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Superflu et indispensable ; à quoi servent les Grecs et les Romains ?
Maurizio Bettini
- Flammarion
- 29 Août 2018
- 9782081425330
Tout le monde le sait : depuis des siècles, plus personne ne parle le latin ni le grec ancien. Alors, à quoi peuvent-ils encore nous être utiles ?Voilà bien, avance Maurizio Bettini, une question révélatrice de notre époque, obsédée par l'efficacité, infiltrée par l'idéal de rentabilité jusque dans le langage qu'elle adopte. Bien sûr, 99 % des élèves n'utiliseront pas les langues et les civilisations antiques de leur vie. Mais la culture doit-elle vraiment servir ?Toute notre perception du monde est irriguée par la culture antique. Cela étant, peut-être ne faut-il pas se borner à chercher nos «racines» chez les Grecs et les Romains. Peut-être l'intérêt réside-t-il, au contraire, dans nos différences. Leur souple polythéisme est ouvertà tous les dieux étrangers. La vaste famille romaine, où l'oncle maternel se doit d'être le confident de ses neveux, est loin de notre modèle nucléaire. Là où nous parlerions de gens «de couleur», les Romains parlent de gens decolor : «sans couleur».Grecs et Romains nous sont à la fois étranges et familiers. Les fréquenter, c'est aussi bien explorer notre mémoire que s'ouvrir à l'altérité : cultiver, en somme, le superflu indispensable.
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Je est l'autre ? sur les traces du double dans la culture ancienne
Maurizio Bettini
- Belin
- L'antiquite Au Present
- 4 Janvier 2013
- 9782701158921
Dès ses débuts, la culture occidentale exprime une sorte de fascination pour un schéma : un homme se trouve face à un autre lui-même, ou rencontre une copie de la personne qu'il doit rencontrer. Ce schéma se développe sous les formes les plus disparates : de la pure fiction narrative à la réflexion philosophique, de la poésie à la religion.
Ce sont les poèmes homériques, l'Iliade et l'Odyssée, qui marquent cette naissance du double : le dieu Apollon envoie un simulacre ou prend lui-même l'apparence d'un héros pour le remplacer au combat et le sauver de la mort. La déesse Athéna fait de même avec Ulysse pour le secourir. Et dans la mythologie, puis le théâtre latin (Amphitryon), Zeus prend diverses apparences pour séduire des femmes.
Cette idée du double ou de la substitution se retrouve dans les Évangiles gnostiques, et au Moyen Âge, où le démon se substitue au dieu antique. Elle court aussi dans divers folklores nordiques.
Pour les philosophes ce schéma prend la forme d'une réflexion sur l'identité : dépossession du moi, perte d'identité. En cas de double, de réincarnation identique, qui est le " vrai " moi ?
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Le mythe évoqué est celui de Circé, la magicienne qui transforma en cochons les compagnons d'Ulysse qui abordèrent sur son île. La figure de la magicienne/femme, à la fois éprise et maîtresse de l'homme réduit au statut d'animal, trouve aussi ses semblables dans des folklores d'autres cultures. Surtout, elle s'est perpétuée sous diverses formes à travers les siècles, passant curieusement de l'image de sorcière maléfique à celle de " femme libre ".
La structure du livre :
- Prologue : un bref récit de fiction autour du personnage.
- Le chapitre I, " La déesse d'Aiaié ", étudie le récit le plus connu du mythe : la rencontre d'Ulysse et Circé dans l'Odyssée.
- Le chapitre II, " La recherche du sens ", traite des interprétations auxquelles le mythe a donné lieu : rationnelles, allégoriques, philosophiques, anthropologiques.
- Le chapitre III, " Repenser Circé ", décrit les visages de Circé dans la suite des siècles antiques, y compris chez les poètes latins, en particulier Ovide.
- Le destin de Circé du Moyen Âge à nos jours est étudié dans un chapitre spécial : " Circé à travers le temps ".