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Julliard
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De lOccupation jusquà nos jours en passant par la guerre dAlgérie et Mai 68, des avenues chics de Neuilly aux cités dortoirs de Rueil, Lionel Duroy retrace litinéraire chaotique dun garçon pris au piège dune odyssée familiale désastreuse. Un roman poignant qui fouille les mentalités françaises depuis la seconde moitié du XXe siècle.
Au départ, cest un couple amoureux qui convole durant lOccupation. Le mari est issu de la noblesse désargentée ; dune grande beauté, lépouse aspire à une vie mondaine digne de sa récente particule. En catholiques zélés, ils donnent naissance à onze enfants, tandis que toute la maisonnée mène aveuglément un train de vie de grands bourgeois. Prêt à se lancer dans les entreprises les plus hasardeuses pour satisfaire les exigences de sa bien-aimée, le père accumule en secret des dettes exorbitantes. La chute nen est que plus rude. Expulsion des beaux quartiers, humiliation sociale... toute la tribu est relogée dans une cité lugubre où ne tiennent aucun des meubles fabriqués sur mesure pour le bel appartement de Neuilly. La paix du ménage se fissure, tout comme léquilibre psychologique de la mère. Commence une longue série de galères - de magouilles paternelles en crises de nerfs maternelles. Le narrateur, l'un des enfants, est le témoin épouvanté des calamités qui samoncellent au-dessus du foyer familial. Un chagrin qui pèsera sur ses épaules durant toute son existence.
De 1940 à nos jours, la société française connaîtra elle aussi de grands bouleversements. Mais jamais cette famille ne sera du bon côté des événements politiques. Défenseur de Pétain sous lOccupation, opposé de nouveau à de Gaulle lorsquil « abandonne » les Français dAlgérie, et pestant contre ces «gauchistes» qui, en 68, incendient Paris du haut de leurs barricades, le père est toujours à contre-courant des grands mouvements libérateurs. Il faudra plusieurs décennies au narrateur pour se défaire de lhéritage culturel familial, et parvenir enfin à se forger ses propres convictions.
Comprendre doù lon vient pour parvenir à sémanciper de son passé, telle est lentreprise du Chagrin. Lionel Duroy sest inspiré de son propre parcours pour écrire ce magistral roman dinitiation. Loin de montrer la face glorieuse de son existence, cest au contraire avec un courage et une sincérité déchirants quil décrit ce que tant dautres familles taisent sur leurs origines honteuses ou inavouables. Selon une conception cyclique du temps chère à Marcel Proust, Lionel Duroy démontre que les mêmes épisodes traumatiques ne cessent de se rejouer dans notre vie présente, sous dautres déguisements. Et souligne, avec mélancolie, la manière dont lenfance continue à nous hanter des décennies plus tard.
Longtemps journaliste à Libération et à LÉvénement du jeudi, Lionel Duyroy a aussi aidé à rédiger les biographies de nombreuses célébrités. Chez Julliard, il est lauteur dune dizaine de romans dont Méfiez-vous des écrivains, Priez pour nous et Le Cahier de Turin.
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Depuis trente ans, Paul a fait de son histoire familiale, et du désastre que fut son enfance, la matière même de ses romans. Une démarche que ses frères et soeurs n'ont pas comprise, au point de ne plus lui adresser la parole pendant de longues années. Et puis arrive le temps de la réconciliation. Paul décide de réunir à déjeuner, dans la maison qui est devenue son refuge, tous les protagonistes de sa tumultueuse existence : ses neuf frères et soeurs, leurs enfants et les siens, et même ses deux ex-femmes.
Viendra qui voudra. Et advienne que pourra.
Le temps d'un singulier repas de famille, Lionel Duroy parvient à reconstituer tous les chapitres essentiels de la vie d'un homme. Avec sa profondeur psychologique habituelle et l'élégance de son style, il livre ici un récit vibrant de vérité sur les liens indestructibles de l'enfance, la résilience et la paix enfin retrouvée.
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À la fin des années trente, parce qu'elle est tombée sous le charme d'un romancier d'origine juive, Eugenia, une jeune et brillante étudiante roumaine, prend soudain conscience de la vague de haine antisémite qui se répand dans son pays. Peu à peu, la société entière semble frappée par cette gangrène morale, y compris certains membres de sa propre famille. Comment résister, lutter, témoigner, quand tout le monde autour de soi semble hypnotisé par la tentation de la barbarie ?
Avec pour toile de fond l'ascension du fascisme européen, ce roman foisonnant revient sur un épisode méconnu de la Seconde Guerre mondiale, l'effroyable pogrom de Jassy. Portrait d'une femme libre, animée par le besoin insatiable de comprendre l'origine du mal, ce livre est aussi une mise en garde contre le retour des heures les plus sombres de l'Histoire.
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Pourquoi la fille du général Mladic, commandant en chef des forces serbes durant le siège de Sarajevo, accusé de génocide, s'est-elle tirée une balle dans la tête avec le revolver préféré de son père ? C'est pour tenter de répondre à cette question que Marc, écrivain, passionné depuis toujours par le destin des enfants de criminels de guerre, s'envole pour Belgrade en novembre 2010 alors que rien ne va plus dans sa propre vie. À Belgrade, il est amené par d'étonnants hasards, ou malentendus, à rencontrer quelques-uns des plus proches lieutenants du général Mladic, des hommes pour la plupart recherchés pour crimes de guerre. Ce sont eux qui l'encouragent à partir pour la petite République serbe de Bosnie ou, disent-ils, il rencontrera le véritable peuple serbe, celui qui a gagné la guerre et continue de se battre aujourd'hui contre les Musulmans.
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Peu après son divorce, Augustin doit se séparer de sa maison. Bouleversé par le spectacle du déménagement, il s'enfuit en voiture avec pour tout bagage quelques photos, un ordinateur et ses deux vélos, puis se lance dans une course folle à la recherche d'un refuge, butant sur les personnes que le hasard place sur sa route - dont une femme qui le poursuit d'hôtel en hôtel. Revivrait-il le même effondrement psychique que sa mère, expulsée de son bel appartement de Neuilly un demi-siècle plus tôt ? Égaré, furieux et magnifique, Augustin entreprend alors de reconstituer l'histoire de cette femme qu'il a enterrée sans une larme. Au fil de ses rencontres, son regard sur elle commence à changer.
Mené à un train d'enfer, à la manière d'un extravagant road movie, L'Absente redessine l'univers inépuisable que Lionel Duroy explore livre après livre.
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Dans son roman La Leçon d'allemand, l'écrivain allemand Siegfried Lenz raconte l'histoire du jeune Siggy qui tente de comprendre comment son policier de père qu'il aimait tant a pu persécuter pendant la guerre un de ses plus proches amis, peintre de son état, que les nazis accusaient d'être un artiste dégénéré. Lionel Duroy a toujours été fasciné par ce livre qui recoupe ses thèmes favoris : le rapport douloureux à la famille et à la filiation, qu'il a admirablement traité dans son roman le plus célèbre, Le Chagrin, et qu'on retrouve au coeur de son oeuvre, tout comme son obsession pour le destin des enfants de tortionnaires qui l'a poussé à écrire L'Hiver des hommes. L'idée lui est venue d'écrire la suite de La Leçon d'allemand. Il n'en fera rien, bien sûr, mais partira néanmoins s'installer quelques semaines à Husum, dans le nord de l'Allemagne, où se situe l'action de ce roman. L'endroit lui est d'autant plus précieux que, quelques mois auparavant, il y a entraîné pour un dernier voyage la femme qu'il a tant aimée et qu'il savait avoir perdue. Dans cette région austère et magnifique, au bord de la Baltique, il s'engage dans une quête multiple et obsessionnelle où il cherche à retrouver à la fois le souvenir si précieux des derniers moments passés avec sa femme, à visiter les lieux où se déroule le roman de Lenz, que celui-ci se révèle avoir en grande partie inventés, mais aussi à retrouver les endroits où a vécu Emil Nolde, le peintre ayant servi de modèle au personnage de Lenz. Le récit de cette quête tendre et légèrement hallucinée est le sujet de ce roman très singulier qui marque une étape très importante dans l'oeuvre de Lionel Duroy. Car ce livre est aussi le récit d'une libération. Comme si, en effectuant ce voyage et en écrivant ce livre, Lionel Duroy s'était affranchi de toutes les contraintes qu'il s'était imposées toute sa vie. À la fin d'Échapper, le lecteur découvre un homme et un écrivain totalement libre.
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Un écrivain, Augustin, vient de se séparer de la femme qu'il a passionnément aimée. Cette rupture le précipite dans une immense détresse. Il cherche alors à exprimer l'indicible : tout ce qui se joue de si mystérieux, de si vertigineux, dans le huis clos d'un couple. Tandis qu'il écrit sur son intimité avec Esther, le souvenir lui revient des autres femmes qui ont traversé sa vie. Où se construit l'émotion que l'on éprouve soudain pour un visage ? Pourquoi celui-ci plutôt qu'un autre ? Où se construit l'idée même de l'amour ? Dans l'enfance, bien sûr. Il revient au couple de ses parents, à cette époque si troublante de sa vie, pour tenter d'y déceler l'origine de ses échecs amoureux.
Depuis des années, livre après livre, Lionel Duroy tente de démêler l'imbroglio d'informations, de sensations, d'émotions qui tissent l'histoire d'une vie. Comme il l'avait si bien réussi dans Le Chagrin, et avec ce style parfaitement maîtrisé qui est le sien, il nous entraîne cette fois, dans une veine purement romanesque, à travers les méandres de nos sentiments les plus secrets et s'interroge sur les diffi cultés de son personnage à réussir sa vie sentimentale. Qu'est-ce qu'aimer ? -
S'ils le voulaient vraiment, les gens ordinaires pourraient connaître des destins extraordinaires.
Luc Esline en est tellement convaincu qu'il décide de faire des habitants de son immeuble les héros de son nouveau roman. Le gentil couple de l'appartement d'à côté est-il au bord du crime passionnel ? Le dentiste misanthrope du rez-de-chaussée cache-t-il un secret épouvantable ? A moins que ce soit le patron de presse arrogant du dernier étage, qui est bien discret sur sa jeunesse militante ? Il suffit d'observer, d'écouter, d'additionner deux et deux et de faire preuve d'un brin d'imagination pour que la vie des autres prenne une surprenante dimension.
Ecrivain scrupuleux, Luc Esline inscrit avec soin les faits et gestes de ses personnages tels qu'il les a observés.
Et le soir, sur un autre cahier, il écrit le roman qu'ils auraient pu vivre, qu'ils auraient dû vivre et qu'après tout ils ont peut-être vécu.
Mais attention ! Raconter publiquement la vie des autres, c'est prendre le risque de modifier le cours de leur existence. Il est peu probable qu'ils vous le pardonnent.
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A l'instant où il l'a vue, de l'autre côté de la rue, Marc a été saisi par Hélène.
Dix ans plus tard, ils sont mariés et ont deux filles adorables. L'éblouissement demeure. Alors qu'ils vivent un de ces moments de grâce en famille sur une plage de Normandie, Marc continue d'éprouver devant le charme de sa femme le même étonnement. Comment a-t-elle pu l'aimer ? Pourquoi lui a-t-elle tant donné ? Et soudain, un souvenir le traverse. C'était à Turin, au cours de ce voyage où ils ont fait l'amour pour la première fois.
Il se rappelle la chambre d'hôtel et chacun de leurs gestes. Il se rappelle aussi que, pendant tout leur séjour, Hélène a rempli de son écriture fine des pages et des pages d'un cahier d'écolier. Comment a-t-il pu perdre ce texte ? S'il pouvait lire ce qu'elle écrivait à l'époque, il saurait tout d'elle, il comprendrait sans doute ce qui lui échappe. Cette idée devient obsédante et Marc décide de retrouver ce cahier.
Mais est-il bien opportun de relire aujourd'hui ce qu'Hélène écrivait hier ? Dans ce nouveau roman, Lionel Duroy poursuit son exploration de l'intimité du couple. Il se penche cette fois sur les ressorts secrets d'un amour heureux.
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Que fait un homme en découvrant que la femme de sa vie en aime un autre ? L'intelligence et la raison voudraient qu'il s'efface avec élégance.
Paul, lui, ne peut s'y résoudre : Il pourrait se lever et lui planter un couteau entre les deux yeux. L'autre est chez lui désormais... Dans ma maison, dans mon bureau, dans ma femme. Un honnête citoyen peut-il se transformer en criminel de la passion ? Paul enquête sur ses propres sentiments, même les plus inavouables. Obsédante est l'envie de meurtre en présence de l'homme qui détruit son couple et sa famille.
Mais qui tuer quand la souffrance morale et physique est intolérable ? Qui tuer : l'amante, le séducteur ou soi-même ?
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Des personnages au seuil de la maturité qui rêvent soudain à d'improbables orages... Un roman majeur dans l'oeuvre de Lionel Duroy.
Ils sont trois couples ordinaires : Olivier est médecin à Senlis et Claire, sa femme, bibliothécaire à mi-temps, ils ont un fils. Rémi est professeur et sa compagne, Estelle, sculpte. Ils souffrent de n'avoir pas d'enfant. Pascale, elle, réalise des documentaires pour la télévision et Jean-Xavier, son mari, travaille depuis de longues années à un livre monumental tout en pantouflant au ministère des affaires étrangères. Ils ont deux enfants. Tout va bien pour ces trois couples. Ils ne manquent de rien. Ils sont en bonne santé et le temps s'écoule avec la sérénité d'une rivière normande. Olivier, Rémi et Pascale sont amis depuis l'adolescence et rien ne semble pouvoir altérer la force de l'affection qui les unit. Et, pourtant, il suffira d'une réflexion anodine de Rémi demandant à ses amis s'ils ne trouvent pas leur vie mortellement ennuyeuse pour que cette harmonie se lézarde et qu'éclate la bulle de bien-être dans laquelle ils sommeillaient sans en être conscients. " Les gens heureux n'ont pas d'histoires ", dit la sagesse populaire. " Mais ça leur manque ", ajoute Lionel Duroy. Aujourd'hui, si le désir mutuel vient à manquer, le couple perd tout fondement et s'interrompt la relation jugée soudain trop morne. Mieux (ou pis), celui ou celle qui rompt n'a plus le mauvais rôle. Il est le héros qui prend le risque de semer le désastre pour reconquérir le seul bien qui vaille : le désir. Et celui qui reste est le coupable, accusé d'avoir transformé en assurance tous risques une aventure qui se voulait unique. Comme toujours dans son oeuvre, Lionel Duroy plonge au coeur des contradictions de la vie intime des êtres. Avec une lucidité allègre, il dévoile la dureté de ces moments ordinaires où nos vies apparemment si tranquilles viennent heurter de plein fouet l'inéluctable difficulté d'être. -
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" - Oh mon chéri, murmure-t-elle, tu me combles parfaitement.
Pourquoi a-t-elle dit cela au moment justement où il allait s'effondrer ? Ces mots le flagellent.
Il perçoit les premiers signes d'une fierté masculine, un peu fruste, qui lui était étrangère. S'il parvient à combler une femme dans l'état pitoyable où il était un instant plus tôt, c'est que le succès est à sa portée. Comme si Odile, en le félicitant pour une performance qu'il n'a pas accomplie, lui avait ouvert les portes du Panthéon où se côtoient ses rivaux de toujours, ces hommes éblouissants : son beau-père, le commandant, Romain, Beckett...
Cette fois il se débrouille - aussi bien que tous ces types héroïques, mieux peut-être. Il tend le cou, gonfle la poitrine, son corps se redresse et se fortifie. "
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À l'écart de tout lieu commun, loin des bégaiements de la morale ordinaire, dire ce qui est vrai. Pour la première fois, Lionel Duroy a écrit dans l'urgence. À travers les personnages de son roman, il a tenté de saisir, au moment même où ils les éprouvaient, les sentiments violents qui nous traversent quand nous sommes confrontés à des conflits douloureux avec les personnes qui nous sont le plus proches. Ici, et dans le même mouvement, un enfant et la femme aimée. " Comment avons-nous pu rater à ce point notre propre aventure familiale ", écrit-il, " alors qu'à chaque instant nous avons eu le sentiment de bien faire ? " Doit-on vivre pour écrire ? Doit-on écrire pour vivre ? Ces questions hantent Lionel Duroy depuis toujours. Inlassablement, il écrit pour déchiffrer ce chaos d'émotions, de sensations dans lequel le plongent les événements de sa vie. Il écrit pour ne pas faiblir. Pour ne céder ni à la facilité, ni au découragement. Pour refuser les compromis. Il faut traquer le mot, ciseler la phrase, trouver la musique qui permet de creuser au plus profond, d'atteindre au plus intime de soi-même l'endroit où le plaisir est le plus vif et la douleur la plus intolérable.
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Lionel Duroy nous offre un livre impudique, sans doute le plus intime qu'il ait jamais écrit, puisqu'il y dévoile, sans la déguiser, son âme.
À l'origine de l'écriture, il y a tout ce de quoi nous sommes faits, nos années d'enfance, ceux qui nous ont aimés et ceux qui nous ont haïs. Cet héritage marque profondément le regard que nous portons sur la vie - il a profondément influencé tous mes livres, aussi bien les romans que les documents. Et brusquement, j'ai cessé d'écrire, je me suis interrompu, et même immobilisé, comme pour essayer de comprendre ce qui me pousse depuis tant d'années à écrire. À écrire toujours le même livre, comme si je n'en finissais pas de régler mes comptes. Écrire' est le résultat de cette réflexion. Lionel Duroy Un écrivain écrit à son éditeur pour annuler un déjeuner. Il n'a rien à lui montrer, il n'écrit plus. Pourquoi cette soudaine stérilité le plonge-t-elle dans un tel désarroi? En remontant à son premier roman, publié vingt ans plus tôt, et au désastre qui l'a suivi - le départ de sa femme, la rupture avec ses neuf frères et soeurs; puis aux livres qui ont suivi, nourris des drames engendrés par ce premier roman, et déclencheurs à leur tour de nouvelles catastrophes, il découvre comment il a laissé, sans s'en apercevoir, la littérature prendre peu à peu le pas sur sa vie, en dictant le cours et les accidents...