Voici le «Roman comique moderne» que George Sand présentait à Flaubert en lui demandant « un titre qui résumât cette idée ». Pierre qui roule parut en deux volumes, le second intitulé Le Beau Laurence. Revenu au pays natal, un comédien se confie à un étranger et lui raconte sa vie et les tribulations d'une troupe de théâtre avec laquelle il a traversé les provinces françaises, est allé en Italie et jusqu'en Dalmatie. La compagnie de Bellamare incarne un idéal égalitaire et fraternel, la « bohème intellectuelle » chère à George Sand.
Le lecteur partagera le jugement d'Henry James qui reconnaissait aux « romans de mystère, d'intrigue et d'aventure » de George Sand, « toute l'inventivité spontanée des histoires d'Alexandre Dumas, tout son souffle, son goût du récit pour le récit, mais avec un raffinement intellectuel, une saveur philosophique, un parfum de choses spirituelles... » Ce roman devenu introuvable est présenté ici en un seul volume dans le texte de l'édition Lévy originale. Fourni par Olivier Bara, l'appareil critique éclaire ce qui est aussi un document sur le théâtre au XIXe siècle.
Ce livre éclaire à la fois le répertoire d'Eugène Scribe - qui constitue un maillon essentiel dans l'histoire du théâtre occidental - et la personnalité de celui qui fut l'auteur dramatique le plus célèbre de son siècle. Il a profondément renouvelé tant le vaudeville que la grande comédie, le grand opéra (Meyerbeer, Halévy, Verdi) que l'opéra-comique (Auber). Son influence s'est fait sentir en France comme dans toute l'Europe, non seulement sur Labiche et Feydeau, mais aussi sur tous les auteurs dramatiques venus après lui, d'Ibsen à Oscar Wilde.
Avec le soutien du CNRS, de l'université Lyon 2 et de l'université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines.
Deux cents ans après sa naisance en 1815, Labiche reste une figure illustre du vaudeville et de la comédie. L'auteur d'Un chapeau de paille d'Italie, de L'affaire de la rue de Lourcine ou de La Cagnotte, n'occupe pas seulement une place centrale dans la tradition du théâtre de divertissement. Il était également connu en son temps comme critique, homme politique et académicien. Son oeuvre riche, tout en transcendant son époque. Comment Labiche, héritier de Scribe et aîné de Feydeau, rénove-t-il les formes dramatiques ? Quel discours tient-il sur les moeurs, sur le monde économique, social et politique ? Où emmène-t-il ses personnages en voyage ? Pourquoi fait-il rire en représentant Paris et la province ? Dans quels domaines se perpétue l'héritage de Labiche ? Voilà quelques-unes des questions que pose cet ouvrage pluridisciplinaire, au fil de ce "voyage autour des mondes de Labiche".
Quels sont les moments où la critique se trouve dépassée par son objet ?
Quand ne parvient-elle plus à remplir ses fonctions parce que le spectacle ébranle ses habitudes de perception, de compréhension et d'évaluation ?
Cet ouvrage cerne, du xixe siècle à nos jours, les oeuvres dramatiques qui ont bousculé la critique dramatique. Il étudie aussi les réactions de la critique, ses facultés d'adaptation ou de résistance, sa capacité (ou non) à se réinventer face au radicalement neuf. Pluridisciplinaire, ce livre fait dialoguer monde universitaire et critique professionnelle journalistique.
De 1833 à 1876, George Sand a poursuivi une activité critique.
Elle a présenté pour la première fris Maurice de Guérin et Adam Mickiewicz, elle a tôt reconnu et salué Eugène Fromentin, défendu les romans de Flaubert, soutenu les créations de Victor Hugo exilé. Balzac avait songé à lui demander une préface pour La Comédie humaine. Ecrivant sur la littérature de son temps et, plus rarement, sur la littérature du passé, George Sand apparaît dans une position d'autorité paradoxale qu'elle a pu construire grâce au succès de son oeuvre romanesque.
Bien que femme, et souvent installée à Nohant loin de la capitale, elle sait utiliser avec beaucoup d'intelligence les nouveaux moyens médiatiques de l'édition et de la presse. Par la liberté du ton et des formes, ses articles participent de l'invention d'une critique d'écrivain, où l'empathie n'exclut pas la combativité. Le volume révèle combien fut déterminant le rôle joué par George Sand dans la vie littéraire et intellectuelle du XIXe siècle.
Les meilleurs spécialistes du sujet croisent leurs regards pour analyser la perception des genres, des corps, des identités sexuelles et des travestissements à travers textes littéraires, satiriques, récits de vies de filles publiques, chroniques théâtrales, minutes de procès et compte-rendus médicaux " d'individus réputés de sexe féminin rendus à l'état viril ".
Les meilleurs spécialistes du sujet croisent leur regard pour analyser la postérité de l'oeuvre musicale de Rousseau, son influence sur Berlioz ou Stendhal ou sur l'apprentissage contemporain de la musique. Sont mis à jour des inédits comme six nouveaux airs composés par Rousseau pour son Devin du village ainsi que le livret de l'opéra-comique L'Enfance de Jean-Jacques, créé en 1794. Le volume est enrichi d'un entretien exclusif avec le compositeur Philippe Fénelon, auteur de l'opéra JJR (citoyen de Genève) qui sera créé au Grand Théâtre de Genève en septembre 2012.
George Sand inscrit la théâtralité au coeur de son oeuvre. Elle explore les limites du théâtre et du roman comme elle interroge les frontières de l'être et du paraître. La théâtralisation de l'existence est chez elle l'obstacle à la rencontre sincère entre les êtres autant que le moyen d'inventer de nouvelles relations humaines. Si les travestissements vestimentaires de Sand ont pu évoquer une performance féministe avant l'heure, l'écrivaine a su créer des personnages chargés d'explorer tous les possibles du corps et de la voix, le plus souvent dans la pudeur et l'idéalisation, mais aussi dans le souci d'une critique sociale et d'un renouvellement des formes littéraires et artistiques. Le concept de performance permet d'interroger les stratégies esthétiques et les facettes dérangeantes des écritures sandiennes, dans leurs rapports au corps, au temps et à l'espace.
George Sand savait-elle rire et faire rire ? La réponse à cette question a souvent été négative. Pour des raisons tenant en partie aux stéréotypes de genre, son oeuvre a été perçue comme sérieuse par la critique littéraire et universitaire qui en a fait une écrivaine mélancolique, moralisatrice ou un peu niaise. Mais l'idéalisme et l'engagement politique de Sand ne sont pas incompatibles avec le comique, qu'il soit farcesque, nourrisse la satire, relève de la fantaisie ou de l'ironie. La vis comica se déploie chez elle avec une étonnante richesse de registres. L'étude du comique sandien renouvelle ainsi notre compréhension de son combat social, de sa lutte pour les droits des femmes et de sa recherche de formes littéraires nouvelles.
Portant sur un aspect peu étudié de l'oeuvre de George Sand, le présent ouvrage embrasse l'ensemble de sa création, du roman à l'autobiographie, de son théâtre public à ses pièces jouées en privé, de sa correspondance à ses articles de presse. Le comique y ouvre souvent l'espace du jeu et de la liberté.
Tout pour réussir l'agrégation.
George Sand inscrit la théâtralité au coeur de son oeuvre. Elle explore les limites du roman et du théâtre, interroge les frontières de l'être et du paraître. La théâtralisation de l'existence est l'invention de nouvelles relations sociales.