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Julliard
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Avec pour seule expérience ses vingt ans et son talent de photographe, Mathilde est envoyée par un grand magazine chez une sommité du monde politique, récemment couronnée du prix Nobel de la paix. Quand l'homme, à la stature et à la personnalité imposantes, s'approche d'elle avec de tout autres intentions que celle de poser devant son appareil, Mathilde est tétanisée, incapable de réagir. Des années plus tard, une nouvelle épreuve la renvoie à cet épisode de son passé, exigeant d'elle qu'elle apprenne une fois pour toutes à dire non.
Dans ce roman sombre et puissant, tendu comme un thriller, Mazarine Pingeot continue d'explorer les thèmes qui lui sont chers : le poids du secret, le scandale, l'opposition entre les valeurs familiales et individuelles... En mettant en miroir deux instantanés de la vie d'une femme contrainte au silence par son éducation et son milieu, elle démonte les mécanismes psychologiques de répétition et de domination, en même temps qu'elle construit une intrigue passionnante.
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Comment réagit-on lorsqu'on apprend par la télévision que sa propre fille est accusée de tentative de meurtre en relation avec une entreprise terroriste ? Magda, belle femme de soixante ans habituée à vivre à l'abri des regards, voit soudain son intimité fouillée, disséquée par des enquêteurs suspicieux et des journalistes avides de sensationnalisme. Tandis que la justice fait traîner une procédure de plus en plus politique, elle s'interroge : sa fille a-t-elle réellement eu l'intention d'attenter à des vies humaines ? Et si oui, quel rôle a-t-elle joué, en tant que mère, dans cette dérive ?
Très librement inspiré de faits réels, Magda explore, par le biais de la fiction, les ressorts de la transmission familiale entre une mère rongée par le secret et sa fille, activiste passée du côté de la clandestinité. Un roman introspectif et crépusculaire, doublé d'un captivant portrait de femme. -
Longtemps, Mazarine Pingeot a vécu "bouche cousue". Aujourd'hui, elle rompt le silence et tente de percer sa mémoire emmurée par une histoire trop lourde à porter.
Depuis que son père est mort, Mazarine a perdu l'un de ses deux principaux témoins et acteurs de son enfance. Et tandis que les historiens et les journalistes continuent de s'approprier le personnage public de François Mitterrand, sa jeunesse, déroulée dans le secret le plus total auprès de cet homme, semble perdre peu à peu de sa réalité. Tout cela a-t-il bien existé? Ce François Mitterrand des journaux et des livres d'histoire a-t-il bien été son père? Pour lutter contre l'oubli, elle doit faire revivre, à tout prix, la petite fille heureuse qu'elle a été, ses paysages et ses jeux d'enfant, ses parents amoureux, le trio idéal, jalousement gardés dans un coin de sa mémoire... Tissant les instants magiques, banals ou cruels d'une enfance pas comme les autres, passée auprès d'un père président de la République, Mazarine fait surgir la figure étonnante de l'homme qu'elle a connu, celle d'un père aimant et exclusif. Et c'est cette image émouvante, salvatrice, qu'elle s'autorise enfin à partager. -
Paris, 1982 : fuyant le coup d'État, des centaines d'Argentins se réfugient dans la capitale française, des images macabres plein la mémoire. La vie de Josèphe, 22 ans, bascule lorsqu'elle croise l'un d'entre eux. À peine le coup de foudre s'est-il produit que le mystérieux Antoine disparaît. Josèphe se met alors à enquêter : qui est Antoine ? Que lui est-il arrivé ? Est-ce vrai, ce que Josèphe a lu sur les disparus , sur ces folles de la place de Mai ?
Alors qu'elle découvre le passé de l'homme qu'elle aime, la jeune femme est brutalement renvoyée à sa propre histoire familiale, aux secrets et aux silences de ses parents... Bientôt les stigmates de la guerre d'Algérie viendront se mêler à ceux de la dictature argentine...
Théa, un roman d'apprentissage ardent, politique et sensuel, qui explore la découverte de l'amour et de l'horreur du monde. -
Être ou ne pas être. Être un secret inavouable, affublé d'un prénom impossible, une vie entre les lignes : une enfant cachée. Être la fille du président Mitterrand ou ne pas être du tout. Être la progéniture adorée à la maison, au sein d'un trio aussi idéal que mythique, mais n'être rien ailleurs - rien, nada, personne. Être la soeur, la bellefille, la nièce, la cousine, et la tante, d'une ribambelle de frères, belle-mère, oncles, cousins et neveux qui, eux, ne savent pas qui vous êtes. Et puis soudain la lumière, pleins feux ; les flashs, le scandale. Être sa fille, enfin, officiellement. Un objet de curiosité, de suppositions, de préjugés, de rancoeur - ne vit-elle pas aux crochets de la République ? De harcèlement aussi, quand les paparazzi campent devant chez elle. Et puis devenir l'héritière morale. Le portrait craché. La représentante. Devenir lui, un peu. Mais jamais soi-même. Comment échapper à ce sortilège originel qui l'empêche d'être autre chose qu'un « bon petit soldat » ? Comment protéger ses propres enfants, comment leur transmettre un héritage à la fois si prestigieux et si tortueux, sans qu'ils en souffrent à leur tour ? C'est sous forme de journal que Mazarine Pingeot a choisi de transcrire ces réflexions, au fil des mois de la campagne présidentielle durant lesquels le combat personnel est sournoisement venu se mêler au combat politique. Reprenant le fil là où elle l'avait laissé il y a sept ans, concluant Bouche cousue sur l'espoir d'un lendemain meilleur, elle fait de son écriture, vibrante et exutoire, le lieu d'une étonnante introspection collective.
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Depuis quelque temps, rien ne tourne plus rond dans la vie de Joséphine Fayolle (pour ceux qui l'ignorent, un " nom " de la littérature jeunesse, spécialiste ès histoires d'animaux handicapés). D'abord, c'est son ex-mari, père de ses deux garçons, qui ne semble pas vraiment d'accord sur le sens du mot " séparation ", et continue à maintenir le siège, déployant une imagination sans borne, à inventer ce qui pourrait enquiquiner Joséphine - tous les moyens sont bons pour rester dans sa vie.
Ensuite, c'est l'inspiration qui lui fait faux bond, au moment même où Joséphine doit faire ses preuves - son éditrice, mère putative et éternelle alliée, prend sa retraite, et l'inconnu qui la remplace s'impatiente de lire les premières pages de son prochain livre. Et puis, ce matin-là, choisissant l'instant où son banquier l'appelle pour lui parler de son découvert, c'est son lave-vaisselle qui la lâche.
Le début de la fin. Ou alors... le début d'une nouvelle vie ? S'inventant un double gaffeur et borderline (et un père employé de la SNCF), Mazarine Pingeot raconte avec Joséphine Fayolle cette génération de femmes encore jeunes, mère d'enfants en bas âge, fraîchement séparées, qui rêvent un impossible retour à l'insouciance et la liberté de leur vingt ans. Scotchée à son iPhone devenu son plus fidèle compagnon, son héroïne aux faux airs de Charlotte Gainsbourg (son modèle depuis qu'elle a vu, à dix ans, L'Effrontée) traîne sa silhouette maladroite et ses questions existentielles de jeune femme de quarante ans en quête d'amour au fil de mésaventures quotidiennes croustillantes.
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Du fond de son cachot, une femme se souvient : la lente descente aux enfers qui l'a menée à l'irréparable, tuer son enfant, celui qu'elle cachait dans son ventre depuis neuf mois sans que personne ne s'en aperçoive... Fiction ou fait divers oe
Comment elle, la mère dévouée, l'épouse aimante, pilier d'un couple admiré de tous, a-t-elle pu devenir cette impardonnable meurtrière ? Quand ont commencé la folie et le mensonge oe
Au fil de son tumultueux monologue, c'est la tragédie d'un amour malsain, plus mortel que la gangrène, qui apparaît comme une effroyable vérité.
Elle adresse sa longue confession à l'homme, son mari, le seul amour de sa vie. Elle n'est pas sûre qu'il lira sa lettre. Encore moins qu'il veuille tenter de comprendre. Et pourtant, sans se dérober, elle cherche en elle-même les origines de son crime. Elle remonte le temps pour trouver les prémisses de la folie, très loin, quand elle n'était qu'une petite fille - et déjà, un monstre en puissance.
Pour son retour à la fiction, Mazarine Pingeot s'attaque avec audace à un sujet troublant. Pari risqué, pari réussi.
Aujourd'hui jeune mère comblée, elle confirme un talent étonnant lui permettant de prêter sa voix à un infanticide. Explorant jusqu'au tréfonds les contradictions et les obsessions d'un personnage féminin aussi glacial que désespéré, Mazarine Pingeot écrit un texte bouleversant.
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Tanger la blanche.
Un mausolée improvisé sur un toit. Deux corps nus enlacés, Mara et Manuel, entre la vie et la mort. Le couple parfait a tenté de mettre fin à sa légende. Hicham, qui les découvre et les sauve, voudrait comprendre, pour arracher Mara à cette passion qui la consume. Ainsi s'ouvre l'histoire d'une jeune femme entourée de mystère, ignorant tout d'elle-même. Au terme d'une éprouvante quête des origines, d'une rive à l'autre de la Méditerranée, c'est dans une Algérie déchirée par la guerre civile qu'elle découvrira enfin la vérité sur son passé.
Le secret, le trio, la filiation, on retrouve ici tout l'univers de Mazarine Pingeot. En faisant le récit d'une passion interdite, la romancière confirme son goût pour les amours tragiques et flamboyantes. Sur fond d'une page noire de l'Histoire, elle tisse un roman incandescent doublé d'un inoubliable portrait de femme.
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Mazarine Pingeot ose un texte aussi violent que personnel où elle met en scène un adolescent d'aujourd'hui, dévasté par la découverte de la Shoah.
C'est l'histoire d'un garçon hanté par la Shoah. Pourtant, ni lui ni sa famille n'ont été touchés par le génocide. Mais enfant, il a vu à la télévision des images qu'il n'aurait pas dû voir - le cauchemar trop réel de Nuit et Brouillard. Cela a suffi à faire écrouler le début de sa vie. C'est l'histoire de cet adolescent qui n'a plus trouvé le sommeil, et décidé de ne plus manger. Qui a construit son existence sur une obsession, celle de ces scènes d'extermination massive, et qui s'y est perdu, à force de s'interroger. Comment cela a-t-il été possible ? Comment vivre parmi les hommes après ça ? Comment être un homme ? Sous la forme d'un monologue introspectif, le garçon devenu adulte raconte le choc, la douleur, les délires, la descente aux enfers, depuis l'enfant brusquement orphelin de ses frères humains, à l'adolescent anorexique qui mène une lutte intransigeante contre le bonheur, confondant devoir de mémoire et devoir de souffrance. Et nous écoutons, dans un texte aussi court que percutant, le cheminement de cette conscience en butte avec LA page noire du XXe siècle. Avec une honnêteté désarmante, Mazarine Pingeot surprend, encore une fois. C'est la voix d'une génération mal à l'aise qu'elle élève, une génération grandie dans l'effroi et l'abstraction d'une horreur à laquelle elle a échappé, mais qui a fondé son époque ainsi que celles à venir. Une génération où chacun, juif ou non, s'est retrouvé en prise avec cette question. Parce que la Shoah est l'héritage qui continue de mettre à mal l'idée d'humanité, parce qu'elle demeure une blessure, parce qu'il est nécessaire qu'elle le demeure. La mémoire, la dépression, la difficulté d'aimer, le poids écrasant de l'Histoire sur les destins individuels, Mazarine Pingeot retrouve des thèmes qu'elle tisse en les variant d'un livre à l'autre, construisant une oeuvre sombre et singulière. Mais cette fois, c'est l'individu qui s'en prend à l'Histoire, et tente de la soumettre. Un combat vain, dont l'issue, malgré tout, recèle un espoir : celui d'une descendance meilleure. -
" Combien de fois ai-je entendu "mais vis au lieu de lire !" Etais-je vraiment en train de passer à côté de ma vie, ou de forer d'autres profondeurs, d'explorer d'autres mondes qui n'étaient qu'un détour pour mieux y revenir, à cette vie ? " Mais, pour un " lecteur ", c'est-à-dire pour quelqu'un qui observe le monde en partant de la littérature, les livres et la vie n'entretiennent-ils pas d'innombrables liens inextricables ? La comtesse de Ségur, Stendhal, Dostoïevski, Duras, Yourcenar...
Au travers des lectures passionnées - et passionnantes - de l'enfant puis de l'adolescente qu'elle a été, Mazarine Pingeot nous fait partager son amour pour ces grands auteurs qui nous rassemblent et nous livre le plus intime et le plus pudique des autoportraits.
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" Agathe était plutôt frivole, attirée par le plaisir en général, sensuelle et intellectuelle à la fois.
Victor était sentimental, illogique, peut-être romantique. Ils avaient en commun d'aimer créer des mondes, d'inventer des règles qui allient la pureté au plaisir, la liberté à l'excès. Ils s'en tenaient à quelques principes : vivre sans tabou ce qu'il semble important de vivre, ne pas faire souffrir l'autre mais ne rien s'interdire, mener le maximum d'existences possibles et parallèles. Parce qu'ils s'aimaient, ils avaient le droit de s'offrir mutuellement la liberté.
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" Des cloches sonnent, c'est dimanche, les lumières s'allument sur le mont Qassioun.
Mon père et Damas. Il me promène du quartier chrétien au souk des ferrailleurs, dans une poussette qui a déjà servi deux fois, et il me parle, me raconte sa ville, son enfance, ses parents, son père palestinien, exilé en Syrie depuis 1948, sa mère syrienne, l'inverse du couple qu'il forme avec ma mère. Il l'a rencontrée dans le camp palestinien de la banlieue de Damas, et ils se sont mariés, partageant les mêmes idéaux, la même fièvre ou la même intransigeance.
Mais tout cela, je ne l'ai su qu'après, au cours des repas familiaux et des rares discours de ma mère, qui essaya en vain pendant près de vingt ans de m'inculquer un sens de la famille et du pays, un sens du patrimoine, un sens du passé. Ce pays dont ils m'ont spoliée. Des images de fleurs et de cimetière, des ruelles de terre et des escaliers, des maisons en parpaing et des terrasses, échos furtifs, souvenirs flous, qui tissent le fond de mes yeux.
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La part d'enfance ; 24 entretiens
Jean-Michel Djian, Mazarine Pingeot
- Julliard
- 23 Mai 2013
- 9782260021001
Le temps d'un été, Mazarine Pingeot et Jean-Michel Djian ont mené une série d'entretiens avec des personnalités de tous horizons dans une émission intitulée "La part d'enfance", diffusée quotidiennement sur France Culture. Pour chaque invité, il n'était pas question de faire la promotion d'un livre, d'un film, d'un album ou d'une exposition, ni même de réagir à une actualité brûlante, mais tout simplement d'évoquer son enfance, sur le ton de la confidence. Des conversations intimes qui ont révélé la naissance d'un destin, la fabrique d'une ambition.
" Nous avons, dans cet ouvrage, tenu à respecter au plus près la parole de nos invités, c'est-à-dire à conserver la teneur radiophonique de ces entretiens. Voilà pourquoi nous avons maintenu quelques onomatopées, exclamations et parfois signalé des rires et des silences. En retrouvant l'atmosphère du studio, on y retrouve aussi cette complicité qui, nous l'espérons, a permis de donner à ces émissions nocturnes la saveur d'un été. " M. Pingeot et J.-M. Djian En créant les conditions nécessaires pour recueillir ces souvenirs souvent drôles, saisissants, décalés, parfois même poignants, Mazarine Pingeot et Jean-Michel Djian ont réussi leur pari. Jamais ces personnages publics ne nous auront semblé si proches. Et il sera difficile ensuite de porter sur eux le même regard.