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Vendemiaire
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La souffrance et la gloire ; culte des morts et du martyre de la Révolution à Verdun
Claire Maingon
- Vendemiaire
- Chroniques
- 8 Novembre 2018
- 9782363583116
« La République nous appelle,/Sachons vaincre ou sachons périr ! » Ces paroles du « Chant du départ » révolutionnaire pourraient, un siècle plus tard, être reprises par les Poilus de 1914. Car les troupes qui se sont fait décimer dans les tranchées de Verdun avaient hérité de 1789 une profonde culture du sacrifice.
Agonisants encourageant leurs camarades à continuer le combat, enfants invités à devenir des héros... Une véritable propagande d'État, nourrie de récits légendaires, de cérémonies commémoratives et de toute une imagerie d'Epinal, a vu le jour dès les premiers combats de la République, en 1792. Elle a durablement façonné l'imaginaire national, dans un culte de la souffrance qui s'est perpétué en 1914-1918, et dont les monuments aux morts témoignent avec une force pathétique.
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Les missionnaires de la République ; 1793-1795
Michel Biard
- Vendemiaire
- Revolutions
- 20 Août 2015
- 9782363581853
Dès le printemps 1793, des dizaines de membres de la Convention sont envoyés comme « représentants du peuple en mission » dans toute la France : en ces temps troublés, l'État entend renforcer son contrôle sur l'espace national. Jusqu'à l'automne 1795, des centaines de missionnaires de la République s'emploient donc à mobiliser leurs concitoyens dans un vaste e ort de guerre.
Véritables hommes-orchestre, ils furent aussi les agents d'une révolution culturelle, di usant activement idéaux, symboles et pratiques révolutionnaires. En cette période de Terreur, certains furent enfi n, à l'instar d'Albitte, Collot d'Herbois, Fouché et Laporte à Lyon, ou Carrier à Nantes, à endosser la responsabilité de sanglantes répressions de masse.
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Les premiers à comparaître au tribunal de Lucifer furent les corps décapités de juillet 1789. À partir de ce moment, et tout au long de la Révolution française, les enfers ne désempliront pas... C'est du moins ce que racontent les pamphlets, journaux et images de l'époque qui mirent en scène l'au-delà, sans discontinuer, jusqu'en 1795. Y apparaissent les rives du Tartare et les Champs Élysées, les rencontres de Mirabeau ou Robespierre avec Pluton, Belzébuth ou Cerbère, les galeries des supplices, les sarabandes de démons et autres créatures inquiétantes. Cet imaginaire apocalyptique, qui semble tout droit sorti d'un tableau de Jérôme Bosch, ce fut celui des Français durant ces années dominées par le spectre de la guillotine. C'était une façon d'accorder aux morts une seconde vie, mais aussi d'exorciser l'horreur par le rire. Et d'accéder, ce faisant, à une forme de résilience collective, face à cette violence terrible exercée tout à la fois contre des puissants et des anonymes. Les documents de l'époque en disent long sur les peurs et les traumatismes de ce temps, hanté par la fragilité de la destinée et la précarité des situations les mieux établies...