De nombreux bouleversements vécus ces dernières décennies par les sociétés du pourtour méditerranéen ont été ponctués par des mobilisations identifiées ou associées à des places, à des lieux devenus emblématiques des crises et des aspirations de ruptures politiques et sociales. Les manifestations en Égypte et dans d'autres villes arabes en constituent de spectaculaires illustrations. Les lieux apparaissent dans de telles conjonctures, dotés d'une forte charge symbolique alors que leur accès devient un enjeu parfois déterminant pour la suite des événements. Cette mise en visibilité politique fait encore mieux ressortir que les espaces adviennent par l'appropriation qui en est faite par celles et ceux qui les pratiquent d'une manière ou d'une autre. Les usages dans cette perspective gagnent à être questionnés en considérant aussi bien les dynamiques urbaines dans leur contexte historique, que les personnes ou les groupes selon leur ancrage social. Les rapports de genre à cet égard sont de puissants analyseurs et on le voit bien ces dernières années où les revendications portent autant sur le dépassement de régimes autoritaires que sur l'égale considération des femmes et des hommes pour instaurer des systèmes politiques reposant sur une symétrie de statut. C'est cette combinaison espace et genre qui est traitée dans cet ouvrage par de multiples approches. L'histoire et la géographie, l'architecture, la sociologie de la ville ou celle de la migration, mais aussi la littérature, sont mobilisées par des auteurs de ces différentes disciplines pour mettre en question le genre en tant qu'analyseur des profonds changements des sociétés contemporaines.
Les pays arabes ont récemment connu une série de ruptures politiques et d'évolutions sociales qui ont été l'objet de nombreuses analyses, et pourtant l'impact de ces changements sur les rapports de genre a peu été traité. Les dites « révolutions » ou « printemps arabe » en 2010- 2011, gagnent à être considérés comme des « révoltes » dans la mesure où elles n'ont pas abouti à des évolutions sociales majeures. Ce constat est particulièrement vrai dans le domaine des droits des femmes, et ce malgré une forte mobilisation de ces dernières, qui sera souvent suivie de violence. Ainsi, de symbole d'émancipation, la place Tahrîr est devenue le symbole de la violence de genre existant en Égypte.
C'est ce dont rend compte cet ouvrage qui explore plus généralement la place que les femmes occupent en contexte arabo-musulman, dans les pays du Maghreb et du Moyen-Orient, ainsi qu'en contexte migratoire. L'approche ici développée est celle des sciences sociales, faisant essentiellement appel à l'anthropologie, à la sociologie, et au droit. Plusieurs axes liés au genre sont privilégiés : la mobilité et la spatialité, les luttes et les mobilisations féminines, les violences contre les femmes ainsi que leurs droits, la virginité et la sexualité, les nouvelles techniques liées à la procréation. Cet ouvrage questionne les changements sociaux au prisme du genre dans ces différents domaines.
Cet ouvrage étudie les rapports des femmes marocaines avec leur ville, Rabat, et leur place réelle dans les espaces public et privé, à travers l'analyse de l'espace (la ville et le logement) tel qu'il est vécu, utilisé et pratiqué par les femmes. Comment la ville de Rabat, capitale moderne, ouverte sur l'Occident porte-t-elle la modernité des femmes ?
Avec le soutien de l'université de Tours.
Le parti pris - et le pari pour une mégapole comme Le Caire ! - est de présenter acteurs et expériences engagés dans des démarches qui s'inscrivent dans le développement durable.
Le contexte est difficile : 0,3 m2 d'espaces verts/hab., pollution record, congestion, mal-logement, pression démographique qui se maintient, ressources en eau sous tension.
La société civile se mobilise pour non seulement résoudre ces problèmes cruciaux, mais aussi innover.
Le livre est divisé en 5 séquences de 4 entretiens.
1. Planifier " la victorieuse " (al qahira) : à l'épreuve du nombre : la stratégie Grand Caire 2050, l'idée d'"harmonie urbaine", repenser l'approche "ville nouvelle".
2. Réseaux et environnement : mobilités nouvelles, gestion des déchets 3. Eco-construction : les premières expériences 4. Culture, web et ONG : naissance d'un activisme environnemental 5. (Re)nouer avec la nature (et le vivant) dans une mégapole surpolluée