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Vrin
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La perception ; essai sur le sensible
Renaud Barbaras
- Vrin
- Moments Philosophiques
- 2 Février 2009
- 9782711621637
Alors que le problème de la perception n'est autre que celui de notre rapport même à l'être, la tradition philosophique l'a largement négligé. La chose perçue est le plus souvent confondue avec une collection de qualités sensibles ou rabattue sur l'objet intelligible : la perception est méconnue au profit de la sensation ou de l'intellection. Il revient à la phénoménologie husserlienne d'avoir mis en évidence, avec la théorie de la donation par esquisses, l'originalité de la présence perceptive : le propre du perçu est de s'absenter de ce qui le présente, d'excéder toujours ce dans quoi il se donne. La question que Husserl permet alors de poser, sans parvenir à la résoudre complètement, est celle de la nature véritable du percevant et du sens d'être du perçu.
Cet ouvrage tente d'esquisser une réponse en rapportant la perception à l'activité d'un sujet vivant et en opposant par conséquent à la plénitude de l'objet, sorti du néant par un regard purement théorique, un monde dont la profondeur répond à l'insatisfaction qui caractérise la vie.
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Introduction à la philosophie de Husserl
Renaud Barbaras
- Vrin
- Bibliotheque D'histoire De La Philosophie
- 20 Octobre 2015
- 9782711626526
Ce cours, qui n'a d'autre ambition que d'introduire à la lecture de Husserl, prend pour fil conducteur la corrélation a priori et universelle entre l'étant transcendant et ses modes subjectifs de donnée. L'évidence naïve selon laquelle le monde est tel qu'il nous apparaît a en effet une portée surprenante : tout étant est essentiellement relatif à des apparitions subjectives et la conscience enveloppe, par là même, un rapport nécessaire à l'étant transcendant. De l'aveu même de Husserl, l'effort de la phénoménologie consiste à élaborer cet a priori, c'est-à-dire à penser l'être de la conscience et de la réalité en tant que, radicalement distincts, ils sont néanmoins relatifs l'un à l'autre. Or, l'élaboration de cet a priori s'expose au risque permanent d'une réification de la conscience, qui procède elle-même d'une caractérisation encore naïve du sens d'être de la réalité : tant que la conscience est pensée sur le modèle de la chose, son pouvoir de faire apparaître l'étant demeure incompréhensible.
On présentera donc l'élaboration progressive de la pensée de Husserl - des Recherches logiques à la phénoménologie transcendantale des Leçons sur le temps et des Idées directrices - comme une tentative continuée de se libérer de toute forme de réalisme. Parce qu'elle est de part en part motivée par le souci d'échapper à la naïveté - ce qui exige d'abord de la reconnaître sous ses formes les plus sophistiquées -, la phénoménologie, telle que Husserl la fonde, apparaît comme l'accomplissement même de l'exigence philosophique. -
Phénomenologie et cosmologie
Renaud Barbaras
- Vrin
- Problemes & Controverses
- 30 Mai 2024
- 9782711631759
Cet ouvrage se propose d'aborder la relation entre phénoménologie et cosmologie dans la phénoménologie du xx e siècle. Cette orientation cosmologique de la phénoménologie est appelée par une question, celle de savoir comment la conscience peut être à la fois condition de l'apparition du monde et partie de ce monde. Or, dans la mesure où il est vain de penser une conscience qui se constituerait comme mondaine, c'est nécessairement du côté du monde qu'il faut rechercher la solution de ce problème. Si la conscience peut se rapporter au monde, c'est parce que celui-ci se fait être à travers elle, parce que le devenir-monde du monde est en même temps devenir-conscience de ce monde.
Cependant, dès lors que le propre du monde est de s'absenter de ce qui le présente et demeure donc inaccessible à l'intuition, la cosmologie relève nécessairement d'une démarche spéculative, dont nous avons cru devoir distinguer trois dimensions, qui sont autant de voies vers le monde. 1) L'intériorité subjective peut être comprise comme initiation à une intériorité cosmique dont elle est la manifestation (Minkowski, Patocka); 2) La phénoménalité du phénomène doit ultimement être pensée comme l'oeuvre d'un monde spatio-temporalisant. (Fink, Patocka); 3) L'appartenance constitutive du sujet au monde détermine la modalité d'être de ce monde (Dufrenne, Merleau-Ponty). A la lumière de ces analyses, nous serons conduits à montrer que la présence du monde dans l'étant est nécessairement présence du monde à l'étant. -
Carnets philosophiques
Jan Patocka
- Vrin
- Bibliothèque Des Textes Philosophiques
- 16 Septembre 2021
- 9782711630110
C'est en français, traduit d'après les manuscrits, que paraît pour la première fois, dans son intégralité, le journal de pensée tenu par Jan Pato?ka entre 1945 et 1950, document dont la publication était attendue avec impatience depuis sa découverte il y a une vingtaine d'années. Rédigées à une période charnière pour la pensée du philosophe tchèque (entre les fragments systémiques de 1940 et le « platonisme négatif » esquissé au début des années 1950) comme pour l'histoire de son pays et de l'Europe en général (avec le coup d'État communiste à Prague et les débuts de la guerre froide), portées par un mouvement qui fait apparaître questionnement métaphysique et analyse phénoménologique, de plus en plus, comme en prise avec les événements, ces pages « s'imposent - écrit Renaud Barbaras dans sa préface - comme un document philosophique majeur, non seulement pour la compréhension de l'oeuvre de la maturité de Pato?ka, mais par elles-mêmes, tant l'auteur y fait preuve de bout en bout d'une finesse d'analyse et d'une profondeur spéculative dont il y a bien peu d'équivalents ».
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Le désir et la distance ; introduction à une phénoménologie de la perception
Renaud Barbaras
- Vrin
- Problemes & Controverses
- 29 Juin 1999
- 9782711613922
Bien que la perception soit ce qui nous initie originairement à l'Être sous la forme d'un "il y a" primordial, la tradition en a le plus souvent manqué la spécificité. Il est donc nécessaire de repenser la singularité de l'événement perceptif, reconnue pour la première fois par Husserl sous le titre de "donation par esquisses", au lieu de la soumettre à la loi de l'objet. Une telle exigence requiert une réduction radicale, qui ne va pas de la suspension de l'existence du monde à la subjectivité transcendantale mais de la critique du néant - toile de fond de toute ontologie de l'objet - au monde comme a priori de tout apparaître. A ce monde, totalité imprésentable, correspond un sujet dont le sens d'être fait problème puisqu'il est à la fois un moment du monde et en rapport avec la totalité comme telle. Un tel sujet doit être abordé à partir du mouvement vivant et son être caractérisé comme désir.
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Nous avons établi dans notre Introduction à une phénoménologie de la vie que, loin de s'ajouter à la vie que nous partageons avec les autres vivants, la subjectivité devait au contraire être comprise privativement, comme la négation d'une vie qui la déborde toujours et la rapporte à la profondeur du monde : nous avons nommé désir la trace en nous et l'épreuve de cette profusion. Cependant, cette négation ne devient véritablement pensable qu'à la condition de montrer qu'elle n'est pas tant le fait de l'homme que celui de la vie même, qu'elle s'enracine dans une auto-limitation de la vie. Ainsi, la vie recule en nous parce qu'elle est elle-même caractérisée par une lacune fondamentale, dont nous montrerons qu'elle renvoie en dernière instance à l'archi-événement d'une scission et d'une dérive par rapport à cette vie plus originaire encore - vie qui n'est encore la vie d'aucun vivant - qu'est la Vie de la manifestation.
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Introduction à une phénoménologie de la vie
Renaud Barbaras
- Vrin
- Problemes & Controverses
- 11 Avril 2008
- 9782711619702
La question de la corrélation entre l'étant transcendant et ses modes de donnée subjectifs, question qui est au coeur de l'entreprise phénoménologique, conduit inévitablement à aborder le problème du sens d'être du sujet de la corrélation en tant que celui-ci à la fois appartient au monde et est une condition de son apparaître. Conformément à cette double exigence, le sujet doit être caractérisé comme vivre, ce qui revient à dire que la phénoménologie n'a de sens que comme phénoménologie de la vie. La vie doit ici être comprise en un sens originaire, plus profond que la distinction de l'être en vie (leben) et de l'épreuve de quelque chose (erleben) : elle échappe à l'alternative d'une vie intransitive et d'une vie transitive.
Le but de ce livre est de jeter les bases de cette phénoménologie. Une telle entreprise requiert d'abord de mettre en évidence les limites et les présupposés des philosophies, phénoménologiques ou non, qui se confrontent à la question de la vie. Elle débouche sur une caractérisation positive du vivre comme Désir, autre nom de la corrélation, rapportant l'un à l'autre un sujet qui est Réalisation et un Être qui est Inachèvement.
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Dynamique de la manifestation
Renaud Barbaras
- Vrin
- Problemes & Controverses
- 17 Septembre 2013
- 9782711625017
L'a priori universel de la corrélation entre l'étant transcendant et ses modes de donnée subjectifs dessine le cadre minimal de toute démarche qui se revendique de la phénoménologie. Il s'agit ici de montrer qu'une analyse rigoureuse de la corrélation se déploie nécessairement à trois niveaux et que la phénoménologie est ainsi vouée à se dépasser elle-même vers une cosmologie et une métaphysique. Un premier niveau d'analyse, proprement phénoménologique, permet d'établir que la transcendance pure du monde se donne à un sujet dont le mode d'exister est un certain mouvement, que nous caractérisons comme désir. Cependant, la corrélation présuppose également un mode d'être commun aux deux pôles, fondement de l'appartenance du sujet au monde. Pour autant que le sujet est mouvement, le monde auquel il appartient doit lui-même être compris comme une réalité processuelle : notre mouvement procède de l'archimouvement du monde; la phénoménologie dynamique renvoie à une dynamique phénoménologique qui est synonyme d'une cosmologie. Dès lors, la différence du sujet, sans laquelle il n'y a pas de corrélation, ne peut que correspondre à une scission, plus originaire encore, qui affecte le procès même de la manifestation sans néanmoins en procéder. Cette scission au coeur de l'archi-mouvement doit être comprise comme un archi-événement : celui-ci fait l'objet d'une métaphysique en un sens très singulier, qui recueille l'ultime condition de possibilité de la phénoménologie elle-même.
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Le tournant de l'expérience ; recherches sur la philosophie de Merleau-Ponty
Renaud Barbaras
- Vrin
- Bibliotheque D'histoire De La Philosophie
- 3 Mai 2000
- 9782711613434
L'oeuvre de Merleau-Ponty est tout entière commandée par le souci de mettre rigoureusement en oeuvre le mot d'ordre husserlien de retour aux choses mêmes, ce qui exige, conformément au geste amorcé par Husserl dans la Krisis, de reconnaître l'oeuvre de l'idéalisation -c'est-à-dire de l'objectivation- là même où elle se fait oublier, afin de la neutraliser. A l'instar de Bergson, pour qui la tâche de la philosophie était d'aller chercher l'expérience au-dessus du tournant où, s'infléchissant dans le sens de l'utilité, elle devient proprement l'expérience humaine, pour Merleau-Ponty, la tâche de la pensée est de se situer à ce tournant où l'expérience s'accomplit et se voile à la fois dans des productions où elle se fait proprement humaine, de définir un sens de l'Être antérieur à la bifurcation du préobjectif et de l'oeuvre idéalisante. Le but des recherches est de tenter de clarifier la nature exacte du tournant de l'expérience ainsi que le projet phénoménologique merleau-pontien.
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Vie et intentionnalité : Recherches phénoménologiques
Renaud Barbaras
- Vrin
- 9 Octobre 2003
- 9782711616428
L'objet de ce livre est de montrer que l'intentionnalité, condition de l'apparition de l'étant, ne peut être caractérisée de manière conforme à son essence que si elle est comprise comme vie. En effet, une philosophie rigoureuse de l'intentionnalité est soumise à une double contrainte. D'un côté, comme l'a souligné Merleau-Ponty, le sujet de la perception ne peut être défini comme une sphère d'être absolue surplombant le monde : il est du monde, et cette intramondanéité doit être comprise comme incarnation. Cependant, en mettant en avant un concept univoque de la chair, par delà la différence des étants du monde et du corps propre, Merleau-Ponty d'interdit d'accéder au sens d'être véritable de celui-ci. Or, comme l'a montré Heidegger pour sa part, le monde ne saurait être éclairé dans sa constituion par un retour à un étant du même mode d'être : le Dasein humain diffère de tous les autres étants en ce qu'il existe et c'est donc bien au plan existential que l'intentionnalité doit être ressaisie.
C'est à Patocka qu'il revient d'avoir su concilier la différence radicale du sujet intentionnel et son intramondanéité en proposant une caractérisation existentiale du corps comme mouvement vivant. Les études réunies ici visent toutes à explorer la voie, ouverte par Patocka, d'une phénoménologie de la vie. -
La naissance du neurone ; constitution d'un objet scientifique au XX siècle
Renaud Barbaras
- Vrin
- 12 Mai 2010
- 9782711622610
Tout au long du XXe siècle, les discussions autour du statut des théories scientifiques et les développements technologiques et disciplinaires qui se sont imposés après la Seconde Guerre mondiale ont bouleversé l'image de la science. La constitution du neurone comme objet scientifique au XXe siècle illustre magistralement cette mutation et en propose un modèle basé sur la dynamique des disciplines à l'oeuvre dans l'étude d'objets distincts, et pourtant homogènes, reconnus au fil du temps comme unique, conforme à une même représentation commune à plusieurs cultures matérielles. Par des processus de convergence entre sous-disciplines des neurosciences, le neurone devient objet unique et central de toute approche scientifique. Il apparaît comme un enjeu essentiel et la pierre angulaire des interactions disciplinaires au centre de l'explication scientifique.