Ottessa Moshfegh s'est affirmée depuis quelques années comme l'une des voix les plus singulières et fracassantes de la littérature contemporaine. Dans son recueil de nouvelles, Nostalgie d'un autre monde, elle révèle un talent rare dans l'élaboration d'histoires complexes, dans le choix et la mise en scène de situations étranges, drôles et dérangeantes qui disent notre époque, dans la peinture lucide et implacable de marginaux empreints d'une profonde humanité.
Les héros des nouvelles subversives et implacables rassemblées dans Nostalgie d'un autre monde ont tous un point commun : ils ont pris un mauvais virage. Certains sont séparés ou divorcés, d'autres sont au chômage, endettés, en conflit avec leur famille. Instables, pétris de défauts et d'incertitudes, ils expérimentent le désir, l'obsession, la solitude, l'amour et l'échec, tout en aspirant à se reconnecter au monde qui les entoure. Dans « Élévation », Ottessa Moshfegh brosse le portrait d'une jeune professeure aux habitudes révoltantes. « M. Wu » est un vieux voyeur esseulé qui prend son courage à deux mains pour aborder la femme nichée au creux de tous ses fantasmes. « Un monde meilleur » découvre une petite fille convaincue qu'elle vient d'un autre monde et doit tuer quelqu'un pour pouvoir y retourner - or se présente un jour la victime parfaite...
« J'avais commencé à hiberner tant bien que mal à la mi-juin de l'an 2000. J'avais vingt-six ans... J'ai pris des cachets à haute dose et je dormais jour et nuit, avec des pauses de deux à trois heures. Je trouvais ça bien. Je faisais enfin quelque chose qui comptait vraiment. Le sommeil me semblait productif. Quelque chose était en train de se mettre en place. En mon for intérieur, je savais - c'était peut-être la seule chose que mon for intérieur ait sue à l'époque - qu'une fois que j'aurais assez dormi, j'irais bien. Je serais renouvelée, ressuscitée... Ma vie passée ne serait qu'un rêve, et je pourrais sans regret repartir de zéro, renforcée par la béatitude et la sérénité que j'aurais accumulées pendant mon année de repos et de détente. » Jeune, belle, riche, fraîchement diplômée de l'université de Columbia, l'héroïne du nouveau roman d'Ottessa Moshfegh décide de tout plaquer pour entamer une longue hibernation en s'assommant de somnifères. Tandis que l'on passe de l'hilarité au rire jaune en découvrant les tribulations de cette Oblomov de la génération Y qui somnole d'un bout à l'autre du récit, la romancière s'attaque aux travers de son temps avec une lucidité implacable, et à sa manière, méchamment drôle.
Une vieille femme se souvient avec un cynisme minutieux de la semaine qui a fait basculer sa vie cinquante ans plus tôt.
En 1964, aors âgée de vingt-quatre ans, elle vit avec son père alccolique dans une maison délabrée, près de Boston, et travaille comme agent d'accueil dans une prison pour délinquants mineurs. Elle subit cette existence sinistre avec un mélange d'impuissance, de colère et de haine - contre elle-même surtout. L'arrivée d'une fascinante jeune femme fraîche émoulue de Harvard et chargée de mission après des détenues joue un rôle de détonateur. Dès lors, tous les mécanismes s'emballent...
Un roman à la construction rigoureuse et à l'écriture incisive, où la tension devient peu à peu insoutenable.
"Une histoire ténébreuse, magnifiquement racontée." (Kirkus Reviews).
"Moshfegh est un écrivain d'une grande maîtrise, qui possède une gamme très étendue." (Jeffrey Eugenides).
Par l'une des voix les plus originales et provocatrices de la littérature contemporaine, un polar métaphysique au suspense obsédant dans lequel la vie d'une veuve bascule le jour où, se promenant dans les bois, elle découvre un message extrêmement inquiétant.
Au lever du soleil, alors qu'elle promène son chien dans la forêt, Vesta tombe sur un message écrit à la main, délicatement maintenu au sol par quelques cailloux. « Elle s'appelait Magda. Personne ne saura jamais qui l'a tuée. Ce n'est pas moi. Voici son cadavre. » Autour d'elle, pas de tache de sang, pas d'écharpe abandonnée : nulle trace d'un crime. Vesta n'a bientôt plus qu'une obsession : résoudre ce mystère. Qui était Magda ? Que lui est-il arrivé ? Et qui l'a tuée ? Avec le peu d'indices dont elle dispose, Vesta dresse une liste des suspects et de leurs mobiles. À mesure que son enquête avance, les dissonances bizarres s'accumulent, peut-être liées aux zones d'ombre de son propre passé... Mélange singulier de polar et de comédie grinçante, le nouveau roman d'Ottessa Moshfegh met en scène une chasse au criminel enfiévrée où l'on ne sait bientôt plus très bien qui est le chasseur et qui est la proie, et livre une oeuvre magistrale sur les écueils de la solitude.