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De quoi parlons-nous lorsque nous évoquons notre origine, nos traditions, notre identité ? Que dit, associée à ces mots devenus omniprésents, la métaphore des racines ? La nostalgie est un sentiment noble. Mais peut-elle nous aider à comprendre le monde où nous vivons ?En s'étonnant lui-même de ne plus reconnaître sa ville natale, Maurizio Bettini nous invite à une déambulation pleine de sensibilité dans la mémoire privée et collective. Sa réflexion, apaisée et érudite, opère un paradoxal retour aux racines - de Donald Trump à Romulus, en passant par Hérodote et la «cuisine traditionnelle» -, pour mieux constater que les valeurs d'authenticité et de pureté que nous leur prêtons n'existent pas.L'enjeu est de taille : il engage notre capacité à accueillir et à cohabiter avec d'autres cultures. Écartant une conception étroite de l'identité culturelle, Contre les racines nous rappelle que les cultures sont changeantes et que les traditions se choisissent.
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Superflu et indispensable ; à quoi servent les Grecs et les Romains ?
Maurizio Bettini
- Flammarion
- 29 Août 2018
- 9782081425330
Tout le monde le sait : depuis des siècles, plus personne ne parle le latin ni le grec ancien. Alors, à quoi peuvent-ils encore nous être utiles ?Voilà bien, avance Maurizio Bettini, une question révélatrice de notre époque, obsédée par l'efficacité, infiltrée par l'idéal de rentabilité jusque dans le langage qu'elle adopte. Bien sûr, 99 % des élèves n'utiliseront pas les langues et les civilisations antiques de leur vie. Mais la culture doit-elle vraiment servir ?Toute notre perception du monde est irriguée par la culture antique. Cela étant, peut-être ne faut-il pas se borner à chercher nos «racines» chez les Grecs et les Romains. Peut-être l'intérêt réside-t-il, au contraire, dans nos différences. Leur souple polythéisme est ouvertà tous les dieux étrangers. La vaste famille romaine, où l'oncle maternel se doit d'être le confident de ses neveux, est loin de notre modèle nucléaire. Là où nous parlerions de gens «de couleur», les Romains parlent de gens decolor : «sans couleur».Grecs et Romains nous sont à la fois étranges et familiers. Les fréquenter, c'est aussi bien explorer notre mémoire que s'ouvrir à l'altérité : cultiver, en somme, le superflu indispensable.