Filtrer
Éditeurs
- Seuil (14)
- Christian Bourgois (11)
- Hazan (6)
- Bayard (5)
- Arlea (4)
- Andre Dimanche (3)
- Fabrique (3)
- Fage (3)
- Argol (2)
- Imprimeur (2)
- Macula (2)
- Médiapop (2)
- Xavier Barral (2)
- Adera (1)
- Art Inprogress (1)
- Bibliotheque De L'Image (1)
- Bréal (1)
- Cecile Defaut (1)
- Cnrs (1)
- D'Un Monde A L'Autre (1)
- Delpire (1)
- Dogana (1)
- Dominique Carre (1)
- Editions De L'Aube (1)
- Editions De La Sorbonne (1)
- Exhibitions International (1)
- Filigranes (1)
- Gallimard (1)
- Institut Memoires De L'Edition Contemporaine (1)
- L'Astree Rugueuse (1)
- L'Atalante (1)
- La Villette (1)
- Le Noyer (1)
- Libel (1)
- Librairie Metamorphoses (1)
- Loco (1)
- Maeght (1)
- Maison Cf (1)
- Manuella (1)
- Nous (1)
- Points (1)
- Seghers (1)
- Sekoya (1)
- Snoeck Gent (1)
- Solitaires Intempestifs (1)
- Verdier (1)
- William Blake & Co (1)
Jean Christophe Bailly
-
Le parti pris des animaux
Jean-Christophe Bailly
- Christian Bourgois
- Satellites
- 4 Avril 2024
- 9782267049138
Dans un monde qui provoque la disparition des espèces, ce livre est un plaidoyer pour les animaux et ce qu'ils peuvent nous enseigner, pour peu qu'on leur prête attention.
Dépourvus de parole, ces « maîtres silencieux » font rayonner l'existence hors des rets du langage. Tenter de percer le mystère de leur monde, de leurs gestes, de leurs émotions, c'est découvrir un autre accès au sens, dont l'homme, le beau parleur, a beaucoup à apprendre.
« Il est difficile de rendre compte de la richesse de ce livre pourtant bref, de la beauté de son écriture et du mouvement de ses idées. » Mediapart.
« Ce livre est l'un des plus profonds qu'on ait écrits sur les animaux. » Philosophie magazine. -
Le pari de ce livre est de constituer le poème comme une forme entière et autonome, à distance des marges et des formats où il est le plus souvent relégué.
Il en passe pour cela par des formes d'écriture qui ne relèvent pas directement de ce qu'on a le réflexe d'associer à la poésie : notes de voyage, mode didactique ou narratif, réflexions sur le temps ou sur le langage, souvenirs, tout contribue à le relancer.
L'idée est celle d'une phrase émancipée dont le poème, agissant comme le récit de son recommencement perpétué, serait l'agent.
Rien de formel à cela, au contraire : ce livre qui se laisse traverser par de nombreux pays (et par leurs langues) est d'abord une longue exploration du sensible et, via tout un travail sur la résonance, une lecture des traces que l'Histoire laisse sur lui.
Temps réel, qui court sur vingt-cinq ans, s'inscrit dans le sillage de Basse continue, publié dans « Fiction & Cie » en 2000, et cherche à donner corps à ce qu'indiquèrent les titres d'essais comme La Fin de l'hymne (1991) ou L'Élargissement du poème (2015). -
Qu'est devenue, que devient l'ex « capitale du XIXème siècle » que Walter Benjamin sut reconnaître dans Paris ? N'est-elle plus qu'une ville-musée, doublée d'une ville de pouvoir d'où le peuple est exclu et où les traces de ce qu'elle fut disparaissent ou sont marchandées ? Il y a de ça, hélas, et malgré de nombreuses résistances très inégalement réparties entre les quartiers, la cote d'alerte est souvent dépassée : dans des zones entières la ville ne se reconnaît plus. A l'âge des destructions systématiques a succédé une autre forme d'intervention, plus subtile mais tout aussi efficace, qui consiste à modifier la texture et les contenus de pans entiers de l'être urbain. Au centre presque exact de Paris se trouvait un magasin, La Samaritaine, dont le slogan était qu'on pouvait tout y trouver. Or aujourd'hui ce magasin n'a pas été détruit mais il est transformé en un énorme cartel de marques de luxe doublé d'un hôtel où les chambres les moins chères sont à 1150 euros la nuit. Ce n'est là que l'exemple le plus criant d'une liquidation scandaleuse au terme de laquelle ne resteraient plus de Paris que des souvenirs littéraires. Or la force de cette ville a toujours été de savoir conserver en son sein, fut-ce de façon secrète, non seulement les traces de ce qu'elle a traversé, mais aussi les signes de ce qu'elle a suscité comme espérance. Conçu, à l'instar de ceux d'Eric Hazan, comme une promenade, le livre de Jean-Christophe Bailly se propose de donner un état des lieux, en mêlant à la protestation contre les opérations immobilières du capitalisme le plus éhonté l'évocation de glissades heureusement encore possibles, mais menacées.
-
L'expérience troublante qui nous fait quelquefois croiser le regard d'un animal est au coeur de cet essai nourri de textes littéraires et de tableaux, écrit par le philosophe, poète, éditeur, homme de théâtre Jean-Christophe Bailly. Si les animaux, à proprement parler, ne pensent pas, ils sont doués d'une «pensivité» qui trouble les frontières, inquiète nos certitudes et notre suprématie.
L'auteur explique dans ce livre très émouvant, très profond, pourquoi la question animale est devenue absolument centrale, pour lui-même, bien sûr, mais aussi pour tous ceux que la diversité fascine et que les menaces qui pèsent sur elle inquiètent. L'influence exercée par cet essai l'a conduit à revenir sur la question à maintes reprises, en France, mais aussi aux États-Unis.
"Les animaux sont des maîtres silencieux" dit-il. Chaque animal est envisagé comme une piste, une ligne que la pensée peut suivre. Mais dans un monde en proie à une course effrénée à la croissance malmenant les espèces avec cynisme et violence, il est naturel qu'un plaidoyer pour les animaux, et pour l'attention qu'on devrait leur porter, prenne une signification politique.
Jean-Christophe Bailly est philosophe et écrivain, et a longtemps enseigné à l'Ecole nationale du paysage de Blois. Il est l'auteur notamment du livre Le parti des animaux (Christian Bourgois), de plusieurs petites conférences aux éditions Bayard. -
L'apostrophe muette : essai sur les portraits du Fayoum
Jean-Christophe Bailly
- Macula
- 19 Mai 2023
- 9782865891481
Les portraits du Fayoum sont cette population silencieuse incarnée par des visages que les fouilles ont peu à peu fait sortir des tombeaux. Réalisés dans l'Égypte romaine des trois premiers siècles de notre ère, et relevant à la fois d'une tradition mimétique grecque et d'un accompagnement rituel proprement égyptien, ils n'étaient pas destinés à être vus. Mais depuis qu'ils ont été retrouvés et identifiés, ils n'ont cessé de fasciner. Dispersée à travers le monde, leur énigme reste intacte, nous sommes avec eux devant un seuil : depuis le côté de la mort où ils ont basculé ils nous regardent, les yeux ouverts, comme s'ils étaient vivants. Du coup, via leurs noms, leurs parures, et comme sortis du réseau de bandelettes entourant les momies où ils étaient encastrés, ils nous renvoient à tout un monde qui n'existe plus et qui fut le leur. Avec eux c'est toute l'histoire du portrait et sa relation à la mort qui s'inaugure, dans une douceur étrange et insistante.
Passionné par ces visages, Jean-Christophe Bailly, a tenté, tout en reconstituant l'atelier de pensées qui les a libérés, de rendre transparente la relation que nous pouvons désormais avoir avec eux.
La présente édition reprend celle publiée en 1997 par les éditions Hazan* en lui ajoutant une préface qui souligne l'actualité sans fin reconduite de cet exceptionnel moment où plusieurs civilisations méditerranéennes se sont rencontrées autour d'images qui furent d'abord des gestes d'observance.
* livre traduit en italien (Quodlibet, 1998) et en espagnol (Akal, 2001). -
Une éclosion continue : temps et photographie
Jean-Christophe Bailly
- Seuil
- Fiction Et Cie
- 13 Mai 2022
- 9782021508437
Le temps, nous ne le voyons de face qu'au moment de mourir mais la photographie nous a donné le pouvoir étrange de le saisir par des coupes qui l'interrompent et le suspendent. Chacune de ces coupes agit comme une césure et comme une éclosion : par le choix de l'instant et du cadre, une éruption de sens est délivrée chaque fois. Ce pouvoir, que l'exubérante quantité d'images disponibles dissimule, Une éclosion continue cherche à le comprendre, et de deux manières : tout d'abord par des réflexions de portée générique qui recoupent des problématiques liées à l'histoire de la photographie, puis en faisant la part belle à l'expérience vécue par des photographes d'aujourd'hui.
-
Jean-Christophe Bailly nous a confié les pages enchantées de ses carnets grecs écrits entre 1974 et 2016. Il écrit le pays comme il le regarde, avec clairvoyance, plaisir et émotion, s'interrogeant sur les raisons toujours mys-térieuses qui font d'une terre une nation. Parfois il arpente les îles dans le vent, parfois il regarde Athènes de sa fenêtre ou depuis l'Iran. Les textes qui composent ce livre (journaux de voyage, cartes postales ou brefs essais) ont tous trait à la Grèce et donnent, comme les reflets de lumière sur la mer agitée, une image mobile, diffractée, vivante.
-
Caractériser la force avec laquelle une image, devant nous, se souvient et celle avec laquelle elle nous demande d'identifier ce dont elle est le souvenir : tel est le propos de ce livre - ce qui veut dire qu'il considère l'image, toute image, comme une énigme et comme l'espace incarné d'une expérience qu'il appartient à ceux qui la voient (regardeurs de Duchamp, regardants de Poussin !) de refaire. L'imagement nomme aussi bien les processus qui conduisent aux images que les chemins qu'elles suivent pour instiller dans la pensée la puissance de leur silence. « Toute image est une maison hantée, toute maison est hantée par les images ».
Étoilée en treize chapitres, l'enquête traverse toutes les époques de l'art et parcourt les modes les plus variés de constitution de l'image.
-
L'élargissement du poème
Jean-Christophe Bailly
- Christian Bourgois
- Detroits
- 9 Avril 2015
- 9782267027587
Élargir, c'est agrandir, mais c'est aussi libérer ce qui était détenu. À partir de la « poésie élargie » de Novalis, ce livre forme une boucle dont le poème est le noeud. Ce qu'il envisage, c'est une sortie hors des limites, non seulement du poème et de la littérature, mais aussi des hommes, confinés dans les enclos qu'ils se sont donnés. L'indice et l'écho, le ricochet, la connexion, la résonance et l'évasion - tels sont les mots clés de cet élargissement proposé ici comme méthode.
-
Naissance de la phrase est composé de deux textes. Le premier est consacré au langage et s'efforce d'explorer la question - insondable - de son origine. Le pari aura été de superposer à la question de l'origine des langues (et, donc, de l'apparition du langage) celle de la venue, en nous, des phrases que nous nous efforçons de former. Autrement dit de tenter de comprendre de quoi le langage répond et de quelle manière il le fait, différemment dans chaque langue et à chaque fois en ravivant le souvenir de sa venue.
Le second texte s'efforce quant à lui de regarder de près comment il revient au poème de restituer au mieux cette éclosion. Le modèle étant Paterson, le livre de William Carlos Williams comme le film de Jim Jarmusch.
-
« Voilà, oui, ce sont des nappes, et je les tire vers moi, il n'y a pas à se forcer beaucoup, elles viennent d'elles-mêmes, c'est comme un tuilage, une glissade. Étrange récolte à vrai dire, qui ne fourre dans mon sac que des fantômes : là où ni la conscience de soi ni la naissance ne fournissaient de points fixes auxquels se raccrocher, les souvenirs viennent en masses fractionnées, c'est la phrase qui tourne avec eux : il y a une hélice, un mouvement, un sillage, mais nous sommes en pleine mécanique des fluides, c'est comme une sorte de ralenti discontinu ou comme un fondu enchaîné parfois flou, un paysage de turbulences et de surimpressions ou encore, et plus exactement si l'on doit garder la métaphore du cinéma, ce sont des rushes qui défilent, sans montage, mais comme portés par des courants. » Dans cet autoportrait vagabond, Jean-Christophe Bailly, poète, philosophe, dramaturge, parvient à dessiner ce qui serait le coeur de sa fabrique artistique et son livre devient peu à peu un véritable voyage non seulement vers l'origine mais aussi vers la littérature et le théâtre. Vers tout ce qui est bâti dans le mouvement. Et surtout vers tous les lieux qui l'ont formé. Barcelone, Berlin, Strasbourg, Paris, la Bretagne, la Russie, la Chine ou encore Olonne, la ville imaginaire. Le livre devient alors ouverture. Les images se cognent, rebondissent, en engendrent d'autres et prennent alors une vraie liberté. On traverse les années, on enjambe les villes, il y a une véritable euphorie de la mémoire qui contamine le lecteur. Une peinture « résolument moderne », un poème-toupie, un chant.
-
Les rivières et les fleuves séparent et relient, ils sont là et pourtant sans fin ils s'en vont. Que se passe-t-il entre le moment où l'eau jaillit et celui où elle finit par se jeter dans la mer ? Quel est le destin des gouttes d'eau ? Des grands fleuves du monde aux plus petits cours d'eau, des chutes les plus impressionnantes aux méandres les plus calmes, Jean-Christophe Bailly fait le récit de ces façonneurs de paysage et propose au lecteur un voyage de géographie passionnée.
Il parle de paysage, de territoire, de nature et d'habitants avec érudition, pertinence et poésie. Jean-Christophe Bailly est philosophe et écrivain et enseigne à l'Ecole nationale du paysage de Blois. Il est l'auteur notamment du livre Le parti pris des animaux (Seuil, 2013). Aux éditions Bayard ont paru Le versant animal (2007, nouvelle édition 2018) et plusieurs petites conférences.
-
La magie du livre
Jean-Christophe Bailly
- Bayard
- Les Petites Conferences
- 12 Octobre 2016
- 9782227489257
Pourquoi fabriquons-nous encore des livres ? Pour répondre à cette question très contemporaine, puisque le livre numérique ne cesse de prendre de la place, Jean-Christophe Bailly fait une déclaration d'amour aux livres. Il leur reconnaît cette capacité formidable pour des objets relativement petits et d'usage si simple, de contenir tout un monde. Et il leur attribue des pouvoirs : à chaque fois qu'on ouvre un livre, quelque chose apparaît : une histoire, un poème, une réflexion, une explication...
-
La surprise recommencée du sens
Jean-Christophe Bailly
- William Blake & Co
- In Quarto
- 3 Mars 2023
- 9782841032372
-
Depuis longtemps, Jean-Christophe Bailly s'intéresse à la ville. Il s'y promène, y rêve, l'observe et l'analyse. Il en a le souci, et le désir. L'avenir de la cité lui importe. L'ensemble des textes ici réunis en un parcours chronologique vont de l'approche théorique - définition, par exemple, de ce qu'est une " phrase urbaine ", ou un phrasé, ou encore tentative d'élucidation de ce que l'auteur appelle " le mystère de la tonalité locale " - à des considérations plus concrètes, notamment sur la politique de la ville et la question des banlieues. Mais sans que jamais ne soit abandonnée une approche plus sensible faisant la part belle à la promenade comme méthode, soit cela même à quoi les lecteurs du Dépaysement ont été familiarisés.
Au long des chapitres, ce n'est pas une image donnée une fois pour toutes de la ville qui se dégage : défini comme un devenir illimité, aux bords de plus en plus imprécis, le phénomène urbain est abordé comme un énorme puzzle dont toutes les pièces ne coïncident pas toujours forcément entre elles, ne serait-ce qu'à cause de l'écart et de la séparation entre les " pièces montées " de l'architecture et le buissonnement bricolé de la ville s'inventant et se réécrivant sans fin.
-
(Texte provisoire) Le portrait urbain que j'ai tenté puise d'abord sa raison d'être dans le plaisir que j'ai eu à divaguer dans les rues de cette ville à la fois imprévisible et fidèle à ses clichés, qui jamais en tout cas ne m'a déçu, même s'il a pu arriver qu'elle me soit hostile, chaque arrivée à la gare Saint-Charles ayant toujours eu le sens - peut-être parce qu'alors, du haut des escaliers qui rejoignent le boulevard d'Athènes, on domine la ville - d'un atterrissage dans la réalité : comme si à Marseille, la réalité ou l'épaisseur qui s'y attache, via les choses et les êtres, était un peu plus réelle ou plus dense qu'ailleurs.
Jean-Christophe Bailly a obtenu le prix Décembre pour Le Dépaysement (Seuil). Il a publié, aux éditions Arléa, avec Alexandre Chemetoff, Changements à vue. -
L'une des 24 planches du Pencil of nature de W. H. Fox Talbot, le premier livre de photographies jamais publié montre une meule de foin contre laquelle est posée une échelle dont l'ombre se découpe avec netteté. De cette photographie émane une force singulière, qui permet d'interroger l'apparition de l'image, et ce qu'elle garde du temps qui s'écoule. L'ombre portée est, dans ce cadre, l'objet d'un vertige tout particulier. Qu'est-ce qu'une prise photographique, qu'est-ce qui s'y dépose ?
À partir des images de Talbot, mais aussi de celles de Hiroshima et de l'homme soufflé, l'auteur élabore un véritable récit de formation qui interroge la puissance fictionnelle de ces apparitions. Entre la paix de la campagne anglaise et la violence anéantissante de la bombe atomique, c'est tout le destin de la photographie qui se joue.
-
« Mai 68 fut une convergence, c'est comme si des milliers de petites rigoles avaient abouti au même point, formant un lac d'impatience qui ne pouvait que déborder ».
En 2004, à la suite de la publication de Tuiles détachées qui était un récit autobiographique, Jean-Christophe Bailly avait commencé la rédaction d'un texte personnel sur les événements de mai 68 qu'il n'avait pas achevé alors. Il le reprend aujourd'hui, en ajoutant des notes, des précisions et une postface.
On ne trouvera pas dans ce texte les réunions syndicales étudiantes, ni les AG dans les amphithéâtres, ni les bagarres, ni les distributions de tracts devant les usines, ni le calendrier précis des événements. Jean-Christophe Bailly nous propose plutôt un récit personnel presque à demi-rêvé, des images resurgies de sa mémoire, cinquante ans après : le regard d'un jeune étudiant de Nanterre sur ces événements qui ont marqué la France.
-
Publiée en 1976 dans la collection 10/18 (alors dirigée par Christian Bourgois), La Légende dispersée a été rééditée en 2000 aux éditions Christian Bourgois. Avec cette sortie dans la collection « Titres » il s'agira donc de sa troisième édition. Le choix et l'ordre des textes choisis sont inchangés, la préface d'origine est maintenue, seul un nouvel avant-propos a été ajouté. Il revient sur la nécessité qu'il y eut de réunir ces textes à une époque où le romantisme allemand était fort mal connu en France, et il explique comment aujourd'hui, malgré un travail de traduction et d'interprétation souvent remarquable, l'énergie de ce mouvement philosophique et littéraire reste trop peu utilisée et sa véritable nature occultée.
Des extraits de 27 auteurs, certains très connus comme Kleist, Hoffmann ou Novalis, d'autres moins, se répartissent en quatre parties, tendant un arc historique allant des prémisses du mouvement à ses dernières lueurs. Nombreux sont les textes qui ont été ici traduits pour la première fois en français (par Henri-Alexis Baatsch, également traducteur des deux volumes de Büchner paraissant également dans la collection « Titres » cette année). Le livre ne se propose pas comme un travail savant mais comme une traversée du romantisme allemand, comme un voyage à travers un mouvement profus qui voulut embrasser la littérature tout entière et entraîner les genres (poésie, drame, roman, essai) au-delà d'eux-mêmes. Venant à la suite des Lumières, le romantisme allemand, surtout celui de la période d'Iéna, dès la fin du XVIIIe siècle et le tout début du XIXe, chercha à en émanciper la leçon, en faisant porter l'accent sur une nouvelle idée de la Nature, non plus considérée comme un simple objet d'étude et de conquête mais comme un tissu vivant et hypersensible, directement perçu par l'esprit.
Une science du fragment, un sens aigu de la formule et de l'axiome, une philosophie de la nature intuitive et non dogmatique, un art du récit et du merveilleux - tels sont les éléments que le lecteur retrouvera dans ce livre, ouvert par une introduction qui restitue la fièvre dans laquelle s'inventa ce que beaucoup considèrent aujourd'hui comme le berceau de l'idée moderne de littérature.
-
La reprise et l'éveil ; essai sur l'oeuvre de Jean-Marc Cerino
Jean-Christophe Bailly
- Macula
- 19 Mars 2021
- 9782865891276
L'oeuvre de Jean-Marc Cerino fait totalement écho aux préoccupations du directeur de collection et auteur de nombreux textes sur l'image. Dans La Reprise et l'Éveil. Essai sur l'oeuvre de Jean-Marc Cerino, Jean-Christophe Bailly explore différentes facettes de l'expérience de l'image.
La force de son texte tient dans l'incessante circulation entre micro et macro observation : de la narration du travail d'un artiste spécifique à la place qu'occupe l'image tant dans nos quotidiens, dans l'histoire de leur utilisation, que dans l'histoire elle-même. Dépassant le cadre de la monographie, Jean-Christophe Bailly évoque la musique, le cinéma, l'histoire, les mouvements sociaux, la politique ou la mort, tout cela en partant des images de Cerino qui elles-mêmes traitent de ces thèmes. Faites de strates, ses peintures s'originent dans des photographies - la photographie comme archive, la photographie comme document. Les peintures de Jean-Marc Cerino sont en quelque sorte des réflexions sur la nature des images.
-
Saisir ; quatre aventures galloises
Jean-Christophe Bailly
- Seuil
- Fiction Et Cie
- 13 Septembre 2018
- 9782021189131
Quatre pistes distinctes, ayant toutes à voir avec le Pays de Galles, forment la matière de ce livre. Chacune d'entre elles est ici dénommée aventure. La première reconstitue l'incroyable histoire de Thomas Jones, ce peintre qui en 1782, à Naples, inventa l'art moderne avant de se retirer incompris dans sa ferme du Radnorshire. La deuxième tente d'identifier le geste poétique que formèrent l'oeuvre et la vie de Dylan Thomas, le génial enfant de Swansea, le « Rimbaud de Cwmdonkin Drive ». La troisième suit les pas de W.G. Sebald, dont le livre Austerlitz comprend un pan gallois sur lequel se projettent, au sein même de l'exil qu'il raconte, les images d'un séjour transfiguré. La quatrième et dernière se déroule dans les vallées du sud, parmi les vestiges d'un monde qui fut celui des mineurs de charbon et que de parfaites images (dues à Robert Frank ou Eugene W. Smith) fixèrent en son temps.
Ainsi peinture, poésie, récit et photographie, réunis par une identique volonté de saisie et de vérité, permettent-ils d'aborder de l'intérieur cet ouest absolu qu'est le Pays de Galles. Chemin faisant, le livre est aussi une réflexion sur le rapport entre réalité et fiction, sur la nature des souvenirs et des traces, et sur ce que peut être l'identité d'une contrée.
-
L'hymne ne désigne pas dans ce livre une forme poétique particulière mais l'ensemble des dispositifs que la modernité a dû abandonner pour se tendre. Le mouvement des essais qui le composent est celui d'une généalogie, moins au sens d'une perspective proprement historique qu'à celui d'une récapitulation faisant la part au caractère dispersé des indices. Les noms qui jalonnent cette recherche - Hölderlin, Büchner, Baudelaire, Leopardi, Stendhal ou, plus près de nous, Benjamin et Mandelstam - définissent le réseau de sens où ces indices prennent consistance en se relançant les uns les autres.
La Fin de l'hymne a précédemment paru dans la collection « Détroits » en 1991.
-
Le propre du langage ; voyages au pays des noms communs
Jean-Christophe Bailly
- Seuil
- La Librairie Du Xxie Siecle
- 7 Mai 1997
- 9782020315623
Partout, dans toutes les langues, les hommes s'orientent en nommant ce qui les environne. Les noms légendent la Terre et comme tels sont déjà tout entiers des récits.
Dans ce livre, qui n'appartient à aucun genre, Jean-Christophe Bailly explore les puissances du langage - et ce que les noms communs veulent dire. En chaque nom, une vérité éloignée est détenue. Le nom est tout à la fois fiction et vestige : en chaque nom, en chaque nom commun, s'ébruite l'histoire du langage.
Dans ce livre, construit comme un labyrinthe où l'on se retrouve grâce à l'ordre de l'alphabet, l'auteur s'efforce de comprendre le bonheur qui traverse le langage. Dans cet univers où chaque nom est un toucher, le lecteur est confronté pas à pas au propre du langage.
-
Livre, enfance, pays, langue, époque : les cinq parties de ce livre d'essais désignent cinq formes d'expériences du temps. Par-delà l'étude des oeuvres (Benjamin, Eisenstein, Platonov, Baudelaire, Büchner ou Lucile Desmoulins) ou des lieux (la Russie) ou des pratiques (la lecture, les arts), il s'est agi de configurer un temps ne serait ni celui des horloges, ni celui du souvenir, ni celui de la prophétie, mais celui d'un éveil qui les confondrait en un seul cours. Retracer les chemins et les signes d'un éveil, en repérer l'émotion dans différents champs, tel est le propos de ce livre.