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Prix
Jean Yves Masson
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Le 18 mai 1938 marqua pour Georges-Arthur Goldschmidt un changement de vie radical : au lendemain de son dixième anniversaire, lui et son frère aîné furent envoyés par leurs parents loin d'Allemagne afin d'échapper à la persécution nazie.
Ce qui commence ce jour-là est un « après-exil » qui, en réalité, ne connaîtra pas de fin. Non pas un simple événement mais, pour celui qui a été chassé de son pays en raison de sa naissance, la découverte d'une situation existentielle.
Ce récit d'une rare intensité dit la souffrance de cette condition nouvelle qui eut pour conséquence, entre autres, ce que l'auteur caractérise comme son « dédoublement linguistique ». -
Prix Nobel de littérature en 1966, Nelly Sachs est née en 1891 dans une famille juive d'Allemagne, pays qu'elle quittera en 1940, fuyant les persécutions nazies pour s'installer définitivement en Suède. L'ensemble de sa quête littéraire est profondément marqué par la Shoah, par la mort, la perte et l'exil. Son écriture, d'un lyrisme vif et dense est très proche de celle de Paul Celan dont elle fut l'amie et avec qui elle a entretenu une célèbre et importante correspondance. Le présent volume regroupe les quatre recueils majeurs de la poétesse : Dans les demeures de la mort (1947), Éclipse d'étoile (1949), Et personne n'en sait davantage (1957), Exode et métamorphose (1959). Cet ensemble veut rendre justice à une oeuvre capitale du XX? siècle où l'auteure parvient, au-delà des déchirements de l'Histoire et du drame personnel, à refonder un espoir en l'humanité malgré tout.
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Avant de devenir le librettiste attitré de Richard Strauss ou l'auteur de la célèbre Lettre de Lord Chandos, Hugo von Hofmannsthal (1874-1929) a d'abord été un poète à la trajectoire fulgurante : l'essentiel de son oeuvre poétique a été écrite entre seize et vingt-cinq ans. C'est à ce titre qu'il figure dans toutes les anthologies de la poésie de langue allemande. Ce volume rassemble l'intégralité des poèmes publiés par Hofmannsthal de son vivant, complétés par l'essentiel de ses poèmes posthumes, et rend ainsi justice à l'une des oeuvres majeures de la culture viennoise du tournant du siècle dernier.
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« Une étude dramatique » : c'est sous cette mention que paraît en deux fois, dans les numéros d'octobre et novembre 1891 de la principale revue littéraire viennoise, la "Moderne Rundschau", une pièce en vers intitulée "Hier" ("Gestern"), signée d'un inconnu, Theophil Morren. La curiosité des milieux littéraires aurtichiens et allemands est aussitôt éveillée par la maturité de ce texte au ton nouveau, que les éditions de la revue reprennent aussitôt sous la forme d'un petit volume, épuisé en quelques jours. Qui est Theophil Morren ? Des articles dans les journaux vont révéler au public que sous ce pseudonyme se cache un lycéen de dix-sept ans, que quelques autres textes publiés sous le pseudonyme de Loris vont bientôt achever de rendre célèbre : Hugo von Hofmannsthal. Cette pièce destinée à la lecture prend modèle sur les « Proverbes » de Musset : le personnage principal est amené en quelques scènes à reconnaître une vérité qu'il voulait ignorer. À Imola, près de Bologne, dans la deuxième moitié du XVe siècle, un jeune seigneur fortuné, Andrea, met en pratique un art de vivre fait d'esthétisme, de culte du moi et de pure jouissance de l'instant présent, sans considération du passé ni de l'avenir. Mais les événements de cette journée vont bouleverser sa vision du monde, en particulier quand il apprend que sa bien-aimée, Annette, l'a trompé la veille avec son meilleur ami. Andrea découvre alors le mystère douloureux du Temps qu'il s'était efforcé de nier, et avec lui l'impossibilité de nier la souffrance inscrite au plus profond du Moi. C'est ici la première traduction française de ce texte que, jusqu'à la fin de sa vie, Hofmannsthal a considéré comme une des clés de toute son oeuvre. On y voit déjà se dessiner en effet le thème central qui sera celui du célèbre "Chevalier à la rose", le livret d'opéra écrit pour Richard Strauss (créé en 1911). Rappelons que, si Hofmannsthal a été dans sa maturité l'un des intellectuels les plus en vue de son temps et l'un des pères de l'idée européenne, son oeuvre poétique a été tout entière écrite entre 16 et 26 ans et que c'est à elle qu'il doit sa place d'auteur majeur de la langue allemande.
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En même temps qu'il rédigeait pour Richard Strauss le livret de "La femme sans ombre", Hofmannsthal éprouva le besoin d'une version en prose de la même histoire qui fût délivrée des contraintes de la collaboration avec le compositeur. Il acheva en 1919, cinq ans après, ce conte allégorique dont le contenu diffère notablement de l'opéra du même titre, et possède une complète autonomie.
La fille du prince des esprits, l'invisible Keikobad, a épousé un simple mortel : elle est ainsi devenue l'impératrice du royaume des Monts de la Lune. Mais pour devenir humaine et donner des enfants à l'empereur, il lui faut conquérir une ombre. Aidée de la sorcière qui l'a enlevée, elle tentera d'acheter la sienne à l'épouse d'un teinturier qui, au contraire, refuse de mettre au monde des enfants.
Opposant le couple formé par l'empereur et l'impératrice au modeste ménage du teinturier et de la teinturière, le conte suit l'itinéraire initiatique, à travers les différents règnes de la création, de quatre personnages dont chacun devra découvrir une part méconnue de lui-même pour accéder pleinement à l'humanité et vaincre la stérilité du coeur.
Toute une tradition issue du romantisme trouve ici son aboutissement, en même temps que se déploient dans leur pleine complexité les grands thèmes propres à Hofmannsthal : la préexistence des âmes, le salut par la métamorphose, la dimension mystique du désir. Tandis qu'il terminait pour le théâtre sa comédie la plus brillante et la plus profonde, "L'Homme difficile", Hofmannsthal donnait avec "La femme sans ombre" le plus parfait des récits qu'il soit parvenu à mener à bien, parmi de nombreux autres textes inachevés.
Hugo von Hofmannsthal (1874-1929), poète, romancier, essayiste, homme de théâtre, compte parmi les figures majeures de la littérature autrichienne du début du siècle.
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Les Sonnets de la prison de Moabit d'Albrecht Haushofer occupent une place particulière dans la poésie allemande du XXe siècle. Né en 1903, professeur d'université, géographe réputé, spécialiste de géopolitique, Haushofer, sans jamais adhérer au Parti nazi, avait occupé des fonctions officielles sous le IIIe Reich. Impliqué, comme bon nombre de ses amis, dans l'attentat manqué contre Hitler du 20 juillet 1944, il fut arrêté et incarcéré à la prison de Moabit, prison berlinoise tenue par les SS. C'est là qu'il composa les quatre-vingts sonnets qu'on retrouva sur lui après sa mort : il fut exécuté avec quatorze autres prisonniers dans la nuit du 22 au 23 avril 1945.
Publiés en 1946, ces Sonnets connurent aussitôt un grand écho et furent traduits dans de nombreuses langues. Une première traduction française parut en 1954, mais elle était faite d'après un texte encore fautif et, de plus, incomplet. Ce n'est qu'en 1976 qu'une édition fiable a vu le jour en Allemagne, où ce recueil fait aujourd'hui figure de classique. C'est cette édition qui sert de base à la présente traduction.
Les Sonnets de la prison de Moabit ne sont pas l'oeuvre d'un résistant de la première heure, mais d'un homme qui fait son examen de conscience et s'accuse de ne pas s'être opposé plus tôt à un régime qu'il désapprouvait depuis longtemps, mais en silence. Haushofer n'est tendre ni pour lui-même, ni pour son père, plus gravement compromis que lui. Ces sonnets sont le testament d'un homme qui sait qu'il ne sortira pas vivant de sa cellule : il y passe en revue les épisodes de sa vie, se remémore ses voyages, ses amitiés, ses amours, cherche à prendre exemple sur d'illustres persécutés (de Boèce à Thomas More), se rappelle les grandes oeuvres qui lui semblent avoir préfiguré son destin, comme ce tableau de Van Gogh, vu à Moscou, que nous avons choisi pour illustrer la jaquette. Pour finir, Haushofer se fraye un chemin vers la sérénité en s'inspirant surtout des sagesses orientales, dont il était familier.
Ce sont les circonstances qui ont fait éclore en Haushofer le poète. Ces quatre-vingts sonnets suffisent pour lui assurer une place parmi les voix inoubliables du XXe siècle.
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Les triomphes de Pétrarque illustrés par le vitrail de l'Aube au XVIe siècle
Pétrarque
- Diane De Selliers
- 25 Octobre 2018
- 9782364370906
Après Dante et Boccace, Pétrarque rejoint la Collection Diane de Selliers !
Première star internationale de la littérature, érudit voyageur et père de l'humanisme, Pétrarque (1304-1374) est surtout le premier poète de l'intime. Son influence sur la poésie européenne est immense.
Les Triomphes forment un long poème allégorique d'inspiration antique, dans lequel Pétrarque chante son amour pour Laure et la douleur d'aimer tout en convoquant de nombreuses figures historiques, mythologiques et religieuses. Cette édition bilingue français-italien reproduit la traduction inédite, vivante et poétique de Jean-Yves Masson.
Le vitrail comme vous ne l'avez jamais vu : les 130 illustrations, éclatantes, ont été traitées de façon résolument moderne et graphique, avec de nombreux recadrages de détails. L'ensemble témoigne de la vivacité et de la singularité du patrimoine français du XVIe siècle. 95% des oeuvres reproduites ont fait l'objet d'une campagne photographique spécifique, réalisée grâce à une technologie de pointe utilisant notamment des drones. Le département de l'Aube abrite de très nombreux vitraux, dont la baie d'Ervy-le-Châtel, unique vitrail au monde illustrant Les Triomphes de Pétrarque et dont la restauration vient d'être achevée.
La collaboration d'experts de l'histoire de l'art, de la poésie et du vitrail : Paule Amblard, historienne de l'art spécialisée dans l'art et la symbolique du Moyen-Âge, Jean-Yves Masson, traducteur, poète et professeur de littérature comparée à la Sorbonne, Flavie Vincent-Petit, restauratrice et créatrice de vitraux.
Une rencontre qui allie plaisir des yeux, du coeur et de l'esprit !
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Paru en février 1928, la tour est probablement le plus célèbre des recueils de w.
B. yeats. il doit son titre à thoor ballylee, le cottage acquis par yeats en 1917, dont la tour devient ici le symbole d'un esprit qui monte la garde en temps de ténèbres. tous les grands thèmes de l'oeuvre de yeats trouvent ici leur expression la plus accomplie au service d'une conscience aiguë de la nécessité de redéfinir la mission de la poésie dans le monde moderne. pour yeats, il n'est pas d'autre fondement possible à la dignité humaine que la prise en compte du destin de l'âme ; le matérialisme, le rationalisme étroit en germe dans la pensée anglaise depuis le xviiie siècle, lui paraissent la source de tous les maux.
La poésie et l'art sont seuls à pouvoir rappeler la primauté de la vocation spirituelle de l'homme. alors que l'histoire se fait toujours plus sombre et que s'annonce la fin d'un monde, yeats trouve dans le pouvoir des images une lueur qui le guide dans les ténèbres. il s'invente une tradition secrète. byzance lui apparaît à l'horizon de l'histoire comme un de ces moments oú s'est réalisé l'équilibre refusé à l'homme moderne, tout comme l'athènes du siècle de périclès ou l'italie de la renaissance.
Mais en même temps que se multiplient les appels à la fuite vers un passé meilleur, la tour est un livre traversé du rappel insistant que l'éphémère est la loi. la force de la poésie de yeats est de convertir en vision l'amertume du poète vieillissant face aux tragédies qui accablent l'irlande, et de faire de sa colère une source de grandeur.
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Claude Garache
Marie Du Bouchet, Jean-Yves Masson, Anne Mcclung, Amaury Nauroy, Esther Tellermann
- Dogana
- 14 Juin 2024
- 9782970152866
Ce catalogue accompagne l'exposition « Claude Garache » présentée au Château de Ratilly du 23 juin au 29 septembre 2024 - premier hommage au peintre depuis sa mort en août dernier. À cette occasion ont été réunies plusieurs contributions qui soulignent le lien fort de cet artiste avec la poésie. L'écrivain Amaury Nauroy évoque d'abord le lecteur que fut Garache, et rappelle que ce grand peintre de nus féminins n'aura cessé de vouloir rencontrer les écrivains de son temps, des plus inattendus comme Céline à qui il rendit visite à Meudon, juste après-guerre, aux « alliés substantiels » que furent ensuite pour lui Jean Starobinski, Yves Bonnefoy, Philippe Jaccottet et leurs cercles. La poétesse Esther Tellermann donne à lire les notes prises à l'atelier sous la dictée de Garache. De son côté, le modèle Anne MacClung confie à Marie du Bouchet le déroulé des séances de pose auxquelles elle participa pendant plus de vingt ans. Quant au poète Jean-Yves Masson, qui a toujours admiré Garache sans jamais l'avoir rencontré, il témoigne ici de son émerveillement devant la présence des figures peintes, et l'aura qui est la visibilité de cette présence : « Ce que j'ajoute à tant de choses profondes écrites sur Garache, et que je ne saurais contredire, peut-être pourrait-on aussi l'exprimer en disant que la peinture est la manifestation d'une foi en la splendeur de l'humain qui le place aux côtés des plus grands peintres. » Des reproductions accompagnent le volume.
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élégies duinésiennes
Rainer Maria Rilke
- Actes Sud
- Imprimerie Nationale
- 13 Septembre 1996
- 9782743301668
Poésie de la rupture et de l'appel angoissé à une renaissance, ces Elégies, fruit de dix années de labeur et d'attentes, sont le sommet de l'oeuvre de Rilke. La traduction de Jean-Yves Masson, poète lui-même, rend le rythme fièvreux du vers de Rilke et, par un choix de fragments ajoutés au recueil, en éclaire la génèse et la portée.
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À la veille de la seconde guerre mondiale, un jeune journaliste français qui a choisi de vivre en Grèce, par désir de renouer avec une partie de ses origines, fait la connaissance d'une jeune femme à laquelle il lie son destin. À sa suite, il connaîtra la relégation en Crète, dans un village de la côte orientale où tous deux sont assignés à résidence par la dictature de Métaxas, puis le séjour sur une île fortifiée où vivent en exclus des lépreux isolés du reste du monde.
Le récit traversé de mythes et d'images obsédantes que Michel, au soir de sa vie, tire des années passées auprès de Marina, peut se lire comme le roman d'un amour, mais aussi comme une méditation sur le temps, la maladie, la mort et l'exclusion, ou comme la métaphore des réalités les plus contemporaines.
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L'escalier en spirale est un livre de transition: à près de 70 ans, yeats contemple sa vie passée, multipliant les échos avec les recueils précédents ; mais aussi, sentant monter en lui une révolte irrépressible contre la vieillesse qui vient, il tente et réussit un ultime renouvellement de son art, au prix d'une remise en question qui aboutira aux derniers poèmes, posthumes.
Ce livre dont la genèse fut longue (de 1922 à 1933) contient quelques-uns des poèmes et des cycles les plus célèbres de yeats, dont plusieurs sont traduits ici en français pour la première fois, comme les chansons intitulées " paroles à mettre en musique (peut-être) ". le poète les a ordonnés de telle manière que les souvenirs des lieux marquants de sa vie aient pour contrepoint l'évocation d'une série de lieux idéaux: ainsi le célèbre poème intitulé " byzance " est-il moins une rêverie sur l'héritage byzantin qu'une préparation à la mort.
L'ésotérisme de yeats change ici de nature : sans se préoccuper de trouver des explications aux rêves qui le hantent, il laisse son imagination se déployer en visions fantastiques, et bâtir une sorte d'" éloge de la folie " en réponse aux troubles de l'histoire. les poèmes de l'escalier en spirale imposent ainsi au fil des pages la souveraine évidence de leur imaginaire. ce septième et dernier volume achève la première traduction complète en français de la poésie de w.
B. yeats (1863-1939)
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En 1924, Hofmannsthal publie de manière presque confidentielle Le Livre des Amis, un recueil d'aphorismes qui connaîtra rapidement une diffusion beaucoup plus large que son auteur lui-même ne l'imaginait, et peut-être ne le souhaitait. Dans ces pages, le poète autrichien mêle ses propres pensées, tirées de ses carnets intimes, à celles qu'il a rencontrées chez les auteurs qu'il aime le plus. Les « amis » que désigne le titre sont donc autant ses propres lecteurs que les écrivains de tous les temps qui forment autour de lui une sorte de « collège invisible ».
Le Livre des Amis est un livre magique, dont la profondeur ne se dévoile qu'avec le temps : ceux qui l'ont lu ne cessent d'y revenir. Il constitue peut-être aussi la meilleure initiation às l'oeuvre de Hofmannsthal, grand esprit attaché autant à sa patrie autrichienne qu'à la défense de la culture européenne au lendemain de la Première Guerre mondiale.
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La publication de ce recueil, en 1919, consacra l'entrée de yeats dans la période de sa plus grande maturité créatrice.
Ayant définitivement conquis son ton de voix le plus personnel, yeats donne ici à la poésie anglaise quelques-uns de ses chefs-d'oeuvre et, dépassant le symbolisme de sa jeunesse, trouve les métaphores fondamentales qui vont guider sa recherche jusqu'à la fin de sa vie. l'envol des cygnes dans le parc de coole, vus dans la beauté d'une heure, d'une saison, d'un lieu précis, et dont le tournoiement " en grands cercles brisés " annonce les images de spirale des recueils qui suivront, est un moment inaugural : c'est la poésie du vingtième siècle qui commence, et c'est aussi une poésie rêvée, utopique, impossible, qui révèle ici sa splendeur.
Cette première traduction intégrale d'un recueil majeur de yeats a été entièrement révisée par le traducteur à l'occasion de la présente réédition. elle constitue aujourd'hui le troisième volume, dans l'ordre chronologique, de l'intégrale des poèmes de yeats publiée aux éditions verdier.
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L'incendie du théâtre de Weimar
Jean-Yves Masson
- Verdier
- Litterature Francaise
- 9 Janvier 2014
- 9782864327462
Mars 1825 : le théâtre de Weimar brûle. Goethe, qui l'a fait construire puis l'a dirigé pendant près de trente ans, voit dans cet incendie « le bûcher de ses souvenirs », et sans doute aussi la prémonition de sa propre mort. On peut en lire la confidence dans les Conversations de Goethe avec Eckermann, livre étonnant qui décrit jour après jour les dernières années de la vie du plus grand écrivain allemand.
Mais Eckermann a-t-il tout dit ? Il semble bien que non. Un témoin jusqu'ici méconnu prend la plume et raconte. On découvrira dans son récit, retrouvé après plus d'un siècle et demi d'oubli, un Goethe-Phénix qui renaît de ses cendres, rêve un théâtre entièrement nouveau, et convie quelques amis, au nom de cette utopie, à une cérémonie secrète, « car lorsqu'un malheur survient, lorsque la mort nous frappe, lorsque la destruction nous menace, il importe de réaffirmer au plus vite les forces de la vie. C'est pourquoi j'avais besoin de vous aujourd'hui : pour que nous formions un cercle enchanté ».
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Dès son premier recueil, Zone grise le matin (1988), Durs Grünbein s'est imposé par l'inventivité de son lexique, par sa virtuosité et par son ironie. Poète de la fin des utopies dans les derniers temps du régime communiste en Allemagne de l'Est, il a su exprimer la stupéfaction causée par la chute du Mur, et en souligner les enjeux. Certains poèmes de son deuxième recueil, Leçon crânienne (1991), et notamment les «Sept télégrammes» écrits immédiatement après la démission d'Erich Honecker, ont connu en Allemagne un retentissement considérable. Pour la première fois depuis bien longtemps, un poète accédait à une renommée dépassant très largement le cercle habituel des lecteurs de poésie. Après la parution de son troisième recueil, Plis et replis (1995), il a obtenu le prix Büchner, la plus haute distinction littéraire allemande. Son oeuvre, qui s'est enrichie depuis d'une interrogation sur la manière dont la science et la technique affectent notre perception du monde et de l'homme, opère une révision de tout l'héritage de la poésie occidentale avec une distance érudite qui n'appartient qu'à lui. Mais le sens du merveilleux et une profonde fidélité aux impressions venues de l'enfance affleurent également dans la centaine de poèmes ici proposés, choisis par l'auteur lui-même. Accompagnée d'une présentation des traducteurs et d'une note autobiographique, cette première anthologie d'un des plus grands poètes européens d'aujourd'hui est un événement littéraire.
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"Le Cahier égyptien contient, cachées au détour de phrases à la grâce labyrinthique comme les rues des villes qu'elles décrivent, ou ondoyantes comme les dunes du désert et rendues ici par une traduction admirable, les clés les plus secrètes de la poétique d'Ungaretti." Ainsi J.Y. Masson résume-t-il ce "carnet d'un retour au pays natal" qu'Ungaretti, suivant en cela les traces de Nerval et de Flaubert, rédigea en 1931 comme une sorte de reportage pour la Gazzetta del popolo. 67 ans plus tard, c'est aussi un fascinant document sur un Orient qu'on croirait à jamais disparu, mais qu'Anna Boguighian, qui vit au Caire depuis dix ans, a su retrouver en une douzaine de dessins saisis sur le vif.
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Hugo von hofmannsthal, renoncement et métamorphose
Jean-Yves Masson
- Verdier
- Poche
- 5 Octobre 2006
- 9782864324843
" Il fallait qu'un poète, au début du vingtième siècle, courût le risque de renoncer volontairement à la poésie pour qu'apparussent pleinement les enjeux de cet acte de langage et de conscience que l'on nomme un poème. " Poète et traducteur, Jean-Yves Masson propose ici une interprétation du destin créateur de Hugo von Hofmannsthal (1874-1929), l'un des grands auteurs viennois du tournant du siècle dernier, dont l'itinéraire poétique fut aussi bref qu'intense. Pourquoi Hofmannsthal a-t-il cessé d'écrire des poèmes pour se consacrer au théâtre et à la prose ? Pour comprendre les raisons de ce renoncement, l'essai que voici s'attache à une lecture de l'ensemble de l'oeuvre poétique dont une traduction complète paraît simultanément dans la même collection.
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Paru à l'automne 1999 en Italie, À l'image de l'homme est le dernier en date de la série des grands livres " symphoniques " de Mario Luzi inaugurée en 1985 avec Pour le baptême de nos fragments. Le précédent livre-poème de l'auteur, Voyage terrestre et céleste de Simone Martini, prenait la forme d'une fiction proche du " roman en vers ". A limage de l'homme est très loin de présenter la même dimension narrative, mais repose néanmoins sur une fiction: les poèmes en sont attribués à un double imaginaire du poète, Lorenzo Malagugini. Les onze sections du livre sont les fragments posthumes, recueillis par ses amis, de son journal intime dont le fil conducteur, écrit Mario Luzi en tête du livre, serait l'idée d'un " noviciat incessant ". Si la confession directe est ici résolument voilée, la particularité de ce " journal sans dates " est d'enregistrer aussi bien la dictée de l'expérience, la succession des circonstances quotidiennes (un voyage en Hollande, un pèlerinage à Assise, une promenade au bord de l'Arno, un soir à Lugano...) que les méditations religieuses les plus intemporelles, tournées vers l'énigme de la vie future. Le noviciat étant la période préparatoire à l'entrée dans un ordre religieux, on comprend que le " noviciat incessant " dont il s'agit dans ces pages est une manière de concevoir la vie entière comme préparation à un accomplissement qui se situe au-delà d'elle, et hors du temps.