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Actes Sud
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Très présent sur la scène internationale de la photographie de 1900 à 1917, alvin langdon coburn (1882-1966) est de ceux qui conduisent du pictorialisme parfois doucereux au modernisme le plus radical (vortographs de 1917).
Ce bostonien d'origine, fervent amateur de culture européenne, côtoie alfred stieglitz et edward steichen, adhère à photo sécession et publie ses images dans camera work. "faites quelque chose d'atrocement mauvais si vous voulez, mais ayez un regard neuf", écrit en 1916 cet activiste de la photographie qui se passionnera pour l'avant-gardisme, assurant un lien étroit entre l'europe et les etats-unis, qu'il quitte définitivement en 1912 pour s'installer en grande-bretagne.
Son intérêt pour la signification symboliste de l'image, son goût pour une large diffusion, qu'il met en oeuvre par la publication de portfolios, font de lui un artiste singulier, adepte d'une sorte de religion de la photographie, oeuvre de l'esprit, susceptible d'introduire à une vision mystique du monde.
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Il est des artistes à qui rien n'importe davantage que d'affirmer leur liberté, leur individualisme, en mariant pulsions de vie et ressorts de création, goût pour la fantaisie et esprit frondeur, ils fondent leur oeuvre sur le plaisir qu'ils éprouvent à l'accomplir.
Pierre Jahan était de ceux-là: un photographe au libre cours, un artiste qui laisse une oeuvre considérable dont seules quelques crêtes majeures ont affleuré de son vivant à la visibilité, et que la masse d'images publiées depuis 1934 ne reflète guère. Cet ouvrage comme l'exposition qu'il accompagne entendent faire la part belle à l'oeuvre artistique de Pierre Jahan photographe, en puisant en toute liberté, à son exemple, dans ses différentes veines au gré de séries constituées par lui-même, ou subjectivement assemblées à posteriori, en un parcours d'une centaine de tirages de l'époque.
A la curiosité et à la poésie, il alliait un sens de l'étrangeté, de la facétie, et une prédilection acérée pour les dérapages et les télescopages visuels qu'offre l'observation du monde, ou que les jeux de laboratoire permettent à la photographie - photomontage, photogramme, surimpression... -, ce qui a fait qualifier une partie de son oeuvre de surréaliste, alors que pour Pierre Jahan il s'agissait d'invention plastique et de libérer des idées, sans relation conceptuelle avec le mouvement constitué.
Son oeuvre participe néanmoins de la succession des enjeux historiques et esthétiques du médium entre les années 1930 et 1960, tout en s'affirmant singulière et particulièrement diversifiée. Capable de passer d'une légèreté spontanée, d'accent souvent humoristique, à des enjeux graves qu'il traite métaphoriquement, de la photographie naturellement directe à des constructions élaborées, de la tendresse lovée dans les ombres lumineuses du nu féminin au chant nocturne de la ville, du reportage en temps de guerre à des impertinences publicitaires, de la commande industrielle à l'expérimentation libre, Pierre Jahan a traversé le siècle de biais, sans contrainte, avec la photographie comme manière de vivre.
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Coffret Histoire de voir n° 40-41-42
Michel Frizot, Collectif
- Actes Sud
- Photo Poche
- 23 Novembre 2001
- 9782097541642
De l'invention (1839) à l'apparition de l'instantané (vers 1880), la photographie s'ouvre au monde et s'impose comme une figuration autonome et conquérante. Après 1880, la photographie donne à voir l'invisibilité des faits et des choses, le déroulement d'un mouvement ; subjective ou objective, elle est dans la modernité. Au XXe siècle, la photographie est un moyen d'élargissement de la société. Elle est devenue un objet de pouvoir et le symptôme du changement jusque dans l'art.