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L'Echappee
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La nature existe : Par-delà règne machinal et penseurs du vivant
Michel Blay, Renaud Garcia
- L'Échappée
- 14 Février 2025
- 9782373091656
Qui, dans les rangs de la critique autorisée, s'offusque de voir les penseurs du vivant et leurs compagnons postmodernes, disciples de Bruno Latour, Phillipe Descola et Donna Haraway, considérer le concept de nature comme réactionnaire? Il en résulte pourtant cette incongruité: ils défendent une écologie sans nature. En évacuant cette notion pour lui substituer celles de «vivant» et de «non-humain», réputées plus inclusives, y compris pour les machines et les systèmes «intelligents», les «descolatouriens» avalisent le développement technologique. Ils s'accommodent de l'expansion de l'industrialisme, ou ordre du technique, né des noces de l'accumulation du capital et de la science physique galiléo-newtonienne.
À la Belle Époque, des anarchistes ont, eux, saisi intuitivement l'ampleur des nuisances de l'industrialisme, voué à artificialiser la nature jusqu'à vouloir totalement la maîtriser. Ce livre vise à renouer le fil de leur révolte. La nature mérite en effet d'être méditée et sentie pour elle-même, dans son caractère énigmatique, par ceux qui naissent d'elle, oeuvrent à ses côtés, puis acceptent leur mort. Ceux-là, dont l'honneur est de lier, indissolublement, nature et liberté, nous les nommons «naturiens». -
Le désert de la critique : déconstruction et politique
Renaud Garcia
- L'Echappee
- Poche
- 10 Septembre 2021
- 9782373090932
Déconstruire... D'un concept plutôt ésotérique, les gauches « radicales » ont fait un programme systématique consistant à suspecter un rapport de domination sous chaque idée ou comportement. Les théories de la déconstruction, aujourd'hui portées par la culture « woke », créent un climat de suspicion et d'intimidation inédit. Elles prospèrent sur le désert humain de la tyrannie des identités. En dépit de leurs prétentions « émancipatrices » ou « critiques », elles restent aveugles au fait majeur de notre temps : le tournant totalitaire du capitalisme technologique.
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Des feux ravageant des milliers d'espèces animales et végétales aux pandémies, en passant par le dérèglement climatique, tout conspire à signer la faillite du projet moderne de contrôle intégral de la nature par l'ingénierie humaine. L'effondrement des sociétés industrielles deviendrait sinon certain, du moins probable. À l'ombre de ce curieux futur sans avenir, les nouvelles consciences politiques sont façonnées par un discours écologiste effondriste, qui ne cesse de s'étendre.
Voilà qui paraît encourageant. À ceci près que cette collapsologie, autrement dit l'étude des effondrements passés, présents et à venir, et des moyens de s'y préparer, pourrait bien n'être qu'une énième recomposition du Spectacle. Cet ensemble de constats scientifiques, de grandes orientations éthiques et de conseils pratiques de survie participe de l'occultation d'une part de l'écologie politique. Celle qui a pourtant mené la critique la plus pertinente du capitalisme industriel, et a proposé les voies les plus sûres pour en sortir. En ce sens, la collapsologie est l'écologie mutilée.
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Face à la marche en avant du capital, voué à conquérir des territoires toujours plus reculés au dehors comme en dedans de nous-même, des voix s'élèvent et en appellent à prendre en compte les limites.
Mais leur nature reste encore à définir : tel est l'objet de ce livre.
Les limites sont constitutives de notre être-au-monde, elles lui donnent sa densité et sa saveur. Dans chaque moment de la vie quotidienne, nous évoluons dans un lieu précis du vaste monde, situé autour de notre corps et imprégné de nos manières d'être personnelles.
Or le capitalisme s'attaque à cette dimension fondamentale, en sapant toujours davantage les possibilités de contact direct avec notre environnement.
Aliments privés de goût par l'industrie, technologies nous donnant l'illusion d'être partout sans jamais être vraiment quelque part, transformation du travail en activité absurde et désincarnée, obsession de la santé nous poussant à gérer notre corps et notre « mental » comme un système performant : nous nous retrouvons en fait privés de monde, et par là de culture. Toutes ces formes de dépossession nourrissent un même mouvement d'abstraction de la vie.
Alliant philosophie, sociologie et littérature, ce livre tente de déterminer où se situent désormais les résistances à opposer à la dynamique du capital, en redonnant à notre sensibilité une puissance politique.