Myriam Boucharenc
-
L'écrivain et la publicité : histoire d'une tentation
Myriam Boucharenc
- Champ Vallon
- Detours
- 22 Avril 2022
- 9791026710554
La « déesse publicité » peut se vanter d'avoir séduit de nombreux écrivains et non des moindres. Se souvient-on des slogans, annonces, plaquettes et catalogues signés Colette, Cocteau, Cendrars, Valéry, Claudel même... ? Dès la Belle Époque - et jusqu'à aujourd'hui -, de grands noms des lettres ont osé glorifier les marques du commerce et de l'industrie. Ce livre, illustré, ressuscite enfin et pour la première fois l'histoire occultée de ces publicités d'auteurs, à lire et à voir : surprenantes, drôles, parfois très belles. Il interroge la tentation - celle de vendre l'âme de la littérature au diable marchand -, qui a permis aux écrivains de se médiatiser, de gagner leur vie en divertissant leur plume, mais aussi d'enrichir leur oeuvre où coule discrètement de l'encre de source publicitaire !
-
Aujourd'hui Cendrars
Myriam Boucharenc, Christine Le quellec
- Honore Champion
- Cahiers Blaise Cendrars
- 7 Septembre 2012
- 9782745325297
Avec Cendrars, la vie et l'oeuvre se confondent en formant ce que Henry Miller a nommé " une masse poétique étincelante, dédiée à l'archipel de l'insomnie ". Voilà ce qui, aux yeux de son ami américain, faisait de lui rien de moins que l'écrivain du siècle. Un écrivain trop " distraitement reconnu ", au dire de Malraux, qui déplorait que le poète ait été souvent négligé au profit du bourlingueur, dont Cendrars lui-même a largement contribué à sculpter la figure. Au miroir déformant de la légende, le romancier, le mémorialiste, le cinéaste ou encore l'homme de radio et le reporter se sont effacés, ne laissant trop longtemps persister de Cendrars qu'un cliché, celui de l'aventurier au visage buriné prêt à raconter ses voyages : sans doute la meilleure façon pour lui de prendre le large.
Dès 1912 avec le poème Les Pâques et jusqu'en 1956 avec le roman baroque Emmène-moi au bout du monde !., chaque publication ressemble à l'une des pièces d'un vaste puzzle où se dessine la modernité du XXe siècle. C'est peu dire que Cendrars fut un novateur de formes et de genres : son oeuvre, élaborée dans l'effervescence et le tumulte esthétiques, offre aujourd'hui plus que jamais des échos puissants à nos questionnements contemporains : elle ne cesse de commencer.
Ce volume rassemble les contributions au colloque international " Aujourd'hui Cendrars. 1961-2011 " organisé, à l'occasion du cinquantenaire du décès de Blaise Cendrars, par l'Université de Lausanne, l'Université Paris Ouest Nanterre La Défense, le Centre d'Études Blaise Cendrars (CEBC) et l'Association internationale Blaise Cendrars (AIBC), qui s'est déroulé à Dorigny-Lausanne du 4 au 6 mai 2011.
-
De l'insolite ; essai sur la littérature du XXe siècle
Myriam Boucharenc
- Hermann
- 12 Juillet 2011
- 9782705681203
L'insolite a l'impérieux éclat de ces mots qui vous séduisent avant même de faire sens. Vient-on à le prononcer qu'il éveille le souvenir de quelque soudain désordre, de quelque brusque désir qui, en nous précipitant au bord de l'inconnu, nous a un jour soustrait, le temps d'une embellie, aux mornes sollicitations de la vie courante. Tout se complique, pourtant, lorsqu'il s'agit de définir ce « trouble-catégories » par excellence. En quoi se distingue-t-il du merveilleux, de l'incongru, du loufoque ou de l'absurde avec lesquels il se combine volontiers ? Du léger au métaphysique, de l'humour à la mélancolie, l'insolite va et vient, et jamais ne se fixe. L'hybride est son emblème, l'anamorphose sa figure, le passage sa demeure.
De cette infortune conceptuelle, cet essai a fait son bien. Plutôt que de forcer l'entrée du domaine de l'insaisissable, l'auteur a préféré s'approcher de ce dernier par des voies détournées, se frayer vers lui un itinéraire de lecture singulier, à travers les oeuvres de Cendrars, Tardieu, Freud, Topor, Calvino ou Breton... Se mettant, en somme, à l'école de l'insolite, il s'en est fait le lecteur buissonnier, découvrant, chemin faisant, que le sentier qu'il pensait avoir emprunté, était, au bout du compte, une royale avenue : celle qui mène à la littérature même, pour peu que l'on considère combien celle-ci doit au sens de l'insolite sa vocation à mettre le monde hors d'usage en état de révélation perpétuelle. -
L'echec et son double. philippe soupault romancier.
Myriam Boucharenc
- Honore Champion
- 3 Mai 2000
- 9782852035522
-
Roman et reportage : Rencontres croisées XXe - XXIe siècles
Myriam Boucharenc
- Pu De Limoges
- 26 Mars 2015
- 9782842876463
Le présent volume, qui réunit les principaux spécialistes français et étrangers travaillant actuellement sur le reportage, rassemble vingt contributions issues du séminaire de Nanterre. Il s'est doté d'une composition en trois grandes parties qui mêlent études de cas et études d'ensemble, domaine français et anglo-saxon, approches diachroniques et synchroniques.
La première partie, « Fiction or not fiction? », ouvre le débat sur la question centrale du « new journalism » et du « non fiction novel », mal connue en France, bien qu'elle constitue, dans la seconde moitié du XXe siècle, une référence capitale s'agissant des rapports entre roman et reportage. Un débat dont le principal enjeu est celui de la fiction. La question est double: le roman peut-il se passer de la fiction? et, réciproquement, le reportage peut-il en faire usage sans y perdre sa fonction première qui est de transcrire la « chose vue »? Ce qui revient à s'interroger sur les capacités respectives du roman et du reportage à rendre compte du réel, des faits, mais aussi sur l'éclatement des pactes et des protocoles qui ont jusqu'ici permis de les différencier. Par le biais de comparaisons (entre Albert Londres et Jack London), d'études de cas (Hemingway), ou de perspectives chronologiques (de Zola à Claude Simon), les auteurs mettent en perspective la manière dont cette question irrigue l'histoire du roman et perpétue un lien complexe entre la littérature et le journalisme.
Dans la seconde partie, intitulée « Entregenres », le reportage est abordé dans toute son extension, comme un genre multiple qui, du compte rendu d'assises au fait divers, entre en composition avec le roman et ses formes limitrophes (la nouvelle, le récit de voyage, et jusqu'à l'hagiographie). Les auteurs étudient ici l'aventure des textes, selon que le reportage, dans ses diverses formes, inspire le roman ou s'en inspire, entre en composition avec lui par recyclages, réécritures ou « montage », sous l'influence combinée de la presse et du cinéma.
Enfin, la troisième partie, « D'hier à aujourd'hui », adopte une perspective historique, qui de Kessel à Thierry Hesse, en passant par Henrich Boll, Lucien Bodard et le « gonzo journalism », permet d'éclairer comment s'est déplacée au cours du siècle « la ligne de flottaison », pour reprendre l'expression de Jean Hazfeld, entre le roman et le reportage et comment ont évolué les représentations romanesques du reporter.
Le texte de l'entretien avec Jean Rolin, qui s'est déroulé à Nanterre dans le cadre du séminaire apporte, pour finir, un témoignage de première importance sur la raison et la manière d'être aujourd'hui reporter et romancier: comment s'articulent les deux « métiers »? Comment communiquent-ils sans néanmoins se confondre? Quelle temporalité, quelles exigences, quelle écriture les distingue?... -
Le présent recueil s'attache à évoquer les différentes manières, contrastées, paradoxales, ambiguës parfois, mais toujours intenses, qu'André Beucler a eu de décliner le motif de « l'affiche », au propre comme au figuré, dans ses romans comme dans ses articles ou ses émissions de radio, que ce soit sur le ton de l'éloge ou du sarcasme. André Beucler (1898-1985) est en effet aujourd'hui plus connu du grand public pour avoir partagé l'affiche avec Jean Gabin (en tenue de spahi) dans le film de Jean Grémillon, adapté de son roman Gueule d'amour, que comme romancier-phare des Années folles. Entré en littérature en 1925 par la grande porte des Éditions Gallimard avec La Ville anonyme, ce jeune auteur du groupe des « moins de trente ans » enchaîne alors nouvelles et romans. Habité depuis toujours par la passion du cinéma, il cède bientôt aux séductions du journalisme et s'éprend au passage de la « fée Publicité ». Dès le début des années trente, son nom côtoie celui des stars de l'époque (Pierre Brasseur, Charles Boyer, Brigitte Helm...) sur les affiches des films auxquels il participe en tant que scénariste, dialoguiste ou coréalisateur, tandis que, dans les colonnes de Marianne ou même de Paris-Soir, il se fait un nom comme grand reporter.
-
Philippe Soupault a peut-être été victime de sa légende de dandy désinvolte. S'il fonde le surréalisme avec Breton, il s'éloigne bientôt du groupe sans alimenter pour autant les controverses. Écrivain en vogue tout au long des années vingt, il quitte l'avant-garde pour le journalisme. À l'égard d'une oeuvre aussi diverse qu'abondante, qui réunit poèmes, romans, essais et théâtre, il manifeste une indifférence souvent mal comprise. Voyageur, homme de radio, grand témoin de son époque dans les dernières années de sa vie, Soupault l'ondoyant a longtemps déjoué la saisie critique. Le centenaire de sa naissance a permis de prendre une mesure nouvelle de son oeuvre, qui est celle d'un créateur aux multiples facettes.Vingt chercheurs abordent l'oeuvre de l'écrivain dans sa diversité et sa longévité, réévaluant la place de Soupault dans notre siècle, au sein comme en marge du surréalisme. Le livre est enrichi d'un ensemble d'inédits de l'auteur.
-
Qui, hormis un petit cercle d'amis et de lecteurs éclairés, se souvient encore de Jean Blanzat, cet instituteur d'origine modeste né en 1906 dans la région d'Eymoutiers, entré en littérature dans les années trente ? Romancier de l'intériorité et conteur fasciné par l'au-delà, il nous a laissé, pourtant, une oeuvre sombre et forte, saluée en son temps par le Prix de l'Académie française (L'orage du matin, 1942) et le Prix Femina (Le faussaire, 1962). Il est temps de la redécouvrir. Intime de Mauriac et de Paulhan, aux côtés desquels il s'engagea dans la Résistance, sa mémoire demeure étroitement associé à l'aventure des Lettres françaises clandestines. Critique au Figaro littéraire, puis directeur littéraire chez Grasset, l'auteur de L'iguane (1966) fut aussi un infatigable lecteur et un découvreur de talents. Il nous a quittés en 1977, la même année que le peintre Lucien Coutaud, son grand ami de toujours. Cet ouvrage, qui réunit les actes du premier colloque consacré à Jean Blanzat, éclaire d'un nouveau jour les différentes facettes de l'homme et de l'écrivain. Témoignages, documents inédits, évocations, analyses : autant de points de vue qui permettent de suivre un itinéraire singulier, dans ses moments marquants comme dans ses rencontres capitales, tout en ressuscitant les interrogations inquiètes d'un siècle dont il fut assurément l'un des passants mémorables.
-
L'année 1925 ; l'esprit d'une époque
Claude Leroy, Myriam Boucharenc
- PU de Paris Nanterre
- 2 Juin 2012
- 9782840161103
Surannées, 1900 est une échéance, un jubilé, noces d?or du passé et de l?avenir ». C?est en orfèvre que Paul Morand célébrait 1900, trente ans après. Entre temps il aura été un des héraults des Années folles et, tout particulièrement, de l?année 1925, qui tout autant que 1900 a marqué une échéance et s?est vite imposée à la mémoire collective comme une année mythique.
Étonnante et durable fortune ! Entre l'armistice de 1918 et la crise de 1929, les années vingt, profondément marquées par les horreurs de la Grande Guerre, présentent un singulier mélange de désarroi, de révolte et de frivolité. À la fin des combats qui ont dévasté l?Europe, tout un monde s?écroule, plongeant modèles et valeurs dans une crise durable. En cette période d?extraordinaire effervescence, la table rase et l?expérimentation sans tabous sont à l?ordre du jour.
Les moeurs oscillent entre deux tendances fortes : émancipation et détraquement. Amour et libertinage jouent à cache-cache aux quatre coins de l?Europe galante. Discréditée par un conflit qu?elle a provoqué ou qu?elle n?a pas su empêcher, la politique hésite entre les tentations du communisme et du fascisme. Et la littérature, gagnée elle aussi par la difficulté d?être, cherche les voies de son renouvellement.
Pour restituer l?esprit de cette époque qui à tant d?égards dialogue avec la nôtre, il fallait remplir deux conditions. Réunir, en premier lieu, des recherches travaillant dans des disciplines différentes. Se croisent ici des travaux de spécialistes d?architecture et de cinéma, de littérature française et de littérature comparée, d?études anglo-américaines et de Kulturwissenschaft, des hispanistes et des slavistes, des italianistes et des historiens du sport.
D?autre part, il était indispensable de faire appel à des spécialistes internationaux.