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Ils ont l'oreille du « Président » et pour certains un rond de serviette à sa table. Ils murmurent à son oreille et se gaussent dans les dîners en ville de nourrir son cerveau. Certains vont jusqu'à dire qu'ils ont influé sur le cours de l'histoire de ce pays. Et tous ont la même démarche à l'approche de l'Elysée : ils franchissent son seuil avec l'assurance et la décontraction de ceux qui en connaissent tous les recoins. Politiques, chefs d'entreprise, communicants, artistes et intellectuels... que serait ce Château sans ces « visiteurs du soir » qui le hantent à la nuit tombée ? Quand le locataire des lieux a tombé la veste et refermé ses dossiers pour recevoir cette armée de l'ombre venue lui baiser l'anneau et lui souffler des conseils, qui hante ces murs depuis l'aube de la Cinquième République.
Chaque président a ainsi sacrifié à ce rite. Car l'Élysée, coeur de la République, est un lieu de solitude. Pour remédier à cet enfermement, ses locataires successifs ont toujours tenu à recevoir des conseils de personnalités extérieures, invitées à passer au Château en dehors de l'emploi du temps officiel et du protocole habituel, parfois en catimini, à l'abri des regards indiscrets. À chaque président, ses « visiteurs ». Le général de Gaulle et Georges Pompidou inaugurèrent ce rituel, Valérie Giscard d'Estaing le reprit et François Mitterrand, sous le règne duquel le terme « Visiteurs du soir » apparut dans la presse, en fit un mode de gouvernance. Avant que l'ensemble de ses successeurs le perpétuent à des degrés divers. Jacques Chirac s'en amusa, Nicolas Sarkozy et François Hollande en abusèrent et Emmanuel Macron s'en moque.
Certains de ceux qui ont franchi le pas du bureau du chef de l'État, depuis bientôt soixante ans, ont pourtant joué un rôle important en influant sur l'histoire politique de ce pays, en corrigeant des trajectoires, en promouvant des réformes qui n'auraient pas vu le jour sans leur obstination.
Le propos de cet ouvrage est de raconter ces « visiteurs », au travers d'une foultitude de récits, d'anecdotes, de situations et de portraits variés. L'auteur s'est appuyé pour cela sur une importante somme d'interviews recueillies depuis un an : des « visiteurs » de tous horizons qui racontent l'Élysée et son locataire le soir venu, à l'abri des regards, tel qu'ils l'ont vécu.
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C'est chose rare qu'une biographie d'Honoré Daumier. Certes, on a décortiqué l'oeuvre de ce peintre, sculpteur et caricaturiste, célèbre pour son impudence et ses coups d'éclat politiques. Mais, quant à sa vie, peu de traces. Deux siècles après sa naissance, cette biographie fait la pleine lumière sur l'artiste rebelle en sortant de l'ombre l'homme qu'était Honoré Daumier. Mieux que quiconque, Renaud Muselier pouvait comprendre cet autre Marseillais et son sentiment de déracinement dans l'âpre capitale où sombrent tant d'illusions, sous le regard d'une société amusée par cet accent qui empêche d'être pris au sérieux. Mieux que quiconque, il pouvait relater la pugnacité du républicain sincère, la lutte politique pour la liberté, la justice, la tolérance, et surtout l'engagement humain. Un combat mené dans un demi-siècle marqué par trois révolutions et quatre régimes, une société agitée par de profondes mutations et une frénésie des affaires aux relents très contemporains. Renaud Muselier a tissé par-delà le temps un véritable lien de fraternité avec cet autre fils du Midi devenu parisien, retrouvant en lui ce goût de la chaleureuse convivialité et ce sens aigu de la dérision, cet esprit frondeur et cette liberté de pensée très marseillais. Une couleur personnelle qui donne tout son sel et son originalité à cette biographie.
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Qui est vraiment Marine Le Pen ? Qui est cette femme qui a tout hérité de son père - le parti, les idées, la violence -, et qui n'a pas hésité à l'éliminer sur l'autel de son ascension ?
Assoiffée de pouvoir et de reconnaissance, l'héritière s'est lancée à la conquête du pouvoir suprême : l'Élysée, qu'elle espère décrocher en mai 2017. Pour ce faire, Marine Le Pen a changé l'image du Front national, mais en a-t-elle vraiment modifié la nature ? Façonnée par les secousses qui ont fracturé un clan familial hors norme, étudiante fêtarde élevée dans le luxe, bourgeoise deux fois divorcée, Marine Le Pen est en réalité une « bobo » plutôt décoincée sur les questions sociétales. Mais la « bobo » reste une « facho ». Fidèle aux combats de l'extrême droite xénophobe et antirépublicaine, la présidente du FN est arc-boutée sur la défense d'une identité française fantasmée, hostile aux immigrés en général et aux musulmans en particulier. Attisant les souffrances nées de la crise, elle a ancré son parti sur une ligne « ni droite ni gauche » qui renoue avec la tradition anticapitaliste de l'extrême droite française de la fin du xixe siècle. Le marinisme, ce nouvel âge du lepénisme aux contours lissés, n'a jamais semblé aussi près d'offrir les rênes de la République à ceux qui en demeurent ses farouches ennemis. Fruit d'une enquête menée au coeur du FN, ce livre lève le voile sur la vraie nature de Marine Le Pen. Et sur son véritable dessein.
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Accusée Europe, levez-vous ! Après cinq ans de crise économique, l'Union européenne a la dégaine du coupable idéal, et il n'y a guère de calamités dont elle soit présumée innocente. Partout sur l'échiquier politique, son procès est ouvert. De l'extrême gauche à l'extrême droite en passant par les partis de gouvernement, c'est le même concert de critiques et de réprimandes.
La liste des accusations est interminable :
L'Europe est un monstre antidémocratique.
L'Europe se mêle de ce qui ne la regarde pas.
L'euro est un échec cuisant.
L'Europe est l'ayatollah du libéralisme économique.
L'Europe ne se préoccupe pas de ses citoyens.
L'Europe est aux mains des lobbies.
L'Europe ne protège pas contre la mondialisation.
L'Europe a accueilli trop de pays.
L'Europe est dirigée par des nuls.
Faut-il désespérer de l'Union ? À chacun de ces griefs, les auteurs, loin de défendre aveuglément l'Europe, apportent des réponses claires et argumentées, dans un récit vivant bourré d'anecdotes.
Un ouvrage à la fois informatif, impertinent et indispensable pour comprendre enfi n comment fonctionne cette Europe si décriée.
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De sa ville natale d'Oran aux boiseries de l'Elysée, des coulisses du Kremlin à celles du régime de Chou-en-Lai, du bureau de François Mitterrand aux appartements de Nicolas Sarkozy et d'Edouard Balladur, de Mandela à Kofi Annan, de Brejnev à Arafat, de DSK, au plus fort de la crise du Sofitel, à François Hollande, dont il est l'un des visiteurs du soir. Le destin de Jean-Pierre Elkabbach ne ressemble à aucun autre. Parcourir la vie de ce témoin privilégié de notre temps, c'est sillonner la Cinquième République, c'est cheminer dans les bas-côtés de l'histoire contemporaine, c'est pénétrer dans l'intimité de quelques-uns des grands dirigeants de ce monde. Mais c'est aussi découvrir les autres facettes d'un homme multiple, complexe, et étonnamment romanesque. Cet ouvrage ambitionne ainsi de retracer l'itinéraire si peu banal du journaliste à la fois le plus honni et le plus respecté de ces cinquante dernières années. Mille fois banni et mille fois ressuscité.