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De quoi parlons-nous lorsque nous évoquons notre origine, nos traditions, notre identité ? Que dit, associée à ces mots devenus omniprésents, la métaphore des racines ? La nostalgie est un sentiment noble. Mais peut-elle nous aider à comprendre le monde où nous vivons ?En s'étonnant lui-même de ne plus reconnaître sa ville natale, Maurizio Bettini nous invite à une déambulation pleine de sensibilité dans la mémoire privée et collective. Sa réflexion, apaisée et érudite, opère un paradoxal retour aux racines - de Donald Trump à Romulus, en passant par Hérodote et la «cuisine traditionnelle» -, pour mieux constater que les valeurs d'authenticité et de pureté que nous leur prêtons n'existent pas.L'enjeu est de taille : il engage notre capacité à accueillir et à cohabiter avec d'autres cultures. Écartant une conception étroite de l'identité culturelle, Contre les racines nous rappelle que les cultures sont changeantes et que les traditions se choisissent.
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éloge du polythéisme ; ce que peuvent nous apprendre les religions antiques
Maurizio Bettini
- Belles Lettres
- 12 Septembre 2016
- 9782251445953
Deux mille ans de monothéisme nous ont habitués à croire que Dieu ne pouvait être qu'unique, exclusif, vrai. En revanche, les polythéismes antiques envisageaient la possibilité de faire correspondre entre eux dieux et déesses provenant de différentes cultures (l'Artémis grecque et la Diane romaine, l'Égyptienne Isis et la Grecque Déméter), ou même d'accueillir des divinités étrangères dans leur propre panthéon. Cette disposition à l'ouverture a fait que le monde antique, même s'il a connu les conflits, voire les carnages, est resté étranger à la violence de nature religieuse qui a, au contraire, ensanglanté les cultures monothéistes et continue de le faire. Serait-il possible aujourd'hui de puiser aux ressources du polythéisme pour rendre plus faciles et sereines les relations entre les différentes religions? Si l'on part du principe que les dieux sont nombreux, il n'est plus nécessaire d'affirmer que ceux des autres sont de faux dieux ou des démons... On peut dès lors se demander si l'adoption de certains cadres mentaux propres au polythéisme ne contribuerait pas à réduire, au sein de nos sociétés, le taux de conflictualité entre les diverses religions monothéistes et entre leurs subdivisions internes.
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Superflu et indispensable ; à quoi servent les Grecs et les Romains ?
Maurizio Bettini
- Flammarion
- 29 Août 2018
- 9782081425330
Tout le monde le sait : depuis des siècles, plus personne ne parle le latin ni le grec ancien. Alors, à quoi peuvent-ils encore nous être utiles ?Voilà bien, avance Maurizio Bettini, une question révélatrice de notre époque, obsédée par l'efficacité, infiltrée par l'idéal de rentabilité jusque dans le langage qu'elle adopte. Bien sûr, 99 % des élèves n'utiliseront pas les langues et les civilisations antiques de leur vie. Mais la culture doit-elle vraiment servir ?Toute notre perception du monde est irriguée par la culture antique. Cela étant, peut-être ne faut-il pas se borner à chercher nos «racines» chez les Grecs et les Romains. Peut-être l'intérêt réside-t-il, au contraire, dans nos différences. Leur souple polythéisme est ouvertà tous les dieux étrangers. La vaste famille romaine, où l'oncle maternel se doit d'être le confident de ses neveux, est loin de notre modèle nucléaire. Là où nous parlerions de gens «de couleur», les Romains parlent de gens decolor : «sans couleur».Grecs et Romains nous sont à la fois étranges et familiers. Les fréquenter, c'est aussi bien explorer notre mémoire que s'ouvrir à l'altérité : cultiver, en somme, le superflu indispensable.
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Noël ; aux origines de la crèche
Maurizio Bettini
- Seuil
- La Librairie Du Xxie Siecle
- 10 Octobre 2019
- 9782021332339
Quoi de plus familier, de plus « naturel », qu'une crèche de Noël ? Chacun le sait : il s'agit d'une représentation de la naissance du Christ.
Et pourtant, ouvrons les Évangiles : pas de crèche, pas de boeuf et pas d'âne, pas de rois mages, encore moins de « santons ».
D'où vient alors tout ce monde ? Depuis quand et pourquoi fait-on la crèche ?
Multipliant les incursions sur tous les territoires du passé, des Évangiles apocryphes à la Naples baroque en passant par les catacombes ou La Légende dorée, l'auteur nous entraîne dans une expédition fascinante à la recherche des origines de la crèche, où, comme dans le wonderland d'Alice, « le bon sens est toujours mauvais conseiller », et où le quotidien se fait étrange, et le banal féérie.
Comme dans les contes, Maurizio Bettini incite à un décentrement paradoxal où c'est « le chemin le plus long » qui est « la meilleure façon de rentrer chez soi ».