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Liliane Giraudon
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DANS LA LITTÉRATURE QUI ME PRÉCÈDE (PARTICULIÈREMENT LA POÉSIE) PEU DE GUEUNONS. C'EST LE RÈGNE DU SINGE.
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Elles guerroient les amazones dans leurs petites armures peintes
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Un long poème narratif ponctué de 12x2 dessins, montage d'énoncés et de notations dans lequel une poétesse (grosse et vieille) tient une sorte de journal où s'articule la destruction du corps privé à celle du corps social.
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Fruit de braconnages dans la vie de tout le monde, on peut lire ce livre dans le désordre, le parcourir comme un abattoir où sont débités des morceaux de textes. Traversée des genres ou extension, ce n'est pas un hasard si «Fonction-Meyerhold», adressé à celui qui paya de sa vie le fait d'avoir été au service du texte se place au coeur du dispositif. C'est lui qui rayonne comme centre des opérations. Fond d'écran, la ville de Marseille tient lieu de décor en tirage surexposé. Héroïque travesti, «Oreste pesticide» y redoute de curieuses mouches pornographes. Il mythologise la ville dans son aspect destroy et revisite sur un mode tragi-comique le tabou de la virginité comme les violences policières. La lettre à Reverdy affronte un sujet souvent passé sous silence : la collaboration avec l'Allemagne nazie de sa protectrice et amie des arts Coco Chanel. Le scénario «B7 : un attentat attentif» est inséparable de l'année 1946 où Hélène Bessette monte à Notre-Dame de la Garde avant d'accoucher de son deuxième fils. Pour ce qui est de la fille aux mains coupées, les mains ont été véritablement coupées.
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On est sur un chantier quelque part, désert. On est le début de l'aube, "le ciel en cendre".
Des jeunes construisent un mur, pas pour eux, pour Dom. Dom les supervise, les encourage, les dirige, les manage, les porte, les aime, les tient.
Dom n'est pas là. Ils l'attendent. Dom dit qu'ils construisent pour eux.
L'espace est sur la page. Découpé. Au cordeau. Haché.
Les corps sont sur la page. Dansés.
Des jeunes construisent un mur, et derrière le mur il y a la mer.
Le ciel qui joue la montre.
Et Dom qui n'arrive pas.
On est entre le début de l'aube et le soleil au plus haut. -
Pour tenir debout on invente
Edith Azam, Liliane Giraudon
- Atelier De L'Agneau
- Aphoris
- 4 Juin 2019
- 9782374280288
Pour son 5ième livre, Claire Dumay présente 27 récits qui abordent les thèmes de l'enfantement, l'enfance, la vieillesse, la solitude, l'attachement au couple, la mort.
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En architecture, les pénétrables désignent les voies d'accès à un bâtiment. Ici, les bâtiments désignés sont des livres. Les noms qui ont signé ces livres habitaient un corps. Un corps vivant, comprimé entre deux dates. Montées en successives scènes d'un cinémathon élémentaire proche de la lanterne magique, ces vies flashées et non exemplaires auraient fonction de lucioles. Manière de considérer les corps et leur existence comme des «machines à semence». Lambeaux de spectres, fantômes vivants, ils occupent une galerie ouverte dont les portes sont sans cesse battantes. Liliane Giraudon dit qu'elle a longtemps rêvé les livres comme de petits stocks de munition. Des outils pour faire reculer le travail de la mort. Ce livre n'est pas un livre d'hommages. Plutôt une sorte de couloir où seraient exposés 25 bustes ciselés, de tailles différentes, 25 bustes d'auteurs parmi ceux dont les textes l'ont aidée à vivre. Le mot «bustier» ne se limite pas à désigner cette pièce de l'habillement enserrant étroitement le buste des femmes pour laisser les épaules nues. Il désigne aussi le sculpteur spécialisé dans l'exécution des bustes. Revisitant une ancienne pratique funéraire, Liliane Giraudon a voulu ici se livrer en tant que «bustière» à un exercice de littérature vivante.
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«La poétesse est un livre qu'on peut lire couché, debout ou assis. D'un trait ou par séquences. On peut le feuilleter la bouche pleine. Le résumer hâtivement en disant qu'il tourne autour de la question du sexe des livres. Et de ceux qui les ouvrent. Il y est question du dessin (écriredessiner tout attaché). On y entre dans une littérature accidentée. On y rêve d'une littérature de combat et on y évoque une autre de poubelle. On y rencontre une héroïne qui décide d'étrangler sa soeur jumelle (elle achète une corde mais sa soeur est déjà morte). Pasolini y rappelle qu'il était populiste comme Boulgakov se disait mystique à la cour de Staline. Une femme raconte son goût pour le crabe ou comment on vit quand on découvre qu'on a un cancer du sein. C'est assez simple. Tout travail sur soi-même est un travail sur le langage et par conséquent sur le bien commun. Quelqu'un dit : ma guerre se nourrit d'une guerre, je dois essuyer un féminin terrible. Il y a aussi l'artiste Kara Walker (qui n'est pas Joséphine Baker) et son contre scénario démystifiant la Fable esclavagiste puisque l'oncle Tom n'a plus de case, il est devenu pédophile.»
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Hôtel
Liliane Giraudon, Jean-jacques Viton, Bernard Plossu
- Argol
- Interferences
- 29 Avril 2009
- 9782915978490
Né de la rencontre - pas du tout fortuite - entre le photographe Bernard Plossu depuis longtemps apprécié par les deux écrivains, sa série de photos de chambres d'hôtel, (Palerme et Gênes) a donné vie à ce livre à trois « voix ». Chacun d'eux a écrit en vis à vis de chacune des photos un petit texte fictionnel formant une sorte de récit énigmatique. Le livre se compose donc de deux parties : « Palerme Fonction Silence » de Liliane Giraudon et « Gênes Fonction Basilic » de Jean-Jacques Viton.
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Fabienne Létang : chambre froide
Liliane Giraudon, Amandine André, A.c. Hello
- Al Dante
- 4 Janvier 2021
- 9782378962050
Une série de performances photographiques de Fabienne Létang, confinée dans son studio, avec des textes de Liliane Giraudon, Amandine André et A.C. Hello.
« ...Désormais les entraves intimes, sociales et politiques resserrent tragiquement leurs liens. La peur se fait de plus en plus prégnante. Dans un futur proche, ne nous restera bientôt comme dernier geste que celui de prendre notre tête entre nos mains ou lever les yeux au ciel... ».
Dans cet état réflexif, confinée dans son studio, Fabienne Létang a conçu et réalisé ces performances photographiques, sur lesquelles les auteures Amandine André, A. C. Hello et Liliane Giraudon réagissent.
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«Écrire vraiment c'est un service sexuel. Le plus virtuose des services sexuels. Pour tout le reste, nous sommes modestes... Ici, tout a beaucoup à voir avec la poésie et tout a beaucoup à voir avec la prose. Le lecteur devient opérateur. Les personnages s'entêtent à refuser tout accord des vivants avec ce qui les tuent. Comme il s'agit essentiellement d'histoires tordues où circulent des voix, certains ont pu y voir une écriture de plateau.»
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L'amour est plus froid que le lac
Liliane Giraudon
- P.O.L.
- Poésies Théâtre
- 5 Décembre 2016
- 9782818041239
Sous le double regard de Vivian Maier et de Lorine Niedecker le poème est posé sur la table comme une caméra. Il tourne. Des personnages entrent. Des récits s'entremêlent où fiction et document tentent de rendre compte d'une plateforme hybride d'expériences. Ordinaire manière d'organiser le pessimisme en ce début de XXl? siècle. L'annonce brutale de la mort de Chantal Akerman viendra tout autrement éclairer le décor mis en place et fera ressurgir le titre occulté, celui du premier long métrage de R.W. Fassbinder L'amour est plus froid que la mort. La forme d'un film repose sur les scènes qui n'ont pas été tournées et qui doublent les autres. Par un simple déplacement, le sujet du lac devient celui de l'amour mort ou plus exactement mis à mort. Semblable au train, un titre peut en cacher un autre. Et avec lui un réservoir de souvenirs, leur amnésie. Comment a-t-on survécu à un premier amour ?, serait alors la question. En neuf photogrammes revisités dans le sublime film de Fassbinder (Héros du livre rejoignant les Dames du Lac) une tentative de réponse est apportée. Sur nous tous, le poème en sait plus long que nous. Et c'est bien parce qu'il brûle sur un monde dévasté que l'amour est plus froid que le lac.
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"Texte : LILIANE GIRAUDON - Dessins : CHRISTOPHE CHEMIN
Mes bien-aimé(e)s est un ensemble de treize biographies exceptionnelles. Walser, Tsvetaïeva, Brecht, Rimbaud, Sappho, Artaud, Pouchkine, Collobert, Dickinson, Nietzsche, Racine, Benjamin, Beckett sont tour à tour campés avec une précision souveraine. Chaque biographème, chaque citation parlent d'eux-mêmes. Aucun pathos, aucun sentimentalisme aucun subjectivisme déplacé ne viennent contrarier le jeu de construction auquel se livre Liliane Giraudon : construction / (re)construction lente et passionnée d'existences vouées à la littérature et que la littérature semble avoir consumées.
Ces textes sont autant de reconnaissances d'une dette dont tout écrivain se sait éternellement redevable à l'endroit des auteurs qu'il a aimés et qui ont fait de lui ce qu'il est devenu.
Jamais le genre biographique, si galvaudé par ailleurs, n'aura été abordé avec une telle originalité."
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À l'origine le sphynx était la sphinge. Mais le sphynx égyptien se substitue à la sphinge grecque, au féminin. Lui donc qui pose le mystère devient ici la sphinge qui est son propre mystère. Ici elle a la bouche malade.
La parole toujours est à naître d'un mystère à élucider. Le code qui permettra de poser ce mystère n'est pas dans la langue maîtresse, mais dans une parole à inventer de la pratique de la vie. La sphinge est hantée d'une parole, d'un féminin d'avant, en lien avec le monde, avec la nature, avec son masculin en creux. en lien avec ce qui la nourrit. Ce poème est la chair de cette hantise.
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Un essai sur la relation amoureuse entre Sade et Renée Pélagie, son épouse, suivi d'une anthologie de lettres qu'il lui a écrites en prison.
Sade l'écrit : Je suis un libertin, mais je ne suis pas un criminel ni un meurtrier.
Enfermé une partie de son existence, il allait fabriquer une machinerie de contre-censure et sur un mode littéral, à partir de l'interdit-faire du romanesque.
On s'est peu intéressé à Renée Pélagie son épouse.
Que sait-on de cette singulière conjugalité ? De cette forme d'amour qui les unit ?
Ce livre est construit en deux parties :
1. 111 notes pour Lacoste de Liliane Giraudon.
2. Épouse Sade : une mini anthologie de lettres de Sade à son épouse.
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Face à la domestication sociale, dans la fureur des noms (communs ou propres, ceux qui vous désignent comme ceux qui légendent le monde) une femme découvre l'énigme du prénom qu'elle porte.
" Je suis née un 13 avril. Je n'étais pas seule à naître. Avec moi, il y avait aussi un garçon. Longtemps on a parlé de nous deux globalement, sans distinction... Parce qu'il y avait trop de membres on avait craint un monstre. Puis à travers la peau du ventre on distingua deux corps. Un seul nom fit l'affaire et qu'on sectionna. Celui d'une star du muet : Lilian Harvey... Désignée à partir d'un corps détruit par l'industrie du parlant, j'écris ce que j'écris et pas autre chose...
" Documentaire ou mosaïque, ce journal sans bord est démonté comme une arme et tenu par quelqu'un qui, d'une ville à l'autre (Marseille, Oslo, La Havane, Lhassa, Haïti ou Mexico...) poursuit un exercice d'" auto-décollation ". Fracturant les notions usuelles de généalogie, l'auteur dans ses déplacements revisite les bazars du Double et s'interroge sur la stylisation des corps et leur assujettissement.
Une clocharde nommée " La Marquise " l'accompagne.
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Considérée comme la première princesse et poète de l'humanité, Enheduanna a écrit avant Homère et Sappho. L'hommage que Denise Le Dantec lui rend, c'est un patchwok de poésie et de création.
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Histoires d'ail
Liliane Giraudon, Xavier Girard
- Les Ateliers D'Argol
- Paradoxes
- 14 Mars 2013
- 9791094136225
Liliane Giraudon et Xavier Girard se sont donné le mot pour dire la gloire de l'ail et son odeur d'infamie. A grand renfort de courts récits, contrepoints, incidences savoureuses et gambades biographiques, ils tressent ici l'éloge de la « rose puante » et de ses vertus antagonistes.
Le croisement de l'écriture des deux auteurs est un madrigal amoureux dédié à la splendeur intempestive des cuisines du sud. On s'y délectera de mets immodestes et de senteurs populaires, l'érotique de l'ail ne craignant ni le mauvais goût ni la geste rastaquouère. Comme un bonheur, aussi relevé soit-il, ne vient jamais seul, ils ont ajouté à la compagnie de Bakounine, Artaud, Beckett, Brancusi, Brecht, Delteil, Giono, Gongora, Manet, Picasso, Van Gogh, Matisse ou Velasquez, et nombre d'autres convives, des dessins chevauchés par l'empeste. -
Biogres, Montaigne, Mauriac, Montesquieu
Liliane Giraudon
- Permanences De La Litterature
- 15 Novembre 2009
- 9782953552003
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Les Talibans n'aiment pas la fiction
Liliane Giraudon
- Inventaire Invention
- 2 Mars 2005
- 9782914412421
"1. Interdiction aux femmes de se dévoiler (et de circuler sans être accompagnées d'un parent de sexe masculin).
2. Interdiction de la musique (cassettes et musiques interdites dans les commerces, les hôtels et les véhicules de transport).
3. Interdiction aux hommes de se raser.
4. Obligation de prier. (Il est nécessaire d'être à la mosquée pendant la prière.)
5. Interdiction des jeux de pigeons et des combats d'oiseaux.
6. Élimination de la drogue et de ses consommateurs.
7. Interdiction des jeux de cerfs-volants. (Les magasins vendant des cerfs-volants sont éliminés.)
8. Interdiction de l'idolâtrie (images et portraits doivent être éliminés des véhicules, commerces, maisons, hôtels, musées, librairies, etc.) (extrait)"
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En cinq tableaux précédés d'un éclairage Madame Himself pose (entre théâtre et poème tragicomique) la vieille question de l'assignation des corps et de leur enfermement. Tout en vérifiant que le goût de la crème fouettée n'est pas éternel, l'auteur se demande si un amour féroce pour les amazones peut avoir un rapport avec un double cancer du sein...
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Attraits, obsessions, pratiques, fixations étranges ; marges de la sensualité, de l'esprit et des règnes ; zones floues, troubles, lieux de passages, aires indécises : dans ces treize nouvelles à l'érotisme violent, traversées par des êtres étranges, ces treize récits inéluctables, à la limite du fantastique, Liliane Giraudon ne s'autorise aucune concession à la poésie, au beau. Plutôt déranger, troubler, maltraiter.
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Les animaux font toujours l'amour de la même manière
Liliane Giraudon
- P.O.L.
- Fiction
- 12 Mai 1995
- 9782867444692