A la mort de Chávez, et afin de neutraliser définitivement la « révolution bolivarienne », les secteurs radicaux de l'opposition ont entrepris d'empêcher à n'importe quel prix son successeur Maduro, bien qu'élu démocratiquement, de consolider son pouvoir.
Pas à pas, jour par jour, presque minute par minute, cet essai, comme dans un roman à suspense, raconte cette « mère de toutes les déstabilisations », mais aussi comment dans sa défense de la « symbolique chaviste » et de sa projection continentale, et fort de son soutien populaire, Caracas ne lâche rien.
Il paraît loin le temps où, en juin 1970, avant de contribuer au coup d'État qui renversa le président socialiste Salvador Allende et instaura la dictature du général Augusto Pinochet, Henry Kissinger déclarait à propos du Chili : « Je ne vois pas pourquoi nous devrions rester tranquilles quand un pays devient communiste à cause de l'irresponsabilité de son propre peuple. » Élaborée aux États-Unis, cette doctrine mortifère, chaque fois inaugurée par un golpe, a été mise en oeuvre par les militaires en Argentine, en Bolivie, au Brésil, au Paraguay, au Pérou, en Uruguay, et par les gardes prétoriennes d'Amérique centrale.
Après de longues années de régimes autoritaires, l'Amérique latine a paru choisir définitivement la voie de la démocratie. Mais, avec des résultats sociaux catastrophiques, une démocratie placée sous la coupe du marché. De sorte que, pendant toute la décennie quatre-vingt-dix, une question s'est posée : que se passera-t-il le jour où un gouvernement élu, considérant dévastateurs les effets d'un modèle présenté comme universel, remettra en cause les dogmes économiques du moment ?
On connaît désormais la réponse - ou on devrait. Alors qu'une vague de chefs d'État de gauche ou de centre gauche est arrivée au pouvoir depuis 1998, les golpes, putsch et autres tentatives de déstabilisation, parfois mis en échec, parfois réussis, ont affecté le Venezuela (2002), Haïti (2004), le Honduras (2009), la Bolivie (2010), l'Équateur (2011) et le Paraguay (2012).
Toutefois, les techniques ont évolué. Les secteurs conservateurs ayant appris que, face à l'opinion internationale, les méthodes sanglantes se révèlent contreproductives, les recettes aussi astucieuses que sophistiquées employées permettent à ces sinistres opérations de ne plus être qualifiées de. coups d'État.
Merdier amazonien poussé sur nulle part, rivière-des-gueux n'a jamais eu les honneurs ni des atlas de géographie ni des livres d'histoire.
On comprend vite pourquoi : avec son colonel pyromane et l'autocar défoncé du lundi pour tout viatique, le village n'a de ses droits et surtout de l'économie mondiale qu'une vue très limitée. tellement limitée qu'en un jour funeste le mystérieux senhor f. emmy prête sans barguigner cent mille dollars au colonel pour développer le hameau.
Pour les paysans venus arracher à l'amazonie de quoi planter et survivre, comme pour rapaz, le narrateur, l'enfant de libertad et démocracio, grandi avec rivière-des-gueux, est-il possible de résister ? car il est des manières d'affronter le chaos maléfique qui s'abat peu à peu sur la communauté pour la détruire.
La dette, c'est le roman des paysans du brésil, peut-être même du brésil tout entier, la chronique vécue de l'amérique latine ces trente dernière années.
Passant de la fiction à la réalité - on cherchera la différence -, deux courtes postfaces font le point sur la situation de la paysannerie brésilienne et le phénomène de la dette internationale.
Hugo chavez.
Des centaines de milliers de vénézuéliens maudissent chaque jour leur président et aimeraient le voir mort - ou en tout cas écarté du pouvoir. a washington, quelques importants personnages n'en pensent pas moins. et pourtant, depuis 1998, élection après élection, dans un cadre démocratique, " le peuple " - c'est-à-dire la majorité - appuie celui qu'il considère comme son meilleur représentant. comment comprendre " l'énigme chavez " sans se pencher sur le quotidien de la " révolution bolivarienne " ? plus pragmatique qu'idéologique, elle a su développer des programmes sociaux sans équivalent dans une amérique latine accablée par la pauvreté.
Elle prône une démocratie " participative ", dans laquelle les citoyens s'emploient à devenir le moteur de leur propre histoire. elle cherche la voie d'un " socialisme du xxie siècle ", laissant par devers lui les erreurs du passé, et manifeste une fantastique volonté d'intégration avec les autres nations de la région. par le texte et par l'image, loin des interprétations simplistes qu'inspire cette révolution atypique, retour sur ces années qui ont transformé le venezuela.
Là où tout a commencé. Peu avant l'élection présidentielle, le gouvernement a rompu les négociations avec les FARC et celles-ci ont enlevé I. Betancourt. En coulisses, politiques, cadres de l'armée et grands industriels colombiens manoeuvrent pour éradiquer la plus vieille guérilla d'Amérique latine, grâce au matériel militaire fourni par les États-Unis et à une désinformation via les médias dominants, qui présentent les FARC comme un simple cartel de drogue et taisent les massacres perpétrés par les paramilitaires, avec la complicité de l'armée, et la contestation sociale dans ce pays où misère et violence explosent.
Car, en Colombie, prendre les armes, d'un côté ou de l'autre, est souvent la seule façon d'échapper à la pauvreté. À Vistabonita, village au coeur de la jungle colombienne, paysans et cultivateurs de coca s'accommodent de la présence des farianos, qui ont repris le contrôle des territoires autrefois sous la coupe des paramilitaires. Dans cette région isolée, les FARC suppléent au gouvernement et récoltent l'impôt. Les comandantes Olga, dont l'ex-compagnon guérillero a péri les armes à la main, et Demetrio gèrent la vie d'un de ces camps de subversivos en perpétuel mouvement. Hermanito, ancien militant communiste pour qui l'adaptation à la vie militaire n'a pas été sans peine, Zorani, l'infirmière, Milena, Jairo et les autres y poursuivent le combat au nom de la justice sociale, sans oublier de vivre, de rire, de s'aimer. Au village, certains habitants ont fraternisé avec la guérilla, comme Estefania, l'institutrice, ou Camilo et Juan Carlos, deux jeunes campaneros acquis à la révolution. Manuel le raspachine cultive quant à lui la coca sans trop se soucier de savoir à qui le trafic profite : il est amoureux de Jenny, qui a troqué son balai et une vie de misère contre une kalachnikov et la cause du peuple.
Or la guerre les rattrape le jour où les paracos, avec la complicité de l'armée et de l'État, décident de reconquérir la région, à commencer par ce pueblo stratégique. La suite de l'histoire, seules ces pages nous la raconte, car la presse, complice par idéologie ou ignorante par confort, ne la rapportera jamais. « Heureusement [.], nous nageons là en pleine fiction. [.] Tout ceci n'est qu'un roman. »
Amérique centrale - les naufragés d'Esquipulas est un livre ambitieux, ouvert aux curieux, glaneurs d'histoires et d'expériences.
C'est aussi un outil de travail indispensable pour comprendre ce qui se passe aujourd'hui dans cette région du monde. Dans la matière même de cette histoire, abondante, complexe, contradictoire, éphémère, tragique, chaleureuse, le lecteur trouvera une triple approche nationale, thématique et chronologique. Les aides (sommaire détaillé, cartes, chronologie, index, bibliographie) lui permettront d'en tirer le meilleur.
Maurice Lemoine, intime de l'Amérique centrale depuis bientôt trente ans, met en scène non seulement l'histoire récente des sept pays qui la composent (Belize, Costa Rica, Guatemala, Honduras, Nicaragua, Panama, Salvador) mais également celle des communautés émigrées aux Etats-Unis et de ce " Nord " yankee, ubiquiste et inquiétant. Plus près, aux deux extrémités de l'isthme centraméricain, deux autres visages de l'Amérique latine se tiennent en contrepoint, le Mexique dans son nouveau rôle d'interface avec le monde développé, la Colombie comme contre-modèle narcotique et hyper-violent.
Depuis les accords d'Esquipulas signés en 1987, la construction de la paix et de la démocratie en Amérique centrale semble en panne. Le nouveau cours de la politique nord-américaine n'est pas pour rassurer.
L'histoire se déroule à l'époque lointaine où le Premier ministre Manuvalse et son ministre des Finances Manu Micron traumatisent la France à grands coups de « 49-3 ». Marcelin Martin est écrivain, journaliste (et il fait du vélo). Travailler à L'Info ne lui apporte pas que des satisfactions. Primo, on ne lui publie pas ses articles, pourtant excellents. Secundo, l'équipe passe son temps à s'étriper : alors que le rédacteur en chef et son adjoint rêvent d'une Saint Barthélémy des laïcs, d'autres vouent aux gémonies la montée en puissance des barbus, de la burqa et de la Shari'a dans les banlieues.
Amoureux de Samia, la Kabyle téléphonique, Marcelin a, en ce qui le concerne, une ou deux idées bien à lui sur la question. Mais il doit également compter avec Débarah, sa régulière, qui commence à lui courir sérieusement sur l'haricot. Si l'on rajoute à ça que les Éditions du Pilon ne font aucun effort pour diffuser ses livres, pourtant excellents, on comprendra que Marcelin finit par déprimer sérieux.
Comment sortir de l'anonymat quand on a un tel talent ? Marcelin a peut-être trouvé la solution. Si, lors d'un reportage en Colombie, il se faisait enlever par la guérilla des FRAC, il deviendrait aussi célèbre qu'Ingrid Barbancourt, tous les médias s'intéresseraient à lui. Il n'y aurait plus, ensuite, qu'à écrire un best-seller que les foules s'arracheraient...
C'est donc dans ce pays sauvage et exotique qu'on retrouve notre grand reporter. Et même dans une île ténébreuse de la Caraïbe où il va mettre à jour une très baroque « banana war ». Le scoop du siècle, mes amis !
- Un Boeing explose en vol. Des bombes, des incendies, des attentats... Qui frappe ainsi Cuba ? Miami, la très honorable " Fondation " et quelques personnages ténébreux : Posaril, Nández, Maskano, le Dr Orlando... Une même obsession les habite : en finir avec le régime et faire la peau de Castro.Début des années 1990 : à l'instigation des services de renseignement de l'île, cinq jeunes Cubains s'exilent en Floride, " trahissant la révolution ". Agissant clandestinement, prenant des risques, prêchant le faux pour savoir le vrai, ils infiltrent les réseaux criminels. La qualité des informations qu'ils recueillent permet à La Havane de communiquer au FBI un dossier exhaustif sur les commanditaires de ces opérations résidant en territoire américain.Las ! Ce sont ces cinq agents qu'arrête le FBI. Jugés à Miami - une ville que tiennent les cubanos, ultras de la contre-révolution -, les voilà condamnés, au terme d'un procès ubuesque, à des peines démesurées pour avoir " espionné les États-Unis ".Mêlant Cubains de l'île et cubanos de Miami, personnages connus (Fidel Castro, George Bush père et fils, Bill Clinton) et anonymes, terroristes internationaux et agents de la CIA, entraînant le lecteur de Cuba à l'Angola, du Salvador au Nicaragua, de l'Union Soviétique aux États-Unis, ce roman haletant raconte la guerre secrète qui oppose Cuba et ses opposants de l'exil, l'histoire tumultueuse des relations entre La Havane et Washington, mais lève aussi le voile sur l'un des scandales judiciaires majeurs de notre temps.
- Écrivain, journaliste spécialiste de l'Amérique latine, ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique, Maurice Lemoine est notamment l'auteur d'un roman sur la révolution bolivarienne, Chavez présidente ! (Flammarion, 2005).
Fidel Castro, Che Guevara...
Leur révolution suscita dans les années 1960 un énorme élan mythico-romantique qui retomba, quelques années plus tard, et d'une manière tout aussi irraisonnée, comme un soufflé. L'établissement du premier régime ouvertement socialiste d'Amérique latine, lié alors à l'Union soviétique, marquait en effet l'effacement du lyrisme révolutionnaire derrière le champ géostratégique de l'affrontement Est-Ouest.
A l'aube des années 1990, tout discours sur Cuba était marqué du sceau de la passion, du manichéisme, voire de la désinformation. Entre 1959, où les Barbudos firent leur entrée à La Havane, et 1989, se sont écoulées trente années, trente années de sueur et de larmes, de réussites spectaculaires et d'échecs fracassants, ponctuées de zones d'ombre, mais aussi de remarquables réalisations. Que pensait-on de ces trente années de révolution il y a vingt ans ? En 1989, observateurs étrangers, intellectuels français, opposants en exil et Cubains proches du régime faisaient le point et nous livraient leur vision de cette période.
Les regards éclectiques et les opinions parfois divergentes s'affrontaient, se répondaient. Témoignage d'une époque, cet ouvrage propose une série de portraits, saisis sur le vif, de l'île cubaine. Des années 196o aux années 1990, il nous permet de revisiter les multiples facettes de la révolution cubaine.
Hugo Chávez est le président le plus populaire - et le
plus haï - d'Amérique latine. Pour vaincre la misère
dans un Venezuela où le pétrole coule à flots, n'a-t-il
pas engagé une révolution ? Haut en couleur, ancien
lieutenant-colonel au passé de putschiste, Chávez fascine
les uns et dérange les autres. En particulier l'oligarchie
vénézuélienne et les Américains qui, dans le climat de
l'après-11 Septembre, voudraient se débarrasser de ce
dirigeant trop indépendant. Et prendre le contrôle de
l'or noir.
Toutes les forces de l'opposition s'unissent dans un
seul but : faire tomber le Président. Pour le déstabiliser,
elles peuvent compter sur un groupe de militaires et
sur quelques «amis» de la CIA. Les médias se chargeront
de soulever la société civile en brandissant la menace
d'une dictature. Le plan est établi, le sang va couler et
Chávez fera un coupable idéal. Mais les conspirateurs
oublient l'essentiel : le jour J, comment réagira le peuple,
l'immense masse des déshérités oe