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Littérature
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Trois femmes se croisent, se rencontrent, s'interpellent au pied d'une statue de la Vierge. Une amoureuse, une jeune mère, une clocharde. Elles se disputent, se consolent, en viennent aux mains, parfois. Elles livrent leurs souvenirs d'enfance, leurs rêves, leurs colères, leurs folies. Enfant, la jeune mère s'est jurée qu'elle deviendrait Marie, quand elle serait grande. Et la voilà enceinte, sans bien comprendre comment, émerveillée d'avoir si bien réussi. Mais lorsqu'elle revient de nuit avec son bébé, la jeune mère essaye de le faire tenir dans les bras de la statue pour le confier à plus grande qu'elle. Plus grande peut-être, mais de marbre.
L'amoureuse et la clocharde sont malgré elles investies d'une mission. Elles ne peuvent pas abandonner la jeune femme, en proie à son premier désespoir maternel. Et qui pourra consoler l'amoureuse de l'homme qui ne vient pas ? Qui donnera à la jeune mère le courage de se détourner des statues pour entrer dans le vif du réel, dans la chair et l'os d'une vie incarnée, brinquebalante, majestueuse, décevante? Sur ce qu'il reste de la vie après les désillusions, la clocharde en connaît un rayon. Un rayon lumineux qu'elle dévoilera petit à petit, au pied de la statue de Marie... -
« Tout le monde n'a pas le don des larmes. Les enfants l'ont. On le leur retire comme un jouet obsolète. Certains résistent, conservent l'art secret de pleurer. D'autres devront apprendre à nouveau, remonter les bras morts de leur vie, retrouver l'art antique des sourciers.
Sylvia n'a pas désappris à pleurer : elle est née sèche. Cette pensée zèbre son front comme un éclair, le front qu'elle baisse sous le regard lourd du curé. Pour un peu elle ploierait, elle si menue, faite d'os autour desquels les muscles s'enroulent en lianes serrées. » Bastien est mort dimanche et Sylvia, sa mère, aimerait croire que cela ne changera pas grand-chose. Car Bastien, lourdement handicapé, n'a jamais pu parler ni adresser un regard à quiconque. Alors que passent les premiers jours sans lui, une pluie diluvienne gonfle les eaux de la Durance voisine. Chez Sylvia aussi, la part sauvage menace de déborder.
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Wanted Louise est un avis de recherche.Celle qui le lance, Chris, est écrivaine, mère et grand-mère, dans l'ordre de ses priorités. Depuis que sa fille Louise a disparu, quittant son foyer sans explication, Chris se retrouve flanquée de deux petits-fils et d'un gendre désemparé. Alors qu'elle se débat avec ses nouvelles obligations, Ludmila fait irruption dans sa vie. Cette vieille femme étrange est venue lui confier son histoire, celle d'une adolescente qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, est poussée dans la Résistance par sa mère. Le récit de Ludmila éveille chez Chris un irrépressible besoin d'enquêter et de raconter.
Roman à suspense en même temps que portrait sensible de femmes fortes, Wanted Louise confirme le talent de Marion Muller-Colard pour dire la complexité du sentiment maternel et la difficulté à communiquer avec ceux qu'on aime. -
Tu as quarante ans, cinquante peut-être. C'est bête à dire, mais tu ne l'as pas vu venir. Comment tu en es arrivé là ? Arrivé n'est pas le mot. Car en réalité, tu n'es jamais parti. Tu es resté, immobile, dans les starting-blocks de tes treize ans. Combien de fois as-tu embrassé avec la langue ? Mille, dix mille, cent mille fois ? Mais à chaque fois, ce que tu recherches ardemment, c'est le premier baiser.
Le seul qui compte vraiment, celui qu'on attend longtemps, celui qui arrive trop vite - celui qui ne passe jamais. Tu plantes ton drapeau dans le passé. Soyons clairs : tes papiers d'identité sont falsifiés. Ton sexe, ton âge, ta taille, ton état civil : tout est faux. Bullshit. Tu as treize ans forever, tu portes un appareil dentaire, tes parents t'envoient en colo - ils sont certains que cela te fera le plus grand bien.