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Flammarion
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« J'ai vécu quai Branly de dix à seize ans. Peut-être
même avant. Par intermittence. Cela correspond
donc à ce qu'on appelle une adolescence. Ça n'en
était pas seulement le décor, mais également le
tombeau.
Il était vide, et rien ne parvenait à le remplir.
Surtout pas moi. Un fantôme. Dont nul ne pouvait
connaître la présence en ce lieu qui n'était ni chez
elle, ni chez lui, ni chez eux.
J'ai vécu mon adolescence dans un logement de
passage où personne ne passait. Chez moi, c'est
chez personne.
Et pourtant, cet appartement me poursuit, me
guette, se rappelle à moi dans certains articles de
presse, et trace un chemin vers mon présent par
des stratégies qui finiraient par me faire croire que
je l'obsède, et qu'il me veut toute à lui. »