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Myriam Leroy
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« Sur la photo, c'est sa physionomie qui captive. Un petit nez rond et des bonnes joues mais une morgue et des yeux durs, des yeux qui te voient là où tu ne veux pas être vue... Tout dans ce visage dit à la personne qui regarde : «Dégage.» Il est impossible de s'en détourner. Tu y es ventousée. Fascinée par le caractère hostile de la pose et la beauté farouche du modèle, débarrassé de toute politesse ».
Qui est cette femme-enfant au regard frondeur ? Jeune Russe exilée en Belgique, Marina Chafroff fut, sur ordre de Hitler, décapitée à la hache en 1942.
Cette mère de famille au courage extraordinaire, sacrifiée pour que vivent des innocents, aurait dû marquer l'Histoire. Elle est pourtant tombée dans l'oubli. Comment a-t-elle été refoulée de nos mémoires ?
Au fil d'un récit aux résonances intimes, plein de coïncidences et d'impasses, Myriam Leroy ressuscite le destin fulgurant d'une météorite dans le ciel de la Seconde Guerre mondiale.
Un roman intense et habité où 1942 et 2022 se superposent en deux calques troublants reléguant toujours les femmes à l'arrière-plan. -
Il s'appelait Denis. Il était enchanté.
Nous ne nous connaissions pas. Enfin, de toute évidence, je ne le connaissais pas, mais lui savait fort bien qui j'étais.
Une jeune femme reçoit un message sur Facebook. C'est l'amorce d'un piège suffocant à l'heure du numérique, quand la fatalité n'a d'autre nom qu'un insidieux et inexorable harcèlement.
Dans ce roman âpre, où la narratrice ne se dessine qu'au travers d'agressions accumulées, de messages insistants, où l'atmosphère étouffante s'accentue à mesure que la dépossession se transforme en accusation, Myriam Leroy traduit avec justesse et brio l'ère paradoxale du tout écrit, de la violence sourde des commentaires et des partages, de l'humiliation et de l'isolement, du sexisme et du racisme dressés en meute sur le réseau.
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« Quand j'ai eu douze ans, mes parents m'ont inscrite dans une école de riches. J'y suis restée deux années. C'est là que j'ai rencontré Ariane. Il ne me reste rien d'elle, ou presque. Trois lettres froissées, aucune image. Aucun résultat ne s'affiche lorsqu'on tape son nom sur Google. Ariane a vécu vingt ans et elle n'apparaît nulle part. Quand j'ai voulu en parler, l'autre jour, rien ne m'est venu. J'avais souhaité sa mort et je l'avais accueillie avec soulagement. Elle ne m'avait pas bouleversée, pas torturée, elle ne revient pas me hanter. C'est fini. C'est tout ».
Elles sont collégiennes et s'aiment d'amour dur. L'une vient d'un milieu modeste et collectionne les complexes. L'autre est d'une beauté vénéneuse et mène une existence légère entre sa piscine et son terrain de tennis. L'autre, c'est Ariane, jeune fille incandescente avec qui la narratrice noue une relation furieuse, exclusive, nourrie par les sévices qu'elles infligent aux autres. Mais leur histoire est toxique et porte en elle un poison à effet lent, mais sûr.
Premier roman sur une amitié féroce, faite de codes secrets et de signes de reconnaissance, à la vie à la mort.
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À la télévision, personne ne parle de Tilos. Ce matin, elle a zappé sur toutes les chaînes. On ne disait nulle part que l'île était prisonnière de la mer, abandonnée. C'est comme si elle n'existait pas. Marguerite ne trouve rien à propos de la tempête sur Internet, mais ici Internet ne marche pas très bien.
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L'amour des langues et donc, le multiliguisme, la multiculturalité sont assurément au coeur des explorations de Rose-Marie François dans ces Belgiques teintées de souvenirs de l'Exode, d'une adolescence au coeur du Borinage, puis de l'âge adulte, tantôt à Liège, tantôt à l'ambassade belge de Riga...
Belgiques est une collection de recueils de nouvelles. Chaque recueil, écrit par un seul auteur, est un portrait en mosaïque de la Belgique. Des paysages, des ambiances, du folklore, des traditions, de la gastronomie, de la politique, des langues... Tantôt humoristiques, tantôt doux-amers, chacun de ces tableaux impressionnistes est le reflet d'une Belgique?: celle de l'auteur. -
Le fameux bourgeois-Bohème dont on a vu apparaître une définition il y a une dizaine d'années, est aujourd'hui au sommet de sa gloire. Archétype contemporain agaçant et attachant à la fois, il n'est pas à une absurdité près. Il mange local mais voyage lointain, il s'habille vintage mais cher, il milite pour davantage de mixité sociale mais met ses enfants à l'école Decroly...
Via ses tics et travers, ce sont toutes les contradictions du monde moderne qui se dessinent.
Les chroniques bobos de Myriam Leroy en proposent un abécédaire plein de fiel et de tendresse : les thématiques abordées autour du bobo sont : ses fringues, ses cheveux, son alimentation, son rapport aux réseaux sociaux, au boulot, aux vacances, à la littérature, à la photographie, au cinéma, à la musique, à la téléphonie, à la fête, à la spiritualité, au sport, à la politique, à l'amour... Bref, le BA-ba du bobo.
Préface d'Olivier Monssens et dessins de Nicolas Vadot.
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L'année 1925 ; l'esprit d'une époque
Claude Leroy, Myriam Boucharenc
- PU de Paris Nanterre
- 2 Juin 2012
- 9782840161103
Surannées, 1900 est une échéance, un jubilé, noces d?or du passé et de l?avenir ». C?est en orfèvre que Paul Morand célébrait 1900, trente ans après. Entre temps il aura été un des héraults des Années folles et, tout particulièrement, de l?année 1925, qui tout autant que 1900 a marqué une échéance et s?est vite imposée à la mémoire collective comme une année mythique.
Étonnante et durable fortune ! Entre l'armistice de 1918 et la crise de 1929, les années vingt, profondément marquées par les horreurs de la Grande Guerre, présentent un singulier mélange de désarroi, de révolte et de frivolité. À la fin des combats qui ont dévasté l?Europe, tout un monde s?écroule, plongeant modèles et valeurs dans une crise durable. En cette période d?extraordinaire effervescence, la table rase et l?expérimentation sans tabous sont à l?ordre du jour.
Les moeurs oscillent entre deux tendances fortes : émancipation et détraquement. Amour et libertinage jouent à cache-cache aux quatre coins de l?Europe galante. Discréditée par un conflit qu?elle a provoqué ou qu?elle n?a pas su empêcher, la politique hésite entre les tentations du communisme et du fascisme. Et la littérature, gagnée elle aussi par la difficulté d?être, cherche les voies de son renouvellement.
Pour restituer l?esprit de cette époque qui à tant d?égards dialogue avec la nôtre, il fallait remplir deux conditions. Réunir, en premier lieu, des recherches travaillant dans des disciplines différentes. Se croisent ici des travaux de spécialistes d?architecture et de cinéma, de littérature française et de littérature comparée, d?études anglo-américaines et de Kulturwissenschaft, des hispanistes et des slavistes, des italianistes et des historiens du sport.
D?autre part, il était indispensable de faire appel à des spécialistes internationaux.