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Louis Bromfield
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Cette année-là, à Ranchipur, État semi-indépendant des Indes anglaises, la mousson se fait attendre. Tous guettent avec anxiété la venue des pluies, ces pluies abondantes, diluviennes, vitales. Enfin, elles arrivent ! Mais, de mémoire d'homme, on n'avait vu de pluies aussi fortes, aussi extravagantes à Ranchipur. Et c'est l'horreur : un tremblement de terre, une digue rompue et les eaux de la rivière, grossie par les pluies de la mousson, détruisent la plupart des maisons et noient la moitié de ceux qui ont survécu à la secousse sismique.
Le choléra se déclare. Cette catastrophe va être la pierre de touche où se révèlent et se mesurent les caractères des survivants de Ranchipur, qu'ils soient de la colonie anglaise ou hindous.
La Mousson (The Rains came), publié en 1937, fut adapté deux ans plus tard au cinéma par Clarence Brown.
Ce roman, devenu dès sa sortie un bestseller, a été inspiré par deux longs voyages de Louis Bromfield dans les Indes anglaises. Il rend ainsi hommage, en exergue du livre, à ceux qui lui ont fait découvrir et aimer ses contrées : « À tous mes amis hindous, princes, professeurs, politiciens, chasseurs, bateliers, balayeurs, et à G.H. sans qui je n'aurais jamais connu les merveilles et la beauté des Indes, ni compris le rêve hindou. »
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Publié en 1943, Mrs Parkington inaugure avec éclat le cycle des derniers grands romans " américains " de Bromfield.
Comme souvent chez lui. la mise en relief d'un personnage (ici Susie Parking, quatre-vingt-quatre ans au début du livre) est l'occasion de sonder toute une société : famille, caste, milieu social. Non pour le plaisir de décrire un monde, mais, plutôt pour partager avec son lecteur la jouissance amère de contempler ce qui est à ses veux la grande activité humaine : l'art de ruiner ce que l'on a bâti.
Bromfield épingle plutôt méchamment ces Américains. Ils en viennent néanmoins. par-delà leur vanité. à être parfois étrangement émouvants. marionnettes d'un théâtre où les puissants croient tirer les ficelles alors qu'ils sont eux-mêmes les jouets d'un destin qui les dépasse et se moque d'eux.
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Un parc de fleurs, d'arbres et de statues baignant dans une atmosphère de fumées, de suie, dans le bruit infernal des hauts-fourneaux.
Planté au milieu des glycines, des pivoines et de la lavande, le château de shane, une grande maison carrée, mi-géorgienne, mi-gothique, avec sa façade de pierres blanches et ses pignons. voilà, quelque part entre cleveland, chicago et detroit, la colline aux cyprès, au début du xixe siècle. il n'y a pas de cyprès, seulement des cèdres. mais john shane les avait appelés cyprès et il en fut ainsi car john shane était le chef de famille.
Il était mort vers 1890 ; il resta alors sa femme julia, ses filles irène et lily, leur tante hattie tolliver, une famille disséminée entre paris, londres et l'amérique. l'histoire de la colline aux cyprès, celle du château de shane, se confond avec les secrets, les rêves, les drames de lily et d'irène, après la mort de john shane, puis celle de julia, leur mère. la toile de fond, c'est la violence : la guerre hispano-américaine, la grande grève des aciéries, la guerre des balkans, la guerre de 1914.
La colline aux cyprès est un peu le roman d'une liberté perdue en amérique et retrouvée à paris, comme un grand rêve, comme une vieille nostalgie. document psychologique et social sur la vie américaine à l'aube du xx, siècle, la fin du monde des pionniers, le mythe de l' " américaine à paris ". louis bromfield (1896-1956) a réussi là ce que l'on appelle un vrai roman.
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Découvrez Précoce automne, le livre de Louis Bromfield. Mariée très jeune. an dernier rejeton d'une vieille dynastie de la Nouvelle- Angleterre. Olivia ne sait pas encore quel enfer se cache derrière la façade de respectabilité et de puritanisme de sa nouvelle famille. Les alliances, parfois. scellent dans la douleur le destin de jeunes femmes écrasées par le poids du devoir et des violences qui en découlent. Le retour vingt ans plus tard d'une amie de jeunesse partie épouser celui quelle aimait, va bouleverser l'existence de celle devenue une épouse tranquille. Tirée de sa léthargie par ces retrouvailles, Olivia n'acceptera peut-être pas pour sa fille ce qu'elle a supporté des année durant d'un homme qui ne l'a jamais aimée.
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On est en train de redécouvrir - avec un étonnement émerveillé dont la critique a bien voulu faire l'aveu - l'oeuvre de Louis Bromfield (1896-1956), écrivain fêté en son temps puis un peu vite oublié, qui ne cessa de débusquer dans ses romans les divers mensonges derrière quoi s'est toujours rencognée la bonne conscience américaine.
Mississippi (Wild is the River, 1941) est un peu son Autant en emporte le vent - on laissera au lecteur le soin de comparer. Le romancier y tire un portrait à l'acide du Sud à l'instant où la botte yankee écrase la nuque des vaincus, dans les derniers jours de la guerre de Sécession : aux célèbres contradictions du lieu (nous sommes à la Nouvelle-Orléans, patrie de la générosité hédoniste et de l'abjection raciste) répondent celles de la société des vainqueurs, corsetée de puritanisme et pourrie déjà par la soif du pouvoir.
Le climat bien sûr déboutonne les uns et les autres, et invite à arracher quelques masques. Bromfield a résolu d'écrire ici, bien avant que ce ne soit à la mode, un roman de la transgression. Jeu dangereux dont les femmes se tirent finalement mieux que les hommes : elles seules parvenant, au bout du compte, à ériger droitement le désir qui les tient au ventre. On sort un peu secoué par la violence de tout cela ; mais la vérité - puisque c'est d'elle qu'il s'agit - n'a jamais été une maîtresse de tout repos.
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