin 2011
- 9782213654812
Poursuivant son grand panorama européen des maisons d'artistes, de compositeurs, d'écrivains, de penseurs et de savants, considérées comme un moyen d'accéder à l'intimité des cultures, des peuples et des civilisations, Renaud Camus, après le Danemark et la Norvège, la Grande-Bretagne, l'Irlande et la France, aborde la Suède, pays qui se distingue, malgré la vastitude géographique et les distances, par une grande homogénéité : presque tous les personnages de son panorama appartiennent grosso modo à la même époque, la deuxième moitié du XIXe et la première du XXe. Sauf exceptions princières ou bohèmes, ce ne sont ni de grands seigneurs dans des châteaux ni des artistes maudits dans des galetas. Ils habitent de plaisantes maisons de campagne, souvent très représentatives de leur art, et ils appartiennent à la même société. La plupart se sont étroitement connus, ce qui permet à l'auteur, selon un jeu de récurrences des noms et des figures, de brosser par le biais des habitations le tableau d'une littérature, d'une vie artistique et de l'esprit d'un peuple. En revanche, les différences sont grandes dans les degrés de célébrité internationale : si tout le monde connaît les noms de Strindberg, de Linné, d'Alfred Nobel ou de Selma Lagerlof, voire, prix Nobel aidant, ceux de Verner von Heidenstam ou d'Erik-Axel Karlfeldt, le public français aura plus vraisemblablement l'occasion de découvrir ou de redécouvrir ici, outre le grand poète Gustav Froding ou le mémorialiste thaumaturge Axel Munthe, un peu oublié malgré son succès mondial, des peintres comme Anders Zorn ou Bruno Liljefors, Bror Sahlstrom ou Carl Larsson, adoré dans son pays, des compositeurs tels qu'Alfvén ou Peterson-Berger, des sculpteurs, un médecin, un caricaturiste, des militantes féministes et même un fondateur de dénomination religieuse, le pittoresque Laestadius, père du laestadianisme, en sa lointaine Laponie.
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Grâce aux éditions Fayard le Journal de Renaud Camus a résorbé son retard, il ne paraît plus qu'avec quelques mois de décalage sur le moment de son écriture, il a rejoint l'actualité. Et l'actualité pour son auteur, en 2010 comme en 2011, c'est le parti pris d'être candidat à l'élection présidentielle de 2012, au nom du parti de l'In-nocence (la non-nocence), qu'il préside. Cela dit Renaud Camus candidat reste écrivain avant tout, ce dont témoignent non seulement la place de la culture et de l'éducation dans son programme mais la fidélité à une approche littéraire et presque littérale de l'existence, où la chose politique, malgré l'urgence qu'il lui voit, ne présente pas de solution de continuité avec la suite des jours, les conceptions du temps, les modes de résidence sur la terre et le rapport au sens.
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Avec Corée l'absente, la publication des journaux de Renaud Camus reprend son cours habituel, interrompue par la remontée de trente ans en arrière qu'a représentée la mise au jour du Journal de Travers, qui concernait les années 1976 et 1977. Nous sommes cette fois beaucoup plus près de nous, en 2004. Pour l'auteur, l'année est spécialement marquée par une invitation officielle en Corée, où il va prononcer plusieurs conférences ; et il en profite, avec son ami Pierre, pour explorer le pays jusqu'en ses recoins les plus reculés, à bord d'une voiture de location. Il a en tête de façon obsessionnelle un fragment d'un vers familier d'Yves Bonnefoy, « Et je pense à Coré l'absente », devenu abusivement dans sa rêverie Corée l'absente ; et cela d'autant plus que la Corée la plus coréenne lui semble devoir être la plus absente d'elle-même, la moins significative, la moins spéciale, la plus ordinaire et pense-t-il la plus transparente, celle qui se refuse le mieux et qui partant est la mieux là. Aussi les deux voyageurs s'ingénient-ils à se perdre et à se diriger toujours vers le point de l'espace qui se donne le moins de mal pour les tirer par la manche. Ainsi la Corée succède-t-elle à l'Écosse de Rannoch Moor, mais l'expérience est très différente, car il s'agit cette fois d'une contrée dont l'auteur ne sait presque rien et où il n'est pas mené par un désir ancien et préalable, mais par le seul hasard d'une invitation or c'est justement ce hasard et la jouissance de cette étrangèreté (pour reprendre le titre du petit livre de conversation de Camus avec Alain Finkielkraut et Emmanuel Carrère) qui font tout le prix et toute l'intensité de cette errance au sein du - presque - inintelligible. L'Écosse ne s'efface pas néanmoins car l'auteur y retourne, ni la Castille, ni la Gascogne bien sûr, ni même Paris, ni aucun des personnages et des thèmes familiers aux lecteurs du journal.
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Amis du désastre et niveau-montistes sont formels : la culture s'est répandue dans toutes les couches de la population.
Ce livre soutient le contraire. si la culture s'est répandue, selon lui, c'est comme le lait de perette : plus la culture est diffusée, moins il y en a pour chacun et moins elle a de consistance. lorsque les trois-quarts d'une génération accèdent au baccalauréat, le niveau de connaissance et de maturité qu'implique ce diplôme est à peu près celui qu'atteignaient au même âge les trois-quarts d'une autre génération, quand personne ne songeait à nommer cela baccalauréat, à peine certificat d'études.
L'université fait le travail des lycées, les lycées celui des écoles primaires, les classes maternelles celui que les parents ne font pas, ayant eux-mêmes été élevés par l'école de masse, qui a formé la plupart des nouveaux enseignants. arte, france culture ou france musique se consacrent aux tâches jadis dévolues aux chaînes généralistes, celles-ci imitent les postes et stations de divertissement.
Tout a baissé d'un cran. c'est la grande déculturation. et si les journaux n'ont plus de lecteurs, c'est en grande partie parce que leur public potentiel ne sait plus lire, même des phrases de plus en plus simples et de plus en plus fautives, avec de moins en moins de mots. le paradoxe est que l'objectif quantitatif, qui est au coeur de l'ambition démocratique en sa transposition culturelle, fait partout le lit de l'argent, par le biais de la publicité, des taux d'audience et des lois du marché.
C'est ainsi que le louvre devient une marque, etc
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Le volume du journal de Renaud Camus pour l'année 2008 doit son titre à un séjour que l'écrivain fit ce printemps-là à Vancouver, sur l'invitation de l'université de Colombie-Britannique. Il était alors obsédé, comme bien d'autres avant lui, par le titre du poème et du recueil du poète belge Marcel Thiry, Toi qui pâlis au nom de Vancouver : ces mots ne l'ont pas quitté pendant son séjour passé en grande partie enfermé, fiévreux, dans une chambre d'hôtel, avec, il est vrai, toute la ville à ses pieds à travers la large baie d'un étage élevé. L'année 2008 voit aussi un retour en Ecosse, sur les traces de Rannoch Moor et à la recherche de maisons d'écrivains et d'artistes qui feront la matière du deuxième volume britannique des Demeures de l'esprit, tandis qu'est préparé aussi, sur les chemins du Sud-Ouest, le deuxième volume français de la même série, contemporain du roman Loin. Cependant la vie suit son cours, avec les aléas familiers aux lecteurs du journal : histoires de tours qui menacent de s'effondrer, de débats idéologiques, de réflexions sur la langue et la culture, de hauts et bas du micro-parti politique dont l'auteur est président, l'In-nocence. On retrouve les figures coutumières, Pierre, la mère, le peintre Marcheschi, Alain Finkielkraut, la Société des Lecteurs et son forum, et encore et toujours la chaudière, le toit, la banque, les factures mais aussi la lumière, les paysages, les chemins, la phrase.
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Demeures de l'esprit ; Danemark-Norvège
Renaud Camus
- Fayard
- Litterature Francaise Fayard
- 26 Mai 2010
- 9782213643892
Après les deux volumes consacrés aux maisons d'écrivains et d'artistes britanniques, et les deux qui sont déjà parus sur les quarts sud-ouest et nord-ouest de la France (le quart nord-est est en préparation), voici en leurs résidences sur la terre les romanciers, poètes, dramaturges, peintres et musiciens du Danemark et de la Norvège. Certains sont illustres, comme Karen Blixen ou Edvard Munch, Ibsen ou Grieg, Knut Hamsun ou Sigrid Undset. Nombre d'autres sont peut-être à découvrir, tels le compositeur Fartein Valen ou le paysagiste Nikolai Astrup. Ou bien c'est leur maison qui mérite le voyage, et souvent le paysage autour d'elle.Les artistes scandinaves n'ont guère tendance à habiter de superbes châteaux à l'exemple de Montesquieu ou de Chateaubriand, de Mme de Sévigné ou de Lord Byron. Leurs demeures sont en général plus modestes. En revanche, outre qu'il n'est pas rare qu'elles soient merveilleusement situées, elles font l'objet, dans la plupart des cas, d'une conservation exemplaire et sont très peu muséifiées : le grand homme ou bien la femme illustre qui y a vécu pourrait, s'il y revenait, y retrouver toutes ses affaires bien en place et y reprendre ses habitudes aussitôt.Table détaillée des sites en fin de volumeavec appréciations et renseignements pratiques
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« cette promenade-là, toute mélangée de graves inquiétudes pour le châssis de la voiture, pour les pneumatiques (qu'en effet il va falloir changer, a-t-on découvert hier...), et à propos de l'heure qui tournait, d'un hôtel à trouver, du danger de s'enliser et de l'absence de tout secours à espérer si le besoin s'en manifestait, cette promenade-là était éminemment frustrante, comme toujours les plus belles promenades, qui sont des idées de promenade, des projets de promenade, des marches pour une autre fois. je veux dire que je ne rêve que de la refaire, celle-là, et mieux, plus à loisir, au cours d'une de ces vies qui ne se présentent jamais où le temps qu'on a dans sa gibecière est aussi énorme que l'espace offert à la vue sur des hauteurs pareilles. l'archi-objet du désir est un village abandonné nommé morcat, je crois bien, dont on aperçoit le clocher, une haute tour carrée, de toutes les contrées à la ronde. isolé, perdu, très difficile à atteindre (au moins pour les voyageurs pressés), il est pourtant, lui, en position de chef d'orchestre du sublime - car si le sublime a un sens, en matière de paysage, c'est bien sur ces plateaux-là qu'il le rencontre, au sud de boltaña, à l'ouest-sud-ouest d'aínsa, près des sources du río vero, dans l'ancien royaume de sobrarbe. »
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La salle des pierres était une des pièces réalisées par jannis kounellis pour son exposition au château de plieux, durant l'été de 1995. elle donne son nom au journal de renaud camus pour cette année-là, qui vit également l'installation à plieux de la salle des vents, oeuvre de jean-paul marcheschi, dédiée à la mémoire de son ami maurice wermès.
Ce même été 1995 renaud camus est au brésil, à rio, en compagnie d'alain et catherine robbe-grillet, à l'occasion d'une grande exposition consacrée à roland barthes et à son oeuvre plastique. un peu plus tard il parcourt l'aubrac et les cévennes, afin de reconnaître les lieux pour ce qui deviendra le département de la lozère (p.o.l, 1996). en octobre, dans la beinekke library de l'université yale, aux états-unis, il lit les premiers paragraphes de p.a. (p.o.l, 1997) : ce sont les infinies arborescences cybernétiques de cet ouvrage qui peu après constitueront vaisseaux brûlés (www.perso.wanadoo.fr/renaud.camus), le gigantesque work in progress dont un premier "retour sur papier", ne lisez pas ce livre ! (p.o.l 2000) - extension du seul premier paragraphe de p.a. - est publié en même temps que cette salle des pierres.
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Les nuits de l'âme ; journal 1996
Renaud Camus
- Fayard
- Litterature Francaise Fayard
- 10 Mai 2001
- 9782213609430
Pendant l'année 1996, que couvre ce volume-ci de son journal, renaud camus organise à lectoure un festival, les nuits de l'âme, consacré à la musique contemporaine, à la musique ancienne et aux "musiques du monde". le château de plieux, dans le même temps, est le cadre d'une grande exposition des peintures et sculptures tardives de miro. il s'y tient aussi divers colloques, les devisées de plieux, sur le "thème du château" (chez thérèse d'avila, chez sade, chez kafka, etc.) ou bien autour de la question fameuse, reprise par heidegger à hölderin, habiter en poète (?). toutes occasions de recevoir et d'entendre des personnalités aussi diverses que philippe hersant, kudsi ergüner et ses musiciens soufi, esther lamandier, daniel mesguich, danielle sallenave, robert misrahi, jacques roubaud, michel deguy, etc l'année très "culturelle", en somme, d'un personnage presque "public". mais ce qui fait l'originalité de ce volume comme du journal de renaud camus en général, c'est que le "public" s'y trouve à tout moment subverti par l'intime, par une méditation d'une étonnante candeur sur l'amour, sur le temps, la solitude ou le paysage ; sur les voies et moyens plus ou moins efficaces, plus ou moins triviaux d'être là, un peu là... (et beaucoup ailleurs). renaud camus, né en 1946 à chamalières, est l'auteur d'une cinquantaine d'ouvrage,romans, essais, églogues, élégies, journaux de voyage et journaux sans voyage, auxquels il faut ajouter le vaste "vaisseaux brûlés". il vit depuis 1992 dans le gers, au château de plieux.
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Derniers jours ; journal 1997
Renaud Camus
- Fayard
- Litterature Francaise Fayard
- 17 Avril 2002
- 9782213611167
Argumentaire auteur :
Renaud Camus est né en 1946 à Chamalières (Puy-de-Dôme). Après avoir obtenu le diplôme de l'Institut d'études politiques de Paris, il poursuit des études de philosophie et de droit avant d'amorcer la publication de son Journal et de nombreux autres textes - essais et romans - aux éditions P.O.L.
En 1992, il s'installe dans le Gers au château de Plieux. Tout en s'attachant à la sauvegarde et au classement de ce château comme monument historique (1994), il y organise des expositions d'art contemporain ainsi que des conférences et des concerts.
Argumentaire livre :
Les activités d'"animateur culturel" tiennent une grande place dans la vie de Renaud Camus cette année-là. Il s'en acquitte avec plus ou moins de bonheur, parmi les habituels ennuis d'argent, les plaisirs et les mélancolies, les exaspérations et les emportements d'amour pour un ciel, un corps, une phrase, un chemin. Ce journal en est le récit.
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Hommage au Carré ; journal 1998
Renaud Camus
- Fayard
- Litterature Francaise Fayard
- 17 Avril 2002
- 9782213612034
Argumentaire auteur :
Renaud Camus est né en 1946 à Chamalières (Puy-de-Dôme). Après avoir obtenu le diplôme de l'Institut d'études politiques de Paris, il poursuit des études de philosophie et de droit avant d'amorcer la publication de son Journal et de nombreux autres textes - essais et romans - aux éditions P.O.L.
En 1992, il s'installe dans le Gers au château de Plieux. Tout en s'attachant à la sauvegarde et au classement de ce château comme monument historique (1994), il y organise des expositions d'art contemporain ainsi que des conférences et des concerts.
Argumentaire livre :
Un défilé de personnages familiers - ou moins - des lecteurs du Journal de Renaud Camus, toujours autour d'un axe pictural, cette fois l'oeuvre du peintre Josef Albers qui fera l'objet au printemps d'une grande exposition au Centre Georges-Pompidou.