Mona Chollet
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Résister à la culpabilisation : Sur quelques empêchements d'exister
Mona Chollet
- Éditions Zones
- 19 Septembre 2024
- 9782355222146
Harcèlement, humiliations, insultes : nous sommes bien averti.es de ces fléaux de la vie en société et nous nous efforçons de lutter contre eux. Mais il y a un cas de figure que nous négligeons : celui où l'agresseur, c'est... nous-même. Bien souvent résonne dans notre tête une voix malveillante qui nous attaque, qui nous sermonne, qui nous rabaisse ; qui nous dit que, quoi que nous fassions, nous avons tort ; que nous ne méritons rien de bon, que nous présentons un défaut fondamental. Cette voix parle particulièrement fort quand nous appartenons à une catégorie dominée : femmes, enfants, minorités sexuelles ou raciales...
Ce livre se propose de braquer le projecteur, pour une fois, sur l'ennemi intérieur. Quels sont ces pouvoirs qui s'insinuent jusque dans l'intimité de nos consciences ? Comment se sont-ils forgés ?
Nous étudierons quelques-unes de leurs manifestations : la disqualification millénaire des femmes et, notamment, aujourd'hui, des victimes de violences sexuelles ; la diabolisation des enfants, qui persiste bien plus qu'on ne le croit ; la culpabilisation des mères, qui lui est symétrique ; le culte du travail, qui indexe notre valeur sur notre productivité ; et enfin la résurgence de logiques punitives jusque dans nos combats contre l'oppression et nos désirs de changer le monde. -
Tremblez, les sorcières reviennent ! disait un slogan féministe des années 1970. Image repoussoir, représentation misogyne héritée des procès et des bûchers des grandes chasses de la Renaissance, la sorcière peut pourtant, affirme Mona Chollet, servir pour les femmes d'aujourd'hui de figure d'une puissance positive, affranchie de toutes les dominations.
Qu'elles vendent des grimoires sur Etsy, postent des photos de leur autel orné de cristaux sur Instagram ou se rassemblent pour jeter des sorts à Donald Trump, les sorcières sont partout. Davantage encore que leurs aînées des années 1970, les féministes actuelles semblent hantées par cette figure. La sorcière est à la fois la victime absolue, celle pour qui on réclame justice, et la rebelle obstinée, insaisissable. Mais qui étaient au juste celles qui, dans l'Europe de la Renaissance, ont été accusées de sorcellerie ? Quels types de femme ces siècles de terreur ont-ils censurés, éliminés, réprimés ?
Ce livre en explore trois et examine ce qu'il en reste aujourd'hui, dans nos préjugés et nos représentations : la femme indépendante -; puisque les veuves et les célibataires furent particulièrement visées ; la femme sans enfant -; puisque l'époque des chasses a marqué la fin de la tolérance pour celles qui prétendaient contrôler leur fécondité ; et la femme âgée - devenue, et restée depuis, un objet d'horreur.
Enfin, il sera aussi question de la vision du monde que la traque des sorcières a servi à promouvoir, du rapport guerrier qui s'est développé alors tant à l'égard des femmes que de la nature : une double malédiction qui reste à lever.
Prix de l'essai Psychologies-Fnac 2019 -
Réinventer l'amour : comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles
Mona Chollet
- Zones
- 16 Septembre 2021
- 9782355221743
Nombre de femmes et d'hommes qui cherchent l'épanouissement amoureux ensemble se retrouvent très démunis face au troisième protagoniste qui s'invite dans leur salon ou dans leur lit : le patriarcat. Sur une question qui hante les féministes depuis des décennies et qui revient aujourd'hui au premier plan de leurs préoccupations, celle de l'amour hétérosexuel, ce livre propose une série d'éclairages.
Au coeur de nos comédies romantiques, de nos représentations du couple idéal, est souvent encodée une forme d'infériorité féminine, suggérant que les femmes devraient choisir entre la pleine expression d'elles-mêmes et le bonheur amoureux. Le conditionnement social subi par chacun, qui persuade les hommes que tout leur est dû, tout en valorisant chez les femmes l'abnégation et le dévouement, et en minant leur confiance en elles, produit des déséquilibres de pouvoir qui peuvent culminer en violences physiques et psychologiques. Même l'attitude que chacun est poussé à adopter à l'égard de l'amour, les femmes apprenant à le (sur ?) valoriser et les hommes à lui refuser une place centrale dans leur vie, prépare des relations qui ne peuvent qu'être malheureuses. Sur le plan sexuel, enfin, les fantasmes masculins continuent de saturer l'espace du désir : comment les femmes peuvent-elles retrouver un regard et une voix ?
Prix de l'essai 2021 Les Inrockuptibles 44e Prix européen de l'essai -
Beauté fatale ; les nouveaux visages d'une aliénation féminine
Mona Chollet
- Éditions Zones
- 16 Février 2012
- 9782355220395
Comment les industries du " complexe mode-beauté " travaillent aujourd'hui à entretenir, sur un mode insidieux et séduisant, la logique sexiste au coeur de la sphère culturelle. Le corps féminin est sommé de devenir un produit, de se perfectionner pour mieux se vendre.
Soutiens-gorge rembourrés pour fillettes, obsession de la minceur, banalisation de la chirurgie esthétique, prescription insistante du port de la jupe comme symbole de libération : la " tyrannie du look " affirme aujourd'hui son emprise pour imposer la féminité la plus stéréotypée. Décortiquant presse féminine, discours publicitaires, blogs, séries télévisées, témoignages de mannequins et enquêtes sociologiques, Mona Chollet montre dans ce livre comment les industries du " complexe mode-beauté " travaillent à maintenir, sur un mode insidieux et séduisant, la logique sexiste au coeur de la sphère culturelle.
Sous le prétendu culte de la beauté prospère une haine de soi et de son corps, entretenue par le matraquage de normes inatteignables. Un processus d'autodévalorisation qui alimente une anxiété constante au sujet du physique en même temps qu'il condamne les femmes à ne pas savoir exister autrement que par la séduction, les enfermant dans un état de subordination permanente. En ce sens, la question du corps pourrait bien constituer la clé d'une avancée des droits des femmes sur tous les autres plans, de la lutte contre les violences à celle contre les inégalités au travail. -
La maison, le chez-soi : de ce sujet, on a souvent l'impression qu'il n'y a rien à dire. Pourtant, la maison est aussi une base arrière où l'on peut se protéger, refaire ses forces, se souvenir de ses désirs, résister à l'éparpillement et à la dissolution. Un bel essai, intelligent et sensible, par l'auteure de Beauté fatale.
Le foyer, un lieu de repli frileux où l'on s'avachit devant la télévision en pyjama informe ? Sans doute. Mais aussi, dans une époque dure et désorientée, une base arrière où l'on peut se protéger, refaire ses forces, se souvenir de ses désirs. Dans l'ardeur que l'on met à se blottir chez soi ou à rêver de l'habitation idéale s'exprime ce qu'il nous reste de vitalité, de foi en l'avenir.
Ce livre voudrait dire la sagesse des casaniers, injustement dénigrés. Mais il explore aussi la façon dont ce monde que l'on croyait fuir revient par la fenêtre. Difficultés à trouver un logement abordable, ou à profiter de son chez-soi dans l'état de " famine temporelle " qui nous caractérise. Ramifications passionnantes de la simple question " Qui fait le ménage ? ", persistance du modèle du bonheur familial, alors même que l'on rencontre des modes de vie bien plus inventifs...
Autant de préoccupations à la fois intimes et collectives, passées ici en revue comme on range et nettoie un intérieur empoussiéré : pour tenter d'y voir plus clair, et de se sentir mieux.
Prix essai des lecteurs de L'Hebdo 2015 -
Peu d?idées sont autant galvaudées aujourd?hui que celle de « réalité ». Hommes politiques, chefs d?entreprise, mais aussi économistes et romanciers s?en réclament : seul le réalisme semble recevable, et il suffit à tout justifier. La réalité constitue désormais, dans notre mentalité collective, la valeur étalon. Elle est le nouveau dieu que nous vénérons ; le dernier qui reste en magasin, peut-être.Mona Chollet, épingle l'usage pernicieux de cette notion dans tous les types de discours et démontre pourquoi l?injonction réaliste relève de l?imposture. À une époque où les relations essentielles à notre équilibre ? la relation à l?environnement, la relation à l?autre ? se vivent sur un mode chaotique, il est temps de se poser quelques questions... Un texte mordant et salutaire, qui non seulement déconstruit l'idéologie implicite de certains "réalistes", mais ouvre aussi joyeusement un chemin de traverse : il rappelle les bienfaits de l'imagination et du rêve, non pas pour "fuir la réalité", mais au contraire pour se donner une chance de l'habiter pleinement.
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D'images et d'eau fraîche : trouvailles, trésors et talismans, ce que nos collections disent de nous
Mona Chollet
- Flammarion
- Essais Flammarion
- 19 Octobre 2022
- 9782080285065
Jusqu'ici, j'ai toujours écrit pour tenter de débrouiller un ou plusieurs problèmes auxquels je me heurtais dans ma vie, en espérant que ce travail serve aussi à d'autres. Il est un peu déconcertant de le faire simplement, cette fois, pour partager l'un des stratagèmes par lesquels je maintiens allumée la flamme de ma vitalité - pour parler de plaisir.Parmi tous les ouvrages qui paraissent sur la culture numérique, je n'ai encore jamais rien lu au sujet de cette communauté éparse que j'ai moi-même rejointe il y a bientôt dix ans : celle des collectionneurs d'images en ligne, qui accumulent et partagent au fil des jours, sur Instagram, Tumblr, Flickr ou Pinterest, des photographies d'art, des tableaux, des dessins qu'ils aiment.Cette activité en apparence anodine représente mon équivalent de la liste des «Choses qui font battre le coeur» dressée par Sei Shônagon, dame de compagnie de l'impératrice consort du Japon, dans ses Notes de chevet, au XI? siècle. Dans un monde de plus en plus désespérant, j'ai envie de revendiquer ce rapport primaire et entêté à la beauté, cette confiance dans l'appui qu'elle offre, faisant de nous des perchistes arrachés momentanément à la gravité et catapultés dans les airs, libres et légers, avant de retomber... ailleurs.
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IN DEFENCE OF WITCHES - WHY WOMEN ARE STILL ON TRIAL
Mona Chollet
- Picador Uk
- 6 Janvier 2022
- 9781529034042
''What remains of the witch hunts? A stubborn misogyny, which still tints the way our societies look at single women, childless women, aging women, or quite simply, free women . . . Today more than ever, witches tell us about our world and lead the way.'' - Telerama A source of terror, a misogynistic image of woman inherited from the trials and the pyres of the great Early Modern witch hunts - in In Defence of Witches the witch is re-cast as a powerful role-model to women today: an emblem of power, free to exist beyond the narrow limits society imposes on women. Whether selling grimoires on Etsy, posting photos of their crystal-adorned altar on Instagram, or gathering to cast spells on Donald Trump, witches are everywhere. But who exactly were the forebears of these modern witches? Who was historically accused of witchcraft, often meeting violent ends? What types of women have been censored, eliminated, repressed, over the centuries? Mona Chollet takes three archetypes from historic witch hunts, and examines how far women today have the same charges levelled against them: independent women; women who choose not to have children; and women who reject the idea that to age is a terrible thing. Finally, Chollet argues that by considering the lives of those who dared to live differently, we can learn more about the richness of roles available, just how many different things a woman can choose to be.
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« J'ai fait un rêve », slogan repris à Martin Luther King, fut l'un des moteurs de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Tout a été dit sur cette victoire sauf peut-être l'essentiel : et si elle correspondait au triomphe d'une nouvelle forme d'imaginaire politique ?
Mona Chollet décortique les principaux éléments de l'univers sarkozyste : la « machine de guerre fictionnelle » que représente la success story, le mythe du self-made man, l'identification illusoire aux riches et aux puissants, le mépris des « perdants », l'individualisme borné, le triomphe de l'anecdote et du people...
Aux antipodes de la fascination béate et complaisante d'une Yasmina Reza, elle critique les impostures idéologiques du nouveau pouvoir : un démontage sans concession des valeurs de la droite bling bling, dans un style incisif, souvent drôle, toujours fin, mêlant l'enquête journalistique, l'écriture littéraire et la critique sociale.
Lucide, elle pointe également la faiblesse alarmante de l'imaginaire de gauche, radicalement incapable de relever le défi. Contre le cynisme et les renoncements, il est urgent de réinventer un nouvel imaginaire émancipateur, en commençant par se réapproprier l'aspiration légitime à l'épanouissement personnel, aujourd'hui fourvoyée dans les mirages de la « société-casino ».
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Les éditocrates ou comment parler de (presque) tout en racontant (vraiment) n'importe quoi
Mona Chollet
- La Decouverte
- Cahiers Libres
- 12 Novembre 2009
- 9782707158697
Vous les connaissez bien. Leur visage et leur voix vous sont familiers. Ils signent tous les jours un éditorial dans la presse écrite ; ils livrent une chronique chaque matin sur une antenne de radio ; ils occupent les plateaux des grandes - et des petites - chaînes de télévision ; chaque année, voire plusieurs fois par an, leurs nouveaux livres envahissent les tables des librairies. " Ils ", ce sont les " éditocrates ". Ils ne sont experts en rien mais ils ont des choses à dire sur (presque) tout et, à longueur de journée, ils livrent à l'auditeur-lecteur-téléspectateur-citoyen leurs commentaires creux ou délirants sur le monde comme il va et comme il devrait aller. Sentencieux, ils racontent (à peu près) tous la même chose et dans (presque) tous les domaines, que ce soit sur la vie politique, la crise économique, les problèmes de société, les questions internationales, etc. Pontifiants, ils répètent à tout bout de champ qu'ils sont "politiquement incorrects" - alors qu'ils sont les plus illustres représentants du conformisme intellectuel. A travers dix portraits drôles et corrosifs, ce livre dévoile l'imposture de ces professionnels de la pensée-minute.
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Marchands et citoyens la guerre de l in
Chollet Mona
- L'Atalante
- Comme Un Accordeon
- 27 Janvier 2001
- 9782841721542
Marchands et citoyens est un texte riche de la matière même de l'Internet tout autant qu'un décryptage sans concessions de cet univers étrange et si mai connu qu'on le brade aujourd'hui sans débat.
Mona Chollet nous invite à revisiter cette utopie libertaire d'un grand réseau mondial autoproduit et autogéré par ses utilisateurs. Certes l'Internet des pionniers a mal vieilli et les marchands s'y battent maintenant comme des chiffonniers pour s'assurer de nous, citoyens et usagers du réseau. C'est qu'il s'agit bien d'une guerre, une guerre des contenus et des accès, une guerre de procédures et de budgets.
La liberté d'expression s'y efface au profit du droit des firmes à clôturer le réseau et à l'organiser pour leurs besoins propres. Le commerce électronique sécurisé est-il donc le grand projet du XXIe siècle ? Un livre de découvertes et de réflexion, qui s'adresse à tous les citoyens, utilisateurs ou non de l'Internet. Pour ce réseau socialement utile et cette intelligence collective dont nous rêvons, le culte de la marchandise ne peut tenir lieu de projet politique.
Inventons !
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Les éditocrates Tome 2 ; le cauchemar continue...
Sébastien Fontenelle, Laurence de Cock, Olivier Cyran, Mona Chollet
- La Decouverte
- Cahiers Libres
- 5 Avril 2018
- 9782707196132
Ils sont partout : dans les journaux, à la radio, à la télévision, sur les réseaux sociaux. Du matin au soir et du soir au matin, sur tous les tons et par tous les temps, ils débitent tous (à peu près) les mêmes poncifs en s'(auto)félicitant de lever les non-dits. Se flattant sur les plateaux de tenir un discours « incorrect », ils accusent gravement leurs adversaires d'étouffer le « débat » par leur omniprésence...
Publié en 2009, Les Éditocrates, ou comment parler de (presque) tout en racontant (vraiment) n'importe quoi faisait le portrait savoureux de dix de ces prophètes des temps modernes. Près de dix ans plus tard, il était urgent de compléter la galerie.
Car le cauchemar continue.
Avec la prolifération des canaux de diffusion (chaînes de télé, Facebook, Twitter, etc.), la corporation éditocratique s'est partiellement renouvelée : elle s'est (légèrement) rajeunie et (un peu) féminisée. Mais surtout : elle s'est dangereusement radicalisée.
L'éditocratie a toujours des avis sur (presque) tout. Mais, plus obsessionnelle que jamais, elle s'acharne sur celles et ceux qui ne lui ressemblent pas, et qui incarnent par conséquent le mal absolu : « le chômeur », « le syndicaliste », « le migrant », « le musulman »...
S'appuyant sur des démonstrations d'où le réel a été complètement banni, les éditocrates, toujours insensibles aux contestations citoyennes de leur magistère, continuent donc de fabriquer du consentement. Mais c'est avec une brutalité et un cynisme largement inédits qu'ils oeuvrent aujourd'hui au formatage des esprits.
Jusqu'à quand ?